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Route et développement dans les villes secondaires du Mali. Cas de Diema.

( Télécharger le fichier original )
par Abdou TRAORE
Université de Franche-Comté à Besançon - Master 2 2015
  

Disponible en mode multipage

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MASTER AGPS 2013-2014
Rapport de stage

Présenté par Abdou TRAORE

Route et développement dans les villes secondaires du
Mali : cas Diéma

Tuteur Universitaire :
Pr Marie-Hélène de Sède Marceau
Tuteurs Professionnels :
Monsieur Karamogo TRAORE, Directeur de l'ADTRK

Dr Siaka FANE, Professeur à la Faculté d'Histoire et de Géographie de l'université de

Bamako

1

Avril 2015

2

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS

..5

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

6

LISTE DES TABLEAUX

7

LISTE DES CARTES ET DES GRAPHIQUES

.7

LISTE DES PHOTOS

8

INTRODUCTION

9

METHODOLOGIE DU TRAVAIL

16

PREMIERE PARTIE : LA VILLE DE DIEMA ET SES EVOLUTIONS

RECENTES

CHAPITRE 1 : CONTEXTES HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE

L'EVOLUTION DE DIEMA

1.1. Historique de l'évolution de la ville

1.2. Le site de la zone d'étude

18

DE

19

19

20

1.2.1. Le climat, l'hydrographie et la végétation

21

1.2.2. Le relief et les sols

..23

1.2.3. La réalisation de la route et le cadre physique

23

1.3. L'évolution démographique

..25

1.3.1. L'évolution générale de la population de Diéma

.25

1.3.2. L'accroissement démographique entre 1987-1998

.26

1.3.3. L'accroissement démographique entre 1998-2009

..26

1.3.4. L'évolution démographique et l'environnement

..27

CHAPITRE 2 : CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES DU DEVELOPPEMENT DE

DIEMA 28

2.1. Bref aperçu sur la situation socio-économique d'avant route 28

2.2. Les actions d'aménagement 29

2.3. Le développement socio-économique facteur d'urbanisation de la ville 33

2.3.1.

Le besoin de la mobilité

.33

2.3.2.

Le changement des habitudes alimentaires

.36

2.3.3.

L'Hygiène et l'assainissement

37

2.3.4.

Le foncier et le logement

40

DEUXIEME PARTIE : LA ROUTE, UN FACTEUR CREATEUR ET

ORGANISATEUR DES TERRITOIRES 42

CHAPITRE 3 : LE CARREFOUR, UNE ZONE D'ACTIVITES PAR

EXCELLENCE .43

3

Evolution générale des flux de transport

 

44

3.1.1. Flux de véhicules

.45

3.1.2. Flux humains

47

3.1.3. Flux marchandises

48

3.2. Les activités au carrefour de Diéma

50

3.2.1. Le commerce

50

3.2.2. Les services autour du goudron

51

3.2.3.1. Le transport inter-cité et inter-villageois

52

3.3. Les relations entre le carrefour et ses territoires environnants

..53

CHAPITRE 4 : LE CARREFOUR, UNE ZONE SPONTANEE QUI NECESSITE DES

AMENAGEMENTS URBAINS 56

4.1. Les enjeux d'aménagement au carrefour 56

4.1.1. La circulation et le stationnement 56

4.1.2 L'occupation anarchique du site 57

4.2. La réalisation de la gare routière de Diéma, un début d'aménagement urbain 58

CHAPITRE 5 : L'IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE ET DEMOGRAPHIQUE DE LA

MISE EN PLACE DU CARREFOUR 59

5.1. Le développement des métiers source de création d'emploi et de revenus 60

5.2. L'apparition de nouveau mode de transport facteur d'insertion socio-

professionnelle des jeunes en chômage 61

5.3. Les petites unités de production et de transformation, véritable facteur de

valorisation des produits locaux ..62

TROISIEME PARTIE : INTERETS, ENJEUX, PERSPECTIVES ET RECOMMADATIONS POUR LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF

D'OBSERVATION DANS LA COMMUNE DE DIEMA 64

CHAPITRE 6 : QU'EST-CE QUE L'OBSERVATION ET QUELS OUTILS POUR

OBSERVER? 65

6.1. Aperçu historique

65

6.2. Définition du concept

.66

6.3. Les composantes d'un observatoire territorial

69

CHAPITRE 7 : LA NECESSITE DE DISPOSER D'UN OUTIL D'OBSERVATION A

DIEMA 71

7.1. Les besoins d'information à Diéma ..72

4

7.2. Les conditions d'obtention de l'information géographique et de la statistique

officielle à Diéma 74

7. 3. Les avantages et limites des observatoires existants : les observatoires thématiques

de l'ADTRK 82

CHAPITRE 8 : PROPOSITIONS TECHNIQUES, ORGANISATIONNELLES ET METHODOLOGIQUES DE LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF

D'OBSERVATION DANS LA COMMUNE DE DIEMA 90

8.1 Les objectifs de l'observatoire 90

8.2. L'organisation et le fonctionnement de l'observatoire de Diéma 92

8.3. Le partenariat pour assurer la dynamique d'acteurs autour de l'observatoire

100

CONCLUSION GENERALE 101

BIBLIOGRAPHIE ..103

ANNEXES .106

5

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont participé à la réussite de ce mémoire de Master II et singulièrement :

L'équipe pédagogique du Master Aménagement et Gouvernance dans les Pays des Suds (AGPS) de l'Université de Franche-Comté et plus précisément Madame Marie-Hélène de Sède Marceau, la tutrice universitaire. Ses conseils ont été précieux dans l'élaboration du présent mémoire.

