WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le cirque contemporain. Un nouvel atout de développement pour les territoires.

( Télécharger le fichier original )
par Jeanne NAVRAT
ISTHIA - Université de Toulouse Jean Jaurès - Master 1 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PARTIE 3, LES ARTS DU CIRQUE A AUCH :

Politique touristique, image

Mettez-vous en avant le

Si oui, auriez-vous un

 

caractère circassien de la

exemple à me donner ?

 

ville ? à travers par

Avez-vous des résultats

 

exemple des campagnes

concernant ces actions de

 

publicitaires, d'affichage, des spots radio ...

mise en valeur du cirque ?

 

Utilisez-vous les NTC

Comment ?

 

(réseaux sociaux, site internet...) pour mettre en avant le cirque

 

hypothèses

D'après vous, comment votre ville peut-elle jouer la carte du cirque pour se différencier des autres destinations touristiques ?

 

Code noms :

Laure Baqué : L

Sylvain Pechcomtal : S

Marc Fouilland : M Jeanne Navrat : J

J : Pour commencer est ce que vous pouvez chacun nous expliquer votre métier et votre rôle au sein de la structure.

L : Je m'appelle Laure Baqué, je suis secrétaire générale à CIRCA et je suis dans la structure depuis aout 2005. Je suis responsable de ce que l'on appelle le pôle public qui comprend les secteurs de la communication, des relations au public et

100

aussi de la billetterie. On est 5 dans ce pôle que j'anime et je suis dans l'équipe de direction avec Marc Fouilland pour définir les stratégies de développement et je suis en charge de les appliquer au niveau de ce pôle là. Et sur la question du tourisme je commence à suivre à ce niveau là, à cerner les relations entre une structure culturelle en l'impact qu'elle peut avoir en thermes d'attractivité sur le territoire. Je suis effectivement ce volet là et le fait d'être arrivé dans ce lieu qui existe depuis 2012, en thermes d'image et d'attractivité ça a eu un impact.

J : D'accord

S : Voila donc Sylvain Pechcomtal, directeur de l'Office de Tourisme du Grand Auch, poste que j'occupe depuis un an, heuuu, donc directeur d'une structure c'est un petit peu de tout, ressources humaines, gestion financière, gestion de projet, et avec les missions classiques d'un office de tourisme, information, promotion, on est immatriculé pour la commercialisation de produits touristiques, service réceptif pour les groupes, et puis les projets de développement liés au tourisme sur la médiation en partenariat avec nos collègues « Pays d'Art et d'Histoire » par exemple.

J : hum hum

M : Voila, donc moi je suis Marc Fouilland, directeur de Circa, ahhhhhhhh, je suis à Auch depuis 16 ans je crois, depuis septembre 97, et à la direction de Circa depuis 2001, et la spécificité de cette structure est d'avoir regroupé en 2001 l'association qui organisé le festival portée par des bénévoles et ce qui était à l'époque le service culturel municipal de la ville gérait la saison culturelle touristique. Voila et depuis 2001 on a travaillé à développer un projet cohérent qui soit à la fois axé sur le cirque, qui nous a valu en 2011 de devenir pôle national des arts du cirque avec les 12 pôles national des arts du cirque, et qui nous valu après 15 ans de chemin long et .... Et long, et long d'arriver en 2012 à avoir cet équipement du CIRC. Ou évidement je dirais, il y deux, il y a deux choses comme le disait Laure, à la fois cet équipement renvoi une image pour le territoire importante qui relativement importante parce que c'est quand même (toussèrent) le plus bel équipement complet dédié à la création circassienne en France et puis à Auch il se voit, à Paris il se verrait peut-être moins, et en parallèle de ca, heuuuuuu, on a longtemps été très loin d'une dynamique touristique , heuuuu, et même on l'a regretté pour le festival en particulier, un

101

moment qui fait vivre la ville et je dirais suivant la volonté politique du Maire et aussi du président du Grand Auch de développer le tourisme, la question de notre rôle dans la politique touristique, heuuuu, se pose voila.

