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à‰tude comparative des stratégies d'adaptation des ménages agricoles face à  la crise agricole dans le Kivu montagneux. Cas du territoire de Kabare.

( Télécharger le fichier original )
par Patient IRAGI CISHUGI
ISDR/Bukavu - Licence 2013
  

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I.2. Indicateur de la crise agricole

Le secteur primaire englobant l'agriculture et l'élevage, contribue très fortement à la valeur ajoutée nationale, malgré les contraintes agro climatiques, affectant négativement la productivité agricole et pastorale à Kabare.

Signalons qu'on ne peut pas développer tous les indicateurs dans ce travail, raison pour laquelle nous allons détailler l'un des indicateurs en donnant toutes ses dimensions, ses composantes et ses sous-composantes.

L'insécurité alimentaire

Parmi les facteurs contribuant à l'insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne, les fortes fluctuations de la production agricole semblent les plus déterminantes. En effet, contribuant pour près de 90% à la couverture des besoins alimentaires, et constituant la principale source du produit intérieur, les performances du secteur agricole déterminent à la fois la disponibilité et l'accès aux denrées alimentaires pour la grande majorité de la population. Par conséquent, l'instabilité du secteur agricole se traduit par de fortes fluctuations des prix des produits alimentaires, des revenus, des balances de paiement, et des budgets des Etats. (Niama Nango Dembélé, 2001).

Les facteurs influençant l'insécurité alimentaire

Selon les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), l'insécurité alimentaire est une situation préoccupante. Ces objectifs visent la réduction de la moitié, à l'horizon 2015, du nombre de sous alimentés et celui des plus pauvres en général. Le manque de la nourriture suffisante et équilibrée dans les milieux ruraux, cela peut paraitre peu logique puisqu'on estime qu'ils ont la terre à leur disposition; ne peuvent-ils pas produire au moins la quantité de nourriture nécessaire à l'amélioration de leur famille ? (Aimé Valentin Jambere Bajoje, 2011).

La pauvreté des paysans et leur insécurité font que les paysans vendent leurs produits agricoles directement après la récolte, voire même avant, afin de subvenir à leurs différents besoins financiers immédiats.

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Il est observé que la situation de nombreux paysans est précaire, d'où l'examen des facteurs à la base de ce corollaire est d'une importance capitale. Les voici :

Les aléas inhérents à l'exploitation agricole

Le changement climatique représente une menace majeure pour le développement et la sécurité alimentaire dans les prochaines décennies (Pachauri et Reisinger cités par (Sunray, 2012)

L'augmentation des températures appauvrit plus rapidement la terre de son humidité et peut entraîner une pénurie d'eau au niveau régional, la salinisation des terres agricoles et la destruction des cultures. Au fur et à mesure que les températures augmentent, les précipitations deviennent plus variables sur la plus grande partie de l'Afrique. Dans certaines régions, la variabilité et l'imprévisibilité des précipitations ont été importantes durant les 4050 dernières années. Selon Boko et al. (2007) cité par Sunray(2012), il y a eu chaque année depuis la fin des années 1960, une baisse générale des précipitations sur l'Afrique ; certaines régions connaissant une plus grande diminution que d'autres. Par exemple, le Sahel et l'Afrique australe sont devenus plus secs au cours du XXe siècle. Les pluies très irrégulières ou inondations dues aux aléas du climat, les fortes sécheresses, les tornades, sont toutes néfastes à la production agricole, car elles détruisent ou endommagent les récoltes. Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les agriculteurs sont très attentifs aux variations du climat vu leur importance pour la production agricole.

La pauvreté

Plusieurs questions permettent dans l'enquête INCA (Individuelle nationale sur les

consommations alimentaires) d'appréhender les problèmes ressentis vis-à-vis de
l'alimentation. Ainsi, une question porte sur l'« inquiétude à l'idée de manquer d'aliments » et une autre porte sur la «difficulté, pour des raisons financières, à manger de la viande, de la volaille ou du poisson tous les deux jours ». De plus, lorsque les individus avaient répondu ne pas avoir assez à manger souvent ou parfois, ou avoir assez à manger mais pas toujours les aliments souhaités, une question complémentaire leur était posée afin d'identifier les raisons de cette réponse positive (question de régime, de temps, d'argent, problèmes pour se déplacer, choix limité en restauration hors foyer, question de place ou d'équipement). Les personnes ayant répondu oui à l'une des trois dernières modalités pour des raisons financières ont alors été considérées comme étant en « situation d'insécurité alimentaire pour raisons financières » ( Nicole Darmon et alii,2010).

