PARAGRAPHE 3: Un environnement propice au
développement des activités économiques.
Il existe une interdépendance évidente entre la
sécurité et l'économie. Toutefois, la
sécurité étant au centre des préoccupations de
notre étude, ce paragraphe se penche sur les rôles
général et spécifique que joue la sécurité
et notamment l'approche communautaire pour favoriser le développement
économique.
Dans sa fonction générale, les activités
économiques ordinaires, ne prospèrent que dans un climat
globalement paisible. Or c'est justement cet environnement que la police
communautaire crée, par ses actions préventives sur les
mouvements sociaux, les actes courants de banditisme et le sentiment
d'insécurité. Paul Pondi dit à propos que «... la
paix publique et le calme social créent un climat de
sécurité facilitant la multiplication des contacts et contrats
commerciaux, la construction et la production des entreprises.
»1.
En d'autres termes, les investisseurs tant nationaux
qu'étrangers, ne s'accommodent pas des incertitudes dues à un
climat d'insécurité et d'instabilité qui hypothèque
la rentabilité des capitaux à déployer pour faire tourner
une économie. C'est ici qu'intervient la sécurité au sein
de laquelle l'approche de police communautaire, qui offre davantage de gages
pour une police citoyenne, se présente comme un catalyseur de
l'économie.
Dans sa fonction spécifique, la police doit
défendre l'économie nationale contre certaines menaces qui sont
de nos jours plus que d'actualité. Parmi celles-ci, on peut citer
à titre indicatif :
? L'intelligence économique entendue comme la
maîtrise et la protection de l'information stratégique pour tous
les acteurs économiques ;
? Le blanchiment des capitaux considéré comme
une activité criminelle ayant pour but de dissimuler, d'obscurcir
l'origine illicite d'un bien pour permettre à son auteur d'en jouir en
toute légalité voire le fructifier ;
? Les dérives diverses à l'instar de la
contrefaçon et la concurrence déloyale ;
1 Pondi, 1988, p. 35.
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? Les trafics divers tels les êtres humains, la
drogue... Bref, pour emprunter la terminologie de Paul Pondi, il s'agit d'une
mission de « ... la défense de l'économie contre les
entreprises de sabotage et d'espionnage. »1.
Or, le meilleur moyen de lutte contre ces menaces est le
renseignement qui, comme nous l'avons démontré plus haut, se
trouve au sein de la population et la police communautaire, par son immersion
sociale, présente plus de chances d'efficacité et d'efficience
pour les combattre.
En somme, un plus grand respect des droits de l'Homme, le
renforcement de l'image démocratique et la création d'un
environnement propice au développement des activités
économiques sont parmi les avantages non sécuritaires les plus
représentatifs. Eu égard à ce qui précède,
pourquoi ne donc pas envisager le processus d'internalisation de la police
communautaire au Cameroun ?
1 Pondi, 1988, p. 17.
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