2.5 L'investissement privé domestique en Hati 2.5.1
Contexte
L'investissement constitue un puissant moteur dans une
dynamique de croissance et de développement économique
endogène. Si vrai que, lorsque le taux d'investissement privé est
supérieur aux taux d'investissement public, celui de l'investisement
global varie à la hausse. Par contre, lorsque le taux d'investissement
privé est inférieur au taux d'investissement public, on observe
une baisse du taux d'investissement global. En analysant cette assertion
à travers le graphique V, on observe que
l'investissement global évolue suivant la tendance de l'investissement
privé. À chaque période de hausse de l'investissement
privé correspond une période de hausse de l'investissement
global, et, inversement à chaque période de baisse de
l'investissement privé, l'investissement global varie à la
baisse. Ainsi, au cours de la période allant de 1981 à 2010,
l'investissement privé formel représente en moyenne 92.76% de l'
investissement global, soit 22.75% du P11B en moyenne. L'investissement
privé est passé de 15.02% du P11B au cours de la
sous-période 1981-1986, à 16.58% au cours de la période
19861996, et s'est accru au cours de la période 1997 à 2010,
accusant un taux de 30.35% du P11B.
Ce type d'investissement se trouve confronté aux
problèmes de financement liès à la limitation de
l'intermédiation bancaire. Les taux pratiqués par les banques
commerciales, unique recours pour le secteur privé, sont pratiquement
élevés accusant un taux de 27.25% en moyenne annuelle. Tout ceci
a pour conséquence le repli du crédit bancaire, qui est
passé de 23.89 millions de gourdes à -2556.19 millions de gourdes
en 2010. Selon le rapport de Recherche de la BRH en 2010, la part de
l'investissement dans l'investissement global a en effet varié à
la baisse considérablement à partir de 1997, tout accusant une
tendance à la baisse tributaire d'une tendance haussière des taux
d'intérêts sur les prêts.
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2.5.2 Les coûts de transaction et l'investissement
privé en Hati
Cependant, la hausse du loyer de l'argent et le repli du
volume de crédits accordés au secteur privé des affaires,
semble-il, ne constituent par la cause principale du repli des investissements
privés en terme de valeur et en terme d'efficience. car, les banques
commerciales, pour se prémunir des risques liés, compte tenu du
mauvais climat des affaires, aux accords de crédits, ont fixé le
loyer de l'argent à une hauteur très élevée soit
27.25% en moyenne ; compte tenu des marges de manoeuvre qu'ont les banques
commerciales sur le marché des changes. Les investisseurs eux, aussi,
compte tenu des coûts de transaction liés à
l'immatriculation et l'incorporation d'une nouvelle entreprise, comme le nombre
de jours requis, le capital minimum qui doit être versé à
l'occasion, s'en trouvent découragés.
C'est ainsi que, en dépit des aménagements
apportés avec la présence du CFI, en 2010, suivant le rapport de
« Doing business » , pour le démarrage d'une entreprise,
Haïti est classée 180ème avec 12
procédures qui prennent 105 jours. Pour l'octroi d'un permis de
construire, il est classé 139ème avec 9
procédures qui durent 1129 jours. Entre 2008 et 2009, il a fallu 195
jours pour créer une entreprise en Haïti contre seulement 64 jours
dans les autres pays de la région. Les coûts encourus pour le
démarrage d'entreprises sont de 159% le revenu par habitant contre 39%
dans la région. Au cours de cette même période, il requiert
1179 jours pour avoir des raccordements (eau,téléphone,et
électricité), contre 229 jours pour les acquérir, dans les
autres pays de la Caraïbe.
Cette analyse descriptive, nous permet de conclure, toutes
choses étant égales par ailleurs, que la principale variable
qui influe le plus sur l'investissement privé domestique formel et sa
productivité constitue le climat des affaires pris au sens
général (Cadre juridique et politique, situation
économique, gouvernance,etc.)
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