III. MATERIELS ET METHODES
1. Choix des espèces animales et
végétale
Les espèces M. omodoei et H. africanus
ont été choisies pour être utilisées comme
bio-fertilisants pour plusieurs raisons: (i) ces deux espèces de vers de
terre appartiennent à des groupes fonctionnels différents dont
l'action antagoniste de compaction (M. omodeoi) et de
décompaction (Eudrilidae) conduit au maintien d'une structure grumeleuse
du sol (Blanchart, 1990; Derouard et al., 1997) ; (ii) la biologie et
la démographie de ces deux espèces sont relativement bien connues
(Lavelle, 1983; Gilot, 1994; Tondoh & Lavelle, 1997; Tondoh, 1998; Tondoh
& Lavelle, 2005) ainsi que leur impact sur la structure du sol (Blanchart,
1990; Blanchart et al., 1997 & 1999) et la disponibilité en
éléments minéraux du sol (Martin, 1991; Blouin et
al., 2006) ; (iii) ces deux espèces sont résistantes aux
conditions difficiles des milieux (faible fertilité, forte
évapotranspiration, etc.).
Le maïs (Zea mays), variété jaune
de type pioneer issue du croisement entre la variété jaune
Bouaké et la variété blanche IRAT 8, a été
choisi pour son cycle court (3 mois), mais aussi par ce que les paysans de la
région d'Oumé l'utilisent pour leur subsistance et comme source
de revenu.
2. Dispositif expérimental
Le dispositif expérimental est constitué d'un
ensemble de 10 parcelles (20 m x 10 m) situées dans le domaine de
paysans différents. Ces parcelles sont espacées d'au moins 1 km
dans le terroir de Goulikao. On considère que ces parcelles jouissent
d'un environnement agro-pédologique similaire et peuvent par
conséquent être considérées comme des
répétitions. Chacune des dix parcelles a été
délimitées dans des jachères (1 à 2 ans)
dominées par l'adventice Chromolaena odorata (Fig. 3A). Chaque
parcelle comprend cinq placettes carrées de 3 m de côté
séparées par des allées d'un mètre de large (Fig.
3B). Pour prévenir les fuites des vers de terre, des tranchées
d'environ 10 cm de largeur ont été creusées autour des
différentes placettes (Fig.3C). Ces tranchées ont servi de lieux
d'enfouissement des bâches noires (30 cm de hauteur dont 20 cm en dessous
et 10 cm au dessus du sol). Une palissade renforcée par des feuilles de
palmes a été posée autour des différentes parcelles
pour réduire la pression des animaux (Aulacodes et rats palmistes) sur
les pieds de maïs (Fig. 3D).
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A) Jachère à C. odorata B) Parcelle
prête pour le semis
C) Tranchée autour des placettes D)
Palissade autour d'une parcelle
Figure 3: Parcelles d'étude et les
différentes étapes de sa mise en place pour le semis (Photos
Arnauth Guéi)
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Cinq traitements ont été mis en place dans
chacune des dix parcelles sélectionnées (Fig. 4):
- témoin sans vers de terre et sans engrais (M);
- maïs + M. omodeoi (M+Mo);
- maïs + H. africanus (M+Ha);
- maïs + M. omodeoi + H. africanus
(M+Mo+Ha);
- maïs+ urée + superphosphate triple (M+U+SPP).
Maïs
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Maïs
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Maïs + M.
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Maïs
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Maïs+urée
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+
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1 m
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+
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omodeoi +
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+superphos
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M. omodeoi
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H. africanus
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H.
africanus
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phate triple
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3 m
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Figure 4: Disposition des différentes
placettes au sein des parcelles
2. Culture de maïs et inoculation des vers de
terre
3.1. Culture de maïs
Le semis du maïs a été
réalisé à l'aide de machettes pour établir des
poquets de faible profondeur (environ 3 à 4 cm). Les poquets
étaient séparés de 0,4 m et établis sur trois
lignes distantes de 0,8 m par carré de dimension 3 m x 3 m. Deux
à trois grains de maïs ont été placés dans ces
poquets. Une semaine après le semis, un autre semis a été
effectué dans le but de remplacer les grains qui n'ont pas germé.
Le démariage s'est déroulé 25 jours après les semis
pour ne laisser qu'un seul pied par poquet. Cela correspond à un total
de 21 pieds par placette, soit 31250 pieds ha-1 (Koné,
2009).
Le désherbage des parcelles a été
effectué à la main afin d'éviter les blessures des vers.
Le premier nettoyage a eu lieu quinze jours après les semis. Les deux
derniers nettoyages sont survenus à un et deux mois après
semis.
L'urée (46% d'azote) a été
appliquée à la dose de 50 kg.ha-1, soit 98,44 g par
carré de 9 m2. Le tiers de cette quantité a
été appliqué juste après le semis. Les deux tiers
restants ont été appliqués 40 jours après le semis
(Kang, 1997). Le superphosphate triple (45% de phosphore) a été
entièrement appliqué après le semis à la dose de 30
kg.ha-1, soit 60,28 g par parcelle de 9 m2 (Kang, 1997).
Les fertilisants chimiques ont été appliqués autour des
pieds de maïs.
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