Monsieur Karamogro TRAORE, le tuteur professionnel, Directeur de l'Agence de Développement Territorial en Région de Kayes (ADTRK) son suivi attentif, sa confiance, ainsi que celle de toute l'équipe d'ADTRK.

L'équipe du Collectif Régional pour la coopération Nord Sud (CORENS), pour leur confiance et leur accompagnement.

Monsieur N'Tji KEITA, l'ancien Directeur de l'ADTRK pour ses conseils et ses encouragements.

Monsieur Sadio TOUNKARA, Maire de la commune de Diéma et les agents de la Mairie notamment Monsieur Issa Yassa TRAORE, Secrétaire Général de la Mairie pour leurs accompagnements.

Docteur Siaka FANE, professeur au département de géographie de la Faculté d'Histoire et de Géographie de l'université de Bamako pour son accompagnement tout au long de la formation.

Mon épouse Mariam DIALLO pour son soutien, ainsi que mes soeurs et frères, Astan, Achaîta, Mountaga et Mamadou pour leurs soutiens.

6

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

A.D.T.R.K : Agence de Développement Territorial en Région de Kayes

A.N.P.E : Agence Nationale pour la Promotion de l'Emploi

B.A.D : Banque Africaine de Développement

B.D : Base de Données

C.O.R.E.N.S : Collectif Régional pour la coopération Nord-Sud

D.N.S.I : Direction Nationale de la Statistique et de l'Informatique

I.G.M : Institut Géographique du Mali

I.N.S.T.A.T : Institut National de la Statistique

O.N.G : Organisation Non Gouvernementale

P.U.S : Plan d'Urbanisme Sectoriel

R.G.P.H : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

S.D.U : Schéma Directeur d'Urbanisme

S.I.G : Système d'Information Géographique

S.L.P.S.I.A.P : Service Local de la Planification, de l'Informatique, de l'Aménagement et de

la Population

ThéMA : Théoriser pour Modéliser et Aménager U.F.C : Université de Franche-Comté

7

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Evolution de la population de la ville de Diéma depuis 1976 ..25

Tableau n°2 : Les types de véhicules de transports voyageurs au carrefour 46

Tableau n°3 : Situation des véhicules de transports marchandises ..47

Tableau n°4 : les activités du commerce général .50

Tableau n°5 : les services au carrefour de Diéma 51

Tableau n°6 : L'évolution des mototaxis dans la ville de Diéma 61

Tableau n°7 : les unités de production et de transformation pour la ville de

Diéma 62
Tableau n°8 : Statistiques officielles et l'information géographique disponibles à

Diéma 75

Tableau n°9 : Les indicateurs de suivi des phénomènes liés à la route 83

Tableau n°10 : Budget de mise en oeuvre de l'Observatoire Routes, Métiers et

Accidents ..87
Tableau n°11 : Proposition des indicateurs suite aux besoins d'information exprimés par les

acteurs de Diéma .95

LISTE DES CARTES ET GRAPHIQUES Liste des cartes

Carte n°1 : Les principaux axes routiers du Mali .12

Carte n°2 : Réseau routier et villes principales de la région de Kayes 14

Carte n°3 : Le site d'étude dans la commune de Diéma .21

Carte n°4 : La ville de Diéma d'avant en 2004 ..28

Carte n°5 : la ville de Diéma en 2014 ..33

Carte n°6 : Dépôts anarchiques et autorisés dans la ville de Diéma 38

Carte n°7 : Flux de transport inter-cités ou inter-villageois 53

Liste des graphiques

Graphique n°1 : courbe de variation de la pluviométrie entre 2002 et 2012 22

Graphique n°2 : courbe d'évolution de la population ..27

Graphique n°3 : Moyenne journalière de déplacement des populations et des véhicules de

marchandise entre la zone d'habitation et le carrefour 35

Graphique n°4 : Importance des déplacements et moyens utilisés (moyenne journalière) par la

population entre la zone d'habitation et le carrefour 36

Graphique n°5 : Plan du Carrefour de Diéma .44

Graphique n°6 : Evolution des flux de véhicule (moyenne journalière) au carrefour entre

2011-2014 45

Graphique n°7 : Moyenne journalière des flux de voyageurs au carrefour 48

8

Graphique n°8 : Les flux de marchandises au carrefour de Diéma .49

Graphique n°9 : Zone d'influence du carrefour et de la ville de Diéma .55

Graphique n°10 : Fenêtre de la cartographie de la République du mali (extrait commune de

Diéma à droit) .80

Graphique n°11 : De l'observatoire à l'action 85

Graphique n°12 : Schéma d'organisation et du fonctionnement de l'observatoire

 

100

LISTE DES PHOTOS

 

Photo n°1 : Les logements sociaux à Diéma

32

Photo n°2 : Place des mototaxis au carrefour

.34

Photo n°3 : dépôt d'ordure anarchique dans une rue à Diéma

39

Photo n°4 : Une rue de Diéma pendant la saison des pluies

39

Photo n°5 : Stationnement désordonné des remorques et semi-remorque au carrefour 57

Photo n°6 : les Grilleurs de viande installés devant des boutiques 58

9

1. INTRODUCTION

1.1.Présentation de l'organisme d'accueil : Agence de Développement Territorial en Région de Kayes (ADTRK)

Le stage s'effectue dans le cadre d'un contrat professionnel en qualité d'Assistant Géographe Cartographe à l'Agence de développement Territorial en Région de Kayes.

