Production et commercialisation de l'huile rouge dans la commune de Ouinhi

CHAPITRE I :

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE

Ce chapitre présente le cadre théorique à travers la revue de littérature, la clarification des concepts, la problématique et la démarche méthodologique.

1-1 Revue de littérature

Plusieurs travaux scientifiques ont porté sur la problématique de la filière huile de palme ainsi que les techniques d'extraction de l'huile rouge au cours de ces dernières décennies.

Selon Adjé (2000) ; Fournier (2000) et Pédé (2001), l'huile de palme est habituellement éclipsée par les autres variétés d'huiles dans les autres filières. Les premiers explorateurs européens témoignent de l'existence, avant leur arrivée, de l'activité d'extraction d'huile rouge à partir des fruits du palmier, Elaeis guineensis, originaire du Golfe de Guinée.

L'étude de Djossa (1985) a porté sur l'évaluation économique du système de production et de commercialisation de l'huile en rapport avec les besoins en matière première de l'huilerie de palme de l'ex SONICOG, et montre une nette régression en approvisionnement. Les causes de cette régression sont selon l'auteur l'irrégularité des pluies, le vieillissement et le non entretien des palmeraies existantes, l'abattage des palmeraies pour des raisons socio-économiques.

Quant à Fournier et al. (2001), la palmeraie a connu un véritable essor dès les années 1818 et un développement ascendant jusqu'en 1975 au Bénin. Pendant cette dernière période, le Bénin produisait 56.000 tonnes d'huile à partir de 500.000 hectares de palmier naturel et 15.000 tonnes d'huile à partir de 30.000 hectares de palmiers sélectionnés.

Dissou (1982) quant à lui a travaillé sur l'aménagement volontaire de la palmeraie béninoise. Selon lui, après avoir effectué le passage de

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l'autoconsommation à l'économie monétaire, l'exploitation de la palmeraie doit subir un certain nombre de modification. Ces modifications visent à maximiser à la fois les potentialités du palmier à huile et l'utilité qu'on peut en tirer. De telles actions relèvent d'un aménagement volontaire c'est-à-dire une action ordonnée et réfléchie qui fait appel à l'application de technique de productions intensive.

D'après Surre et Ziller (1963), le palmier à huile est une plante exigeante en eau, « une plante de marécage ». Aujourd'hui la filière palmier à huile est confrontée à d'énormes difficultés dont les conditions climatiques peu favorables caractérisées par une faible hauteur de pluie et des évènements extrêmes. Cette situation climatique difficile a pour conséquence la régression de la filière, dont l'impact se fait sentir sur l'économie nationale.

Balogoun (1986) a analysé la possibilité d'associer le projet de plantation irriguée de Ouidah-Nord, à l'huilerie du Grand-Hinvi à laquelle la plantation cède ses régimes de palme. En effet, suite aux difficultés surtout financières, la production escomptée sur cette plantation n'est jamais atteint.

Okounlola-Biaou (2001), pour sa part, a montré que l'huile alimentaire de palme, aussi appelée huile symbolique intervient dans la préparation de repas rituels, lors des mariages ou des enterrements.

Le palmier à huile, produit plus d'huile que toutes autres plantes oléagineuses (Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2001) : il produit cinq fois plus d'huile que les arachides et neuf fois plus que le soja. Il est productif de régimes de palme pendant 20 à 25 ans. La culture vivace est récoltée sur une période de six mois dans l'année. Deux types d'huile sont produits : l'huile de palme produite à partir du péricarpe de la noix de palme et l'huile de palmiste tirée de la graine ou de l'amande.

Fournier et al. (2002) s'est penché sur l'étude comparative des types de palmeraie selon eux, la production de l'huile de palme est assurée par deux types de

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palmeraie : les plantations naturelles et les plantations sélectionnées. Les plantations naturelles représentent 60 à 70 % des superficies plantées. Ces palmeraies sont peu productives avec des rendements de 2 à 3 tonnes à l'hectare et un taux d'extraction de 6 % seulement. La superficie des plantations naturelles est estimée de nos jours à 300.000 ha contre 500.000 ha dans les années 1930. Le rendement à l'hectare se situerait entre 500 et 800 kg de noix de palme. Mais il faut prendre toutes ces données avec les réserves qu'il faut car aucun travail sérieux d'estimation de la production des plantations naturelles n'a été fait malgré le rôle important que joue cette culture dans l'économie et la société. Les plantations sélectionnées sont de deux types : les plantations villageoises et les plantations industrielles. Les plantations industrielles ont été mises en place depuis les années 1950 grâce au premier programme d'industrialisation du pays. L'Etat coloniale avait misé sur des unités industrielles publiques de transformation de grande taille. Après l'indépendance, l'Etat béninois a installé d'autres unités, de plus grandes capacités, et planté environ 30.000 ha de palmiers sélectionnés entre 1960 et 1974. Regroupées en 14 coopératives d'aménagement rural (CAR) et trois (03) URCAR (Union régionale de CAR), les plantations sélectionnées ne couvrent actuellement que 11.000 ha. La production serait de l'ordre de 80.000 tonnes de noix de palme. Ces plantations, initialement gérées par les sociétés d'Etat, ont été rétrocédées aux coopérateurs dans le contexte de la privatisation des filières en crise. Les plantations villageoises ont été promues à partir de 1995 grâce à la diffusion des plants sélectionnés par le Centre de recherche agricole sur les plantes pérennes de Pobè. Les plants sont proposés par des pépiniéristes privés, sous contrôle et avec des subventions de l'Etat. Cela devrait permettre d'améliorer le rendement qui devrait passer à 12 tonnes à l'hectare avec un taux d'extraction de l'ordre de 24 %. Toutefois, il convient de signaler que les itinéraires techniques ont été très peu suivis ; ce qui pourrait affecter les performances obtenues en milieu de recherche.

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On peut s'en rendre compte que les ouvrages dans cette revue de littérature ont permis de mieux cerner les articulations, les contours ainsi que la portée du sujet choisi. Aucun de ces ouvrages n'a abordé de façon précise la question de la production et de la commercialisation de l'huile rouge dans le contexte actuel. Mais si la production et la commercialisation de l'huile rouge a fait l'objet d'investigations approfondies à l'échelle nationale, elle n'est pas encore perçue dans la Commune de Ouinhi.

1-2 Clarification des concepts

La clarification des concepts est faite dans le but de faciliter la compréhension et l'exploitation de la présente recherche.

Commercialisation: Selon Merlet et al. (2004), la commercialisation est l'activité qui consiste en l'achat, la vente, l'échange de marchandises, des denrées, de valeur ou en la vente des services. Selon le petit Robert (2008), la commercialisation est l'opération qui a pour objet la vente d'une marchandise, d'une valeur ou l'achat de celle-ci pour la revendre. Le mot commerce désigne aussi bien une opération qu'une activité, qu'elle soit locale ou internationale, de gros ou de détail. Selon Baudry (1995), la commercialisation est l'accomplissement de toutes les activités impliquées dans le flux des biens et services agricoles depuis leur lieu initial de production jusqu'à ce qu'ils soient aux mains du consommateur final. Dans le cadre de cette recherche, la commercialisation est la vente de l'huile de palme suivant un itinéraire.

Transformation ou production : Merlet et al. (2004) définit la transformation comme étant « l'action de transformer, c'est-à-dire de rendre quelque chose différent, le faire changer de forme ; d'aspect ; de modifier ses caractères généraux ». Mais dans le contexte de ce travail de recherche, cette transformation part de la récolte des régimes de palme jusqu'à l'obtention de l'huile rouge ainsi que les dérives des amandes, donc il ne s'agit pas ici d'une action de transformation mais une chaine.

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Production : la production est une activité économique socialement organisée consistant à créer des biens et services s'échangeant habituellement sur un marché ou obtenus à partir des facteurs de production (travail et machines notamment) s'échangeant sur un marché ». La production est donc une activité sociale excluant les travaux domestiques réalisés pour soi-même et est soit destinée à être vendue sur un marché à un prix donné, soit réalisée avec des facteurs de production issus du marché (Encarta, 2009).

C'est aussi l'ensemble des pratiques initiées et développées dans le but d'obtenir des récoltes suffisantes pour la satisfaction des besoins des populations (Gnitona, 2000). Alors, la production peut être définie comme l'ensemble des moyens et méthodes d'exploitation des terres pour leur mise en oeuvre aux fins d'obtenir un bon rendement.

