Introduction
Dans certains pays, des initiatives privées avaient
déjà mis en place de longue date des unités
semi-artisanales : Ghana, Cameroun, Nigeria,... mais dans d'autres, comme le
Bénin, l'huile de palme n'était produite, jusqu'à une
période récente, que par le secteur industriel, qui n'a jamais
été très développé, et par une multitude
transformatrices. Au Bénin comme dans d'autres pays, celles-ci n'ont
recours à aucune forme de mécanisation, les
procédés de transformation restent entièrement manuels
(Ayp, 2000).
Le palmier à huile joue un rôle agronomique
important. Il est utilisé comme un «frein» à la
dégradation de la fertilité des sols (Quenum, 1988 cité
par Adégbola et al., 2009). De ce point de vue, le palmier
à huile semble jouer, dans le système de production, un
rôle comparable à celui des légumineuses arbustives. Pour
témoigner de son importance, les paysans de la zone Sud du Bénin
déclarent que la richesse d'un paysan se mesure par rapport à la
possession de palmeraie (Houndétondji, 2000 cité par
Adégbola et al., 2009). Par rapport aux activités de
transformation du palmier à huile en huile et Sodabi, il devient un bien
plus marchand que beaucoup d'autres cultures : manioc, oranger, teck ;
certaines Communes de la zone de production deviennent des centres de fortes
attractions commerciales.
Malgré toutes ces potentialités mondiales,
l'économie béninoise est confrontée à de nombreuses
crises depuis les années 1990. Ces diverses crises n'empêchent
pourtant pas les besoins alimentaires de s'accroitre du fait de l'augmentation
de la population. Comme exemple, le quatrième Recensement
Général de la Production et de l'Habitation (RGPH 4)
réalisé en 2013 a permis de faire une estimation provisoire de
9.983.884 habitants résidents contre 6.769.914 habitants en 2002. Cette
population du Bénin a donc connu sur la période 2002-2013 un taux
d'accroissement de 3,5 % par an contre 3,25 % dans la décennie 1992-2002
(INSAE, 2013).
8
L'huile de palme brute, également appelée «
huile rouge », que l'on extrait des fruits du palmier à huile, est
l'un des éléments de base de l'alimentation dans la plupart des
pays du Golfe de Guinée. C'est la première source de lipides.
Elle est utilisée pour la préparation de nombreuses sauces, ou
encore consommée directement, en accompagnement. Elle peut
également être raffinée, et rentre sous cette forme sur la
liste des ingrédients de nombreuses industries agro-alimentaires. Elle
peut donc s'exporter vers les pays du Sud comme vers les pays du Nord
(Devautour, 1990).
Si le palmier à huile est présent dans
l'ensemble des pays du Golfe de Guinée, la filière y a souvent
évolué de façon différente. Elle comprend en
général trois composantes : un secteur industriel, un secteur
artisanal, et un secteur intermédiaire, composé d'unités
de taille variable, utilisatrices de matériel de transformation, que
l'on qualifie de semi-artisanal. La part relative de ces trois secteurs varie
fortement d'un pays à l'autre (Commission Des Communautés
Européennes, 1990).
Le présent document s'articule autour de quatre
chapitres. Le premier chapitre est consacré au cadre théorique et
démarche méthodologique. Le deuxième chapitre expose les
fondements biophysiques et humains de la production et de la commercialisation
de l'huile de palme dans la Commune de Ouinhi. Le troisième chapitre
aborde les contraintes et rentabilités de la production et de la
commercialisation de cette filière dans la Commune. Et enfin, le
quatrième chapitre relève des stratégies de renforcements
de la production et de commercialisation de l'huile de palme dans la Commune de
Ouinhi et proposition d'un projet d'insertion professionnelle.
9
|