L'Agence de Développement Territorial de Diéma a été créée en Septembre 2010 dans le cadre du RATP (Renforcement des Appuis Techniques et des Partenariats), programme triennal (2010-2012) cofinancé par la Région Nord-Pas-de-Calais en partenariat avec la région de Kayes au Mali et le Ministère Français des Affaires Etrangères, Européenne.

Durant trois ans, l'Agence de Développement Territorial de Diéma a renforcé les capacités des collectivités territoriales de la région de Kayes notamment les intercommunalités et inter-collectivités dans la connaissance de leur territoire, la mise en réseau de leurs acteurs, le partenariat public/privé et l'augmentation des investissements sur leur territoire.

Avec l'achèvement du programme triennal susmentionné, les collectivités bénéficiaires ont décidé de porter l'agence en lui conférant un cadre juridique et réglementaire. C'est ainsi que l'Agence de Développement Territorial en Région de Kayes ADTRK en remplacement à l'Agence de Développement Territorial de Diéma a été créée.

L'ADTRK a un statut associatif. Elle est composée des collectivités territoriales, des intercommunalités et inter-collectivités, des chambres consulaires et des structures associatives d'intérêt public.

Les objectifs de l'ADTRK sont :

- renforcer la dynamique de coopération entre collectivités d'une part et d'autre part entre collectivités et acteurs du territoire;

- favoriser les investissements dans les Territoires des collectivités membres ;

- augmenter le pouvoir de négociation des élus et responsables des structures publiques membres de l'association ;

- améliorer l'efficience d'action.

La mission fondamentale de l'Agence est de documenter, d'équiper les intercommunalités, inter-collectivités et collectivités territoriales membres afin qu'elles prennent leur propre décision.

10

Cela se traduit plus spécifiquement par :

- L'observation, l'analyse du territoire et l'animation ;

- La capitalisation et le partage d'information ;

- La prospective et la planification locale et régionale ;

- L'harmonisation des projets des membres de l'association ;

- L'assistance des membres dans leurs projets ;

- Enfin, l'appui à la contractualisation entre les différentes échelles du territoire

(intercommunalités, inter-collectivités, conseil de cercle, conseil régional).

Les organes de décision et de gestion de l'Agence sont : l'Assemblée Générale, lé Conseil d'Administration et l'Equipe Technique. Cette dernière est l'organe d'exécution des activités de l'Agence. Elle est dirigée par un Directeur.

Actuellement, l'ADTRK est dotée : d'une direction, et de quatre services dont le service Observatoire et Cartographie.

1.2.Présentation du stage : Assistant Géographe Cartographe au Service d'Observatoire et de Cartographie à l'ADTRK

Le poste d'Assistant Géographe Cartographe est rattaché au Service d'Observatoire et de Cartographie. La mission fondamentale assignée à ce service est de rassembler toutes les données utiles à la compréhension des dynamiques en oeuvre dans les territoires et d'en assurer le suivi et l'analyse, afin de mettre en place un fond documentaire fonctionnel permettant aux élus et autres partenaires de comprendre les enjeux du développement. En outre, il assure la tenue régulière des observatoires « Routes et métiers » et « finances locales » ; et la production de diagnostic territorial sur les territoires des collectivités membres.

Dans le cadre de ce stage, la mission confiée à l'Assistant Géographe Cartographe est d'apporter une assistance technique à la Mairie de Diéma sur les questions de transport et de la mobilité. Elle consiste à proposer aux acteurs des méthodes et outils de connaissance des flux de transport, de la mobilité et des dynamiques à l'oeuvre dans la ville de Diéma. Sa mission fait l'objet de fortes attentes de la Mairie. Cette dernière y tire les profits de connaissance approfondie des flux de transport, des métiers et autres activités économiques menés au carrefour. Il en résulte, pour la Mairie, l'amélioration des recettes fiscales liées aux activités et de prévoir des aménagements pour contenir les flux importants.

11

2. Problématique étudiée : Route et Développement

D'une superficie de 1 241 238 km2 situé au coeur de l'Afrique de l'ouest, le Mali est un pays enclavé dont près de 90 % des échanges internationaux dépendent du mode maritime (rapport BAD, 2008). C'est-à-dire que l`économie nationale est fortement tributaire du transport en général et du transport routier en particulier qui présente de nombreuses contraintes.

Le Mali, entouré par sept (07) pays à savoir le Sénégal, la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la Guinée Conakry. L'ssujettissement de ses échanges extérieurs aux recours à ses voisins côtiers constitue un handicap, dont il a toujours souffert. A cela s'ajoute un fort enclavement intérieur.

Le principal port de desserte du Mali est celui d'Abidjan (Côte d'Ivoire) à environ 1 000 km de Bamako. Par contre, le port de Conakry (Guinée Conakry) se trouve à seulement 600 km de Bamako. Le rôle second qu'il joue s'explique par l'équipement insuffisant et l'accès difficile.

La Côte d'Ivoire détenait 80% des importations et exportations (BAD, 2008) du Mali jusqu'en 2002. Cette réalité, structurant les relations commerciales du Mali, a connu une perturbation en 2002 avec la survenue de la crise politique ayant conduit à la fermeture successive des frontières Ivoiriennes. La volonté du Mali de diversifier ses ports d'attache (Dakar, Nouakchott, Conakry, Lomé) se fut concrétisée par la réalisation de plusieurs axes routiers internationaux. Ainsi, sont créés les corridors :

- Bamako- Diéma- Kayes- Dakar (au Sénégal) ;

- Bamako- Diéma- Nouakchott (en Mauritanie) ;

- Bamako- Narena- Conakry (en Guinée Conakry);

- Bandiagara- Koro- Ouagadougou (en Burkina Faso)- Lomé (au Togo) ;

- etc.