J : hum, d'accord, du coup vous avez déjà répondu à ma question, je voulais vous demander de me présenter Circa et l'Office de Tourisme

S : peut-être je peux vous parler du Grand Auch

J : oui, peut-être

S : c'est une communauté d'Agglomération de 15 communes autour d'Auch, donc heuu avec quand même la ville d'Auch qui représente 95% de son territoire, c'est un territoire très rural, heuuu, quelque chose de particulier c'est que c'est la plus petite Communauté d'Agglomération de France

J : ah oui !

S : ce qui est important de noter par là, au delà du coté anecdotique, c'est que c'est rural, peu peuplé, de petites villes, heuuu, sans gros pôles économique comme on peut voir à Montauban, à Albi ou il y a une production industrielle forte voila, donc forcement avec des moyens...

J : Et oui du coup des moyens moins importants

M : et ce que je peux ajouter à ça, c'est que Circa, depuis le premier janvier est désormais sous la tutelle de la Communauté d'Agglomération alors qu'avant il était en relation avec la ville. Du coup ça peut changer les choses dans l'avenir et en tous cas ça légitime d'autant plus les relations entre l'Office du tourisme, et la politique touristique plus largement et heuu, et Circa.

J : Bien sur, et du coup est ce que vous travaillez ensemble ?

M : Non

J : Non, mais vous...

S : ce qu'on fait, naturellement, parce c'est le minimum syndical,

M : (rire)

S : l'office de tourisme dans sa mission d'information et de promotion c'est évidement de relayer les activités culturelles qui sont réalisées par Circa.

J : Oui, je vois

S : que ce soit dans le cadre de la saison culturelle ou dans le cadre du festival, voila, mais juste parce que nous c'est notre devoir, c'est à l'office de tourisme de mettre l'écoute sur les actions de communications.

102

J : comme vous le faite pour les autres...

S : comme je le fais pour les autres activités culturelles ou non culturelles d'ailleurs qui peuvent se dérouler sur le territoire.

J : D'accord

S : Ce qui est certain, c'est qu'en thermes de communication, un festival ou une manifestation, ça vaut toutes les publicités du monde. La couverture presse qu'on peut avoir sur une manifestation ou sur un événement, si on devait s'acheter l'espace presse équivalant, c'est un budget qui nous ait totalement inaccessible, et une manifestation ou un festival, c'est notamment ce qui peut donner des retombées de presse pour la notoriété d'une destination.» Alors, est ce que c`est une notoriété touristique, et bien c'est là ou faut qu'on arrive à faire valoir que, haut delà du festival, et bien on est dans une région qui vaut le coup d'être visitée. C'est pas du tout la même chose, le CDT s'intéresse beaucoup à cette dynamique touristique.

M :... qui est aussi une façon de faire venir les gens dans le département et aussi une façon de transmettre l'image du département. Après des fois, il y a des difficultés en thermes d'image, heuu, quelle est l'image du cirque actuel aujourd'hui et aussi quelle est l'image département rural, on s'aperçoit que c'est à travailler en thermes de communication.

S : Puisque le département du Gers à cette spécificité qui le différencie de beaucoup d'autres campagnes française, voila en le comparant à d'autre destinations voisine, par exemple la Dordogne qui peut avoir plus d'atout touristiques, les grands festivals qu'on peut avoir dans ce département, Marciac , qui nous dépasse largement, faut pas se voiler la face, mais aussi en thermes de billetterie, Tempo Latino à Vic Fezensac, festival de bandas de Condom, heuu le festival country de Mirande, qui connait quelques difficultés, mais au moins il fait parti des grands évènements. Et heuu c'est vraiment quelque chose qui nous différencie des autres départements.

J : D'accord, alors du coup pour vous, peut-être tous les trois, qu'est ce que le nouveau cirque, comment le définiriez-vous ?

S : Le nouveau cirque ? heuuu, je commence si j'ai compris (rire).

M : et oui (rire)

103

S : Quand j'essaie d'expliquer les spectacles que j'ai vu au festival, pour moi c'est quelque chose qui se rapproche plus de la danse contemporaine ou de l'expression, sur des ...

J : oui, c'est complexe effectivement ...

S : (rire) : oui et effectivement, en thermes de communication grand public le mot cirque n'évoque pas forcément ce que l'on va voir au festival Circa. Mais moi je trouve que c'est un faux amis, parce que pour moi c'est plus de l'expression corporelle, de la musique expérimentale, ou ...

