CHAPITRE IV : LES STRATÉGIES D'ADAPTATION
AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
D'après les études de Mauss (Cité par
BOSCO.P.M. & al, 1997), on entend par stratégie "l'art
d'acteurs pour lesquels le processus agricole et pastoral de production occupe
une place centrale dans le mode de vie et qui font concourir des moyens
agricoles, mais non exclusivement tels, pour atteindre des objectifs de
maintien, croissance et reproduction de leur unité de production
familiale (UPF) dans un contexte plus ou moins fortement marqué par
l'incertitude". C'est donc l'ensemble des moyens, des techniques ou des
procédés par lesquels les hommes parviennent à
atténuer ou à donner des réponses aux effets du changement
ou de la variabilité climatique.
BOSCO.P.M. & al. ont identifié de ce fait
plusieurs types de stratégies : les stratégies de limitation des
effets négatifs des risques les stratégies de lutte contre les
causes des risques et les stratégies de contournement. Cette typologie
servira de cadre de repérage pour le traitement des données
à Belgou.
4.1 - LES STRATÉGIES DE LIMITATION DES EFFETS
NEGATIFS DU RISQUE
Face aux incertitudes (sur la durée du cycle
pluviométrique, la durée des sécheresses, l'apparition de
poches de sècheresse, le risque d'envahissement des champs par les
adventices, le déficit alimentaire, l'apparition des maladies), les
paysans développent des pratiques préventives des risques :
associations de culture, cession de céréales à coût
social, vaccination des animaux, entraide villageoise, etc.
4.1.1 - La pratique de l'association de cultures
«Soumis aux contraintes pluviométriques, le paysan
a pour souci primordial de se protéger des méfaits d'un
phénomène contre lequel il demeure impuissant et sur lequel il
doit compter pour assurer sa subsistance. Les associations culturales
consistent en l'ensemencement de plusieurs espèces de cultures dans le
même champ. Ce sont des pratiques devenues banales mais qui
écartent le hasard ; elle représente une formule contre la
fatalité de la pluviométrie. Selon la répartition des
pluies dans la saison et les quantités d'eau tombées, les
différents types de sol répondront aux attentes du
producteur» (Zoungrana T.P., 1998).
C'est donc une pratique culturale qui consiste à semer
différentes cultures sur une même parcelle. A Belgou,
généralement, on associe le petit mil ou le sorgho au
niébé (cf
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photo 5). L'objectif premier de l'association de culture est
de pouvoir compenser les déficits céréaliers
constatés au milieu de la saison hivernale. En effet, le
niébé qui a un cycle plus court arrive rapidement à
maturité. Bien avant la maturité des grains, les feuilles sont
d'abord utilisées pour la préparation de sauce et d'autres mets.
En plus de la compensation alimentaire, l'association de cultures permet
l'exploitation maximale de l'espace à cultiver. C'est pourquoi le
niébé est semé dans les intervalles laissés entre
les pieds de mil ou de sorgho. Aussi cette pratique permet-elle de diversifier
la production.
Photo 5 : Champ de petits mil associés au
niébé
Niébé
Petit mil
Source : cliché de l'auteur, Août 2007
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