Carte n°1 : Les principaux axes routiers du Mali

12

Le nouveau maillage routier a fait de Diéma, autrefois bourg enclavé et exclu des circuits de commercialisation et de l'économie nationale, une ville avec une position de carrefour international. Depuis, la ville de Diéma fait face à un flux important de population, de transports voyageurs et de marchandises. Il en résulte l'accroissement démographique de Diéma accompagné de son corollaire d'expansion spatiale rapide de la ville. D'une superficie de 240 hectares en 1998 pour une population de 7 007 habitants (recensement de la population 1998, DNSI), Diéma est passée en 2009 à 905 hectares pour une population de seulement

13

14 000 habitants (recensement de population 2009, INSTAT). Cet accroissement spatial se pose des problèmes :

- des difficultés d'approvisionnement de la population en eau potable, en l'électricité, en infrastructures de base (école, centre de santé, transport etc.) ;

- d'insuffisance de moyen de la Mairie de Diéma pour faire face aux besoins susmentionnés ;

- des conflits fonciers entre la ville de Diéma et les villages environs. La ville de Diéma a largement dépassé les limites de son territoire et occupe les champs des villages voisins.

En outre, l'arrivée massive de la population et surtout citadine a eu comme effet : les changements de comportement et de consommation avec leur corollaire de production importante de déchets solides et liquides, mais aussi des pollutions de l'air et des nuisances sonores des véhicules. A cela s'ajoute le manque d'équipements et d'infrastructures routières pour accueillir les flux importants de véhicules et de passagers. Du coup, il se pose la question de la caducité du Schéma Directeur d'Urbanisme (SDU).

Les problématiques liées à la route sont une question d'actualité en région de Kayes. Par le passé, la région était desservie seulement par la voie ferrée (Bamako-Dakar en passant par la ville de Kayes, chef de lieu de la région). Ainsi, la question « route et développement » se posa en préoccupation majeure tant à l'échelle locale que régionale. Avec la réalisation de multiples routes internationales traversant les villes principales et secondaires de la région : la route de Diéma en 2006, la route Bamako-Dakar en passant par la ville de Kita et de Kéniéba, la route Kayes-Bafoulabé-Kita est en cours de réalisation. Sa première tranche Kayes-Bafoulabé est terminée. La carte ci-après récapitule l'ensemble du réseau routier de la région de Kayes.

14

Carte n°2 : Réseau routier et villes principales de la région de Kayes

C'est dans ce cadre que l'Agence de Développement Territorial en Région de Kayes a inscrit dans son activité la question « Route et Développement » puisqu'elle constitue une problématique aux collectivités membres. Elle s'inscrit dans le champ thématique du développement économique territorial et de l'observatoire de l'Agence, ce qui fait de la problématique une question transversale.

15

Cette étude vise un double objectif professionnel et personnel. A travers l'étude de cas de Diéma, l'ADTRK veut engager la réflexion sur « l'apport des routes sur le développement des villes secondaires au Mali ».

Elle veut plus spécifiquement doter ses collectivités membres :

- d'un support de réflexion pour engager le débat sur les questions de transport, de la mobilité et du développement urbain en général ;

- d'un cadre structuré notamment en réseau d'acteurs pour échanger et partager leurs expériences sur leurs projets (gare routière, aires de stationnement, espace vert) ;

- d'un moyen de sensibiliser les élus surtout de Bafoulabé et de Kéniéba dont les routes sont en cours de réalisation ou achevées récemment, à l'anticipation des actions au lieu de laisser faire.

Enfin, elle vise des objectifs personnels. A travers la présente étude, nous voulons nous approprier des questions de transport, de la mobilité et des mutations que la réalisation de la route peut procurer à une ville ou un territoire donné.

L'objectif visé par la présente étude est de proposer aux élus et acteurs du développement des méthodes et outils de connaissance des flux de transport et de la mobilité, afin de leur permettre de comprendre les mutations en cours et d'anticiper sur l'avenir.

Il s'agit plus spécifiquement :

- d'actualiser et d'analyser les informations géographiques disponibles ;

- de faire la cartographie des flux de transport et des dynamiques en cours ; - de faciliter la prise de décision.

Les hypothèses de recherche sont :

- Les élus et acteurs de développement sont conscients l'ampleur des mutations.

- Des actions d'anticipation sont envisagées pour un futur meilleur.

- Enfin, la réalisation de la route à un impact social, économique et culturel décelable de l'espace de Diéma.

16

3. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

Notre démarche de travail est organisée autour des points suivants : 3.1. L'observation directe du terrain

Elle nous a permis de cerner les dynamiques en cours dans la ville de Diéma, de caractériser les flux et d'en mesurer leur importance. Il est important de signaler que nous nous sommes servis de moyens appropriés. Il s'agit de différentes fiches d'observation que nous avons élaborées : fiches de comptage des véhicules, de comptage de la mobilité des personnes entre les zones d'habitation et le carrefour.

3.2. La revue de la littérature :

Le souci de maîtriser la thématique nous a conduire à explorer des travaux d'intérêt général et spécifique, des mémoires et thèses, des rapports et des revues. Des visites sur internet ont été effectuées.

Les documents d'ordre général et spécifique ont été consultés dans les bibliothèques et centres de documentation de l'ADTRK, de la Mairie de Diéma, de la Faculté d'Histoire et de Géographie, de l'Ecole Normale Supérieure, de l'Institut Français de Bamako, de la subdivision des Routes et des transports à Diéma, de l'Institut National de la Statistique, du site internet de laboratoire ThéMA de l'université de Franche-Comté.

