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Route et développement dans les villes secondaires du Mali. Cas de Diema.

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par Abdou TRAORE
Université de Franche-Comté à Besançon - Master 2 2015
  

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2. Problématique étudiée : Route et Développement

D'une superficie de 1 241 238 km2 situé au coeur de l'Afrique de l'ouest, le Mali est un pays enclavé dont près de 90 % des échanges internationaux dépendent du mode maritime (rapport BAD, 2008). C'est-à-dire que l`économie nationale est fortement tributaire du transport en général et du transport routier en particulier qui présente de nombreuses contraintes.

Le Mali, entouré par sept (07) pays à savoir le Sénégal, la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la Guinée Conakry. L'ssujettissement de ses échanges extérieurs aux recours à ses voisins côtiers constitue un handicap, dont il a toujours souffert. A cela s'ajoute un fort enclavement intérieur.

Le principal port de desserte du Mali est celui d'Abidjan (Côte d'Ivoire) à environ 1 000 km de Bamako. Par contre, le port de Conakry (Guinée Conakry) se trouve à seulement 600 km de Bamako. Le rôle second qu'il joue s'explique par l'équipement insuffisant et l'accès difficile.

La Côte d'Ivoire détenait 80% des importations et exportations (BAD, 2008) du Mali jusqu'en 2002. Cette réalité, structurant les relations commerciales du Mali, a connu une perturbation en 2002 avec la survenue de la crise politique ayant conduit à la fermeture successive des frontières Ivoiriennes. La volonté du Mali de diversifier ses ports d'attache (Dakar, Nouakchott, Conakry, Lomé) se fut concrétisée par la réalisation de plusieurs axes routiers internationaux. Ainsi, sont créés les corridors :

- Bamako- Diéma- Kayes- Dakar (au Sénégal) ;

- Bamako- Diéma- Nouakchott (en Mauritanie) ;

- Bamako- Narena- Conakry (en Guinée Conakry);

- Bandiagara- Koro- Ouagadougou (en Burkina Faso)- Lomé (au Togo) ;

- etc.

Carte n°1 : Les principaux axes routiers du Mali

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Le nouveau maillage routier a fait de Diéma, autrefois bourg enclavé et exclu des circuits de commercialisation et de l'économie nationale, une ville avec une position de carrefour international. Depuis, la ville de Diéma fait face à un flux important de population, de transports voyageurs et de marchandises. Il en résulte l'accroissement démographique de Diéma accompagné de son corollaire d'expansion spatiale rapide de la ville. D'une superficie de 240 hectares en 1998 pour une population de 7 007 habitants (recensement de la population 1998, DNSI), Diéma est passée en 2009 à 905 hectares pour une population de seulement

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14 000 habitants (recensement de population 2009, INSTAT). Cet accroissement spatial se pose des problèmes :

- des difficultés d'approvisionnement de la population en eau potable, en l'électricité, en infrastructures de base (école, centre de santé, transport etc.) ;

- d'insuffisance de moyen de la Mairie de Diéma pour faire face aux besoins susmentionnés ;

- des conflits fonciers entre la ville de Diéma et les villages environs. La ville de Diéma a largement dépassé les limites de son territoire et occupe les champs des villages voisins.

En outre, l'arrivée massive de la population et surtout citadine a eu comme effet : les changements de comportement et de consommation avec leur corollaire de production importante de déchets solides et liquides, mais aussi des pollutions de l'air et des nuisances sonores des véhicules. A cela s'ajoute le manque d'équipements et d'infrastructures routières pour accueillir les flux importants de véhicules et de passagers. Du coup, il se pose la question de la caducité du Schéma Directeur d'Urbanisme (SDU).

Les problématiques liées à la route sont une question d'actualité en région de Kayes. Par le passé, la région était desservie seulement par la voie ferrée (Bamako-Dakar en passant par la ville de Kayes, chef de lieu de la région). Ainsi, la question « route et développement » se posa en préoccupation majeure tant à l'échelle locale que régionale. Avec la réalisation de multiples routes internationales traversant les villes principales et secondaires de la région : la route de Diéma en 2006, la route Bamako-Dakar en passant par la ville de Kita et de Kéniéba, la route Kayes-Bafoulabé-Kita est en cours de réalisation. Sa première tranche Kayes-Bafoulabé est terminée. La carte ci-après récapitule l'ensemble du réseau routier de la région de Kayes.

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Carte n°2 : Réseau routier et villes principales de la région de Kayes

C'est dans ce cadre que l'Agence de Développement Territorial en Région de Kayes a inscrit dans son activité la question « Route et Développement » puisqu'elle constitue une problématique aux collectivités membres. Elle s'inscrit dans le champ thématique du développement économique territorial et de l'observatoire de l'Agence, ce qui fait de la problématique une question transversale.

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Cette étude vise un double objectif professionnel et personnel. A travers l'étude de cas de Diéma, l'ADTRK veut engager la réflexion sur « l'apport des routes sur le développement des villes secondaires au Mali ».

Elle veut plus spécifiquement doter ses collectivités membres :

- d'un support de réflexion pour engager le débat sur les questions de transport, de la mobilité et du développement urbain en général ;

- d'un cadre structuré notamment en réseau d'acteurs pour échanger et partager leurs expériences sur leurs projets (gare routière, aires de stationnement, espace vert) ;

- d'un moyen de sensibiliser les élus surtout de Bafoulabé et de Kéniéba dont les routes sont en cours de réalisation ou achevées récemment, à l'anticipation des actions au lieu de laisser faire.

Enfin, elle vise des objectifs personnels. A travers la présente étude, nous voulons nous approprier des questions de transport, de la mobilité et des mutations que la réalisation de la route peut procurer à une ville ou un territoire donné.

L'objectif visé par la présente étude est de proposer aux élus et acteurs du développement des méthodes et outils de connaissance des flux de transport et de la mobilité, afin de leur permettre de comprendre les mutations en cours et d'anticiper sur l'avenir.

Il s'agit plus spécifiquement :

- d'actualiser et d'analyser les informations géographiques disponibles ;

- de faire la cartographie des flux de transport et des dynamiques en cours ; - de faciliter la prise de décision.

Les hypothèses de recherche sont :

- Les élus et acteurs de développement sont conscients l'ampleur des mutations.

- Des actions d'anticipation sont envisagées pour un futur meilleur.

- Enfin, la réalisation de la route à un impact social, économique et culturel décelable de l'espace de Diéma.

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