CHAPITRE I
LES DÉTERMINANTS ÉCONOMIQUES DE
L'INVESTISSEMENT
Comme nous l'avons mentionné dans les lignes ci-dessus,
les variables économiques de la décision d'investissement se
refèrent aux variables objectives, quantitatives et mesurables. À
ce titre, la base de la théorie de la décision d'investissement
remonte aux travaux de Fischer. En ayant pour socle l'arbitrage entre le
désir de consommation immédiate et le principe
d'opportunité d'investir, Fischer a présenté une
théorie du taux d'intérêt. Selon Fischer, la
décision d'investissement n'était économiquement
rationnelle que si la rentabilité économique
espérée du capital était supérieure aux taux
d'intérêt réel.
À partir de cette base théorique
fishérienne de la décision d'investissement, d'autres paradigmes
ont vu le jour débouchant sur la fonction macroéconomique
traditionnelle de la décision d'investir. Cette dernière regroupe
les différents facteurs suivants : L'évolution de la demande, le
coût relatif des facteurs de production, les contraintes
financières et le coût d'opportunité.
En effet, la demande se réfère à la
perspective de débouchés suffisants ; le coût relatif des
facteurs de production est lié aux coûts salariaux et aux
coûts du capital rapportés à la productivité des
facteurs ; les contraintes financières font référence aux
notions d'autofinancement, d'emprunt et de rentabilité financière
; le coût d'opportunité s'adhère à la notion du
coût d'usage du capital.
De nombreux travaux empiriques ont été
également effectués. Les théoriciens de la croissance
endogène à l'instar de Barro (1990) et de Long et Summers (1991)
ont démontré le lien existant entre l'investissement public dans
les infrastructures et l'investissement privé. Greene et Villanueva
(1990) ont établi la relation entre l'instabilité
macroéconomique et l'investissement privé.
C'est ainsi qu'il importe d'étudier ces
différents déterminants de la décision d'investissement
à travers deux (2) sections respectivement. La première section
est un cadre théorique exposant l'approche keynésienne et
l'approche néoclassique de la décision d'investissement et de sa
productivité ; La deuxième section est une revue de
littérature théorique et empirique présentant les
différents travaux de la décision d'investissement.
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SECTION I : Cadre théorique
Le cadre théorique de cette présente
étude s'articule autour de deux (2) grands courants de pensée de
la décision d'investissement : Une approche keynésienne et une
approche néoclassique.
1 La théorie keynésienne de la
décision d'investissement
L'opération par laquelle un producteur décide de
transformer des actifs monétaires en actifs physiques consiste en la
décision d'investissement. Cette décision indispensable à
la croissance, est fonction selon Keynes, du taux d'intérêt et du
volume des ventes ou rendements espérés.
1.1 L'Investissement et le Taux d'intérêt
L'investissement est enclin à deux modes de
financement: Le financement par des fonds propres ou le financement par des
emprunts. Et dans les deux scénarios, les intérêts
constituent le coût lié à cet investissement. Étant
donné que les entrepreneurs sont préoccupés à la
rentabilité financière, ils vont comparer ce coût avec le
rendement du projet. En ce sens, la rentabilité du capital est le moteur
de l'investissement. La prise en compte de cette considération
microéconomique a poussé les Américains Robert
Solow13(1956) et Trevor Swan14(1956) à
développer, séparément en 1956, un modèle qui
constitue le cadre de référence de l'analyse de la croissance.
Cette dite rentabilité s'étudie par référence au
critère de la Valeur Actuelle Nette (VAN) et le concept du Taux de
Rendement Interne (TRI).
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