3.5. Discussion des résultats
En ce qui concerne les questions en rapport avec l'objectif
spécifique 1, le résultat prouve qu'à Kabare la taille des
ménages qui se remarque à une moyenne de 7 personnes par
ménage selon les normes de l'OMS. La source principale de revenu est
l'agriculture avec 71%, soit 85 ménages.
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La figure 2 renchérit en disant que la source
secondaire est l'élevage avec 32.5%. Les deux figures montrent que les
ménages agricoles de la chefferie de Kabare pratiquent
l'agropastoralisme.
En interrogeant la figure 3 sur les cultures principales
maraichères, les résultats affirment que 30% soit 36
ménages cultivent l'amarante en grande quantité, 23% soit 27
ménages cultivent le haricot comme la culture secondaire. Sur les 100%
enquêtés, 27% soit 32 ménages cultivent les choux comme
culture tertiaire maraichère. Le résultat du tableau 11 indique
la quantité produite en moyenne de 123.33kg que les ménages
agricoles obtiennent à la fin de la récolte. De cela ils
consomment 37.78kg et vendent 86.75 kg en moyenne pendant une saison de
récolte.
Comme on peut le constater toujours, l'enquête
révèle que les ménages détiennent une superficie
moyenne de 0.376956 hectares, le maximum de 8 hectares et le plus démuni
a au moins un minimum de 0.012 hectares. Comme nous l'avons remarqué
pour la culture maraichère, la dimension de la bananeraie dans la
chefferie de Kabare est entrain de régresser au fil du temps de plus de
6 hectares à 6 ha au maximum suite à une maladie qui attaque la
bananeraie « Wilt bactérien ».
Le tableau 12 estime que le maximum de la production totale de
la bananeraie est de 600kg, à cela les ménages agricoles
consomment en moyenne 38,82 kg et vendent 68,27 kg en moyenne. En analysant les
données du graphique sur le problème numéro 1 de la
bananeraie, le constant est que 51% soit 61 ménages affirment que le
wilt bactérien est le problème majeur de cette culture. En
interrogeant nos enquêtés sur le deuxième problème
de la bananeraie, 32% soit 38 ménages disent que le faible accès
aux nouvelles variétés est à la base du problème de
la bananeraie, 32% renchérissent à la figure 18 en disant que le
faible accès aux engrais est à la base du problème de la
bananeraie. A cela, la figure 23 propose une piste des solutions dont 65% soit
78 ménages sur le 120 enquêtés prouvent qu'avoir les
produits phytosanitaires serait une solution efficace à cette maladie.
La figure 24 soutien la proposition avec 28% en disant qu'avoir un espace
suffisant et des nouvelles boutures pallierait à ce fléau. Il
ressort de la proposition des solutions aux problèmes de la bananeraie
numéro 3 que sur les 100% enquêtés, 40.8% affirment que la
fourniture de l'engrais résoudrait ce problème. Le
résultat du tableau 13 nous donne un aperçu sur la production
totale de manioc qui a perdu son ampleur à cause de la mosaïque
avec une diminution de 99.13 kg en moyenne, dans cette production, la
consommation moyenne est de 34.38 kg alors que la quantité vendue est
de
60
64.83 kg en moyenne. Suite à la surpopulation, la
superficie emblavée de manioc a diminué avec un minimum de 0.0025
hectare et un maximum de 3 hectares.
Il se dégage dans la figure 19 qui parle du
problème de la culture du manioc que sur les 100% enquêtés,
52% de l'échantillon affirment que la mosaïque est à la base
du problème de manioc. En examinant nos enquêtés sur le
deuxième problème de la culture de manioc, 28% soit 34
ménages répondent en disant que l'infertilité du sol est
au noeud des problèmes de la culture de manioc tandis que, 28% insistent
sur la perturbation climatique comme la base du problème de la culture
du manioc numéro 3. Pour ce faire, la figure 26 propose des solutions
à la culture de manioc. Sur le 100% de l'échantillon, 35% soit 42
ménages suggèrent que l'apport des produits phytosanitaires
éradiquerait ce fléau. La figure numéro 27
renchérit la proposition de solution numéro 2 soit 33% en disant
que l'apport des variétés améliorées serait une
solution à ces problèmes de culture de manioc. Il ressort du
camembert numéro 28 que 31% ont proposé l'application des
techniques culturales.
A la lecture de ce graphique, nous constatons que, presque
tous nos enquêtés soit 83.3% ont souligné l'existence de la
crise agricole à Kabare et la figure 7 vient affirmer avec 30.8% que
cette crise a commencé à se manifester entre 1990 et 1995 et
26,7% disent que c'est entre 2001 et 2005 que la population a vraiment ressenti
cette crise agricole. Nous remarquons cette crise par la baisse de la
production agricole, soit 38% de l'échantillon affirmant cela comme
indicateur majeur.
