CHAPITRE III : LES RESULTATS
Dans ce chapitre, nous présenterons les
résultats de notre étude en fonction des hypothèses et
objectifs spécifiques préalablement définis. Ces
résultats sont essentiellement l'impact socio-économique de la
crise agricole à Kabare ainsi que les stratégies d'adaptation
développées par les ménages agricoles pour y faire
face.
3.1. Sources de revenu et production agricole
Analysons, dans se sous point de nos résultats, tous
les éléments ou toutes les questions en rapport avec les sources
de revenu et production agricole. Ainsi, à travers les figures et
tableaux suivants, voyons tour à tour la taille de ménage, la
source principale de revenu, la source secondaire de revenu, la culture
principale maraichère, la culture secondaire maraichère, La
quantité, la production autoconsommée et vendue et
l'étendue des champs occupée par le marais, la bananeraie et le
manioc.
Tableau 10. Répartition de la taille de
ménage
Taille de ménage
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Taille de votre ménage
|
120
|
3
|
15
|
7,30
|
Source : Nos investigations sur terrain.
D'après ce tableau 10, nous remarquons que la taille
moyenne d'un ménage est de 7 personnes tandis que le minimum est de 3
personnes et le maximum est de 15 personnes. Souvent les ménages qui ont
plus de 12 personnes soit le père du ménage a deux femmes mais
tous les enfants sont dans un même ménage sous la
responsabilité de leur père. Nos recherches s'associaient aux
normes de l'OMS qui estiment que chaque ménage compte en moyenne 7
personnes dont deux parents et cinq enfants.
36
Fonctionnair
e
6%
Commerce
12%
Elevage
11%
Agriculture
71%
.
L'enquête prouve que sur les 120 ménages qui ont
été interrogés, 39 ménages soit 32,5% de
l'échantillon d'étude pratiquent l'élevage, 38
ménages soit 31,7% pratiquent
Figure 1. Source principale de revenu
La figure 1 confirme que l'agriculture avec 71% est la source
principale de revenu à Kabare tandis que le commerce (12%),
l'élevage 11% viennent combler le déficit de l'agriculture et les
salariés donnent juste un complément sur le revenu de
l'agriculture. Bien que l'agriculture soit la principale source de revenu
à Kabare, nous remarquons l'état de l'insécurité
alimentaire persiste dans cette entité.
L'enquête indique que les ménages de la chefferie
de Kabare disposent de sources de revenu faibles. De plus, ces revenus ne
peuvent couvrir que partiellement les besoins des ménages. Par ailleurs,
l'enquête montre que ces revenus sont saisonniers et les ménages
dépendent fortement des marchés pour leur alimentation pendant
une grande partie de l'année les rendant davantage plus
vulnérables aux variations des prix.
Figure 2. Source secondaire de revenu
37
l'agriculture, 36 ménages soit 30% font le petit commerce
et 7 ménages seulement sur les 120 soit 5,8% sont des fonctionnaires.
En combinant la source principale et secondaire du revenu, nous
pouvons affirmer sans risque de se tromper que la population de la chefferie de
Kabare est essentiellement agro-pastorale.
Il reste à noter cependant, que l'agro-pastoralisme est
surtout plus pratiqué à Miti qu'à Cirunga et Mudusa. Pour
les deux autres groupements, le petit commerce y est beaucoup pratiqué
car le sol est vraiment improductif.
Tomates
11%
Sorgho
5%
Mais
16%
Amarentes
30%
Choux
19%
Haricot
19%
Figure 3. Culture principale
maraichère
Il ressort de ces résultats de la figure 3, que les
cultures principales maraichères sont : l'amarante, le haricot, le
sorgho, les choux, la tomate et le maïs dans la chefferie de Kabare.
Sur les 120 ménages interrogés, 30% soit 36
ménages cultivent l'amarante, 19% soit 23 ménages cultivent le
haricot, 19% encore soit 23 ménages cultivent les choux, 16% soit 19
ménages cultivent le maïs, 11% soit 13 ménages cultivent la
tomate et seul 5% soit 6 ménages cultive le sorgho. La
réalité est presque la même dans ces trois groupements. Les
modalités énumérées ci-haut varient sa
capacité de production selon les saisons culturales.
38
Mais
9%
Amarentes
23%
Tomates
18%
Choux
9%
Sorgho
18%
Haricot
23%
Figure 4. Culture secondaire
maraichère
En analysant des données de la figure 4, il se
dégage un constant selon lequel, concernant les cultures secondaires
maraichères, sur les 120 ménages, 28 ménages soit 23% de
l'échantillon d'étude cultivent l'amarante, 23% soit 27
ménages cultivent le haricot, 18% soit 22 ménages cultivent le
sorgho, 9% soit 11 ménages cultivent les choux et 9% autres soit 11
ménages cultivent le maïs. Signalons que toutes ces cultures
maraichères s'adaptent à Miti, Cirunga et Mudusa.
Amarentes
19%
Mais
20%
Choux
27%
Haricot
9%
Sorgho
6%
Tomates
19%
Figure 5. Culture tertiaire
maraichère
Par rapport aux types des cultures cultivées, il se
dégage que sur le total de l'échantillon d'étude, 27% soit
32 ménages cultivent les choux, 20% soit 24 ménages cultivent le
maïs, 19% soit 23 ménages cultivent les tomates, 9% soit 11
ménages cultivent le haricot et seuls 6% soit 7 ménages sur les
120 ménages de l'échantillon cultivent le sorgho.
