CONCLUSION GENERALE :
Pour gagner le défi de l'urbanisation galopante et du
développement économique local, les collectivités
Maliennes doivent se doter des dispositifs d'observation afin de
connaître leur territoire. Cette connaissance du territoire est une
étape préalable à la prise de décision et à
l'évaluation de leur politique de développement. Comme nous
venons de le constater dans l'étude de cas de la commune de
Diéma, la mise en oeuvre d'un dispositif d'observation est bien possible
dans les communes du Mali.
Cette étude de la mise en oeuvre d'un dispositif
d'observation dans la commune de Diéma, nous a montré qu'un grand
nombre d'informations statistiques est collecté au niveau local, mais
qu'il faudrait réunir les conditions pour les valoriser au mieux. Ces
informations sont éparpillées au sein des services
déconcentrés de l'Etat, des collectivités territoriales,
des ONG et projet de développement. Elles sont incomplètes, elles
ne permettent pas de faire des analyses poussées au niveau quartiers ou
villages, souvent même au niveau commune (le cas des données de la
production agricole par ex-arrondissement au lieu de par commune). Certaines
informations ne sont pas informatisées ce qui pose le problème de
la maîtrise des outils informatiques de la part des acteurs et de la non
disponibilité des données au format numérique de type base
de données. A part les données démographiques et du
recensement de l'agriculture de l'INSTAT aucune autre information n'est
disponible sur l'internet et ces données ne sont pas directement
analysables car elles sont du type de fichier PDF. Aussi, nous avons
constaté l'absence de travail collaboratif entre les différents
services.
La mise en oeuvre de l'observatoire de la commune de
Diéma se ferrait en cinq étapes successives. Il s'agit de
l'information et de la sensibilisation des acteurs (élus, techniciens,
opérateurs économiques, porteurs de projet etc.) du
développement. Cette action serait l'occasion de former les
décideurs au processus de la mise en oeuvre d'un observatoire. Elle
serait aussi l'occasion de mettre en place un comité de pilotage
composé d'élus, représentant de l'Etat (préfet ou
sous-préfet), des chefs de services, des représentants des
organisations de la société civile. En outre, un groupe de
travail inter-service serait mis en place et serait composé par les
techniciens chargés de la statistique au niveau des services techniques.
Il serait dirigé par le service observatoire et cartographie de
l'ADTRK.
La seconde étape consisterait au renforcement des
capacités des techniciens des services producteurs de données
(chefs de service et agents chargés de la statistique) à
l'utilisation des technologies de l'information notamment à la
création et à l'exploitation des bases de
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données. Cette formation permettrait d'augmenter la
qualité des données fournies et elle serait assurée par
l'ADTRK.
La troisième étape serait consacrée
à l'identification des acteurs et à l'élaboration d'un
cahier des charges précisant les objectifs d'observation et les besoins
d'information des bénéficiaires. Cette action serait
assurée par le groupe de travail inter-services.
La quatrième étape serait fondée sur la
création d'une base de données socio-économique sur la
commune de Diéma. Cette base de données serait crée sous
le logiciel Access et les données géographiques seront
exportées sous Qgis pour l'analyse spatio-temporelle.
Enfin, la cinquième étape serait la diffusion
sous format papier "Bulletin trimestriel d'information" de la commune de
Diéma. Ce bulletin serait diffusé auprès d'un large public
(élus, techniciens, opérateurs économiques, porteurs de
projet et partenaires techniques et financiers etc.). Il permettrait d'informer
et de sensibiliser les décideurs de l'évolution des
phénomènes (quartier spontané, accidents de la
circulation) afin qu'ils puissent engager des actions d'anticipation sur
l'évolution du phénomène. Cette connaissance
préalable aux actions permettrait aux élus de prendre les bonnes
décisions et de coordonner les politiques publiques afin d'éviter
les actions similaires sur le territoire communal. Il permettrait aussi
à l'ensemble des acteurs du développement de la commune de
connaître les Atouts, les Faiblesses, les Opportunités et les
Menaces du territoire par le biais d'élaboration des diagnostics
partagés. Cela permettrait aux acteurs d'avoir une vision commune du
développement de leur territoire et de renforcer le partenariat
multi-acteur.
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