Après analyse de la figure 9 parlant des causes de la
crise agricole, le résultat de ce camembert prouve avec une proportion
de 48% soit 57 ménages que l'infertilité du sol est à la
base de la crise agricole, 26% indiquent la surexploitation des sols comme
deuxième cause de cette crise agricole. En interrogeant en
troisième reprise, les enquêtés ont dit que la
dépendance aux aides humanitaires a fait que les ménages ne
s'adonnent plus avec toute force à l'activité de
l'agriculture.
En outre, tenant à savoir le nombre des repas par jour
actuellement, 47% soit 56 ménages affirment que suite à la faible
production, ils consomment 2 repas par jour. Tandis qu'avant la crise, 54% soit
65 ménages affirment qu'ils consommaient 3 repas par jour. Allez-y
comprendre qu'avant la crise, les besoins des ménages agricoles
étaient satisfaits comme l'affirment 76% des enquêtés. Par
contre, 44% prouvent actuellement la non satisfaction.
61
Face à cette crise agricole, 34% des
enquêtés soit 41 ménages ont élaboré des
stratégies de survie parmi les quelles la pratique des petits commerces.
25% de la figure numéro 30 renchérissent en disant que
l'élevage domestique leur permet de survivre malgré cette crise
agricole. Quant à la troisième stratégie, 29% de
l'échantillon affirment que l'utilisation des semences
améliorées leur permet de faire face à cette crise
agricole. Les ménages agricoles soit 33% des enquêtés soit
40 sur 120 ménages pensent que l'apport des produits phytosanitaires
pourrait résoudre cette crise agricole. Par rapport au statut foncier
des champs (figure 22), 52% des nos enquêtés affirment être
propriétaires des terres.
Quant à SOS Faim(2010), à l'heure actuelle, tout
le monde s'accorde à reconnaître que la réalisation de
l'objectif du millénaire pour le développement n°1
réduira l'extrême pauvreté et la faim de moitié
d'ici 2015, Il faut signaler que l'atteinte de cet objectif est fortement
compromise surtout dans les pays les plus pauvres. Les défis futurs en
matière de sécurité alimentaire, notamment liés
à la croissance démographique, le changement climatique, les
pressions sur les ressources naturelles et les services éco
systémiques, obligent à prendre des mesures pour prévenir
la manifestation de crises alimentaires plus aigues et l'augmentation de la
pauvreté. La projection des analyses menées par SOS Faim en 2010
sur les défis futurs en matière de sécurité
alimentaire est une réalité vécue aujourd'hui par la
population de la chefferie de Kabare.
La pauvreté n'est ni une banalité, ni une
fatalité. C'est une lutte qui concerne tout le monde, hommes et femmes,
à tous les niveaux, des ménages aux décideurs, pour la
survie des communautés et des pays. Dans la mesure de ses moyens et de
sa collaboration avec tout son réseau africain, Dimitra veut relever ce
défi en mettant en valeur le rôle fondamental de l'agriculture et
de ses producteurs, qui sont en grande majorité des femmes.
(FAO-Dimitra, 2008). Pour la Fao, face à la crise, ils ont
proposé une stratégie sur la valeur fondamentale de
l'agriculture. Quant à nous, nous avions pensés que suite aux
catastrophes naturelles, la promotion de l'élevage et de petit commerce
surviendrait en aide à cette paisible population en situation
désagréable.
Assurer la sécurité alimentaire en Afrique
demeure un défi. Le présent rapport montre que l'on ne s'est pas
encore suffisamment attaqué aux causes profondes de
l'insécurité alimentaire. La faible production induite par une
faible productivité et l'impossibilité pour les populations
d'accéder comme il se devrait à la nourriture en raison de la
pauvreté sont les principaux obstacles à vaincre.
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Or, depuis les indépendances, les rendements
plafonnent, voire régressent, notamment en raison de la diminution de la
durée des jachères. Près des trois-quarts des terres sont
désormais dégradés et on assiste à une baisse de la
surface arable disponible par habitant, de moins de 25 % en 15 ans. (Mathieu
Mérino, 2009). Pour cet auteur la régression de la production
agricole est due à la pauvreté comme problème centrale
tandis que nos résultats nous ont montré que l'infertilité
du sol, la non application des techniques culturales, exigüité de
l'espace à cultiver seraient à la base de ce faible accès
à la nourriture.
Il ressort de l'analyse du professeur Séverin Mugangu
Matabaro (2008) que l'insécurité que fait régner les
milices locales et les bandes armées étrangères, sont
à l'origine d'un exode rural massif. Nos résultats
dégagent que l'insuffisance de la main d'oeuvre a un impact
négatif sur la production agricole.
C.b. Kinghombe wa Kinghombe (2003) a montré que le
problème de désertification et de famine périodique auquel
est confronté le peuple du Bushi au Sud-Kivu date depuis 19901995 et que
c'est cette situation qui a entrainé l'insécurité
alimentaire qui s'observe presque toute l'année.
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