3.2. Inoculation des vers de terre
La mortalité élevée des vers de terre
constitue la principale contrainte pour la réussite des
expériences avec introduction de ces organismes (Tondoh &
Konaté, 2005). Pour réduire la mortalité des vers et pour
rendre leurs effets plus durable, l'inoculation s'est effectuée en 3
phases : (i) la première inoculation a eu lieu 15 jours après le
semis où 225 g, soit 25 g.m-2 de M. omodeoi (Mo) et
225 g de H. africanus (Ha) ont été introduits dans les
placettes de 3 m x 3 m; (ii) 30 jours après semis, cette même dose
a été appliquée, et (iii) la dernière inoculation a
eu lieu le 45ème jour après le semis où la
biomasse de 40 g.m-2 (360 g par carré) a été
appliquée.
Les vers utilisés pour l'inoculation ont
été récoltés à la veille des jours
d'inoculation dans les bas-fonds ou les parcelles laissées en
jachère situées aux alentours des différents milieux
d'expérimentation. Les individus utilisés sont des stades adultes
et sub-adultes, plus résistants, ont été
récoltés à l'aide de houes (Annexe 1A) et directement
inoculés le soir ou conservés dans des bassines contenant de la
terre de jachères pour la prochaine inoculation. L'introduction des vers
au champ s'est effectuée au coucher du soleil dans des tranchées
de 5 cm de profondeur, préalablement humidifiées. Ces
tranchées ont été creusées entre les lignes de
maïs (Annexe 1D). Pour éviter que ces animaux soient
dévorés par des prédateurs, il a fallu attendre que tous
les individus appliqués pénètrent totalement dans le
sol.
Au total, c'est une biomasse de 90 g.m-2 qui a
été inoculée dans les différents traitements
à base de vers de terre. La moitié de la biomasse de chacune des
espèces a été utilisée pour les traitements mixtes
(M+Mo+Ha) (Tableau III). Cette dose de vers de terre appliquée est en
rapport avec les propos de Lavelle et al. (1994 et 1997) et de Gilot
(1994). Selon eux, une augmentation de la production végétale
survient en milieux paysans lorsqu'une biomasse de vers de terre
supérieure à 40 g.m-2 est inoculée. Le nombre
de vers introduits par enclos n'a pas été contrôlé.
Aucune élimination des vers préexistants n'a été
effectuée au préalable.
Par ailleurs, les travaux de Guéi (2006) et Tondoh
et al. (2011) réalisés dans les agro
écosystèmes de Goulikao (Oumé) ont montré que la
biomasse globale de M. omodeoi des agro écosystèmes
d'Oumé (Goulikao) oscille entre 0,8 et 14,1 g.m-2 tandis que
celle de H. africanus est entre 0,2 et 3,9 g.m-2. Les
biomasses de M. omodeoi et H. africanus de terre dans les
cultures vivrières selon ces auteurs sont respectivement de 14,1
g.m-2 et 3,7 g.m-2.
18
Tableau III : Biomasses des deux espèces inoculées
et les différentes périodes d'inoculations
Traitements
|
Espèces introduites
|
Biomasse (g.m-2)
|
|
15 jours
semis
|
après 30 jours après
semis
|
45 jours après
semis
|
Témoin (M)
|
M. omodeoi
|
0
|
0
|
0
|
|
H. africanus
|
0
|
0
|
0
|
M+Mo
|
M. omodeoi
|
25
|
25
|
40
|
|
H. africanus
|
0
|
0
|
0
|
M+Ha
|
M. omodeoi
|
0
|
0
|
0
|
|
H. africanus
|
25
|
25
|
40
|
M+Mo+Ha
|
M. omodeoi
|
12,5
|
12,5
|
20
|
|
H. africanus
|
12,5
|
12,5
|
20
|
M+U+SPP
|
M. omodeoi
|
0
|
0
|
0
|
|
H. africanus
|
0
|
0
|
0
|
3. Mesures effectuées à la fin de
l'expérimentation
|