3.3. Les enquêtes de terrain :

Elles ont porté sur l'évaluation de l'impact socio-économique de la réalisation de la route sur les conditions de vie de la population de Diéma. A cet effet, les documentations des précédents diagnostics réalisés en 2003 et les données du recensement de l'habitat et des ménages de 1998 ont été exploitées. De même, ont été utilisées les données actuelles sur les activités et les flux de transport au carrefour. Pour ce faire les méthodes d'enquêtes suivantes ont été utilisées :

3.3.1. L'enquête qualitative :

Des causeries débats ont été effectuées et des personnes ressources ont été ciblées. Des guides d'entretien ont été élaborés à cet effet.

3.3.2. L'enquête quantitative :

17

Elle a porté sur l'administration de quatre questionnaires, un questionnaire ménage, un questionnaire à l'attention des petites unités de production et de transformation, un questionnaire à l'attention des commerçants ou boutiquiers et un questionnaire à l'attention des artisans.

Les différents questionnaires et guides d'entretien ont fait l'objet d'administration personnelle. Les fiches d'observation et de comptage ont été administrées par des enquêteurs recrutés à cet effet.

3.3.2.1. L'échantillonnage :

Pour l'enquête ménage : la méthode de sondage systématique est choisie. La base de sondage se rapporte au nombre de concessions du recensement de 2009 (R.G.P.H., 2009) dernier recensement de la population et de l'habitat au Mali.

3.3.3. Le traitement des données :

Les différentes données collectées ont fait l'objet de traitement automatique sous les programmes de Microsoft Word, Excel, Access et les logiciels de retouche d'image et de cartographie comme Adobe Illustrator.10, Mapinfo.8 et Arcgis.9.3.

PREMIERE PARTIE :

18

LA VILLE DE DIEMA ET SES EVOLUTIONS RECENTES

19

CHAPITRE 1 : CONTEXTES HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE DE L'EVOLUTION DE LA VILLE

1.1. Historique de l'évolution de la ville de Diéma

On peut distinguer trois grandes phases dans le développement de la ville Diéma : Diéma avant la colonisation, pendant la colonisation et après l'indépendance du Mali, de 1960 à nos jours.

1.1.1. Diéma avant la colonisation :

Comme partout en Afrique, l'histoire de Diéma commence par une série de mythes et légendes1. Le village de Diéma fut fondé en 1872 par Djéguéry SISSOKO à la suite d'un conflit de chefferie éclaté à Farabougou, village situé à 30 km du site actuel de Diéma.

Déjà à cette période, le village de Diéma comptait vingt deux (22) familles. L'agriculture et l'artisanat étaient les principales activités. Le village était divisé en deux (2) quartiers : Konté-Kounda et Boula-Kounda.

1.1.2. Pendant la période coloniale :

Diéma, chef lieu de canton du Kaarta a été érigé en chef-lieu d'arrondissement en juillet 1959 juste avant l'indépendance du Mali. Un quartier administratif fut constitué par la construction du bureau et le logement du chef d'arrondissement et le premier puits à grand diamètre a été creusé pour leur besoin d'alimentation en eau.

1.1.3. Après l'indépendance du Mali, de 1960 à nos jours :

En juillet 1977, Diéma devint chef-lieu de cercle (département) par l'ordonnance N°77/44/CMLN avec cinq (5) arrondissements : Diéma Central, Béma, Diangounté-Camara, Dioumara et Lakamané.

Depuis, le quartier administratif se renforça au fur et à mesure de l'installation des infrastructures. Un premier lotissement a été effectué en 1979. Ceux-ci ont eu un effet d'entrainement sur la structure du village qui prend de plus en plus la forme d'une ville où les rues sont bien dessinées.

1 Meillassoux C (1963), histoire du Kafo de Bamako selon la tradition des Niaré, Cahiers d'études africaines vol 4, pp 186 à 227. Voir aussi Diakité D. et Sanankoua B. (1987) ; Camara M. K. (1989) ; Diarra B. (1997).

20

En plus de ses fonctions d'agriculture et d'élevage, elle voit attribuer les fonctions d'administration à ses villages environnants.

1.2. Le site de la zone d'étude

Chef lieu de la commune et du cercle (ou département) de Diéma, la ville est située entre le 14° de latitude Nord et le 9° de longitude Ouest dans la région de Kayes en République du Mali.

Située sur les axes routiers (Bamako-Kayes-Dakar (Rép. Sénégal) et (Bamako-Nioro-Nouakchott (Rép. Mauritanie), Diéma est devenue une ville carrefour. A environ 275 km de Kayes (chef lieu de la région) et 350 km de Bamako (capitale nationale), elle symbolise aujourd'hui l'espoir de tout le cercle dans le cadre du développement urbain. Elle est appelée à être un noyau central du cercle, un territoire d'accueil et de destination dans l'avenir. Ses capacités ou ses potentialités en sont les critères considérés.

Avec une population d'environ 14 000 habitants (INSTAT, RGPH 2009), la ville de Diéma est limitée au Nord par les villages de Fangouné-Bamabara et Fangouné-Kagoro, au Nord-Est par le village de Dampa, à l'Est par le village de Sikata, au Sud-Est Dianguirdé, au Sud Tinkaré, à l'Ouest Nafadji.