39
Tableau 11. La quantité, la production
autoconsommée et vendue et l'étendue occupée
par le marais
Modalités
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Quantité produite
dans le marais
|
120
|
20 kg
|
660 kg
|
123,33 kg
|
Production
autoconsommée des
cultures maraichères
(sorhgo, tomate, etc)
|
120
|
5 kg
|
200 kg
|
37,71 kg
|
Production vendue
des cultures
maraichères
|
120
|
10 kg
|
500 kg
|
86,75 kg
|
Superficie ou étendue dans le marais
|
120
|
,0012 ha
|
8,0000 ha
|
,376956 ha
|
Source : Nos investigations sur terrain
Il ressort de ce tableau 11, que la quantité produite
dans le marais est de 660 kg au maximum avec une moyenne de 123,33 kg et le
minimum est de 20 kg. Pour la production autoconsommée des cultures
maraichères la population de la chefferie de Kabare ne consomme que 200
kg au maximum et 5 kg au minimum en faisant la moyenne de la production
autoconsommée nous avons trouvé seulement 37,71%. L'enquête
nous révèle que pour ce qui concerne la production vendue de
culture maraichères nous constatons une vente de 500 kg au maximum et 10
kg au minimum quand à la moyenne est de 86,75 kg.
Il reste cependant à signaler que, sur toute la
quantité produite dans le marais, nous observons que le niveau de la
vente est élevé que le niveau d'autoconsommation et cela entraine
par contre l'insécurité alimentaire dans ce milieu raison pour
laquelle notre analyse indique que l'insécurité alimentaire dans
la chefferie de Kabare est associée à la perte de moyens de
subsistance. Les mouvements de populations (déplacement, retour) sont
les catalyseurs de cette dégradation de la situation alimentaire des
ménages. De ce fait, les
40
problèmes d'accès prédominent sur la
disponibilité effective de la nourriture, même si la production
agricole est encore en dessous de ces valeurs d'avant les guerres.
Comme on peut le constater dans ce tableau après
analyse de résultats dans le logiciel SPSS et Excel, l'enquête
révèle que le ménage qui a une grande superficie à
8 ha au maximum, 0,012 ha au minimum et 0,376956 en moyenne. Cette
exigüité des champs à cultiver est aussi à la base de
la crise agricole à Kabare et cela à comme conséquence
l'insécurité alimentaire et la dépendance aux aides
extérieur.
Tableau 12. Dimension, production totale, production
autoconsommée et la production vendue de la bananeraie.
Modalités
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Dimension de votre bananeraie
|
120
|
,0004
|
6,0000
|
,556547
|
Production de votre bananeraie
|
120
|
40
|
600
|
106,08
|
Production autoconsommée de la
bananeraie
|
120
|
10
|
200
|
37,82
|
Production vendue de la bananeraie
|
120
|
20
|
400
|
68,27
|
Comme nous l'avons constaté pour la culture
maraichère, la dimension de la bananeraie à Kabare est entrain de
régresser au fil du temps suite à une maladie appelée
wilt bactérien qui attaque cette culture, raison pour la quelle nos
enquêtes révèlent que les ménages qui occupent une
grande étendue à 6 ha au maximum tandis que celui qui occupe une
petite étendue n'a que 0,0004 ha et cela après analyse
descriptive nous avons trouvé une moyenne de 0,556547 ha.
D'après ce tableau 12, nous constatons que la
production totale est estimée au maximum à 600 kg, le minimum de
40kg avec une moyenne de 106,08kg. En ce qui concerne la production
autoconsommée de la bananeraie nous avons observé que la
consommation maximale est de 200kg, minimum de 10kg et avec une moyenne de
37,82kg. L'enquête nous révèle que la vente maximale de la
bananeraie est de 400kg, le minimum de 20 kg avec une moyenne de 68,27kg.
41
La chefferie de Kabare dispose d'un potentiel agricole
important. Mais, pour diverses raisons, ce potentiel est sous valorisé.
Les ménages agricoles n'ont toujours pas un accès suffisant
à tous les facteurs de production et cela entraine un faible
rendement.
Tableau 13.Superficie, la production autoconsommée
et vendue et la production totale
de manioc
Modalités
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Superficie emblavée
de manioc
|
120
|
,0025
|
3,0000
|
,392953
|
Production
autoconsommée du manioc
|
120
|
10
|
200
|
34,38
|
Production vendue du manioc
|
120
|
10
|
300
|
64,83
|
Production totale de
manioc
|
120
|
20
|
500
|
99,13
|
Source : Nos investigations sur terrain
Ce tableau 13 nous donne un aperçu sur la production
totale de manioc dans le territoire de Kabare, nous remarquons une diminution
de la production en moyenne de 99,13kg, un maximum de 500kg et un minimum de
20kg, quant à la consommation aujourd'hui les ménages ne consomme
que 34,38kg en moyenne, cette production est vendue à une moyenne de
64,83kg avec un maximum de 300kg et un minimum de 10kg.
En comparant la production avant la crise et seule
actuellement nous constatons que la production à baisser suite à
des multiples problèmes qui envahissent cette culture.
Pour ce qui est du superficie emblavé de manioc sur le
120 ménages enquêtés nous trouvons que certains disent
qu'ils ont une moyenne de 0,392953 ha avec un maximum de 3 ha et un minimum de
0,0025 ha. Cette petitesse de champs influence négativement la
production agricole.
42
|