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Politiques agricoles et sécurité alimentaire au Togo (1977-2008).

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par Halourou MAMAN
Université de Lomé - Master en Histoire économique et sociale 0000
  

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CONCLUSION GENERALE

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Avant de commencer par parler de la politique de développement agricole, il urge de savoir si les conditions naturelles sont propices ou non à la pratique de cette agriculture. Le Togo, de par sa forme étirée, présente plusieurs possibilités de cultures. De la savane boisée au nord du pays à la zone du littoral au sud en passant par les savanes humides au centre, une panoplie de spéculations peut être développée. Les études ont montré que les zones agro-écologiques et les écosystèmes sont riches et diversifiés, du fait de l'étirement du pays et de son relief. Ils sont marqués par la Chaîne montagneuse de l'Atakora, qui traverse le pays dans le sens du sud-ouest vers le nord-est. Celle-ci est constituée par une série de plateaux qui, par endroits, culminent à plus de 900 m d'altitude. Sur ses contreforts, plusieurs rivières et fleuves prennent naissance et se déversent vers l'Ouest dans l'Oti et dans le bassin de la Volta au Ghana et vers l'Est dans le bassin du fleuve Mono qui fait frontière avec le Bénin. Cette situation et la position particulière du Togo montrent l'importance d'une gestion concertée des eaux entre ces trois pays. Le climat est de type intertropical et varie sensiblement des régions méridionales (avec quatre saisons) aux régions septentrionales (avec deux saisons marquées). La pluviométrie moyenne sur les 20 dernières années est de l'ordre de 1 100 mm par an. Le pays dispose de ressources abondantes en eau de surface, évaluées entre 8 et 12 milliards de m3 d'eau en moyenne par année. L'étude éco-géographique du Togo, réalisée dans le cadre du projet PNUD/FAO/TOG/83/009, découpe le territoire national en six zones agro-écologiques du Nord au Sud. Sur ces six zones, trois présentent un déficit alimentaire structurel (en quantité et en valeur). Il s'agit de la zone des savanes sèches continentales du Nord, la zone montagneuse-Est sèche de l'Atakora septentrional et la zone sèche pré-littorale et littorale. Le Togo compte 3,6 millions d'ha de terres cultivables, ce qui représente 60 % de la superficie totale du pays, dont 1,4 million d'ha sont mis en culture (soit respectivement 41 % de la superficie cultivable et 25 % de la superficie du pays). Les potentialités en terres irrigables sont estimées à 86 000 ha (en tenant compte des ressources souterraines mobilisables), dont seulement 2 300 ha ont été aménagés en maîtrise totale ou partielle et 1 200 ha sont exploités. Ces aménagements se situent pour l'essentiel dans les Régions Maritime, des Plateaux et Savanes et sont cultivés pour le riz, la canne à sucre et dans une moindre mesure les cultures maraîchères. Les massifs forestiers couvraient 1 396 200 ha en 1993. Les aires protégées (forêts classées, réserves de faunes et parcs nationaux) qui renferment l'essentiel de la biodiversité couvraient en 1990 une superficie d'environ 800.000 ha soit 14 % du territoire national. Le pays dispose de ressources halieutiques maritimes, lagunaires et continentales en

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quantité relativement limitée dont l'exploitation représente respectivement 75 %, 15 % et 10 % environ de la production nationale225. A la sous exploitation des potentialités du pays, s'ajoute une gestion de façon non durable de celles-ci. En conséquence, le changement climatique apparaît inexorablement conduisant progressivement vers la disparition de la petite saison au sud, et de l'avancée du désert dans le nord.

La politique de développement rural menée par le Togo depuis le lancement de la politique de la révolution verte en 1977 à l'aube du troisième millénaire (2008) se caractérise par une prolifération de structures institutionnelles plus ou moins coordonnées, des investissements insuffisants et pas toujours judicieusement orientés, et des résultats de production agricole très en deçà des ambitions. En effet, selon une étude menée par l'ORSTOM226 en 1984, dans le domaine de la production vivrière, les autorités togolaises affirmèrent avoir atteint l'objectif de l'autosuffisance alimentaire dès l'aube de la décennie 1980, si tant est qu'un bilan de ce type, en l'absence de données statistiques fiables, peut être établi valablement. Cette étude montra qu'au terme de la campagne agricole 1983, le Ministre du développement rural d'alors, reconnaissait cependant que :

« A la suite des deux années consécutives de sécheresse qu'avaient connues le pays, la production pourrait à nouveau être inférieure aux besoins »(Schwartz, 1984 : 7-10).Ainsi, « Du pays excédentaire en produits alimentaires, le Togo des années 1980, malgré les efforts que déployèrent les paysans, le parti et le Gouvernement, arriva à un point où la production était inférieure aux besoins alimentaires ou à peine équilibrée »(Schwartz, 1984 : 7-10).

