4.3. LES ACTIVITES FORESTIERES : UN MOYEN DE LUTTE
CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
4.3.1. Comme puits de carbone
Les activités forestières peuvent être
sollicitées dans leur fonction de puits de carbone pour la contribution
à l'atténuation du changement climatique, même si l'on
comprend bien que ce potentiel est borné pour de simples raisons de
limites physiques (limites à la croissance des plantes, limites aux
surfaces à reboiser ou réhabiliter) et qu'ils ne peuvent
aucunement dispenser l'humanité de réduire les émissions
de gaz à effet de serre issues de l'utilisation des combustibles
fossiles.
4.3.2. En protégeant les forêts existantes
La dimension de puits de carbone ne constitue qu'un aspect du
rapport entre la forêt et le changement climatique.
Le réservoir de carbone constitué par la
biomasse et les sols est très important, ce qui montre toute
l'importance qu'il est nécessaire d'accorder à la conservation
des forêts naturelles et aux modifications de certaines pratiques
agricoles, lorsque celles - ci contribuent au déclin de ces
réservoirs.
L'un des aspects du débat sur les puits de carbone est
la prise en considération ou non des activités de conservation,
lorsque celles - ci visent à « protéger » un massif
forestier menacé de déboisement par des activités
humaines, agricoles notamment.
Cette option de conservation est considérée par
des spécialistes du climat comme la « meilleure stratégie de
maintenance des puits » dans la mesure où elle contribue plus
efficacement au stockage du carbone dans les sols et qu'elle préserve la
biodiversité associée à la présence de forêts
anciennes. (Valentini et al. 2000)
4.3.3. En réduisant les émissions de GES
Il ne faut pas oublier que de nombreuses activités
liées à la forêt sont émettrices de gaz à
effet de serre et qu'il est souvent possible, par la mise en oeuvre de
techniques appropriées, de réduire ces émissions.
L'hypothèse implicite du renouvellement automatique de
la ressource biomasse est prise en défaut dans un certain nombre de pays
arides ou semi -
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En outre, l'exploitation des forêts naturelles peut
conduire à d'importants dégâts sur les sols et le
peuplement lorsqu'elle n'est pas maîtrisée, et la transformation
du bois, qui génère des quantités plus ou moins
importantes de déchets, lesquels peuvent être réduits ou
valorisés par leur utilisation comme matière première ou
comme combustibles. Tels que :
1°. L'exploitation à faible impact (EFI), dans le
cadre de plans d'aménagement forestier, consiste à mettre en
oeuvre un ensemble de techniques (planification des pistes de débardage,
optimisation de l'emplacement des parcs à bois, abattage
maîtrisé) et à réduire les dégâts
d'exploitation liés aux opérations forestières, qui se
traduisent par une mortalité accrue des ligneux ;
2°. L'utilisation de bois d'oeuvre en substitution des
matériaux dont la fabrication nécessite beaucoup d'énergie
(ciment, acier) permet de contribuer doublement à la lutte contre
l'effet de serre, comme par exemple le remplacement des constructions en
béton ou en acier par des constructions en bois (charpentes, poutres,
etc.).
L'utilisation de 1 m3 de bois transformé
dans le bâtiment permet de stocker environ 1 tonne de CO2 pour une
durée moyenne de 20 ans et d'éviter en outre l'émission
nette, hors sous - produits de 0,3 t de CO2 si l'on remplace du béton,
et 1,2 t de CO2 si l'on remplace de l'acier. (Locatelli B.,
1996. Forêts tropicales et Cycle du Carbone. CIRAD)
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