Rappelons que l'avènement de la démocratie et de la recomposition territoriale engagé au Mali depuis 1999, Diéma est devenue une commune rurale composée de seize villages (voir carte n°3). En effet, le processus de la décentralisation a élargit les attributions et les compétences des collectivités locales. Celles-ci doivent pouvoir conduire le développement dans ses phases ultimes. Pour cela, elles doivent mieux connaître leur territoire, afin de prendre les bonnes décisions.

Carte n°3 : Le site d'étude dans la commune de Diéma

21

1.2.1. Le climat, l'hydrographie et la végétation du site d'étude

Le climat de Diéma est de type sahélien sud avec l'alternance de deux saisons : une saison pluvieuse qui dure (04) mois de juin à septembre et une saison sèche qui dure (08) mois d'octobre à Mai. Cette dernière se subdivise en deux périodes : une période froide de Novembre à février et une saison chaude de Mars à Mai.

La température moyenne annuelle est de 28°C avec un maximum de 42° C et un minimum de 15° C. II souffle deux vents : l'harmattan un vent chaud et sec soufflant du Nord-est au Sud-ouest de Novembre à Mai et la mousson soufflant du sud-ouest au Nord et qui apporte ces pluies de Juin à Septembre.

22

La pluviométrie moyenne annuelle de Diéma est estimée à 500 mm avec une variation de 450 à 650 mm selon les années.

Graphique n°1 : courbe de variation de la pluviométrie entre 2002 et 2012

900 800 700 600 500 400 300 200 100

0

 
 
 
 

QUANTITES DE PLUIES

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : Secteur d'agriculture de Diéma

Dans le graphique ci-dessus, on dénote une très grande variabilité de la pluviométrie. On observe que la ville de Diéma a enregistré une faible pluviométrie inférieure à 500 mm en 2002 ainsi qu'à 2004. Les années de forte pluviométrie sont 2003, 2005, 2012 avec respectivement 764 mm, 734 mm et 783 mm.

L'agriculture de la zone est tributaire de la pluviométrie qui se caractérise par une très grande irrégularité. Cela se traduit par des sécheresses répétées (une année sur deux).

Le réseau hydrographique est constitué principalement par le marigot Sanaba à l'Est de la ville coulant du Nord au Sud-est. Le courant d'eau survient pendant la saison des pluies avec les eaux de ruissellement, il reçoit différents chenaux comme les bas fonds. Le réseau hydrographique est soumis à un ensablement notable.

Pour la ville de Diéma, le marigot constitue une ligne de rupture entre le noyau et le tissu d'habitation en formation au Nord. Ledit espace qui est une zone marécageuse ne favorise pas une continuité urbaine de la ville (voir carte n°4).

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Enfin, Selon le PIRT (Projet Inventaire des Ressources Terrestres) et le PIRL (Projet Inventaire des Ressources Ligneuses), la couverture végétale est dominée par la savane arbustive où la densité des ligneux est très faible (inférieure ou égale à 10 pieds \ ha) et un tapis herbacé abondant dominé par Cenchrus biflorus (Noronan) et Zornia glocidiata.

Cependant, on constate une forte densité des ligneux le long du marigot Sanaba qui constitue l'armature verte de la ville. Malheureusement, celles-ci subissent de plein fouet le phénomène d'étalement de la ville où le domaine est de plus en plus occupé par les maisons à l'usage d'habitation.

1.2.2. Le relief et les sols

Diéma se situe sur un bas-fond de 256 m d'altitude. Cette unité paysagère occupe une bonne partie de la zone d'étude surtout à l'Est et au Sud-est de la ville. Mais, elle est soumise aux phénomènes d'ensablement.

On y rencontre d'autres unités paysagères telles que : Le glacis d'érosion : on le trouve surtout au Nord, à l'Est et au Sud-est de la ville. Il est affecté par l'érosion en nappe. Les dunes mortes sont localisées essentiellement au sud, sud-ouest et à l'ouest du territoire. Elles sont affectées par l'érosion éolienne. Les glacis d'accumulation sont dispersés sur l'ensemble de la zone avec des parties sablo-limoneuses et des parties limono-sableuses. Ils subissent les effets de l'érosion éolienne.

Les types de sols dominants dans la zone sont les sols sablo limoneux qui couvrent plus de 75%. Les sols argileux se localisent essentiellement dans le lit des cours d'eau, les mares et quelques plaines d'épandage.

1.2.3. L'impact de la route sur le cadre physique :

De l'analyse de l'état actuel du cadre physique, l'impact de la réalisation de la route est perceptible à plusieurs niveaux et inversement.

Dans la commune de Diéma, les deux axes routiers mesures 56 km de longueurs pour 37 mètres de largeurs dont 15 mètres de part et d'autre de l'emprise de la route bitumée. L'espace occupé par la route dans la commune est estimé à 207 hectares. Or selon le PIRL (Projet d'Inventaire des Ressources Ligneuses), la densité des ligneux est estimé à 10 Pieds à l'hectare dans la zone de Diéma. Partant de cette base, nous constatons que la réalisation de la route a causé la destruction d'environ 2070 pieds d'arbre pour 207 hectares dans la commune.

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Ces dégâts devraient être corrigés par des actions de reboisement sur le long de la route, malheureusement, ces mesures n'ont pas été appliquées.

Aussi, l'ouverture des carrières pour le prélèvement des matériaux de construction (latérite, moellon, sable) a beaucoup impacté le cadre physique par l'ouverture des trous profonds. A la fin des travaux, ces sites de carrières n'ont pas été fermés et les mesures de restauration du sol n'ont pas suivie.