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L'indisponibilité des terres

Bon nombre des agriculteurs travaillent comme métayers, pour un faible salaire, sur des terres qui ne leur appartiennent pas, et dont ils ne peuvent pas utiliser librement les produits, ni pour leur autoconsommation, ni pour la vente. Ces paysans n'ont aucune sécurité d'emploi, ils peuvent être renvoyés du jour au lendemain. Pour certains, l'exode rural sera la seule solution. Il arrive que les paysans obtiennent en fermage un petit lopin de terre. Ils peuvent donc disposer de tout ou d'une partie de la production qu'ils consomment ou qu'ils commercialisent. Cette production demeure insuffisante suite à l'infertilité du sol pour payer le fermage, souvent exorbitant, pour acheter les semences et les outils et pour acquérir des biens qu'ils ne produisent pas, comme du savon, de l'huile, des vêtements... Beaucoup de paysans ne possèdent pas de terre : une minorité de grands propriétaires possèdent la plus grande part des terres, souvent les meilleures. Peu de surfaces cultivables restent à partager entre la grande majorité des paysans. Cette répartition inéquitable des terres concerne surtout l'Amérique et l'Asie (Fogel et Audate, 1997).

Les paysans avec des parcelles trop petites

Vu que certains paysans sont propriétaires mais avec une exigüité des parcelles qui ne leur permet pas d'obtenir de bons rendements, le volume de leur production reste insuffisant pour atteindre des revenus leur permettant de faire face à tous les besoins de la famille.

Les terres cultivables disponibles diminuent, souvent à cause de l'urbanisation des zones agricoles. La taille moyenne des exploitations diminue elle aussi et de plus en plus d'agriculteurs cultivent des terres écologiquement fragiles. Le manque d'eau et d'électricité, l'accès difficile à l'irrigation de même que l'absence d'investissement dans le développement agricole, y compris la recherche développement, ont réduit les possibilités de développer la production agricole et le rendement des terres et des cultures. (AQOCI, 2009).

La forte croissance démographique

La croissance démographique est la cause principale de l'augmentation de la demande alimentaire mondiale. En l'an 2020, nous serons d'après les chiffres de l'ONU, huit milliards d'habitants. Entre les années 1990 et 2020, la terre aura donc vu sa population augmenter de deux milliards 700 millions de personnes. Cela veut dire que jusqu'en l'an 2020, tous les ans et pendant trente ans, en moyenne la terre devra nourrir 90 millions de personnes en plus. Cela veut dire que sans parler d'amélioration de l'alimentation mondiale, en 2020, il faudra 750 millions de tonnes de céréales de plus qu'en1990 soit 40% de plus. Les plus fortes

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augmentations de population auront lieu en Afrique qui a le plus fort taux de croissance démographique et ce continent verra le nombre de ses habitants doubler et la population de l'Asie augmentera de 1,5 milliard de personnes. Faire face à une telle croissance démographique sera d'autant plus difficile pour l'Afrique et l'Asie que c'est justement dans ces deux régions que se situent les grosses difficultés alimentaires actuelles (Fogel et Audate, 1997).

Des disponibilités des stockages limités

Les récoltes sont dévastées par les insectes et les rongeurs dans de nombreuses régions, si elles ne sont pas stockées rapidement. Même dans les greniers à céréales, il arrive que les ravageurs parviennent à attaquer les vivres entreposés. Les pertes occasionnées par l'absence ou l'insuffisance de moyens de stockages dépassant parfois 50% de ce qui y a été récolté. Le stockage de certains aliments requiert des conditions assez exigeantes, comme un certain degré d'humidité, des températures correctes et constantes. Faute d'être stockés dans de telles conditions, une partie des aliments peuvent pourrir assez rapidement. En même temps, soulignons que pendant que les prix des produits agricoles n'évoluent pas, le prix des biens de l'échange sont défavorables aux petits producteurs qui se trouvent, ainsi en situation d'insécurité économique (nos investigations sur terrain).

Le manque d'infrastructure rurale.

Dans beaucoup de pays pauvres, les routes sont en mauvais état ou inexistantes. Généralement, les axes routiers sont conçus pour permettre le commerce avec les pays étrangers ou pour faciliter les échanges entre les grandes agglomérations. Les routes permettent aux agriculteurs de commercialiser leurs produits et d'acheter ceux qui leur font défaut. Les voies de communications qui mènent d'une région à une autre sont souvent négligées. Les agriculteurs ne produisent pas tout ce dont ils ont besoin pour une alimentation équilibrée. Il leur faut acheter une partie de leur nourriture : plus de 60% de la population rurale en Afrique subsaharienne sont des acheteurs nets de nourriture, c'est-à-dire qu'ils achètent plus des produits agricoles qu'ils n'en vendent. Le manque de route et de moyen de transport ne facilite pas le ravitaillement ni en temps ordinaire ni en cas d'urgence (nos investigations sur terrain).

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