Huile de palme : Selon le Petit Robert (2007), c'est une substance grasse, onctueuse et inflammable, liquide à la température ordinaire et insoluble dans l'eau, d'origine végétale, animale ou minérale. C'est une huile obtenue par pression de la pulpe du fruit du palmier à huile, ce qui laisse un sous-produit, le tourteau de palme (Djégui, 1996). L'ensemble de l'huile rouge et de l'huile palmiste constituent l'huile de palme. Dans le cadre de cette étude, il s'agit de l'huile rouge d'origine végétale qui désigne le vocable »Ekpo» en langue locale Nagot.

Suite à la clarification des concepts, la justification du sujet est présentée dans la problématique.

1-3 Problématique

La problématique de l'étude comprend la justification du sujet, les hypothèses de travail et les objectifs de recherche.

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1-3-1 Justification du sujet

L'économie de la République du Bénin repose sur le secteur primaire occupant plus de 75 % de la population active (Eniayéhoun, 1993). Pendant la période coloniale et même après l'indépendance, les politiques de développement des nations colonisées reposaient sur l'agriculture. Cette dernière était considérée comme la pierre angulaire et le bref central de l'essor économique pour promouvoir le développement économique (Codo, 1996). Ainsi au Bénin, le développement reposait aussi, en partie sur l'agriculture.

Selon Atchétoubwé, (2006) la culture du palmier a fait apparaître des enjeux importants ces dernières années alors que dans le passé, la vie économique du Bénin s'identifiait seulement à ce produit et de ses produits dérivés (comme l'huile rouge) ; elle occupe une place de choix dans les transactions commerciales. La commercialisation nationale était environ 71.960 tonnes en 1992 (INSAE, 1992). Cette consommation est dominée par huile rouge qui représente au moins 44 % (INSAE, 1992).

Au cours de la décennie 1840, dans le royaume du Dahomey, le Roi Ghézo oblige d'abandonner la traite des esclaves et met en place un autre type d'échange aussi florissant ; celui du palmier à huile (Assani, 1986). Le palmier à huile devient ainsi la principale richesse du royaume de Dahomey. C'est bien cela que traduit Kéké (2003) en disant : « au Dahomey, tout marche à huile de palme ! Le palmier c'est la richesse du Dahomey. Si le rendement du palmier est bon dans une année, c'est la prospérité ; quant il est mauvais, c'est la désolation et ce sont des histoires au sein des familles ! ».

A l'époque coloniale, l'administration française a mieux structuré cette filière en introduisant de nouvelles techniques plus performantes aussi bien dans la production que dans la transformation. Ainsi, plusieurs palmiers améliorés furent plantés (Dissou, 1982). De plus, en 1950, 1952 et 1954 des huileries furent

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installées respectivement à Gbada, Avrankou et Ahozon pour la transformation des fruits du palmier à huile (De Lange, 1987). Outre ces succès, les produits du palmier à huile avaient contribué pour environ 37 % de la recette d'exportation en 1970 (FAO, 1986 cité par De lange 1987).

Le développement du palmier à huile fait apparaître des enjeux importants pour les dernières années alors que dans le passé, la vie économique du Dahomey (actuel Benin) s'identifiait à l'huile rouge (Comlan, 2007). Le palmier à huile occupe une place de choix dans la transaction commerciale (Atchetounwe et Kakpo, 2006).

Ainsi les produits des palmeraies occupent-ils une place importante dans les activités économiques, sociales et religieuses de la population (Atchétoubwé et al 2006). Les tendances des transactions des dérivées des produits du palmier à huile sont intenses. Ce produit agricole est une activité de grande envergure pour la population, raison pour laquelle il est indispensable d'approfondir les réflexions sur le sujet : « Production et commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi ». Située dans le département du Zou, la Commune de Ouinhi à laquelle cette étude est orientée, dispose d'une grande étendue de palmeraie naturelle qui est l'essence principale de la végétation et se rencontre même dans les concessions. Sur certaines terres, elle est associée aux jachères abusives. L'exploitation des produits de la palmeraie occupe une place importante dans les activités économiques, sociales et religieuses des populations du milieu d'étude. L'huile de palme produite par des méthodes traditionnelles tient une place de choix dans le régime alimentaire de la population et constitue la principale source de matière grasse comestible.

A part sa valeur pour l'exportation, l'huile de palme est un produit important pour le marché local. La Commune de Ouinhi qui fait l'objet de cette recherche demeure une des zones productrices de l'huile de palme.

Au regard de ces constats et de l'importance de la filière huile de palme, certaines interrogations suscitent alors notre réflexion :

> quels sont les fondements de la production et de la commercialisation du
palmier à huile dans la Commune de Ouinhi ?

> quelles sont les contraintes liées à la production et à la commercialisation
du palmier à huile dans la Commune de Ouinhi ?

> quelle est la rentabilité de la production du palmier à huile, la destination
des gains et les mesures de renforcement de la production et de la commercialisation du palmier à huile dans cette Commune ?

C'est pour répondre à ces questions que le sujet : « production et commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi» est choisi.

Pour la réalisation de ce travail des hypothèses de recherche sont fixées et des objectifs formulés.

1-3-2 Hypothèses de travail

Cette étude est fondée sur les hypothèses suivantes :

> les paramètres climatiques, les différents types de sols et l'évolution de la population de Ouinhi sont des facteurs favorables pour la production et la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi ;

> les aléas climatiques, l'impraticabilité des voies et le manque d'encadrement représentent les contraintes à la production et la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi ;

> les producteurs et les commerçants de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi obtiennent des revenus qui leurs permettent d'améliorer leur condition de vie et de travail.

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Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs ont été fixés.

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1-3-2 Objectifs de recherche

L'objectif global de cette recherche est d'étudier l'organisation de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi.

De façon spécifique, il s'agit :

> d'identifier les fondements de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi ;

> d'examiner les contraintes à la production et la commercialisation de
l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi ;

> d'analyser la rentabilité de la production et la commercialisation de
l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi, ainsi que la destination des gains ;

> de proposer des stratégies pour le renforcement de la production et
de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi pour un projet d'insertions professionnelles.

Pour atteindre de ces objectifs de notre étude ci-dessus, une démarche méthodologique s'avère indispensable.

1-4 Démarche méthodologique de recherche

La démarche méthodologique adoptée pour effectuer les travaux de recherche s'appuie sur la collecte des données, leur traitement et l'analyse des résultats.

1-4-1 Données utilisées

Les données utilisées dans le cadre de cette recherche sont :

> des données climatologiques (hauteur de pluie et température) obtenues à l'ASECNA sur la période de 1976 à 2012 qui ont permis d'analyser les paramètres climatiques de la Commune afin de montrer leur contribution à la production et à la commercialisation de l'huile de palme ;

> les statistiques démographiques qui ont été recueillies à l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) suivant les différents Recensement Généraux de la Population et de l'Habitation (RGPH). Elles ont été

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utilisées pour étudier l'évolution démographique de la population dans la Commune de Ouinhi en relation avec la production et la commercialisation de l'huile de palme ;

? les informations socio-anthropologiques qui ont été obtenues auprès des producteurs et commerçants de l'huile de palme pour plus de connaissance sur l'activité ;

? les informations sur les groupements de femmes recueillies au Secteur Communal pour le Développement Agricole (SCDA/Ouinhi). Ces informations ont permis d'avoir des statistiques sur la production de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi de 2006-2013.

1-4-2 Collecte des données

Les principales étapes de cette démarche sont : la recherche documentaire et les enquêtes de terrain.

1-4-2-1 Recherche documentaire

La recherche documentaire a permis de recueillir les informations adéquates concernant le sujet dans les centres de documentation à travers les oeuvres ayant traité partiellement ou totalement le sujet de recherche. Ainsi, les centres de documents consultés et les types d'informations recueillies sont récapitulés dans le tableau I.

