IV-5- Les limites de la police communautaire
La police communautaire n'est pas une panacée contre la
criminalité. Que ce soit au canada, aux Etats-Unis, certaines
difficultés à l'implantation de cette approche sont constantes.
Il en est ainsi:
+ Des résistances intra-policières au changement
;
+ De l'appropriation approximative du concept de police
communautaire ;
+ De l'impatience à parvenir à la
réalisation des objectifs de la police communautaire ; + De
l'insuffisance des ressources humaines et matérielles.....
1Ministère de la Sécurité
Publique, 2000, p. 14. 2 Chalom et al, 2001, p. ii.
14
Le document de politique ministérielle du Canada scande
à ce sujet : « De plus, les inévitables
résistances aux changements organisationnels qu'implique l'implantation
de cette approche ont constitué un obstacle important dans plusieurs
corps policiers. »1.
Jean Paul Brodeur renchérit « Les approches
dites de proximité sont donc loin de correspondre à la
description angélique qui en a été faite lors de leurs
lancements. A l'extrême, elles semblent même pouvoir être
potentiellement dangereuses pour les libertés individuelles et
collectives. »2.
A ces limites, s'ajoutent les difficultés liées
à l'hétérogénéité du cadre de travail
de la police communautaire que W. Skogan résume en ces termes «
Une action policière qui s'appuie sur la concertation est difficile
là où la population est fragmentée en races, classes et
modes de vie différents. Si, au lieu de rechercher des
intérêts dans cette diversité, la police travaille
principalement avec les individus de son choix, la police ne sera plus neutre.
Il est aisé pour les policiers de centrer la police communautaire sur
l'assistance aux personnes avec lesquelles ils ont des affinités et avec
celles qui partagent leurs vues. Les priorités locales qu'ils signalent
alors seront celles d'une partie de la communauté et non de la
communauté tout entière»3.
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