1.1.1 Généralités
Définitions
On appelle processus stochastique (resp.processus stochastique
adapté), la donné
X = (Q,F,(X(t))tET,P)
resp.
(Q,F,(Ft)tET,(X(t))tET,P)
où
· Q est un ensemble (univers des possibles).
· F est un tribu de parties de Q ou
u-algèbre.
· P est une mesure de probabilité sur
(Q,F).
· T est un sous-ensemble de R+ (qui
représente le temps).
· (Ft)tET une filtration indexée par T
i.e une famille croissante de sous tribus de F.
· (X(t))tET une famille de variables
aléatoire définies sur (Q,F), à valeurs
dans un espace topologique E muni de sa tribu borélienne
B(E).
Remarque 1.
1) Un processus stochastique modélise
l'état d'un système aléatoire au cours du temps. L'es-pace
E dans lequel les variables aléatoires X(t) prennent leurs valeurs, est
appelé l'espace des états du processus. La variable
aléatoire X(t) représente l'état du processus à
l'instant t.
2) Dans la plupart des cas, l'espace des états
(E,B(E)) est l'espace numérique(Rd,B(Rd))de
dimension d et l'ensemble des temps Test un intervalle [0,a] ou [0,+oc[. Dans
ce cas le processus X est dit à temps continu. Lorsque T est l'ensemble
N des entiers, le processus est à temps discret.
3) La filtration d'un processus est un objet important
qui contient l'essentiel des propriétés probabilistes du
processus comme nous le verrons bientôt. L'exemple le plus simple est la
filtration naturelle de la famille (X(t))tET, où pour tout t
E T, Ft = u(X(s),s < t) est la tribu engendrée par les variables
aléatoires X(s) pour s t. On notera que la filtration naturelle d'une
famille (X(t))tET de variables aléatoires, est la plus petite de toutes
les filtrations par rapport auxquelles la famille (X(t))tET est adaptée.
En effet une telle filtration contient toujours la filtration naturelle de
(X(t))tET comme sous-filtration. Un processus X sans précision de
filtration, est donc toujours adapté à sa filtration
naturelle.
4) L'application t -+ X(t,w) de T dans E est la
trajectoire du processus correspondant à l'éventualité w E
Q.
T.Souali CHAPITRE 1. LES NOTIONS FONDAMENTAUX
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Continuité et mesurabilité des
processus
On suppose dans cette partie que le temps est continu i.e. T
= [0,a] ou T = [0,+8[.
Définition 1.1.1. Un processus X est
dit continu (resp.P-p.s continu)si pour tout w ? Q (resp.pour
P-presque tout w ? Q), la fonction t -? X(t,w)
de T dans E est continue.
Processus à temps continu
Soit (Q,F,(Ft)t>0,P) un
espace probabilisé ~ltré.
Définition 1.1.2. Soit X =
(X(t))t>0 un processus défini sur
(Q,F,(Ft)t>0,P) 1) Le processus
X est dit mesurable si l'application
X : [0,+8[×Q -? (E,Ó)
(t,w) 7? X(t,w)
est mesurable par rapport à B([0,t]) ?
Ft .
2) Le processus X est dit adapté si ?t
= 0 X(t) est Ft-mesurable.
3) Le processus X est dit progressivement mesurable (ou
progressif) si ?t = 0 l'application
X : [0,+8[×Q -? E
(s,w) 7? X(s,w)
est mesurable par rapport à B([0,t]) ?
Ft.
Remarque 2. Un processus progressivement
mesurable est évidemment mesurable. D'autre part la condition de
mesurabilité progressive implique l'adaptation du processus à la
filtration (Ft)tET mais un processus adapté n'est pas
forcément progressivement mesurable.
Théorème 1.1. Si un
processus adapté X est continu à droite, il est progressivement
mesurable.
Définition 1.1.3. Soit X =
(X(t))tET un processus à valeurs dans E =
Wd. On dit que :
1) X est à accroissements indépendants si
pour toute suite finie d'instants t0 < t1 < ···
< tn, les variables aléatoires X(t1) -
X(t0),···
,X(tn) -
X(tn_1)sont indépendantes.
2) X est à accroissements stationnaires si pour
tous s < t ? T, la loi de la variable aléatoire
X(t) - X(s) ne dépend que de t
- s.
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