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Tableau I : Synthèse de la recherche documentaire

Centres/Structures de documentation visités	Nature des documents	Types d'informations recueillies
Centres de documentation de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH)	Mémoires et thèses	Informations générales et à caractère méthodologique
Centre de documentation de la Faculté des Sciences Agronomiques (BIDOC/FSA)	Livres, mémoires, thèses et rapports d'étude	Eléments du cadre d'étude, et techniques de production et de transformation
Centre de documentation du Programme de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles (ProCGRN)	Rapports d'activité et d'études	Informations sur les mécanismes de gestion des ressources locales
Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP)	Rapports d'étude, mémoire, ouvrages	Statistiques de production et différents produits issus de la filière palmier à huile
ASECNA	Rapports d'étude, relevés de données climatologiques	Données climatologiques
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE)	Rapports d'étude et d'enquêtes, résultats des RGPH	Données socio-économiques sur le secteur d'étude
Centre de documentation de la mairie de Ouinhi	Livres, Rapports d'activités, PDC	Données socio-économiques et initiatives sociocommunautaires

Source : Travaux de terrain, octobre-décembre 2014

Le tableau I présente les différents centres de documentation et institutions, la nature des documents et les types d'informations recueillies. Les données obtenues au cours de la recherche documentaire ont été complétées par celles des travaux de terrain.

1-4-2-2 Enquêtes de terrain

Les enquêtes de terrain se sont déroulées à travers les différents arrondissement et villages de la Commune de Ouinhi. Pour bien mener ces enquêtes, la détermination d'un échantillon a été nécessaire.

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Ces recherches ont été réalisées pour recueillir les informations sur l'organisation de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi. A cet effet, les entretiens avec des autorités locales, le comité de gestion des palmeraies, les associations de production de l'huile de palme et les difficultés auxquelles ils sont confrontés ont été recueillis. Tous ces éléments sont appuyés par l'observation directe et le questionnaire à l'aide des fiches d'enquêtes.

> Echantillonnage

Pour mieux cerner et apprécier les problèmes liés à la production et à la commercialisation de l'huile de palme dans ladite Commune, les enquêtes ont pris en compte les quatre arrondissements de la Commune à savoir : Ouinhi, Dasso, Tohouè, et Sagon. La population cible est l'ensemble des paysans producteurs et des commerçants de l'huile rouge. Les différents acteurs sont choisis de façon aléatoire par village et par catégorie d'acteurs selon la taille des actifs agricoles de chaque village. Ce choix est lié au degré d'attachement des acteurs aux différents paliers de la filière. A cet effet, dans chaque ménage, une personne a été interrogée sur la base des critères non cumulatifs suivants :

> avoir au moins 25 ans et 75 ans au plus compte tenue de l'expérience dans le domaine ;

> avoir au moins dix (10) ans d'expérience dans le domaine agricole. Cet âge est choisi du fait qu'à cet âge, l'individu ait vécu certaines expériences et qu'il en est mesure de relater ;

> résider dans le village ces cinq (05) dernières années car pour parler des réalités d'un milieu, il faut y avoir vécu un certain nombre d'années.

La taille de l'échantillon est déterminée par la formule de Schwartz (1995). X = ((Za)² x p (1 -- p)) /1² avec X = la taille de l'échantillon ;

Za = écart réduit correspondant à un taux de sondage de 95 % (Za = 1,96) ;

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P = n/N ; avec p = proportion des ménages des huit (10) villages visités (n) par rapport au nombre de ménage des quatre (4) arrondissements retenus (N) dans la Commune Ouinhi.

Ainsi, p = n/N = 802/4455= 0,18 soit 18 %

i = précision désirée égale à 5 %

p = 0,82 soit 82 % Alors X = (1,96)² x 0,18 (1- 0,18)/0,05² soit 227
personnes.

Le tableau II montre la caractéristique de l'échantillonnage.

Tableau II : Structure de l'échantillon

Arrondissements	Villages enquêtés	Ménage agricole	Nombre de personnes interrogées	Taux (%)
Dasso	Zounguè	572	32	14
	Tozoungo	501	22	10
	Hounvè	146	10	4
Sagon	Ahizè	936	43	19
	Tévèdji	325	18	8
Tohouè	Midjannangan	262	12	5
	Akassa	277	13	6
Ouinhi	Ouokon	737	34	15
	Holi	490	21	9
	Ahicon	509	22	10
Total	10	4455	227	100

Source : Enquêtes de terrain, décembre 2014

De l'analyse des données du tableau II, il ressort que deux-cent vingt-sept (227) ménages ont été enquêtés. En plus de ces répondants par ménages, trois (3) autorités locales, deux (2) agents du SCDA/Ouinhi et deux (2) personnes ressources ont été aussi soumis au questionnaire. Au total, deux cent trente-quatre (234) personnes ont été interrogées dans le cadre des enquêtes de terrain.

? Outils et techniques de collecte des données

Pour réaliser les enquêtes, différentes techniques et outils ont été utilisées. Il s'agit des outils comme :

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> le guide d'entretien qui a permis de réaliser des interviews avec les autorités ; > du questionnaire qui a permis de recueillir des d'informations auprès des populations cible ;

> de la grille d'observation pour appréhender les techniques de transformation des noix de palme en huile ;

> un appareil photo numérique pour la prise de vues instantanées pour illustrer le document.

Les techniques utilisées sont entre autres :

> la méthode des itinéraires qui a permis d'identifier les personnes ressources pouvant fournir des données permettant d'atteindre les objectifs fixés ;

> de l'observation directe ayant permis d'identifier les sites de production d'huile de palme ;

> du focus group et des entretiens individuels qui ont permis de mener l'enquête sur la population cible.

Pour l'obtention des résultats, les données collectées et les informations obtenues ont été traitées.

1-4-3 Traitement des données et analyse des résultats

Le traitement des données comprend essentiellement le dépouillement manuel et informatique des informations et données recueillies sur le terrain. Il est réalisé manuellement et consiste à faire le point des questionnaires et la codification de chaque questionnaire en fonction des qualités de réponses obtenues pour enfin constituer une base de données le tout incorporé dans des logiciels statistiques et de graphisme tels que le tableur Excel 2007 pour la réalisation des graphiques et des tableaux ; le logiciel SPSS pour l'analyse statistique des données.

Les fréquences sont obtenues à base du logiciel suivant la formule f= n /N ou n est le nombre ayant répondu et N la taille de l'échantillon.

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A la suite du dépouillement et la détermination des différentes valeurs relatives, l'analyse des résultats a été possible.

1-5-4 Analyse des résultats

L'analyse des résultats est faite avec le modèle SWOT ou FFOM (Forces, Faiblesse, Opportunités et Menaces). Cette approche (figure1) a permis d'analyser les facteurs internes et externes de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune Ouinhi.

Forces

Faiblesses

FACTEURS INTERNES

Enumération des facteurs naturels et humains de la production et de la commercialisation de l'huile de palme

Eléments internes qui affaiblissent la production et à la commercialisation de l'huile de palme

		FACTEURS EXTERNES		Opportunités	Apports extérieurs pouvant favoriser la production et la commercialisation de l'huile de palme
				Menaces	Eléments externes pouvant empêcher la production et la commercialisation de l'huile de palme
						Définitions des stratégies

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Figure 1: Canevas du modèle de SWOT de la production de l'huile rouge dans la Commune de Ouinhi

Source : Enquête de terrain, janvier-mars2015

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CHAPITRE II
FONDEMENTS BIOPHYSIQUE ET HUMAIN DE LA PRODUCTION ET
DE LA COMMERCIALISATION DE L'HUILE DE PALME DANS LA
COMMUNE DE OUINHI

Après la présentation du secteur d'étude, ce chapitre présente les fondements physiques et humains de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi.

2-1 Situation géographique et administration de la Commune de Ouinhi Située au sud-est du département du Zou, la Commune de Ouinhi couvre une superficie de 483 km² et s'étend entre 6°57' et 7°12' de latitude nord et 2°23' et 2°33' de longitude est (figure 2).

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Figure 2 : Situations géographique et administrative de la Commune de Ouinhi

De l'analyse de la figure 2, il ressort que la Commune de Ouinhi est limitée au nord et au nord-ouest par la Commune de Zangnannado, au sud-ouest par la Commune de Zogbodomè, à l'est par le département du Plateau (Commune

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d'Adja-Ouèrè) et au sud par le département de l'Ouémé (Commune de Bonou). Elle est subdivisée en quatre (04) arrondissements à savoir Sagon, Tohouè, Ouinhi et Dasso et vingt-huit (28) villages.

