CONCLUSION GENERALE
Cette partie de notre travail a pour objectif de rappeler les
grandes lignes de la démarche suivie, d'exposer les données
heuristiques et d'ouvrir les horizons pour les travaux futurs ainsi que le
résument Raymond Quivy et Luc Campenhoudt (1995) « La
conclusion d'un travail de recherche social comprendra souvent trois parties :
tout d'abord, un rappel des grandes lignes de la démarche qui a
été poursuivie ; ensuite, une présentation
détaillée des apports de connaissance dont le travail est
à l'origine et enfin, des perspectives d'ordre pratique.
»1.
Ainsi, policier de profession et moulés à
l'école de la police d'ordre dans notre pays où nous accumulions
déjà une expérience professionnelle de seize années
; nous avons été fascinés, au cours d'une participation
à une mission de maintien de la paix au Darfour de 2006 à 2009
sous la bannière de l'Union Africaine et de l'Organisation des Nations
Unies, par la pratique de la police communautaire. Ce fut une grande
découverte qui suscita en nous une curiosité passionnée et
nous orienta vers les lectures pour mieux en comprendre les contours.
Quelle ne fût notre surprise de connaitre que non
seulement cette doctrine était très ancienne parce que son
élaboration, par Robert Peel, remontait en 1829 ; mais également
que son application était tellement répandue qu'elle avait
déjà embrasé l'Europe, l'Asie, l'Amérique, certains
pays africains et l'ONU en avait même fait un des leviers de sa
réforme post rapport Brahimi !
Dès lors, une question principale et lancinante nous
taraudait l'esprit : le système policier de notre pays, le Cameroun, et
notamment notre corps de métier, la Sûreté Nationale,
seraient-ils en déphasage avec l'adoption universelle de l'approche de
police communautaire ? Par ailleurs, nos lectures nous ont également
conduits à un double constat : le premier était qu'à
l'instar du Cameroun, la police d'ordre prévalait dans les pays ayant
adopté la police communautaire et la réforme - c'est le
deuxième - était motivée par la déliquescence de
l'environnement social, politique ou de l'approche sécuritaire en
vigueur. D'où la question secondaire qui nous taraudait l'esprit
à savoir, au regard du contexte camerounais, l'intégration de
l'approche de police communautaire dans la profession policière
était-elle opportune ?
1 Quivy et Campenhoudt, 1995, p. 247.
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Notre retour à l'école, notamment au Master en
relations internationales à l'IRIC, nous a permis d'approfondir, par la
présente étude, les deux questions ci-dessus
évoquées qui ont donc été le fil conducteur ou
problématique de notre travail. Ce dernier a été
mené sur la base de deux hypothèses : l'internalisation de la
police communautaire au Cameroun et singulièrement à la
Sûreté Nationale est mitigée ; le contexte sociopolitique
et sécuritaire ainsi que les avantages à en tirer rendent
l'internalisation de la police communautaire opportune au Cameroun.
Pour ce faire, notre étude s'est appuyée sur un
cadre théorique soutenu à la fois par le structuralisme et le
fonctionnalisme ; des méthodes historique et comparative ; l'observation
directe, les entretiens ainsi que l'examen des documents comme outils de
collecte des données pour parvenir aux résultats obtenus.
D'une manière générale, ces derniers
confirment nos hypothèses de travail. Autrement dit, la police
communautaire n'est pas internalisée au Cameroun en dépit, non
seulement d'un contexte local favorable confirmé par la
vérification des indicateurs nationaux et internationaux ; mais
également des avantages sécuritaires et non sécuritaires
que cette nouvelle approche présente. D'où la recommandation de
l'adoption de cette réforme, non pas en remplacement de la police
d'ordre en vigueur, mais en complément avec les réajustements
administratifs et opérationnels qu'un tel processus impose et que nous
avons d'ailleurs indiqués.