M : c'est comme ça qu'on en parle, c'est-à-dire que pendant 20 ans, c'était les arts du cirque, et pas le cirque, déjà pour faire reconnaitre le cirque comme un art et faire évoluer le mot cirque tel qu'il est dans l'imaginaire collectif parce que je le dis souvent, même en 2014, tous bons grands parents se voient d'amener leurs petits enfants au cirque, et les grands qui amènent les petits enfants au cirque, c'est pas au cirque contemporain. Heuuuuu, à la fois, le cirque reste difficile à définir parce qu'excessivement mobile, des formes multiples et variées, c'est pour ça qu'ici on parle du cirque actuel et pas du cirque contemporain, pour parler de l'actualité du cirque et essayer de témoigner que les formes peuvent aller d'un solo d'un jongleur, ou même une personne dans une boite d'un mètre carré à une forme sous chapiteau, avec tout un tas de disciplines avec un coté théâtral. Donc toutes ces formes là rendent le mot d'autant plus difficile à définir, mais c'est aussi qui en fait son intérêt. Mais ça reste compliqué, à la fois je pense, qu'ici, à Auch, c'est sans doute la ville ou le taux de la population est au clair sur ce qu'est le cirque actuel ou contemporain, et sur ce qu'est le cirque traditionnel ou de tradition, ce qui n'empêche pas au cirque de tradition de fonctionner aussi à Auch et d'avoir un public.

J : Oui d'accord

S : Laure, je sais pas, tu veux rajouter quelque chose ?

L : heuu, non... (rire), je m'y risquerais pas, b comme le disais Marc, on a commencé à parles des arts du cirque parce que justement on est sur une discipline qui est très poreuse aux autres discipline et qui est s'inspire de la danse contemporaine, de la musique expérimentale comme tu le dis (sourire vers Sylvain), même si aujourd'hui on a plutôt tendance parler, en tous cas la

104

Société des Auteurs, de, de, d'art du cirque mais de cirque. Justement à essayer d'assumer le mot cirque tout seul, sans l'accompagner des arts.

M : C'est vrai qu'en thermes de communication, on le voit bien, à chaque fois qu'on parle de festivals dans les médias nationaux, c'est pas souvent mais ça arrive, c'est quasiment sur qu'à tous les coups, il y aura, ou une tentative de définition du cirque, ou une approche par le cirque traditionnel, plus ou moins heureuse. Heuuuu, et il presque impossible de parler du cirque contemporain sans essayer de coller, et dans le discours et dans les images, à quelque chose qui se rapprocherait plus au cirque traditionnel. Ce qui est assez étonnant dans un pays qui est quand même le pays fondateur du cirque contemporain, et qui a une histoire d'une trentaine d'années avec le cirque contemporain, mais on est toujours là.

L : (rire), mais on a aussi des valeurs communes avec le cirque traditionnel parce qu'on est issus de çà et heuu, c'est de la prise de risque, c'est de l'exploit, voila, oui du risque, et après le risque, en fonction des situations, il n'est pas situé au même endroit, mais on est quand même sur des techniques physiques, c'est le centre quoi. Même si depuis on s'est échappé de la piste, du cirque couvert, du chapiteau... tout en sachant que nous, dans notre projet, on défend aussi cette forme de chapiteaux, on essaye aussi d'aider les artistes qui prennent ce risque de jouer sous chapiteaux.

M : et plus de 30 ans après le renouvellement du cirque, on voit pas mal d'artistes de formation cirque contemporain, proposer des formes artistiques qui sont relativement proches du cirque traditionnel. Ils s'appellent pas Zavatta c'est tout (rire).

J : d'accord, heummm, alors est ce que vous considérez que le cirque fait parti de votre patrimoine ? vous avez déjà répondu oui, mais...

