Conclusion
Mon stage auprès du cabinet d'audit EHMT a
été une opportunité pour mener une réflexion sur le
concept de qualité d'une mission d'audit. L'audit en tant que discipline
de recherche (Casta and Mikol, 1999) nous a fourni de ce point de vue de
multiple sources d'approfondissement.
Ainsi, un survol rapide de la littérature sur le sujet
nous a permis de constater qu'il existait deux voies pour aborder ce concept.
La première approche est fondée sur une vision extérieur
de la mission d'audit. Il s'agit dans cette perspective d'analyser les
critères visibles de l'extérieur qui peuvent influencer la
qualité de la mission d'audit. Ainsi, la taille de l'auditeur, sa
sensibilité aux événements qui peuvent affectés sa
réputation, la nature et l'importance des honoraires perçus,
l'efficacité organisationnelle ... sont autant de thèmes qui
constitue le socle commun de cette première approche.
Cependant, il semble que le seul examen de la qualité
de l'auditeur ne suffise pas pour donner une exacte compréhension de la
qualité d'une mission d'audit.
C'est pourquoi, depuis une période récente, de
nombreux auteurs se sont penchés sur l'examen du processus d'audit
proprement dit. Le rapport d'audit qui est un document très
normalisé nous donne peu d'information sur la qualité de la
mission d'audit. C'est à travers l'examen minutieux du processus mis en
oeuvre par l'auditeur pour parvenir à son opinion qu'il est possible de
porter un jugement objectif de la qualité du travail de l'auditeur.
La mission d'audit repose aujourd'hui sur un corpus important
dont la mise en oeuvre nécessite un haut niveau de qualification de la
part de l'auditeur. Cette caractéristique se retrouve au travers des
conditions exigeantes qui entourent l'accès à la fonction de
commissaire aux comptes en France.
En outre, il apparaît que la documentation de son
dossier de travail constitue une étape fondamentale dans la
justification de son opinion d'audit.
En m'appuyant sur cette dernière idée, j'ai
voulu, pour conclure cette réflexion, proposer une alternative aux
pratiques que j'ai pu observer dans la conduite de la mission d'audit dans le
cabinet EHMT. Plus particulièrement, il s'agissait de proposer une
modification du système d'information du cabinet afin de parvenir
à une dématérialisation complète de l'ensemble des
dossiers de travail qui accompagnent chaque mission. La
dématérialisation permettant une indexation de tous les dossiers
d'audit, rend dès lors l'accès à l'information plus
aisé. Grâce à cette évolution la quantité
croissante d'information n'est plus une difficulté dans l'exploitation
de l'information. On peut penser qu'une telle évolution serait de nature
à accélérer l'accès à l'information et donc
il permettrait un gain de temps pour le commissaire aux comptes. Le temps
étant la variable à la base de sa rémunération dans
le système français le système proposé contribuait
donc à une amélioration de l'efficience du cabinet.
La solution proposée n'apporte cependant pas une
réponse totale à la problématique majeure du commissaire
aux comptes. Ce dernier est en effet confronté au risque de non
détection d'une information importante de nature à remettre en
cause l'image fidèle des états financiers dont il doit certifier
le contenu. La découverte de tels faits est le fruit de son jugement.
Comme le souligne E. BERTIN le jugement de l'auditeur apparaît comme un
phénomène complexe qui repose sur les aptitudes cognitives
intrinsèques de l'auditeur, ses aptitudes et connaissances techniques,
son expérience ainsi que des facteurs organisationnels et psychologiques
difficilement dissociables.
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