Nous venons ainsi de jeter le pavé de la police
communautaire dans la marre camerounaise, la balle est désormais du
côté des décideurs et des chercheurs. Les premiers,
notamment ceux de notre corps de métier, pour apprécier la
pertinence et l'opportunité de nos recommandations en vue de leur
opérationnalisation ; les seconds, pour contribuer à
l'émergence de cette approche policière en peaufinant son
adaptation locale par une réflexion multiforme et enrichissante
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A. OUVRAGES
1. OUVRAGES GENERAUX
+ Rousseau Jean-Jacques, 1762. Du
contrat social ou principes du droit
politique, université du Québec,
Chicoutimi, 82 P;
http://bibliotheque.uqac.uquebec. ca/ index.htm, page
consultée le 7 septembre 2014.
+ Bayley David, 1983. Vol.3 in
the Encyclopédia of crime and justice, traduit par Jean
Brodeur.
+ Berthelot Jean Marie, 1990.
L'Intelligence du social, Presses universitaires de France, Paris.
+ Lachapelle R. (2003).
L'Organisation communautaire en CLSC . cadre de
référence et pratiques, les Presses universitaires de Laval,
Québec, 293 p.
+ Biya Paul, 1987. Pour le
Libéralisme Communautaire, Pierre Marcel Fabre/ABC, Lausanne, 158
p.
+ Amougou Bernard, 2013. La
Pensée Politique de Paul Biya, Harmattan, 132 p. +
Quivy Raymond, Campenhoudt Luc 1995. Manuel de
Recherche en Sciences Sociales, Dunod, Paris, 247 p.
+ Hamadou Oumarou, 1998. Code
de lois pénales, Presse Universitaire d'Afrique, Yaoundé,
481p.
2. OUVRAGES SPECIALISES
+ Chalom Maurice et al, 2001.
Sécurité Urbaine et Bonne Gouvernance . le
Rôle de la Police, Centre international pour la prévention de
la criminalité, Montréal, 62 p.
+ Pondi Paul, 1988. La Police au
Cameroun . naissance et évolution, éd. Clé,
Yaoundé, 226 p.
+ Brodeur Jean Paul, 2003. Les
visages de la police . Pratiques et perceptions, Les Presses de
l'Université de Montréal, Montréal.
+ Bureau of Justice Assistance,
1994. Understanding Community Policing. A Framework for Action,
Bureau of Justice Assistance Response Center, Washington, 72 p.
+ Lavoie Jocelyne, Panet- Raymond Jean, 2011.
La Pratique de l'action
communautaire, 3e éd., presses de
l'université du Québec, Montréal.
+ Coutau-Begarie Hervé, 2003.
Bréviaire stratégique, Presses de L'Imprimerie de
Barnéoud, Bonchamp-Les-Laval, 96 P.
+ Service de Coopération Technique Internationale
de Police (SCTIP), 1966. La Sécurité Publique,
tome II, Imprimerie centrale commerciale, Paris, 453 P.
+ Bryden Alan, N'diyae Boubacar, Funmi Olonisakin (dir.
publ.), 2011. Gouvernance du Secteur de la Sécurité
en Afrique de l'Ouest Francophone . bilan et perspectives, Centre pour le
Contrôle Démocratique des Forces Armées,
Génève, 428p.
+ Mvié Meka Elie, 2007. Architecture
de la Sécurité et Gouvernance
Démocratique dans la CEEAC, Presses
Universitaires d'Afrique, Yaoundé, 252 p.
+ Office du Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits
de l'Homme, 2003. Droits de l'homme et application des lois .
Guide de formation aux droits de l'homme à l'intention des services de
police, Nations-Unies, New-York et Genève, 226 p.
+ Organisation pour la Sécurité et la
Coopération en Europe (OSCE), 2009. Guide pour une Police
Démocratique . Standards Internationaux Relatifs aux Forces de
Police, DCAF, Genève, 44 p.
+ Office des Nations-Unies contre la Drogue et le Crime,
2008. POLICE, Sécurité publique et prestation des
services de police : Compilation d'outils d'évaluation de la justice
pénale, Nations-Unies, Vienne, 21p.
+ Levasseur Georges, Chavanne Albert, Montreuil Jean,
1994. Droit Pénal Général et Procédure
Pénale, 11e éd., Dalloz, Paris, 371 p.
+ Monjardet Dominique, 1996. Ce que fait la
police, Paris, La Découverte.
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