S : oui effectivement, bien sur, alors c'est vrai que lorsque les gens, d'abord le patrimoine d'Auch est méconnu, ils sont étonnés de voir cette cathédrale sur son éperon rocheux, son musée des Jacobins et sa collection d'art précolombien, fin il y a un riche patrimoine dont le cirque fait parti, mais de manière générale c'est quand même un patrimoine méconnu du grand public, heuuu parce que les gens viennent en vacance dans le Gers pour passer des vacances à la campagne, et aussi parce qu'ils passent par la ville que lorsqu'il pleut ou pour faire leur

105

courses, et heu le cirque contribue à faire de notre patrimoine quelque chose de vraiment très original, en plus de la cathédrale qui est quand même colossale par rapport à la taille de la ville, parce qu'Auch à été une capitale quasiment du sud de Bordeaux jusqu'aux pieds des Pyrénées, qui est d'ailleurs inscrite à l'Unesco, donc voila, ça justifie la taille de sa cathédrale, le patrimoine du musée, le cirque, que des choses tout à fait étonnantes, et donc oui, le cirque fait parti de notre patrimoine.

J : D'accord, par ailleurs, en rapport avec la mise en tourisme, pour vous quelles seraient les difficultés liées à la mise en tourisme du cirque ?

S : alors, les difficultés, heuuu, liés au cirque c'est liés à... pour mettre quelque chose en tourisme il faut avoir un produit à proposer, et aujourd'hui, on a un festival qui dure...

M : 10 jours

S : 10 jours c'est ça, on a des spectacles durant toute l'année mais qui sont pas forcément des spectacles de cirque, on a des associations qui portent d'autre spectacles, il y a des choses quand même, mais quand on veut parler de mise en tourisme, il faut avoir une offre qu'on peut proposer presque quotidiennement.

J : Oui, et du coup le festival, c'est pas...

S : voila, donc on peut, que ce soit sur un spectacle ou dans le cadre du festival, mais si on veut vraiment en faire un produit fort de notre destination, il faut avoir des choses à proposer tous les jours. Et aujourd'hui, (regarde sa montre) on est le 3 mars et j'ai rien à proposer, on est en vacances scolaire, j'ai par exemple une visite guidée à 15h30 pour visiter la ville, mais sur le cirque j'ai rien à vendre ! Et c'est liée intimement au fait qu'on soit sur du vivant et où la présence de l'artiste est fondamentale

J : Oui

S : C'est vrai que c'est là dessus qu'on a surement des choses à réfléchir

M : et il y a une autre difficultés aussi, bizarrement c'est aussi compliqué le 3 juillet et encore plus le 3 aout, heuuu qui est pourtant la grosse période touristique, alors je sais pas si on veut se caler sur ces périodes là mais e tous cas, on a la chance je pense d'avoir un festival qui est décalé par rapport à cette période touristique, mais à la fois l'été, ou c'est la période touristique la plus importante, nous c'est à ce moment là qu'on a la plus faible activité...

106

heuu, donc c'est un problème, pendant longtemps ça a été un choix, la ville nous demandait de rien faire l'été, ils se passe plein de chose dans le département au moment de l'été donc à Auch il doit rien se passer pour pas faire de concurrence, mais depuis 5 ans, c'est l'inverse, c'est-à-dire que la ville dit voila, il faut proposer une offre de « Pays d'Art et d'Histoire », une offre d'animation, des visites etcétéra, et nous on est un peu loqués la dessus pour des questions de moyens principalement. On n'arrive pas à avoir une offre qui permettrait de coller à un territoire de cirque, une fois à Auch, voila, ya rien.

S : Comment est ce qu'on vivrait une expérience cirque à Auch ?

M : voila...

J : est ce que vous travaillez en réseau avec d'autres structures ?

M : J'ai fit le bilan de l'année 2013 tout à l'heure et je me suis posé cette question, et je crois que si je devais faire le bilan... c'est assez vertigineux, et pourtant c'est la réalité.

L : c'est vrai que notre activité est assez étendue, on travaille aussi sur l'Europe J : Du coup c'est vrai que, c'est peut être ce travail en réseau qui fait la visibilité du territoire

M : oui, très clairement, fin en tous cas pour nous c'est vrai que Circa est reconnu comme étant le principal festival de cirque contemporain en France parce que il est connu par les français et les étrangers, l'année dernière on avait des troupes qui venaient d'Australie, d'autres du Japon, heuu voila, c'est lié à tous les réseaux, on a des rendez-vous un peu partout dans le monde dans monde ces prochaines années. Et c'est vrai qu'à chaque fois qu'il y a une rencontre comme ça, ça contribue à la notoriété du festival. Une autre chose est intéressante à signaler, c'est que le lieu ici (le CIRC) à été crée dans une démarche de pôle d'excellence rurale, et donc il avait comme vocation le développement économique et l'emploi, et lorsque l'on a parié là dessus, la question de l'argumentaire pour défendre un tel projet s'est posée. En travaillant avec la chambre du commerce et de l'industrie et j'ai découvert que les artistes qui venaient en résidence ici étaient des touristes !