Des anomalies ont été observées dans l'approvisionnement des mares, des forages. Il a été constaté qu'à la suite de la réalisation de la route certaines mares sont mal ou ne sont plus approvisionnées. Cela est dû à la réalisation des ouvrages d'art sur la route tel que les ponts qui n'a pas respecté la réalité du terrain. C'est-à-dire, suivant le sens d'écoulement naturel des eaux de ruissellement des pluies. Cela occasionne l'assèchement rapide des mares (source d'approvisionnement des animaux) pendant la saison sèche et le non renouvèlement des nappes souterraines d'où l'assèchement des forages et puits modernes source d'approvisionnement de la population de Diéma.

Des dépôts d'ordure anarchiques sont étalés sur les voies au carrefour ainsi qu'à l'intérieur de la ville (cette partie sera développée ultérieurement). Les déchets pneus et plastiques se révèlent les plus importants à cause de la fréquence des véhicules, mais aussi de l'utilisation incontrôlée des sachets plastiques par les passagers. Il n'existe pas un système de ramassage, ni de recyclage de ces déchets, ce qui à termes détruisent les sols.

En outre, des cas de pollutions de l'air et de nuisances sonores sont observés au carrefour, car le parc-automobile est trop vieux. Ces véhicules le plus souvent issus du secours ne sont pas protégés par des pots catalytiques qui empêchent l'échappement des fumés.

Bref, les dégâts causés par la réalisation de la route sur l'environnement sont visibles. Cependant, la route subit les effets de l'environnement notamment l'érosion hydrique qui dégrade les berges de la route. Certaines parties de la route sont emportées par les eaux de la pluie à cause de l'occupation anarchique (maisons d'habitation) des lits des mares. De ce fait, les eaux de ruissellement dévient leur sens d'écoulement normal et s'installent sur la route. Cette situation coûte très chère à l'Etat qui dépense beaucoup d'argent à l'entretien routier. Les cas de l'érosion éolienne (ensablement) existe sur les axés routiers mais très éloigné (frontière Mauritanienne) de la zone d'étude.

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Enfin, les systèmes d'exploitation des ressources de la zone, restent la pratique de l'exploitation extensive ; cela se traduit par un processus de dégradation des ressources naturelles (sols, eaux, faune et végétaux) et la progression significative du climat sahélien. Cette avancée progressive dénote de la désertification qui résulte des effets combinés du climat et des facteurs anthropiques.

1.3. L'évolution démographique

L'augmentation de la population est un fait réel au Mali. Elle est passée de 8 775 311 habitants en 1998 à 14 528 662 habitants en 2009 (INSTAT, RGPH 2009) soit un taux d'accroissement annuel moyen de 3,6%.

La région de Kayes ne fait pas exception à cette explosion démographique du Mali. Sa population est passée de 1 374 316 habitants en 1998 à 1 996 812 habitants en 2009 (INSTAT, RGPH 2009), soit un taux d'accroissement annuel moyen de 3,5%. Cette croissance est la plus importante constatée depuis 1976 (premier recensement national du Mali). Les augmentations les plus importantes sont constatées dans trois cercles sur sept de la région : le cercle de Kayes (+57%), de Diéma (+49%) et de Yélimané (+47%).

Le taux d'accroissement annuel moyen du cercle de Diéma est de 4,45%, il dépasse largement le taux d'accroissement régional et national.

1.3.1. Evolution générale de la population de Diéma

Le peuplement de la ville de Diéma a connu plusieurs étapes, le tableau ci-dessous récapitule l'évolution de la population depuis 1976.

Tableau n°1 : Evolution de la population de la ville de Diéma depuis 1976

ANNEES

POPULATIONS

ECART

TAUX

D'ACCROISSEMENT/AN

SOURCE

1976

2 260

En

Nombre

%

RGPH

1987

4 005

1745

4,3

RGPH

1998

7 007

3002

4,2

RGPH

2009

14 077

7070

5,0

RGPH

2013

17 015

 
 

Population

26

 
 

Projetée

2020

24 000

Population Projetée

Source : Institut National de la Statistique (INSAT)

1.3.2. Accroissement de la population entre 1987 et 1998

Durant cette période, la population de Diéma est passée de 4005 à 7007 habitants, soit un taux d'accroissement de 4,2%. A cette période, les dynamiques de population se reposaient sur les mouvements naturels (naissance, décès).

L'explosion démographique s'explique par la précocité des mariages (l'âge médian d'entrée en union était de 14 ans ; l'âge médian à la première maternité (16 ans). La non adoption de la contraception par les populations dans leur grande majorité.

La mortalité infantile en 1997 était de 500 pour 1000 avant le premier anniversaire 470 avant l'âge de 5 ans (infanto Juvénile). Problème de malnutrition, manque d'hygiène, la pauvreté, insuffisance de la couverture sanitaire.

1.3.3. Accroissement de la population entre 1998 et 2009

Avec une population de 14 077 Habitants en 2009, la ville de Diéma a connu une évolution de 49,77% ; soit une augmentation de 7070 habitants en 11 ans, près du double de la population de 1998. Alors que le schéma d'aménagement et d'urbanisme de la ville prévoie en 2013 14.988 habitants.

Entre 1998-2009, le taux d'accroissement annuel moyen atteint 5%. C'est ce dernier taux (issu du dernier recensement de la population et de l'habitat) qui sera utilisé dans la projection de la population de la ville avec une estimation de 17 015 habitants en 2013, et 24 000 habitants en 2020.

