4.4.2 Conflits liés à l'accès au
pâturage aérien et à la paille
L'amenuisement et la disparition des espaces pastoraux
obligent les éleveurs à couper les arbres. Les conflits naissent
d'abord entre éleveurs et gestionnaires des ressources naturelles (les
forestiers). Lors de la transhumance vers le sud, en saison sèche, la
traversée des champs pour profiter des résidus des cultures est
source de conflits entre agriculteurs et éleveurs.
En ce qui concerne les chameliers, l'accès aux
résidus agricoles stockés sur des arbres constitue une source de
conflit. L'accès au pâturage aérien des arbres fruitiers
aussi n'est pas toléré. Tout chameau qui y toucherait est saisi.
Cet acte est considéré comme dégâts champêtres
et réglé ainsi. Ces conflits représentent environ 13,33%
des conflits enregistrés dans le département de Dakoro.
4.4.3 Conflits liés aux dégâts
champêtres
Les conflits liés aux dégâts
champêtres sont enregistrés au mouvement des éleveurs
pendant la période de récolte chez les agriculteurs ou au
début de la campagne agricole. Ce type de conflit représente 46%
des conflits enregistrés. Le déplacement est amorcé
dès la germination de l'herbe. Le retour se fait avant la
libération officielle des champs. Certains agriculteurs sèment
des variétés tardives, par conséquent, toute divagation
d'animaux est considérée comme dégâts
champêtres. Ces conflits sont dus aussi par des champs pièges
implantés autour des couloirs de passage et des aires de
pâturage.
50
Les moutonniers descendent bien avant les récoltes
pendant que l'herbe est verte et les mares pleines. Leur descente est
émaillée de conflits liés aux dégâts
champêtres car leurs bétails étant habitués à
la pâture nocturne, traversent les champs dans les zones
dépourvues de couloirs de passage. Cette situation se complique
davantage en zone agricole où beaucoup d'espaces pastoraux ont
été mis en culture.
4.4.4 Conflits liées aux réclamations des
champs
Les conflits liés aux réclamations des champs
sont enregistrés chaque année auprès de la justice et sont
en perpétuelle évolution. Ces conflits prennent de plus en plus
de l'ampleur (tableau 5). Les agropasteurs après un long abandon
reviennent souvent reprendre leur terre ou bien après la vente d'un
puits pendant longtemps, les agropasteurs réclament les champs qui sont
autour de ce puits. Le partage des champs d'héritage est souvent source
de litiges quand le frère aîné s'accapare de tout.
Tableau 5: Conflits fonciers agriculteur-agriculteur de 2004
à 2011
Année
|
Nombres de champs
|
Superficie
|
2004
|
4
|
172 1/2 ha
|
2005
|
2
|
78 ha
|
2006
|
25
|
318 ha
|
2007
|
10
|
230 ha
|
2008
|
34
|
767 ha
|
2009
|
68
|
1608 ha
|
2010
|
39
|
------
|
2011
|
44
|
------
|
TOTAL
|
226
|
|
(Source : Cofodep Dakoro, 2012)
De l'analyse de ce tableau, il ressort que les conflits
champêtres sont en perpétuelle évolution par rapport aux
années 2004 et 2005. Toute fois, le nombre des champs concernés
varie d'une année à l'autre avec des superficies importantes.
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