S : et oui, c'est vrai, ils se déplacent en dehors de leur environnement habituel

107

M : et ça c'est quand même pas inintéressant parce que du coup si on prend l'année 2013 on a fait 4500 nuitées d'artistes en résidence, ce qui correspond à un petit hôtel de 20 chambre occupé à l'année

S : à l'échelle d'Auch c'est pas négligeable

M : Donc du coup, on par là, une activité touristique, je parle même pas du restaurant. Tout ça fait naturellement de la promotion pour la ville, même si, et on le regrette un peu, un artiste en résidence peu passer un mois ici en se déplaçant de là (montre l'espace résidence du complexe) à là (montre la salle de travail) sans même sortir du complexe, donc la ville en prend un coup là effectivement (rire).

S : c'est du tourisme d'affaire en fait, comme un cadre sui viendrait passer une semaine de réunion de travail, même si le tourisme d'affaire a un poids économique important... évidemment, à titre personnel ils peuvent revenir ensuite...

M : oui, oui, dans le cadre du pôle d'excellence rural on avait fait un travail sur les artistes de cirque qui habitaient dans le Gers. Et à l'échelle du Gers c'est loin d'être ridicule, j'ai l'exemple de ce couple d'artistes en tête, lui est Brésilien, elle vient d'Argentine, et heu ils sont venu cinq fois de suite au festival Circa. Et bien quand ils sont sortis de l'école et qu'ils ont décidé de s'installer en France, ils ont dit, tient le Gers c'est plus sympa que la Champagne-Ardenne et ils se sont acheté une petite maison dans la campagne gersoise. Et des choses comme ça il y en a certainement beaucoup plus que ce qu'on le croit, ça joue sur l'attraction touristique.

J : alors ensuite, du coup vous nous en avez parlé Monsieur Pechcomtal, le fait que le festival apportait une couverture médiatique importante au territoire, est ce que d'ailleurs vous auriez des données chiffrées, des études ou des rapports sur lesquels s'appuyer pour mesurer les retombées économiques du festival au niveau du territoire ?

M : non, on a des revues de presse, elles sont téléchargeables sur le site, dans le bilan du festival il y a une partie retombées.

J : d'accord, j'irais voir ça alors, ensuite je voulais vous demander, je suis désolée ça se répète un peu du coup

108

S : C'est pas grave, on peut peut-être développer plus, ça va peut-être nous amener sur des thèmes qu'on a pas abordé encore.

J : D'accord, alors d'après vous, le cirque est-il un atout unique pour le territoire, s'agit-il en fait d'une ressource propre à Auch ?

S : bé oui, il y a peu d'autres territoires qui ont cette spécificité cirque, mais il y en a d'autres, il y a aussi 12 pôles des arts du cirque au niveau national donc bon... Et ça renvoie aussi au public du cirque d'aujourd'hui, c'est-à-dire que quand Circa fait 25000 entrées, c'est important, mais ça n'a pas les mêmes répercussions qu'un festival qui en fait 150000.

M : mais il y a aussi autre chose, c'est qu'il y a Toulouse, qui a cette image, moins forte car noyée au milieu de plusieurs choses, mais il faut quand même savoir que la métropole, Toulouse Métropole, sa s'appelle comme ça maintenant, a décidé de faire du cirque un marqueur identitaire

S : A bon ?

M : oui, depuis longtemps même, fin de puis longtemps, l'agglomération a découpé ses compétences culturelles sur quatre domaines :

- La lecture publique

- La culture scientifique

- L'aménagement culturel

- Les arts du cirque

Pas le théâtre, pas la danse, pas l'opéra et le capitole mais les arts du cirque. En affirmant clairement que pour eux c'est réellement un marqueur identitaire de la ville et c'est pour ça qu'ils ont créée une manifestation qui s'appelle « Toulouse en Piste ». Donc il y a, soit un espace de complémentarité, soit de concurrence ici, sachant que le jour où vraiment ils se réveillent...