Quoi qu'il en soit, 1'autosuffisance alimentaire n'est pas un état auquel l'on accède une fois pour toute, mais une situation qui doit se reproduire chaque année. La production agricole est largement tributaire des aléas climatiques et caractérisée par une agriculture pluviale de subsistance, des exploitations de petite taille faiblement équipées et des systèmes de production extensifs. Dans leur ensemble, les producteurs, éleveurs et pêcheurs sont également fortement confrontés aux difficultés de sous-équipement pour la transformation, la conservation et la commercialisation des produits, qui se traduisent par des pertes très importantes. On distingue généralement le système pastoral, le système agro-pastoral, qui est le système prédominant sur

225MAEP, Programme national de sécurité alimentaire (PNSA), stratégie et plan d'action à court et moyen termes (2008-2015), janvier 2009, p. 10.

226ORSTOM : Officie de la recherche scientifique des territoires outre-mer. Ce centre est de nos jours transformé en Institut de la recherche scientifique (IRIS), implanté dans ex-pays outre-mer. Au Togo, ses portes sont restées fermées jusqu'ici.

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l'ensemble du territoire et le système agricole. A partir des années 1980, la stabilité économique devait céder sa place à un déséquilibre budgétaire, qui obligea le pays à réduire son train de vie par une gestion plus rigoureuse de ses fonds. Ainsi, l'Etat amorça la politique de libéralisation économique. La plupart des sociétés d'exploitation agricole et/ou agro-industrielles furent dissoutes ou cédées aux privés. L'investissement agricole baissa, considérablement, les subventions sur les intrants disparurent, en même temps que les partenaires financiers se faisaient rares. Alors que l'investissement public dans le secteur agricole provient en grande partie des fonds extérieurs. Ceux-ci ne feront leur retour sur la scène de l'économie rurale togolaise qu'à partir des années 2000. C'est alors que le Togo initia de nombreux programmes de lutte contre l'insécurité alimentaire allant des mesures régionales (politique agricoles de l'UEMOA, de la CEDAO, et de l'UA) à celles internationales dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement dont le tout premier était der réduire de moitié la proportion des personnes mourant de faim. Dans ce troisième millénaire naissant, le combat de l'insécurité alimentaire reste l'une des principales préoccupations de l'Etat togolais.

I. Références bibliographiques

I-1- Sources orales, publications officielles et sources web.

I.1.1. Sources orales

Noms et références des enquêtés

Noms et

Prénoms

Ages

Qualités de l'interviewé

Date et lieux de

l'interview

1.

ABOLO K.

Houemabou

53 ans

Producteur agricole, président de

l'Union des producteurs de
céréales du canton d'Agbélouvé (UGPCC)

Entretien du 28 mai 2014 à 16

h 15, à son domicile à
Agbélouvé

2.

AGBAGNON Komi 57 ans

47 ans

Cultivateur à Davié

Entretien du 10 avril 2013 à 16h15 dans son champ à Davié (péage)

3.

ABOFLAN Elias

56 ans

Président de la Centrale

togolaise des organisations
paysannes (CTOP)

Entretien du 26 mai 2014 à 11h50, dans son bureau à Lomé

 

117

AKONDO Bézébou Sadzé

62 ans

Ingénieur agricole, ancien Chef régional de protection végétale de Kara

Entretien du 24 mai 2014 à 17 h 05, à son domicile à Agoé.

5.

AYENA Apélété

25 ans

Etudiant en licence de

phytotechnie à l'ESA

Entretien du 09 Avril 2013 à 15h 00 à l'UL

6.

DEKPO Akuélé

35 ans

Cultivatrice à Davié

Entretien du 10 avril 2013 à 16h35 dans son champ à Davié (péage)

7.

KOUBI komi

24 ans

Etudiant en licence d'Agroéconomie à l'ESA

Entretien du 09 Avril 2013 à 14h 30 à l'UL

8.

MAMAN Yacoubou

67 ans

Agriculteur à Bafilo

Entretien du 25 Mars 2013 à

son domicile à Bafilo à
10h10

9.

MEATCHI Nandji

43 ans

Chef division des statistiques

à la direction des statistiques

agricoles, Lomé

Dans son bureau à la DESID à Lomé le 25 Février 2011

10.

NAGNANGO A. Y.

54 ans

Ingénieur agricole, et Directeur

exécutif de la Centrale des
producteurs de céréales (CPC) du Togo

Entretien du 28 mai 2014 à 12 h03, dans son bureau à Tsévié

11.

TCHABA Assoumanou

30 ans

Chargé d'étude à la chambre nationale d'agriculture

Entretien du 26 mai 2014 à 08h10, dans son bureau à Lomé

12.

TCHEDRE S. Gnozirou

52 ans

Ancien producteur de coton à Djarkpanga dans la plaine du Mô

Entretien du 31 mai 2014 à 10 h 00, à Djarkpanga

13.

TREKU Mawéna

49 ans

Ingénieur agronome au MAEP

Entretien du 10 octobre 2013, à 09h15, dans son bureau au MAEP

 

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon