2.2 - L'ELEVAGE
L'élevage, deuxième activité du village,
occupe une place importante dans l'économie des ménages. Selon
les enquêtes de terrain, 4 ménages en font leur activité
principale. Les autres pratiquent l'élevage de subsistance ou de
prestige. Les troupeaux sont composés de bovins, d'ovins, de caprins et
de camélidés.
L'embouche bovine et ovine est pratiquée par quelques
personnes surtout les femmes. Ces dernières organisées en
groupements féminins contractent des crédits « embouche
» auprès de la caisse populaire de Falangountou pour
l'activité. On distingue donc dans le village l'élevage extensif,
semi transhumant et mixte.
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3 Tô de petit mil (n'gniri) ; tô de sorgho
(n'bayérè gniri)
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On y rencontre aussi l'élevage de volailles surtout des
pintades qui rapportent des revenus substantiels pendant la période de
ponte. En effet, 3 oeufs de pintade sont vendus à 100 F CFA.
Malgré la rentabilité d'un tel élevage, il n'est
pratiqué que par 3 ménages.
L'encadrement des éleveurs et le suivi sanitaire des
animaux est assuré par le responsable de l'élevage
résidant à Falangountou. Ce dernier rencontre un certain nombre
de problèmes dans l'accomplissement de ses tâches. Etant
fonctionnaire de l'Etat, les éleveurs l'assimilent à un agent des
impôts qui pourra leur faire payer des taxes au cas où ils
présentaient tout leur cheptel. Ils refusent donc de donner le nombre
exact de leurs animaux ; aussi hésitent-ils à présenter
tout le bétail aux vaccinations. Le tableau ci-dessous donne l'effectif
approximatif du cheptel en 2006.
Tableau 2 : L'effectif approximatif du cheptel en
2006
cheptel
|
Bovins
|
Caprins
|
Ovins
|
Volailles
|
Camélidés
|
Effectif
|
300
|
600
|
200
|
400
|
5
|
Source : enquête terrain, Août 2007
Les animaux sont en vaine pâture en saison sèche,
mais quand vient la saison pluvieuse ils sont regroupés à Tchadi,
hors du centre du village. Pendant cette période les animaux se
nourrissent d'herbacées annuelles telles Panicum laetum et de
feuilles de ligneux. En début de saison sèche, le bétail
s'alimente de résidus agricoles, de fourrages de légumineuses ou
de sous-produits agro-industriels (SPAI).
Les sous produits issus de l'élevage sont
utilisés à différentes fins : le lait et le beurre sont en
grande partie consommés et une petite partie destinée à la
vente tandis que le fumier est destiné à l'amendement des champs
afin d'accroître leur productivité.
2.3 - L'ORPAILLAGE
C'est la troisième activité principale
après l'agriculture et l'élevage. Elle occupe aussi bien les
hommes que les femmes mais elle est plus pratiquée par les femmes
.Celles-ci la pratiquent presque toute l'année. Quant aux hommes, ce
n'est qu'en saison sèche qu'ils s'adonnent véritablement à
l'activité. L'orpaillage est la première source de revenus des
femmes. Il est pratiqué par la majeure partie d'entre elles. La
recherche du minerai se fait à ciel ouvert à proximité de
l'ancien site du village appelé «sokadji », situé
à environ 4 kilomètres du site actuel. Le revenu journalier des
femmes varie entre 500 et 2000 F CFA.
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Dès le levé du jour les femmes s'acquittent des
différentes tâches familiales avant de s'ébranler aux
environs de 9 heures par petits groupes vers le site de l'orpaillage (photo 2)
d'où elles ne reviennent qu'aux environs de 18 heures.
Les hommes ne pratiquent l'activité que surtout en
saison sèche car pendant la période hivernale, ils sont plus
préoccupés par les travaux champêtres. Ils la pratiquent
sur plusieurs sites : «Sokadji », Goulngountou, Essakane et
Damguelboudil situé à l'est du village d'Ekwé.
Contrairement aux femmes, les hommes sur les différents sites s'adonnent
à plusieurs activités telles l'extraction d'or, le commerce
(étalagiste, acheteur et revendeur d'or).
Photo 2 : Femmes sur le site d'orpaillage de
«sokadji »
Source : Cliché de l'auteur, Août 2007
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