S : Le jour où ils mettent les moyens surtout...

M : oui voila, on aura que l'antériorité, mais ce qui est déjà énorme. D'autre part, l'institut français, qui est le bras armé du ministère des affaires étrangères en matière culturelle, et qui fait la promotion de la culture française à l'étranger, a organisé il y a deux ans pour la première fois, et de nouveau cette année, un focus cirque. C'est-à-dire l'invitation d'une centaine de professionnels directeurs de festivals du monde entier pour leur faire découvrir en 4 jours le cirque contemporain français et les inciter à diffuser. Cette année,

109

ça a été tranché, ça sera pendant le festival Circa, et ils passeront 2 jours à Toulouse et 2 jours à Auch pour aussi découvrir d'autres spectacles, donc on voit la complémentarité là. Après, Marseille l'a fait à l'occasion de Marseille 2013, un mois sur le cirque, c'est sur qu'à un moment donné voila, il faut qu'on joue nous sur, heuu, sur autre chose. Mais à la fois, on a une spécificité en matière de cirque, c'est l'histoire du festival, c'est le lien entre la transmission avec les écoles et les spectacles professionnels. On est les seuls positionnés sur ce terrain là de façon aussi claire. Parce qu'on reçoit à la fois les écoles française avec la Fédération Française des Ecoles de Cirque et la Fédération Européenne des Ecoles de Cirque. Ça c'est un positionnement qui est différent par rapport à un festival qui n'afficherait que des spectacles, et qui est intéressant parce que ça créé un lien dès la pratique amateur, du coup il y un capital sympathie avec les artistes qui reviennent plusieurs années d'affilées.

J : D'accord, je vois oui, ensuite, en ce qui concerne la politique touristique et l'image, mettez-vous en avant le caractère circassien de la ville, à travers par exemple des campagnes publicitaires, des spots radios, des affichages... ?

S : oui, il y a des outils qu'on a mis en place l'an dernier et l'on a tenté d'intégrer le cirque sur internet, clip vidéo, visite virtuelle, à chaque fois le cirque est un atout sur lequel on a de la matière pour mettre en avant non seulement le cirque lui-même, mais aussi le territoire. Un autre exemple, je vous en ai pas parle (s'adressant à Laure et Marc), l'office de tourisme va être amené à déménager dans un nouveau cadre et la décoration et l'ambiance que l'on veut mettre en avant effectivement c'est le cirque. Les valeurs qui ont été mises en valeur pour définir l'ambiance de ce bâtiment, qui aura vocation à évoquer le patrimoine bâti, les atouts culturels, la campagne gersoise, les chemins de St Jacques, fin voila, mais l'idée générale c'est de valoriser le cirque parce que Circa est le principal festival de la ville d'Auch, parce qu'à travers le cirque on aborde aussi tous ce qui est humain, l'homme, et que l'homme ça rappelle aussi les gascons, on est des hommes sympas, joviaux, grande gueule et, voila, et plein de valeurs positives.

J : Du coup ma question suivante vous l'avez anticipé, utilisez-vous les réseaux sociaux ?

110

S : oui, oui, réseaux sociaux, site internet... Et oui, évidemment les nouvelles technologies sont au coeur de nos actions parce que c'est les dernières choses que l'on peut se payer, si l'on devait se payer un spot de pub sur TF1 on pourrait pas tout simplement, en plus par le numérique on arrive à toucher et à mesurer, parce qu'on nous le demande, on sait ce que ça nous a couté et les personnes que l'on a touchés. Le numérique c'est aussi quelque chose que l'on arrive à faire nous même, et si on arrive à y consacrer des ressources humaines, on arrive à faire de l'animation, c'est vrai qu'on investit beaucoup ce champ là.

