SECTION II : Profil des investissements en
Haïti
2.1 Évolution de l'investissement en Haïti de
1980 à 2010
L'investissement d'Haïti a connu des fluctuations dont la
tendance générale est haussière en volume accusant un taux
de 20.16 % en moyenne au cours de la période allant de 1981 à
2010. L'observation du graphique ci-dessous met en exergue trois tendances qui
correspondent à trois phases différentes. La première
tendance est remarquée sur la période de 1981 à 1985,
l'investissement global s'estimait à un taux moyen de 13.63 % en
pourcentage du PIB ; De 1986 à 1994, au cours des années de vives
crises politiques, de coup d'Etat militaire, d'embargo, il est passé
à 10.15 % accusant une baisse vigénaire de -0.25532 % en moyenne
annuelle. Cette période est aussi marquée par l'application des
programmes d'ajustement structurel(PAS). De
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1995 à 2010, il représentait en moyenne 27.82 %.
La courbe de l'investissement en pourcentage du PIB a considérablement
décliné au cours des trois (3) années de crises
particulières : 1992 (6.65 % ), 1993 (6.42 % ), 1994 (5.81 % )
représentant 6.29 % du PIB en moyenne.
GRAPHIQUE V : Évolution de la Formation Brute de
Capital Fixe et ses composantes
privées/publiques en pourcentage du PIB
(1981-2010)
![](Les-determinants-de-la-productivite-de-linvestissement-prive-en-Haiti-un-modele--equation6.png)
Source : Calculés personnels à partir des
donnés de la BRH et Yearbook FMI 2010 et graphique (auteur)
Cependant, la part de la FBCF publique est restée assez
faible passant de 2.66% de 1981 à 1985, à 1.15% pour la
période 1986 à 1996, soit une baisse de -0.57%. Cet état
de fait est du à la considérable réduction des
dépenses publiques d'investissement tributaire de la mise en oeuvre des
Programmes d'Ajustement structurel(PAS) durant cette période.
Tandis que la FBCF du secteur privé représentait
11.43 % de 1981 à 1985 et 9.11 % du PIB pour la période allant de
1986 à 1994. Cette deuxième sous-période est
marquée par de graves crises politiques, d'une épouvantable
instabilité politique, cinq gouvernements se sont succédé
au pouvoir. Les taux d'investissements les plus faibles en pourcentage du PIB
se sont affichés durant cette période : 1992 (6.17% ), 1993 (
5.91 % ) et 1994 ( 5.58 % ).
En 1995, avec le rétablissement timide de l'ordre
constitutionnel, l'investissement global a connu une reprise
considérable s'estimant à un taux de 11.95 % en pourcentage du
PIB. Et le taux d'investissement privé accusait un taux de 11.27 % en
pourcentage du PIB. Ce qui implique que l'investissement nécessite un
climat de paix, de bonne gouvernance, la certitude politique
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créant un regain de confiance des investisseurs.
À noter que l'année 1995 est marquée par une croissance
avérée de dépenses effectuées, passant de 75.20
millions de gourdes en 1994 à 278,10 millions en 1995 en terme courant,
soit une augmentation de 72.96% en glissement annuel, dans le cadre des grands
travaux de réhabilitation des infrastructures routières et
autres, l'accélération considérable des travaux du secteur
construction, avait stimulé un accroissement sensible de la formation
brute de capital fixe (FBCF).
La situation s'est renversée en 1996. L'arrêt des
négociations avec les bailleurs de fonds au début de
l'année a entrainé la suspension de l'aide internationale, ce qui
a engendré des effets contractionnistes. La variation à la baisse
des investissements publics, de 278 millions de gourdes en 1995 contre 140.10
millions de gourdes en 1996, tend à un investissement privé qui
perdure à se manifester de manière potentielle, est en volume de
1,5 % de la FBCF sous l'effet de la contraction.56
De manière globale, on a assisté à une
reprise des activités d'investissement au cours de la période
1995 à 2010. Soutenu le plus par les dépenses publiques,
l'investissement global a cru de 31.23% en moyenne annuelle. Ceci a
prouvé un certain dynamisme de la demande intérieure.Toutefois,
il importe de mentionner qu'on n'a pas encore abouti à la
véritable relance tant espérée de l'economie réelle
; car, jusqu'à présent le niveau du P11B, en volume et en terme
d'efficience reste inélastique aux stimulis de l'investissement, donc
ces investissements n'augmentent pas la capacité productive de
l'économie. Au cours de la période 2000 à 2006, le taux
d'investissement global moyen s'estimait à 34.13% environ grâce
aux supports d'une forte contribution des dépenses en capital du secteur
public générant une faible croissance économique de
l'ordre de 0.075% environ. L'influence de l'investissement sur la croissance
dépend surtout des types d'investissement favorisés. D'où
la nécessité d'analyser l'efficience du capital investi ou en
d'autres termes la productivité du volume d'investissement
réalisé en Hati.
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