2-2 Fondements biophysiques de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

Il revient dans cette rubrique d'énumérer les éléments naturels favorables permettant la croissance de la productivité de l'huile de palme et de sa commercialisation dans la Commune d'étude.

2-2-1 Paramètres climatiques

Le palmier à huile est une plante oléagineuse monocotylédone pérenne de la famille des palmacées ou des arécacées et au genre Elaeis. Il requiert aussi des conditions climatiques constantes que possible tout au long de l'année, ce qui le fait qualifier d'une plante héliophile. Le rendement de cette plante est fonction de certains paramètres climatiques et pédologiques telles que : les hauteurs de pluies et la température (Aklé, 1999).

La Commune de Ouinhi est située dans le domaine du climat subéquatorial et est influencée par un climat de transition entre le subéquatorial et le tropical humide de type soudano-guinéen, caractérisé par quatre (4) saisons réparties en deux (2) saisons pluvieuses et deux (2) saisons sèches que sont :

V' une grande saison pluvieuse allant d'avril à juillet ;

V' une petite saison de pluie de mi-septembre à novembre ;

V' une grande saison sèche de fin novembre à mars ;

V' une petite saison sèche d'août à mi-septembre.

La Commune de Ouinhi bénéficie d'une pluviosité moyenne annuelle de 1250 mm. La figure 3 montre la variation inter mensuelle moyenne de pluie à Ouinhi (1971-2013).

Hauteurs pluviométriques (mm)

180,00

160,00

140,00

120,00

100,00

40,00

80,00

60,00

20,00

0,00

Mois

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Figure 3 : Variation inter-mensuelle de la pluviométrie de la station de Zangnanado (1971-2013)

Source des données: ASECNA, 2014

L'analyse de la figure 4 montre que la Commune de Ouinhi bénéficie des hauteurs pluviométriques à répartition bimodale. Il est à noter que les hauteurs de pluies sont particulièrement abondantes en mai-juin et en septembre.

Dans toute la Commune, les températures sont élevées, mais jamais excessives. Les maximas se situent en mars (27° C) et les minima en août (24° C). L'humidité relative moyenne est de 80 % (ASECNA, 2014).

Les conditions climatiques optimales pour le développement du palmier à huile sont : hauteur de pluie annuelle inférieur ou égale à 2000 mm étendue régulièrement, une température de 21 °C à 32 °C, une hygrométrie et au moins une insolation de cinq heures par jour soit de 1500 à 1800 heures par an (Aklé, 1999). Le palmier à huile est une plante des régions tropicales humides et a donc des exigences en ce qui concerne les températures. Les minima mensuels de température supérieurs à 18 °C et les maxima peuvent varier entre 28 et 34 °C (Adam et Boko, 1993). Les températures inférieures à 18 °C sont à l'origine de blocages de maturation de régimes et ont des effets encore mal connus sur la physiologie de la plante. Les températures élevées au moins jusqu'à 38 °C sont supportées pour autant que l'humidité de l'air soit suffisante (Adjé, 2002).

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Les paramètres climatiques qui prévalent dans la Commune de Ouinhi permettent de satisfaire les besoins hydro-thermique du palmier à huile dont est extraite l'huile de palme.

2-2-2 Facettes pédologiques

Le sol est un facteur déterminant dans les activités agricoles principalement dans la culture du palmier à huile. La Commune appartient au plateau d'Abomey. Ainsi, au regard des caractéristiques morphologiques et hydrographiques, le milieu est constitué des sols hydromorphes, marécageux, ferralitiques et ferrugineux (figure 4).

2'23'

438000

442500

447000

2°33'

2°23'

438000

442500

447000

2°33'

Reproduction: OGO N Achille, juillet 2016

Source: Atlas cartographique du sud-Bénin, 1989

y

N

J CO

D

O

· Village - Limite d'Arrondissement Vertisols hydromorphes

0 Chef-lieu d'Arrondissement Limite de Commune Sols ferrugineux tropicaux lessivés hydromorphes

O Chef-lieu de Commune -- -- -- Limite de Département Sols ferrallitiques faiblement désaturés appauvris modaux

Cours d'eau temporaire Sols hydromorphes minéraux ou peu humifères à gley de profondeur

Plan d'eau Mi Sols hydromorphes minéraux ou peu humifères à pseudo-gley

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30

Figure 4 : Différents types de sols dans la Commune de Ouinhi

31

De l'analyse de la figure 4, il ressort que la Commune de Ouinhi est composée de divers types de sol qui permettent de pratiquer la culture du palmier à huile. Evoquant les données recueillies au Laboratoire des Sciences, Sols, Eau et Environnement, Wokou (2007) affirme que les vertisols et sols hydromorphes occupent environ 30 % de la superficie totale de la Commune le long des cours d'eau et dans les dépressions; les sols ferrugineux tropicaux moins adaptés à la production agricole, occupent environ 35 % du territoire de Ouinhi et les sols ferralitiques relativement riches, (environ 35 % de la superficie totale de la Commune) sont plus sensibles à la dégradation.

Ces différents types de sols sont favorables à la culture du palmier à huile dont est extraite l'huile car ils permettent aux racines des plantes d'explorer à une profondeur importante dans le sol afin d'y tirer les substances nutritives et les réserves hydriques dont les cultures ont besoin.

2-3 Fondements humains de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

Les fondements humains de la production et de la commercialisation de l'huile de palme se résument à la poussée démographique, à la main-d'oeuvre et à l'existence de marchés.

2-3-1 Evolution démographique de la Commune de Ouinhi

La Commune de Ouinhi connait une croissance rapide de sa population. En effet les quatre Recensements Généraux de la Population et de l'Habitation (RGPH) réalisés par l'INSAE (1979, 1992, 2002, 2013) montrent une explosion démographique dans la Commune de Ouinhi. Les effectifs sont respectivement de 22 287, 30 036, 39 319 et 59 853. En 2002, la population agricole est estimée à 31986 soit à plus de 92 % de la population totale (INSAE, 2003). La figure 5 présente l'évolution démographique de la Commune de Ouinhi.

Effectifs de la population

40000

60000

50000

30000

20000

10000

0

1979 1992 2002 2013

Années

32

Figure 5 : Evolution démographique de Ouinhi de 1979-2013 Source de données : INSAE, 2013

L'analyse de cette figure montre une augmentation rapide de la population dans la Commune de Ouinhi. De 1979 à 2013 (soit 34 ans), la population de Ouinhi a augmenté de 37 566 habitants.

Ce constat est dû à la présence de plus en plus remarquée des populations allochtones des Communes environnantes à la recherche de terres cultivables pour pratiquer des cultures agricoles ou même plus spécifiquement pour s'adonner à la culture du palmier à huile et par ricochet la production de l'huile de palme.

Cette masse humaine constitue non seulement une main-d'oeuvre disponible mais aussi un marché d'écoulement de l'huile de palme car plus la population augmente et plus la demande en huile croît également étant donné qu'elle entre dans la plupart des compositions alimentaires.

La main d'oeuvre familiale et la main d'oeuvre salariée sont les deux types de mains d'oeuvre utilisées dans la zone d'étude. Cependant la main-d'oeuvre salariée est surtout utilisée lors du dépulpage, du foulage, du mélange et de la récupération de la pâte foulée, selon 40 % des personnes enquêtées.

33

La Commune de Ouinhi compte un nombre important de marchés à caractère local et régional ; chaque Arrondissement compte au moins deux grands marchés. Sur ces marchés se vendent un nombre important de produits agricoles dont la diversité assure l'alimentation de la quasi-totalité de la population du Plateau.

La disponibilité de la matière première (grains), l'existence d'un marché de consommation ou d'écoulement et les infrastructures routières demeurent les éléments de l'environnement humains et socio-économiques qui déterminent la production et la commercialisation de l'huile rouge dans la Commune de Ouinhi.

Le palmier à huile joue un rôle agronomique important dans la Commune de Ouinhi. Le palmier à huile joue aussi un rôle socioéconomique important dans les ménages. La production est assurée par deux types de palmeraie : les plantations naturelles et les plantations sélectionnées.

Les plantations naturelles représentent 50 à 60 % des superficies plantées. Ces palmeraies sont peu productives avec des rendements de 2 à 3 tonnes à l'hectare et un taux d'extraction de 6 % seulement. Les plantations sélectionnées sont de deux types : les plantations villageoises et les plantations industrielles.

1.1

1.2

Planche 1: Palmeraie sélectionnée et palmeraie naturelle à Okou Prise de vues : Ogo, juin 2015

Les photos de la planche 1 montrent les différents types de palmeraie exploités dans la Commune de Ouinhi. La palmeraie sélectionnée se trouve au bord d'une

34

route à Okou. Cette nouvelle initiative de graine sélectionnée tend à réduire la plantation naturelle. En effet, il est réalisé des pépinières avant le semis ce qui n'est pas le cas de la palmeraie naturelle où les jeunes plants sont directement arrachés des grands champs naturels pour être semés sur de nouveaux terrains.

2-4 Description du processus de production de l'huile de palme La production de l'huile de palme se fait en suivant diverses étapes.

? Egrappage des régimes

Après la récolte des régimes, l'égrappage est exécuté manuellement à la machette généralement en brousse afin de diminuer la charge à transporter. La planche 2 illustre les régimes de palme et les noix.

2.1

2.2

Planche 2 : Régimes de palme et de noix de palme égrappées à Zounguè Prise de vues : Ogo, juin 2015

Les photos de la planche 2 font observer des régimes de palme (photo 2.1) en cours d'égrappage et des noix déjà égrappées (photo 2.2) et prêtes à subir des transformations jusqu'à l'obtention de l'huile de palme. Les noix égrappées sont passées à la cuisson.

? Cuisson des fruits

La cuisson se fait dans un fût de 200 L chauffé au bois sur un foyer généralement du type trois pierres, parfois amélioré par socle enveloppant. Les manipulations de remplissage, de vidange et de brassage des fruits pendant la cuisson sont

facilitées quand le foyer est creusé dans le sol.

? Malaxage-épulpage

Le malaxage est effectué par foulage aux pieds par un homme rétribué par des femmes. Les fruits cuits et les eaux de cuissons sont versés dans une barque parfois rectangulaire en banco profond de 50 à 60 cm. Le fond des barques est garni soit de pierre rugueuses soit de rondins de bois pour que le sol détrempé paisse résister à l'érosion au cours du malaxage. Les manipulations entre les fûts et la barque de malaxage sont effectuées à la calebasse utilisée comme louche et à la cuvette.

? Séparation des produits

De l'eau est ajoutée au magma résultant du malaxage de manière à doubler le volume et à diluer la masse afin de pouvoir séparer les noix et les fibres délibérée par l'épulpage. Les noix et les fibres puisées dans la masse avec un panier à large mailles sont brossées au centre de la paroi dudit panier.

? Récupération de l'huile

L'émulsion crémeuse contient de l'air et des agents colloïdaux, ceux-ci seront coagulés et les liquides désaérés par une ébullition d'une durée de 15 à 20 minutes. Après décantation, l'huile est écopée à la calebasse et filtrée au travers d'un palmier faisant office de tamis qui retient les quelques fibres entraînées et les coagulations.

35

La photo 1 illustre le travail à la chaîne dans un groupement.

36

Photo 1 : Groupement des producteurs de l'Arrondissement de Ouinhi (Ahicon) en plein activité de production

Prise de vue : Ogo, juin 2015

L'observation de la photo 1 permet de constater que le groupement dispose d'un emplacement au bord du goudron et dispose d'équipements de production semi-moderne. Ce groupement réalise des travaux tels que la production de l'huile de palme, sa transformation en d'autres produits finis comme le savon et sa commercialisation. C'est un groupement composé d'au moins quinze (15): personnes dirigées par une présidente et un secrétaire. A part ce groupement qui utilise un système semi-amélioré pour produire de l'huile, 15 % des producteurs d'huile de palme en font aussi usage.

? Séchage de l'huile

L'eau est le catalyseur de la réaction d'acidification de l'huile. Après la seconde décantation, l'huile surnageant est soumise à un chauffage modéré sous agitation permettant d'évaporer l'eau micro dispersée: opération décantation qui exige une parfaite maîtrise de l'allure du foyer de la manière à éviter la calcination de l'huile. L'addition de sel facilite le séchage; car par augmentation de la densité des composés hydrophiles, il les décroche de la phase grasse.

? Préparation de l'huile de qualité supérieure « zomi »

Cette qualité supérieure d'huile est à tous points de vue produite aussi au Nigéria et au Togo. Elle est le plus largement commercialisée par les femmes à des prix très rémunérateurs. Un estagnon d'huile rouge provenant d'une opération antérieure est mis en chauffage modéré, la température ne devait pas dépasser 80 °C. On ajoute 1,5 L de bouillons de cuissons des fruits et une poignée de sel. Après une heure de chauffage, la masse est soumise à décantation, le sédiment, rouge en surface et brun en profondeur est recueilli pour être consommé ou vendu. Il entre quelques fois dans la fabrication du savon. Selon 75 % des personnes enquêtées, cette huile est plus appréciée sur le marché. La figure 6 présente le processus de production de l'huile de palme améliorée.

Egrappage des régimes

Cuisson des fruits

Séparation de l'eau des produits

Filtrage et récupération des noix			Récupération de l'huile		Séchage des noix
		Séchage de l'huile	Façonnage des fibres
		Production de Zomi

37

Figure 6 : Processus de production de l'huile de qualité supérieure « ZOMI » Source : Enquêtes de terrain, février - mars 2015

De l'analyse de la figure 6, il ressort que la production de l'huile de palme suit un processus bien défini marqué par diverses étapes.

38

2-5 Extraction ou production moderne de l'huile de palme

La production moderne de l'huile de palme se fait essentiellement dans la Commune par le Complexe d'Oléagineux D'Agonvy (CODA-Bénin S.A.). Les activités exercées dans le Complexe sont de trois ordres. Il s'agit de l'approvisionnement en matières premières (les régimes de palme), l'extraction ou la production de l'huile de palme (l'huile rouge) et de la commercialisation de l'huile.

Les régimes de palme qui font l'objet de traitement dans la société CODA-Bénin proviennent en grande partie de l'URCAR, grand Agonvy ; ainsi que ceux qu'elle collecte ou qui sont livrés par les planteurs privés. La transformation des régimes de palme en huile se fait en plusieurs étapes.

? Pont bascule

Sur le pont bascule, on pèse la matière première venant du milieu extérieur. Ce pont est sensible aux charges d'au moins 10 kg et supporte une charge maximale de 50 tonnes.

? Réception

Après la pesée, les régimes sont chargés dans des cages pour être alignés sur des wagonnets formant un train de 8 cages pesant environ 20 tonnes près pour la stérilisation. Les régimes obtenus sont passés à la cuisson par la stérilisation.

? Stérilisation

La stérilisation a pour but d'arrêter l'acidification, d'assurer la rupture des liaisons entre fruits et rafles, de faire la séparation entre coque et amandes et d'éliminer les microbes. La stérilisation s'effectue en fonction de l'état des régimes en trois temps, à des durées et pressions différentes en trois temps et à des pressions données. Le premier s'effectue à 1,5 bar. Le second à 2 bars et le troisième à 2,5 bars. La photo 2 montre le poste de stérilisation.

39

Photo 2 : Poste de stérilisation Prise de vue : Ogo, janvier 2015

La photo 2 montre des wagons en forme de cylindre servant à stériliser les régimes de palme. Cette cuisson se fait dans des stérilisateurs horizontaux où les régimes sont placés dans des wagonnets (1,5 à 2 tonnes) qui circulent le long du cylindre. Elle se fait dans la vapeur d'eau sous pression, durant 30 à 50 minutes, ceci en fonction de l'état des régimes.

? Egrappage

Il a pour but d'enlever les fruits des rafles. Il est en générale excellente pour les régimes de bonnes maturités, correctement stérilisée. Les rafles dépourvues de fruits sortent grâce à la bande à rafle pour être incinérés. Les fruits sont transportés vers le tamis à laveur grâce à la vis sous égrappoir.

? Lavage des fruits

Le lavage des fruits consiste à laver et à tamiser les fruits permettant la récupération des corps étrangers grâce au tamis à laveur.