M : par rapport à ce que l'on évoquait tout à l'heure, par rapport à l'image du cirque contemporain, si on prend l'exemple de la Cie Akoreacro, en dehors de la plaquette et avant qu'on ne développe l'outil numérique, il y avait trois lignes sur le spectacle et les spectateurs n'avaient accès qu'à ces trois lignes là. Aujourd'hui, il y a un autre rapport, le spectateur peut aller chercher des informations sur internet, ça permet justement de savoir à quoi s'attendre, et comme dans le cirque aujourd'hui on ne sait jamais à quoi s'attendre (rire), non mais c'est vrai ! Tout ça aide le spectateur dans ses choix. Un spectateur qui reçois le programme de Circa a l'information nécessaire pour faire la différence entre deux spectacles, alors qu'avant ce n'était pas le cas. La relation avec le public est différente pour nous maintenant, c'est vraiment important

J : Pour finir, je voulais vous poser la même question que je me suis posée moi personnellement dans mon mémoire, à savoir comment votre ville peut-elle jouer la carte du cirque pour se différencier des autres destinations touristiques ?

S : (rire), hélas, c'est une question difficile (rire), savoir parmi tous les aouts que nos avons, comment prioriser les uns par rapport aux autres. Aujourd'hui, les gens qui arrivent à Auch passent 30min, ils visitent la cathédrale, font le tour de la place de la mairie et ils se barrent, le gros challenge c'est d'arriver à leur montrer qu'il y a pleins d'autres atouts sur le territoire et les faire rester plus longtemps, la difficulté à jouer la carte du cirque c'est d'arriver à offrir aux visiteurs du cirque, est ce que c'est demain, un musée des arts du cirque ou un centre d'interprétation des arts du cirque comme l'a fait Marciac avec le Jazz ? Ou faut-il qu'on demande à nos guides du Pays d'Art et d'Histoire de se mettre dans la peau d'un gymnaste et de nous faire une visite guidée d'Auch

111

circassienne ? (rire) heuuu, bon, aujourd'hui si on veut assumer cette identité, il faut être dans la capacité de proposer, heuu, pas que dans la communication, on pourrait communiquer « Auch 100% cirque », mais la difficulté c'est qu'on fait une promesse et qu'il faut l'assumer ensuite.

M : ça et puis en plus, l'autre difficulté c'est que le touriste qui vient dans le Gers, il vient chercher du patrimoine, du rural... et l'image du cirque n'est pas forcément celle-ci, alors elle n'est pas incompatible, mais en tous c'est pas une image qui vient conforter l'image du rural, du patrimoine : « on va aller dans les champs, on va aller voir les canards, les oies, on va aller au marché au gras, on va aller ... »

L : Oui mais en même temps cette image là du rural est véhiculée par tellement d'autres régions que c'est aussi un...

M : tout à fais, mais bien sur, mais bien sur

L : et nous on est plus à apporter le contre poids de l`innovation dans un cadre paisible, une imagerie

M : A la fois, la ou il y a quand même plusieurs convergences, tu parlais tout à l'heure (s'adressant à Sylvain) des valeurs humaines qui sont vraiment présentes dans le cirque et que vraiment les gens ont du Gers, il y a aussi l'autre image : le cirque c'est familial et le tourisme gersois se pratique en famille, on vient à la campagne en famille parce qu'on en a raz le bol d'aller sur les plages, donc voila, c'est aussi un autre type d'approche. Dans ce qu'évoquait Sylvain, c'est vrai que s'il y avait un musée, un centre d'interprétation du cirque, ce qui est une idée excellent et qu'il faut travailler et développer, faudrait que ce soir quelque chose qui s'adresse à un public familial. Et donc aussi avec un aspect ludique pratique, qu'on puisse expérimenter sur un fil, mais il y certainement quelque chose comme ça à réfléchir si on veut effectivement consolider notre activité touristique sur l'année sachant qu'on ne pourras pas avoir toute l'année des artistes qui font des spectacles parce qu'économiquement ça tient pas. Même si on ouvre le bâtiment pour les répétitions des artistes, ils ne travaillent pas forcément tout le temps à faire des exploits, des fois au contraire ils les miment, on les voie pas, et quelqu'un qui s'échauffe, bon... voila, il n'y a pas beaucoup d'intérêt.

112

J : D'accord, voila, j'ai posé toutes mes questions, donc je vous remercie beaucoup de m'avoir accordé du temps, ça va m'aider pour mon mémoire. Si vous le souhaitez je vous le ferais passer en Avril.

113

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo