CHAPITRE IVème : LES FORETS ET LE CHANGEMENT
CLIMATIQUE
4.1. LE CARBONE ET L'EFFET DE SERRE
La communauté scientifique semble être
arrivée à un consensus sur la réalité d'un
phénomène global de modification du climat à
l'échelle de la planète (GIEC, 2001).
Les experts s'accordent pour attribuer ce changement
climatique à l'augmentation de la concentration des gaz dits «
à effet de serre » dans l'atmosphère à la suite de
certaines activités humaines, les principales étant : la
consommation de combustibles fossiles, les industries, les usines, les
véhicules, les déchets, et le déboisement en zone
tropicale sont annuellement responsables de 80% des émissions de GES.
Ils utilisent le terme « changement climatique
» pour se référer à tout changement dans le
temps, qu'il soit dû à la variabilité naturelle ou aux
activités humaines.
Au contraire, dans la convention cadre des Nations unies sur
le changement climatique, ce terme désigne uniquement les changements
dûs aux activités humaines. La convention - cadre utilise le terme
« variabilité climatique » pour
désigner les changements climatiques d'origine naturelle.
Selon ce même rapport du GIEC, la température
moyenne a déjà augmenté de 0,8°C au cours du
20è siècle en Europe et, une augmentation de la
température mondiale de 2 à 2,4°C au - dessus du seuil de
l'ère préindustrielle, serait catastrophique pour
l'équilibre planétaire, au risque de compromettre même son
existence, comme c'est le cas aujourd'hui ; D'où le défit de tous
les habitants de la terre de contribuer à l'effort commun de maintenir
la variation à la hausse de la température planétaire en -
dessous de 2 à 2,4°C ; si l'on tient à sauver la
planète et continuer à y vivre.
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CFC-12, CF4, 3F4, tandis qu'à moyen terme on cite des
gaz ayant toujours existé, mais augmentant dans l'atmosphère
à la suite des activités humaines : CO2, CH4, N2O (Rapport REDD,
2009)
4.2. LA PLACE DES FORETS DANS LA DYNAMIQUE DU
CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les forêts participent au phénomène
climatique à travers différents processus et sous plusieurs
formes. Elles peuvent être :
4.2.1. Des réservoirs de carbone
Les forêts constituent d'importants réservoirs
de carbone en interaction permanente avec l'atmosphère, et sensibles aux
éléments extérieurs comme à l'activité
humaine.
Ce carbone provient directement du prélèvement
dans l'atmosphère du CO2 et se retrouve au niveau de quatre principaux
réservoirs :
o La végétation : biomasse
végétale vivante constituée des tissus ligneux (bois) et
non ligneux.
o La litière : nécromasse ou
biomasse végétale morte, constituée de débris
végétaux. Elle constitue un support important
d'éléments minéraux nécessaires à la
croissance des plantes. Selon la FAO, les forêts mondiales stockaient 283
Gigatonnes (Gt) de carbone dans leur seule biomasse, tandis que le carbone
total stocké dans la biomasse forestière, le bois mort, la
litière et le sol représentait 1 000Gt, soit environ 50% de plus
que la quantité que l'on trouve dans l'atmosphère.
o Les sols : dont la fraction organique
(humus) provient de la décomposition de la litière et la fraction
minérale des processus géologiques. Difficile à mesurer et
présentant des variations lentes, le carbone du sol représente
néanmoins un réservoir très conséquent. Selon le
rapport spécial du GIEC sur les activités relatives à
« l'utilisation des terres, au changement d'utilisation des terres et la
foresterie », 19 pourcent du carbone dans la biosphère sont
stockés dans la végétation et 81 pourcent dans les
sols.
La capacité future d'absorption du carbone par les
écosystèmes forestiers est devenue un enjeu de connaissance. Elle
passe d'abord par une
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o Les produits boisés issus de la
forêt exploités par l'homme constituent aussi d'importants
réservoirs de carbone, dont la longévité dépend de
leur utilisation : moins d'un an pour le bois - énergie et plusieurs
dizaines d'années pour le bois matériau.
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