? Malaxage

Il a pour but de détacher les noix de la pulpe pour libérer l'huile qu'elles contiennent, de réchauffer la masse et de l'amener au degré d'humidité voulu pour l'extraction. Le malaxage est réalisé grâce à un malaxeur à la température de 90 à 92 ^°C pendant 20 à 40 min.

40

? Pressage

Il a pour but de séparer le jus bruite de la matte (noix plus fibre). Le pressage est fait grâce à deux presses à une température de 90 ^°C au maximum. Il faut reverser les noix sur le malaxeur lorsque le mélange est trop pâteux et ouvrir l'eau de dilution pour ne pas gêner la clarification

? Clarification

C'est la séparation de l'huile de palme des autres constituants de liquide brute d'extraction. A ce stage, il faut vérifier régulièrement à l'aide d'une centrifugeuse à main les proportions d'eau, d'huile et de boue qui doivent être respectivement de 60 % ; 35 % et 5 %. Pour cela, il faut réaliser d'abord un pré décantation dans un décanteur pour permettre à l'huile de surnager ; ensuite une pré-déshydratation pour que l'humidité de l'huile soit de 0,35 %, 0,5 % et une déshydratation pour ramener l'humidité entre 0,07 % - 0,10 % et enfin la température de l'huile est ajoutée à 120 ^°C. La photo 3 illustre la clarification.

Photo 3 : Clarificateur en pleine activité de clarification de l'huile de palme Prise de vue : Ogo, janvier 2015

La photo 3 est une illustration d'un clarificateur dans l'usine de CODA-Bénin S. A. Le clarificateur est un appareil qui fait un double travail. Dans un premier

41

temps, il permet de séparer l'huile des impuretés et dans un second temps de récupérer l'huile restante des boues résiduelles.

? Défibrage et séchage

Après le pressage la matte pressée descend dans la vis émottoir qui la déchiquette, sèche et l'insuffle dans le circuit d'aspiration d'un défibreur pneumatique qui envoie les fibres au cyclone à fibre tandis que les noix tombent dans le tambour polisseur qui les conduit à l'élévateur à noix puis au silo séchoir à noix près pour le concassage.

? Concassage

Le concassage consiste à libérer les amandes des coques. Grâce à un élévateur à noix, les noix sont transportées vers les concasseurs. Après concassage on obtient un mélange de coques et amandes.

? Séparation et séchage

Le mélange coque plus les amandes obtenues après concassage sont dépoussiérés puis envoyés dans un bac à eau pour la séparation par hydro cyclonage.

? Conditionnement de l'huile

L'huile séchée est stockée dans des tanks situés à l'extérieur de la chaîne de production. CODA Bénin S. A. dispose de trois tanks de stockage. Ces tanks ont respectivement une capacité variante entre 1300 tonnes et 1500 tonnes (photo 4).

1300

1500

Photo 4 : Tanks de stockage des huiles finies à CODA BENIN SA Prise de vue : Kossolou, septembre 2014

42

La photo 4 montre des tanks qui sont remplis d'huile en période d'abondance de fruit malgré leur capacité. Ces huiles sont destinées à la commercialisation à l'intérieur comme à l'extérieur de la Commune, surtout au Nigéria.

2-6 Commercialisation de l'huile rouge dans la Commune de Ouinhi

La commercialisation de l'huile de palme produite dans la Commune se fait à l'intérieur comme à l'extérieur du secteur d'étude.

2-6-1 Commerce intérieur

La quasi-totalité de l'huile rouge produite dans le secteur artisanal et celle produite dans le secteur semi-amélioré alimentent les marchés intérieurs. La commercialisation de l'huile rouge se fait avec des bidons de 25 l ou des mesures dérivées comme les bidons de 10 L, 5 L, 1,5 L, etc. et est assurée pour l'essentiel par les femmes à travers des groupements ou individuellement dans les marchés de la Commune ou à domicile. En période de récolte des régimes, le prix oscille entre 11 500 et 13 000 FCFA, mais en période de soudure, il est de 15 000 voire 16 500 FCFA le bidon.

2-6-2 Commerce extérieur

L'huile rouge produite par le Complexe Oléagineux d'Agonvy S.A se fait en fonction du besoin de la population de divers horizons et surtout de la demande des différents marchés d'écoulement. L'huile produite au CODA en grande partie commercialisée au Nigéria dont la tonne est évaluée selon la saison à 400.000 voire 580.000 FCFA. La commercialisation des amandes de palme dans le complexe oléagineux d'Agonvy S-A, se fait par pesage comme la commercialisation de l'huile de palme. Après la production, tout le produit (noix d'amande) est exporté par le Nigéria, car le Bénin n'a aucune industrie de traitement des amandes en huile de palmiste qui entre dans la fabrication des savons ainsi que des produits cosmétiques. Ceci étant, la croissance économique du Bénin s'amenuise, car les produits finis issue des amandes exportés (fabrication des savons, les produits cosmétiques....) sont importés avec des prix

43

exorbitants. La figure 7 présente le circuit de commercialisation de l'huile de palme.

2°23'

438000

442500

447000

2°₁33'

2°23'

438000

442500

447000

2°33'

· Village --

o Chef-lieu d'Arrondissement

Cours d'eau temporaire Formation marécageuse

Plan d'eau

0 Chef-lieu de Commune

1111 Marché de Ouinhi

-- Limite d'Arrondissement

Limite de Commune
--Limite de Département

`_- Faible quantité

kall* Forte quantité

Source: Fond Topographique ION, 1992 Travaux de terrain, juin 2014

Reproduction: OGO N. Achille, juillet 2016

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DEPARTEMENT DE L'OUEME

1.0

44

Figure 7 : Circuit de commercialisation de l'huile de palme

45

De l'analyse de la figure 7, il ressort que l'huile produite dans la Commune de Ouinhi suit diverses destinations. Etant donné que CODA-Bénin S. A. est le plus gros producteur d'huile de palme et commercialise surtout au Nigéria, la plus forte quantité en termes de tonnage se commercialise à l'extérieur à travers le département du Plateau vers le Nigéria. Le commerce extérieur à la Commune se fait également dans les Communes environnantes telle que celle de Zangnanando. En faible quantité regroupant la production individuelle ou celle des groupements de femmes, l'huile de palme se commercialise dans les marchés locaux d'arrondissements où les détaillants viennent s'approvisionner pour alimenter les consommateurs au bas niveau ou les ménages.

Cette activité ne se mène sans des contraintes bien qu'elle procure aux acteurs des revenus pour améliorer leurs conditions de vie et de travail.

46

CHAPITRE III
CONTRAINTES ET RENTABILITE DE LA PRODUCTION ET DE LA
COMMERCIALISATION DE L'HUILE DE PALME DANS LA
COMMUNE DE OUINHI

Le présent chapitre met en exergue les différentes contraintes auxquelles sont confrontés les acteurs de la filière. La rentabilité de la production et de la commercialisation de l'huile de palme et la destination des gains ne sont pas occultées.

3-1 Contraintes à la production de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

La production de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi souffle essentiellement deux difficultés, à savoir : les contraintes naturelles et les contraintes issues de la technique de la production. Les contraintes naturelles de l'huile de palme sont entre autres : la rareté de pluie qui affecte la qualité et la quantité des régimes des palmiers, une sécheresse longue ne favorise pas un bon rendement. Tout ceci entraîne des difficultés techniques telles que la non organisation des filières, la non maîtrise des revenus issus de la production, la difficulté de quantification des productions et la difficulté de détermination du taux d'équilibre.

Les autres contraintes relatives à la chaine de production sont :

? le manque de couloir pour le transport des régimes de la palmeraie au lieu de production ;

? le coût de coupe des régimes très élevés ;

? le manque d'appui financier pour les producteurs ;

? les difficultés d'accès aux zones de production et mauvais état des routes ; ? le désintérêt des activités de production par les jeunes ce qui amenuise sérieusement la disponibilité permanente de la main-d'oeuvre ;

47

? les problèmes de stockage du produit, pousse les transformateurs à brader systématiquement leur produits par manque de structure adéquates pour le stockage ;

? le faible équipement des services de contrôle de qualité.

La photo 5 illustre les outils de travail utilisé par les producteurs.

