2.1.3 Sols
Au plan pédologique, le département de Dakoro
comprend trois grands groupes des sols différenciés par le
matériau d'origine, par la géomorphologie et par les conditions
climatiques.
Du Nord au Sud les sols se présentent comme suit (SDDSD,
2000) :
Les sols isohumiques dont la limite méridionale
s'arrête à la vallée de la Tarka. Il s'agit de sols peu
structurés, très sensibles à l'érosion
éolienne et d'une fertilité très faible. Ils ont
évolué dans des conditions d'aridité et possèdent
une vocation essentiellement pastorale. Les sols ferrugineux tropicaux qui
occupent d'importantes superficies et couvrent pratiquement tout le
département au sud de la vallée de la Tarka. Les faibles
précipitations enregistrées n'autorisent sur ces sols qu'une
agriculture aléatoire.
Outre ces deux grands ensembles, il existe des sols plus ou
moins hydromorphes présents dans les vallées de la Tarka et du
Goulbin N'Kaba. Ils présentent une bonne aptitude à
l'irrigation.
2.1.4 Ressources en eau
Il existe deux types des ressources en eau :
y' Les eaux de surface : ces eaux se limitent seulement aux
mares qui sont au nombre de 34 dont une permanente, celle de Akadané qui
fait 100 ha actuellement alors qu'elle en faisait 200 dans les années
1990 (SDDRM, 1997). Toutes ces mares sont alimentées par le
ruissellement en saison de pluies. Ces points d'eau jouent un rôle
important dans la vie socio-économique de la population en
général et en particulier dans les activités pastorales.
En saison de pluies le bétail s'y abreuve ; et en fonction de leur
régime, elles règlent les mouvements de transhumance. Toutefois,
la conquête progressive des superficies par les agriculteurs vers le
nord, au-delà de la limite nord des cultures crée des
perturbations dans l'utilisation des mares. Ces eaux de surface alimentent
aussi la nappe phréatique et de nombreux puits existant dans la
vallée de la Tarka.
y' Les eaux souterraines : deux nappes souterraines
intéressent le département de Dakoro. La nappe du continental
hamadien, constitue un acquifère multicouche avec des grès et la
nappe des alluvions anciennes du Goulbi N'Kaba qui se repose sur des
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grès bariolés avec des galets et des sables
(SDDRM, 1997). Ces eaux souterraines constituent la source d'approvisionnement
en eau pendant la saison sèche. Cependant on enregistre plus ou moins
des conflits autour de ces points d'eau vu la forte pression animale dans la
vallée de la Tarka.
2.1.5 Végétation
A l'image des conditions édaphiques, le couvert
végétal présente une grande
hétérogénéité. Le potentiel ligneux et
herbacé varie en fonction des types de formations. La
végétation correspond à une steppe herbeuse ou peu
arborée. Le couvert herbacé naturel est important et l'existence
de nombreux couloires de passage facilitent l'accès aux ressources
pastorales. Dans la zone pastorale située au nord de la vallée de
la Tarka, on trouve des steppes herbeuses piquetés d'arbuste tel
Acacia raddiana. Le couvert herbacé donne des pâturages
de qualité. Le potentiel fourrager est excellent en saison pluvieuse
entre juillet et septembre (DDE/LCD, 2011). A partir de mars, la qualité
se dégrade et devient médiocre. Dans la vallée de la
Tarka, le peuplement arboré est assez important malgré une
emprise croissante de l'agriculture.
Le département de Dokoro se situe dans une zone
marquée par d'importantes ressources fourragères ; ce qui lui
confère une vocation pastorale. Mais la dégradation du couvert
végétal réduit sensiblement les ressources
fourragères. Certains cultivateurs vont jusqu'à brûler les
pâturages pour éloigner les éleveurs des zones de culture.
Il faut également noter la présence des forêts
classées de Birnin Lallé (46 ha) et de Gadabéji (76000
ha), une gommeraie de 841ha et environ 81 enclaves pastorales rattachées
aux 13 couloirs de passage internationaux tous balisés (DDRA, 2007).
Cette végétation constitue le principal pâturage de la
vallée de la Tarka. La riche floristique de cette vallée est
à la base de certaines confrontations entre éleveurs dans la
gestion du pâturage.
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