2.2 Lien entre investissement privé et
instabilité macroéconomique
Les résultats d'étude de Mlambo et
Elhiraika28 (1997) ont étudié l'impact de
l'incertitude macroéconomique sur l'investissement domestique. Ils ont
retenu les variables explicatives suivantes de l'instabilité
macroéconomique : Le taux d'inflation, le taux de change réel,
les déficits fiscaux.
Les travaux de Greene et Villanueva (1990), d'Asante (2000),
de la Banque Mondiale (1996) ont montré l'impact négatif du taux
d'inflation sur l'investissement privé.
D'autres auteurs comme Pfefferman et Madorassy (1991),
Seruvatu et Jayaraman (2001) estiment que le taux de change réel est un
déterminant de l'investissement. Asante (2000) prouve que l'impact du
taux de change réel sur l'investissement est positif dans le cas du
Ghana.
Selon Madarassy et Pfeffermann29 (1991), le
financement domestique des déficits fiscaux réduit directement
les crédits disponibles aux firmes privées. Greene et
Villanueva(1990) prouvent
28Mlambo et Elhiraika(1997;cf.NDIAYE,2007)
29Madarassy et Pfeffermann(1991;cf.NDIAYE,2007)
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qu'un taux d'investissement élevé induit des
déficits fiscaux bas. Le papier de recherches d'Asante (2000) trouve que
le ratio des taxes sur les revenus des sociétés aux revenus
fiscaux totaux a un effet non significatif sur l'investissement au Ghana.
2.3 Lien entre investissement privé domestique et
investissement Direct Etranger.
De nombreux travaux empiriques tentent à expliquer dans
quelle mesure l'IDE exerce un effet d'éviction ou un effet
d'entraînement sur les investissements privés domestiques. Cette
question primordiale a été largement mise en évidence par
Borensztein et al (1998). Markusen et Venables (1999), dans leurs études
théoriques, considèrent qu'il existe entre les IDE et les
entreprises domestiques des liens possibles de
complémentarité30.
De Gregorio et Lee (1998) ont prouvé une relation
positive entre les IDE et les investissements domestiques, même si cet
effet n'est pas très significatif. Soya et Oneal (1999) ont
montré également que les IDE incitent les investissements locaux
au lieu de les empêcher. Les firmes locales peuvent tirer profit de la
présence des firmes étrangères pour améliorer leur
productivité totale des facteurs31.
Dans son rapport en 2002, la CNUCED affirme que l'effet
positif des IDE sur l'investissement domestique se traduit par le biais de
plusieurs canaux tels que : L'accroissement de la concurrence et de
l'efficacité, la transmission des techniques de contrôle de
qualité à leurs fournisseurs et l'introduction d'un nouveau
savoir-faire. Les firmes multinationales peuvent également inciter les
entreprises locales à améliorer leur gestion ou emprunter,
s'inspirer des techniques de commercialisation utilisées par les
multinationales sur le marché local ou mondial. Alaya (2004) dans son
étude sur le lien entre investissement direct étranger et
croissance économique, a montré également que l'IDE influe
positivement et d'une manière significative sur l'investissement
domestique en Tunisie. Selon les résultats de son étude, une
augmentation d'un (1) point du ratio des IDE par rapport au PIB ferait varier
à la hausse l'investissement local de 1.15 points.
30 Cf. NDIAYE, 2007.
31 Ibid.
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Collins et Bosworth32 (1999) estiment
également l'impact des IDE et des flux de capitaux sur l'investissement
pour un panel de 58 pays en développement entre 1978 et 1995.
L'échantillon considéré couvre en grande partie l'Asie de
L'Est et du Sud, de l'Amérique latine, du Moyen-Orient, de l'Afrique du
Nord et de l'Afrique Subsaharienne. Trois types de flux ont été
pris en considération : IDE, investissements de portefeuille,
prêts bancaires, qui, semblent, ne sont pas corrélés entre
eux. Les auteurs trouvent qu'à chaque dollar d'entrée de capitaux
induit une augmentation de 50 cents des investissements intérieurs pour
l'ensemble de l'échantillon. Cependant, il existe des différences
marquées selon le type de flux. En effet, l'IDE a l'impact le plus
significatif : Un dollar d'IDE accroît l'investissement intérieur
de 80 cents. Dans cette même lignée, Mayer et Agosin33
(2000) ont étudié l'incidence des IDE sur l'investissement
intérieur par région en utilisant un échantillon de 32
pays avec une plus longue période allant de 1970 à 1996. Les
résultats de leurs travaux ont montré que l'IDE a incité
l'investissement intérieur en Asie. C'est ainsi que, à chaque un
dollar supplémentaire d'IDE correspond une augmentation de plus d'un
dollar d'investissement total. Par contre, en Amérique latine l'IDE
évince l'investissement domestique et que son incidence est pratiquement
neutre en Afrique.
En substance, ces variables de la décision
d'investissement, bien qu'elles proviennent de plusieurs paradigmes
concurrents, se trouvent sur le label d'un environnement macroéconomique
sain. C'est-à-dire on fait abstention des chocs éxogènes,
des aléas conjoncturels et des variables qualitatives, culturelles et
politiques. D'autres paradigmes vont faire valoir ces variables qualitatives
faisant l'objet du chapitre qui suit.
Tableau II : Tableau de synthèse sur le cadre
théorique et la revue de littérature
Auteur
|
Facteur évoqué
|
Mécanisme
|
Formulation possible
|
Résultats
|
I-Cadre théorique
|
32Ibid, p 24. 33Ibid.
Page | 26
1-Keynes(1936) 2-Koyck(1954)
3-Jorgenson(1963)
|
Perspectives de demande
|
Principe de l'accélérateur :
Relation initialement macroéconomique, reliant la variation
anticipée de la demande à la variation du capital
(investissement). L'effet est dit accélérateur du fait que,
s'il n'y a pas de capacités de production inexploitées,
l'augmentation de la production nécessite une dépense
en capital plus que proportionnelle (dépendant du coefficient de
capital).
|
1) Kt= á Yt Inet=á (?Yt)=á (Yt-Yt-1)
Si on adopte une hypothèse d'anticipations adaptatives
:
2) IBt = á (1-ë) -(1- ë- ä) avec -(1-
ë- ä) >0. (Koyck).
3) INt= å(S) (K*t - K*t-1) (Jorgenson)
|
1-l'investissement est une fonction croissante de la demande.
2-Le niveau de l'investissement est une fonction croissante avec
le revenu (l'output) et décroissante du capital de la période
précédente.
3-La décision d'investissement Dit
repose sur l'ajustement entre un niveau effectif de capital (Kt) et un
niveau optimal de
stock de capital (Kt ).
|
Tobin(1969)
|
Perspectives de profits liés aux nouveaux
investissements
|
Rôle de la profitabilité (Q de Tobin)
Le Q marginal pour un nouvel équipement I se
définit comme :
Taux de rendement Interne de 7
|
R
TUC
|
Qm > 1 :
L'investissement est réalisable.
Qm < 1 :
L'i nvestissement ne doit pas être réalisé
|
= a0 + a1Q + a2 +
Kt -i
Où TUC est le taux d'utilisation des capacités ; Le
Q moyen de Tobin défini comme :
Valeur boursière
|
Q m
Coût du financement de 7
|
Valeur de remplacement
|
Keynes(1936)
Théorie néoclassique
|
Comparaison entre le coût du capital et de son rendement
le rendement de l'investissement et le
coût d'opportunité des fonds investis
|
La rentabilité s'étudie par référence
au critère de la Valeur Actuelle Nette(VAN) et le concept du Taux de
Rendement Interne(TRI). Lorsque l'efficacité marginale du capital est
supérieure au coût du capital : L'investissement est
réalisable.
Le mécanisme de la flexibilité des prix
des marchés permet à la firme de choisir la meilleure
combinaison des facteurs productifs en vue de maximiser son profit. Ce
modèle de l'investissement repose principalement sur la comparaison
par l'entrepreneur des coûts relatifs de ces facteurs. Il s'agit du
coût d'usage du capital et le coût réel du travail.
|
VAN= RN 1+ RN2 +
RN3
|
L'investissement est une fonction décroissante du taux
d'intérêt et une fonction croissante de l'efficacité
marginale ou rendement du capital.
Les entreprises augmenteraient leur stock de capital,
c'est-à-dire investir, au cas où le rendement du capital est
supérieur au coût d'opportunité du capital.
|
1+r (1+r)Z (1+r)3
I
|
+.....+(R+
)Z?0, est réalisable.
TRI > r: l'investissement est réalisable.
(Pt+1) [PmK + (1-ä)] - Pt=
R*Pt
Rendement> Coûts
|
Asante(2000)
|
La disponibilité du
|
L'intermédiation bancaire
|
|
Le crédit a un impact positif sur
|
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Gani(2004)
|
financement : Le crédit.
|
|
|
l'investissement privé.
|
Le modèle d'Harrod-Domar
|
Rapport entre le taux de croissance et le taux d'investissemen
t(ICOR)
|
Relation stable entre production et stock de capital.
|
AY/Y = AK/Y * AY/AK.
g = s/k avec s, le taux d'épargne (S/K) et k l'inverse de
la productivité marginale du capital appelée ICOR (Incremental
Capital-Output Ratio = AK/AY
|
La productivité marginale du capital n'est pas un
paramètre purement technique, elle dépend
également du système économique dans lequel les
projets d'investissement prennent place mais aussi de la
conjoncture.
|
II- Revue de littérature Théorique et
empirique
Barro(1990)
De long et Summers(1991)
Romer(1986)
|
Investissement public en infrastructures sous forme de routes,
ponts et de télécommunications
|
Création d'externalités positives.
|
|
|
L'investissement public a un impact positif sur l'investissement
privé
|
|
|
Greene et Villanueva
(1990)
|
Instabilité
macroéconomique
Investissement Direct Étranger(IDE)
|
Taux d'inflation, Taux de change réel, déficits
fiscaux.
L'accroissement de la concurrence et de l'efficacité, la
transmission des techniques de contrôle de qualité à leurs
fournisseurs et l'introduction d'un nouveau savoir-faire.
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Impact négatif de l'instabilité
macroéconomique sur l'investissement privé.
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Borensztein et al (1998)
Markusen et Venables(1999)
CNUCED(2002) Alaya(2004)
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Relation positive entre les IDE et
l'investissement privé.
une augmentation d'un (1) point du ratio des IDE par rapport
au PIB ferait varier à la hausse l'investissement local de 1.15 points.
(Alaya)
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Source : Auteur du mémoire
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