Photo 5 : Outils de récolte des régimes de noix de palme à Ouokon Prise de vue : Ogo, juin 2016

L'observation de la photo 3 montre les outils rudimentaires utilisés par les producteurs de la Commune de Ouinhi. Il s'agit de la hache, de la machette, de la corde, etc. Ces outils exigent beaucoup d'efforts physiques et qui limitent la productivité. Selon 75 % des personnes interrogées, l'archaïsme des outils est aussi l'une des contraintes majeures qui auxquelles l'activité est soumise.

Malgré ces difficultés, les producteurs ne cessent de mener leurs activités car la filière huile de palme est porteur de richesse.

3-2 Contraintes à la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

La commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi est confrontée à d'énormes difficultés telles que l'inexistence des structures d'organisation et les difficultés de transport. A ces contraintes, s'ajoutent d'autres notamment :

48

3-2-1 Absence d'une structure d'organisation de l'huile de palme

Dans la Commune de Ouinhi, il est noté une absence presque totale des structures qui s'intéressent à la production de l'huile de palme. En effet, la plupart des acteurs font souvent des prêts auprès des institutions financières de la place pour exercer cette activité. Cependant, en ces périodes de pénurie les prix ne connaissent que de faibles rendements, ce qui n'encourage pas les producteurs de cette filière à progresser. Cette situation a entrainé un mauvais rendement généralisé, surtout au niveau de ceux qui font des prêts auprès des institutions financières. Cet état de chose a entrainé la fermeture de certains lieux de production. Le coût élevé du transport qui varie d'un producteur à un autre en fonction de la distance, n'avantage guerre les acteurs de cette filière.

3-2-2 Difficultés de transport de l'huile rouge

Le transport de l'huile rouge est souvent fait du lieu d'approvisionnement vers la maison, puis de la maison vers le lieu de vente. Dans le cas de la vente de ce produit au marché, le principal problème pour les artisanes est le transport des produits, particulièrement en période de pluies. Trente pourcent (30 %) des artisanes s'associent pour regrouper leurs produits et bénéficient ainsi d'un prix de gros pour le transport, (cela dépend de la distance qui sépare du lieu de regroupement au lieu de vente). Une seule femme (choisie à tour de rôle) fait le voyage et se charge de la vente des produits au marché. Ces organisations se créent le plus souvent entre des femmes de la même famille (elles n'ont en effet pas besoin de vendre les mêmes produits).

Environ 65 % des voies dans la Commune de Ouinhi compliquent davantage la circulation des biens et des personnes surtout en saison de pluie. Ce qui agit sur le coût de transport des produits finis vers le lieu de vente à un prix de vente élevé. Néanmoins, ces contraintes varient selon les différentes techniques de production. A tout cela s'ajoutent :

? l'éloignement du lieu de production du marché d'écoulement ;

49

? le manque d'appuis financiers pour la production ; ? le fort taux d'intérêt sur les crédits.

3-3 Rentabilité de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

Les enquêtes effectuées dans les ménages de la Commune montre que quoi qu'en soit les dépenses opérées, le solde des produits de l'huile de palme est toujours positif. Le tableau III montre cette rentabilité.

Tableau III : Evaluation du coût de transformation de 30 bassines de noix de palme

Activités	Dépenses (FCFA)	Recette (FCFA)	Marge de bénéfice (FCFA)
Achat de noix de palme	90 000
Déplacement	10 000
Bois de cuisson	5000
Malaxage	5000
Main-d'oeuvre	10 000
Total	120 000	180 000	60 000

Source : Résultat d'enquête de terrain, Février 2015

L'analyse du tableau III montre que sur une recette de 180 000 F et une dépense de 120 000 F, un bénéfice de 60 000 F est possible par production. Il ressort de cette analyse que la production et la commercialisation de l'huile de palme est rentable.

3-4 Destination des gains de la production de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

Après les résultats des enquêtes de terrain, la production et la commercialisation de l'huile de palme permettent aux acteurs de la filière d'obtenir des revenus qui leur permettent d'améliorer considérablement leurs niveaux de vie.

Les gains de la production et de la commercialisation de l'huile de palme sont destinés à divers horizons (figure ...).

SE; 25%

AM; 45%

RI; 18%

BV; 20%

C; 40%

50

RI= réinvestissements dans l'activité ; C= cérémonie d'enterrement ; BV= besoins vitaux ; SE= scolarisation des enfants ; AM= acquisition des biens matériels

Figure 4 : Destination des revenus issus de la filière huile de palme

Source : Enquêtes de terrain, février 2014

L'analyse de la figure ... montre que les acteurs de la production et de la commercialisation de l'huile de palme de la Commune de Ouinhi, utilisent leurs revenus pour satisfaire divers besoins. En effet, 45 % acquièrent des biens matériels avec leurs revenus tandis que 40 % l'utilisent dans les cérémonies. Vingt-cinq pourcent (25 %) les investissent dans la scolarisation des enfants, 20 % dans besoins vitaux et 18 % dans le réinvestissement dans l'activité. De tout ce qui précède, il est à noter que les acteurs orientent plus ou moins objectivement les revenus issus de leurs activités.

3-5 Stratégie de renforcement de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

Dans cette rubrique, il importe de souligner quelques stratégies pour l'amélioration de la production et de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi.

51

3-5-1 Stratégies de renforcement de la production de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

Pour une meilleure production de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi afin de garantir un développement durable et la sécurité alimentaire, les propositions suivantes sont faites :

? mettre en valeur d'importantes ressources en eau par la GIRE (Gestion Intégré des Ressources en Eau) ;

? promouvoir la création des unités de production comme CODA-BENIN,

? renfoncer les moyens de capacités de transport afin de faciliter le transport de la matière première (les régimes de palme) ;

? organiser des ateliers de formation et d'encadrement aux producteurs ;

? moderniser les moyens de production, de transformation et de commercialisation de l'huile de palme.

Au niveau des structures d'encadrement, il faut souligner que quelques groupements des femmes productrices existent dans la Commune de Ouinhi. Mais les efforts restent à faire par les agents du SCDA, les autorités centrales et les autorités décentralisés puisque la majorité des femmes de la Commune de Ouinhi continue de produire sans appartenir à un groupement ou à une association.

La prise en charge de ces différentes mesures de proposition pourrait faire de la filière huile de palme un développement audacieux et contribuer pour ce fait, au bien-être social de la population toute entière et celle du monde agricole en l'occurrence.

3-5-2 Stratégies de renforcement de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi

Les stratégies de renforcement de la commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi relève de la création des marchés d'écoulements, de la diminution des intérêts sur les crédits alloués aux commerçants, favoriser les

modalités d'accès au crédit. A cet effet, le jour des marchés, les transformateurs et les collectrices transportent l'huile au marché avec le vélo ou la moto. Les acteurs choisissent leurs bidons et les revendent parfois aux fabricants de savon. Elles font surtout cette quête du produit lorsque leur fournisseur habituel est en rupture de stock, ou ne désire pas encore vendre son produit. En effet, ces collectrices sont souvent contactées par des transformateurs, des commerçants d'autres produits.

Les grossistes sont regroupées en plusieurs endroits dans les marchés. Ils ont les yeux rivés sur les voies d'accès aux différents sites, y recherchant les clients éventuels. Certaines d'entre elles se déplacent carrément et circulent sur ces chemins afin d'être les premiers à apercevoir le client. Quant à certaines détaillantes, elles se promènent de temps en temps dans le marché avec leur marchandise afin d'accroitre leur chance de vente. Il serait souhaitable que les autorités locales fassent des efforts pour trouver de sites plus grands aux commerçants d'huile rouge dans les différents marchés de la Commune de Ouinhi.

En somme, il ressort de façon générale que les zones les plus pourvues en palmeraie de variété sélectionnée ou naturelle correspondent aux zones de forte production d'huile de palme. Les technologies utilisées dans l'activité de transformation des fruits de palme sont basées sur la méthode traditionnelle et la méthode améliorée. De plus, à travers la relance de la filière palmier à huile, les différentes unités de transformation utilisent des équipements de transformation tels que les presses manuelles et motorisées conçues par certains acteurs de cette filière pour une meilleure rentabilité de l'activité. Ceux-ci contribuent à l'augmentation des quantités de fruits de palme à traiter et particulièrement ceux motorisés à la réduction de la pénibilité du travail de transformation.

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La figure 9 présente le résultat du modèle d'analyse SWOT.

Facteurs humains

Existence d'une demande sans cesse croissante de l'huile rouge aussi bien au plan national qu'international ; existence des marchés régionaux et nationaux favorables à l'établissement de réseau de marchés et aux relations inter marchés et à l'écoulement du produit ; évolution démographique ; disponibilité de la main d'oeuvre

Forces

FACTEURS INTERNES

Faiblesses

Facteurs physiques

Position géographique de la Commune, les paramètres pédologiques (sols), relief et le climat (température, hauteur de pluie et humidité)

Barrages routiers et taxes sauvages des agents de l'administration chargés des contrôles : policiers, gendarmes et douaniers ; manque de promotion et d'informations sur les marchés sous régionaux ; absence d'unités de conditionnement et de stockage ; vétusté des outils de travail ; insuffisance de la moyenne des hauteurs de pluie

FACTEURS EXTERNES

Menaces

Opportunités

Position géographique de la Commune ; production et commercialisation de l'huile rouge apportent des devises aux acteurs (producteurs, commerçants, transporteurs, collecteurs, détaillants, etc.) ; contribution au développement durable de la Commune de Ouinhi ; programme de promotion du palmier à huile ; soutien des partenaires techniques et financiers à la filière

Mauvaise organisation de la filière huile rouge dans la Commune de Ouinhi ; capacité de financement très faible ; impraticabilité des voies en saison de pluie ; main-d'oeuvre limitée pénalisant la production ; pratiques agricole archaïques

Stratégies

Encouragement de la filière huile de palme qui peut toujours être un complément pour le revenu des producteurs ; réorientation de la production vers des marchés nationaux (si possible) ; promouvoir la création des unités de production comme CODA-BENIN

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Figure 9: Résultat de modèle SWOT de la production de l'huile rouge dans la Commune de Ouinhi

Source : Enquête de terrain, janvier-mars2015

L'analyse de la figure 9 montre que la Commune de Ouinhi dispose des fondements naturels et humains favorisant à l'agriculture. Cependant, il existe des contraintes qui bloquent le développement de cette activité. Par ailleurs, cette figure est mise en exergue pour l'analyse et l'interprétation des différents

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résultats des efforts des femmes sur la production et la commercialisation de l'huile de palme dans cette Commune. Pour atteindre l'objectif visé à cette étude des hypothèses ont été émises. La démarche méthodologique adoptée consiste en la collecte des données, leur traitement et l'analyse des résultats.

Les facteurs naturels et humains internes et externes ont été identifiés pour une meilleure production de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi. Les facteurs internes regroupent les forces et faiblesses et ceux externe, les opportunités et les menaces qui agissent sur la production. En effet, les forces et les opportunités seront augmentées et l'impact des faiblesses et menaces sera diminué. Ces faiblesses et menaces peuvent être converties en force et opportunités.

3-6 projets d'insertion professionnelle

FICHE DE PROJET PERSONNEL POST STAGE

Titre du projet	Production et commercialisation de l'huile de palme
Type de projet	Projet agricole
Institution impliquée	Complexe Oleagineux d'Agonvy S.A. (CODA-Benin S.A.)
Chargée de l'exécution du projet	Achille N. OGO
Champs géographique du projet	Ouinhi
Secteur d'activité	Agriculture
Public cible	Marché, Population, Clients nigériens
Périodicité du projet	10 ans

Source : Résultats d'enquête (2015) Description du projet

Contexte et justification du projet

Le constat est que d'une part, la palmeraie est l'une des principales ressources dont dispose la zone devant abritée le projet et aussi un atout majeur au vu des possibilités qu'elle (palmeraie) peut offrir. Il est aussi remarqué que les conditions sont optimales au développement du palmier à huile, ceci se justifie par la récolte des régimes de palme. D'autre part la production de l'huile rouge constitue l'une des principales richesses de la Commune où le projet sera implanté. L'huile de palme qui était autre fois destinée à l'autoconsommation est devenue aujourd'hui une activité rémunératrice qui participe à l'amélioration des conditions socio-économiques. Cette huile joue un rôle nutritionnel important pour le bon fonctionnement de l'organisme humain (riche en vitamine et

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	corrige bien des déficiences). Au regard de ces constats et l'importance du palmier à huile, l'idée de projet de Production et commercialisation de l'huile de palme est née.
Objectif général du projet	Produire et commercialiser en qualité et en quantité l'huile rouge dans la Commune de Ouinhi.
Objectifs spécifiques	- Produire 20 tonnes d'huile rouge par semestre ; - Commercialiser les 20 tonnes d'huile rouge produite par semestre ; - Créer un centre de production et de stockage de l'huile rouge respectant les normes d'hygiène
Activités du projet	· Achat des matières premières (fruits de palme) ; · Transformation des 20 tonnes de noix de palme en huile rouge par semestre ; · Fabrication des tourteaux à base des fibres; · Concassage des noix palmiste et la transformation de ces noix en huile palmiste ; · Commercialisation de l'huile rouge, huile palmiste, des tourteaux et des amandes et les coqs de palmistes		Démarche de projet
Recherche des fonds, étude d'impact du projet, implication de la population (audience publique), installation des matériels de production, disponibilité de la main-d'oeuvre	Résultats attendus
· Disponibilité des matières premières (fruits de palme) ; · 20 tonnes de noix de palme en huile rouge par semestre sont transformées par semestre ; · Fabrication des tourteaux à base des fibres ; · Concassage des noix palmiste et la transformation de ces noix en huile palmiste ; · Commercialisation de l'huile rouge, huile palmiste, des tourteaux et des amandes.

Source : Résultats d'enquête (2015) Impacts du projet

Jeunesse	- Permettre de limiter l'exode rural, - réduction du taux de chômage, - donner le goût d'entreprendre, - procure des revenus.
Environnement	Protection de l'environnement contre : Air : Pollution atmosphérique, Sol : enrichissement ou appauvrissement du sol, Flore : déforestation, disparition des espèces végétales, Faune : disparition des espèces animales, Economie : création des petits commerces dans la zone de l'implantation du projet, croissance économique (payement des taxes et impôts),
Volontariat	Sert de lieu de stage pour les volontaires, renforcer la capacité d'entreprendre,
Emploi	Création d'un nombre important d'emploi pour les jeunes,

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Source : Résultats d'enquête (2015) Moyens à mettre en oeuvre

Ressources humaines à utiliser	Main d'oeuvre familiale et salariale
Ressources matérielles	Les machines de production comme la presse, le d'épulpeur mobile, tonneaux, le forage, les bidons, moyen roulant etc....
Stratégie de financement	Prêts, aides et dons
Structures de financement	ONG, institution financières de l'Etat (CLCAM, PADME, et autres...)
Budget du projet	3.594.100 francs CFA
Comment comptez-vous commencer votre initiative	Commencer petitement par l'achat des matières premières dans les champs.

Plan d'investissement du projet

Désignation	Durée	Quantité	Prix/ Unitaire	Montant (FCFA)
Achat de parcelle	/	02 ha	400.000	800.000
Achat des plants (pépinières)	/	100	300	30.000
Mise en terre des plants	05 jrs	/	/	20.000
Mise en place d'un forage	05 ans	01	/	500.000
Construction du site	05 ans	01		1.000.000
Point des infrastructures (A)				2.350.000
Groupe électrogène	05ans	01	400.000	400.000
Véhicule	05 ans	01	300.000	300.000
Dépulpeur	05 ans	01	250.000	250.000
Stérilisateur	05 ans	03	50.000	150.000
Brouette	03 ans	02	15.000	30.000
Houe	02 ans	02	650	1.300
Râteaux	02 ans	02	1.500	3.000
Van	03 ans	02	3.000	6.000
Coupe-coupe	02 ans	02	2.400	4.800
Tonneaux	01 ans	05	5.000	25.000
Bidon de 25 litres	01 ans	20	700	14.000
Bassine	01 ans	05	3.000	15.000
Marmite	02 ans	03	5.000	15.000
Hache	05 ans	01	15.000	15.000
Ciseau	05 ans	01	15.000	15.000
Point des matériels (B)				1.244.100
TOTAL (A+B)				3.594.100

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Source : résultats d'enquête, septembre 2015