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Graphique n°2 : courbe d'évolution de la population

30 000 25 000 20 000 15 000 10 000

5 000

0

 
 
 
 

POPULATIONS

1998 2009 2013 2020

Cette croissance rapide de la population s'explique par l'augmentation du croît naturel, mais aussi par l'arrivée massive de la population. Au niveau du service de l'état civil de la Mairie, nous avons dénombré en moyenne 200 déclarations de naissance par an pour la ville de Diéma au cours des cinq dernières années. Alors que les données du recensement général de la population de 2009 prouvent que la population de la ville de Diéma augmente chaque année de 643 habitants soit un écart de 443 habitants. Par cette analyse, nous pouvons confirmer que la croissance de la population de Diéma est du fait du solde migratoire.

1.3.4. Evolution démographique et environnement :

On dénote que cette croissance accélérée de la population a des impacts négatifs sur l'environnement. Lors de l'enquête ménage, 80% des ménages enquêtés utilisent le bois de chauffe et le charbon de bois comme source d'énergie dans la préparation de la nourriture. Ce qui entraine la destruction du couvert végétal.

En plus de l'étalement de la ville, la croissance démographique a entrainé la production de déchets (solides et liquides) importants à cause des changements des habitudes alimentaires. Ces changements d'habitude et le phénomène d'étalement sont les conséquences des mutations observées dans l'économie de la ville. Celles-ci entrainées par la réalisation de la route.

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CHAPITRE 2 : CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES DU DEVELOPPEMENT DE LA VILLE DE DIEMA

2.1. Bref aperçu sur la situation socio-économique d'avant route

Avant la réalisation de la route, les activités économiques étaient largement dominées par celles du secteur primaire : agriculture, élevage, chasse et exploitation forestière. Elles occupaient plus de 80% de la population active. Cette situation s'explique par l'existence des potentialités hydro-agricoles et des échanges établis essentiellement autour des produits agricoles. Les autres secteurs de l'économie (secondaire et tertiaire) étaient timidement exercés. Les activités du commerce étaient largement focalisées sur le jour de foire hebdomadaire (les jeudis) et quelques boutiques autour du Marché. La ville était desservie par une seule compagnie de transport (Diéma transport) et quelques taxis-brousses. Il n'y avait ni électricité, ni eau de la fontaine.

D'après le témoignage des autochtones de la ville, avant la réalisation de la route les passagers pouvaient faire 15 jours de voyage entre Bamako et Diéma distant de 350 Kilomètres et de 7 jours entre Diéma et Nioro distant de seulement 95 Kilomètres surtout pendant la saison des pluies.

D'autres témoignages et informations recueillies sur la ville d'avant route, confirment que la ville de Diéma était exclue des circuits de commercialisation et de l'économie nationale par défaut d'existence d'une route praticable pendant toute l'année.

Carte n°4 : la ville de Diéma d'avant route en 2004

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2.2. Les actions d'aménagement

L'évolution spatiale de la ville de Diéma et les dynamiques actuelles de son paysage sont les résultats des politiques d'aménagement et leurs corollaires sur l'espace. Au cours de ces derniers temps, nous observons une volonté affichée des décideurs de maîtriser l'espace afin d'éviter la création spontanée des quartiers.

Dans l'aménagement de la ville, nous identifions deux phases : une première phase dite des opérations de lotissements et leurs extensions successives qui correspond à la création du cercle de Diéma en 1977 ; et une seconde phase d'aménagement basée sur l'élaboration et la mise en oeuvre des outils de planification qui coïncide avec la mise en oeuvre de la décentralisation au Mali en 2000.

2.2.1. Les opérations de lotissements

En 1977, avec la création du cercle (ou Département) de Diéma et la nomination de la ville de Diéma comme chef-lieu de cercle (réforme administrative), un premier lotissement fut effectué en 1979 au sud et à l'ouest du noyau central du village. Ce lotissement comportait une zone d'habitation, une zone commerciale notamment le marché et une zone de loisir qui comporte le terrain de sport. Il a été suivi par quatre autres lotissements d'extensions que sont : les lotissements de 1989, de 1991, de 1995 et 2001, situés au sud, à l'Est et à l'ouest du premier lotissement. Ces différents lotissements comportaient des zones d'habitation, un champ d'hippisme, une zone scolaire notamment un lycée, une école professionnelle et deux écoles primaires (voir carte n°4 ci-dessous P.29).

Ces différentes politiques de lotissement ont donné à Diéma un début d'organisation de son site et les prémisses d'une ville en devenir. Surtout avec la reforme administrative de 1977, du chef-lieu d'Arrondissement en chef-lieu de cercle, le quartier administratif se renforce avec l'ouverture d'autres services déconcentrés de l'Etat notamment la construction du bureau du préfet, le Palais de justice, les services financiers (Impôts et contrôle financier) etc.

2.2.2. La volonté de maîtriser l'espace par l'utilisation des outils de planification

Avec le processus de la décentralisation engagé au Mali depuis 1999, les collectivités territoriales se voient attribuer les compétences de conduire leur développement. En ce sens, elles ont la latitude de programmer, de planifier et de mettre en oeuvre des projets de développement, afin d'améliorer les conditions d'existence de leurs concitoyens.

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Pour mener à bien cet exercice, les collectivités locales font recours aux outils de planification à long terme 20 à 30 ans, que sont : le Schéma Régional d'Aménagement du Territoire (SRAT), le Schéma Local d'Aménagement du Territoire (SLAT) pour le cercle, le Schéma Communal d'Aménagement du Territoire (SCAT) pour la commune, le Schéma Directeur d'Urbanisme (SDU) pour la ville et le Plan Urbanisme Sectoriel (PUS) qui détaille le SDU.

C'est dans ce cadre que le Schéma Directeur d'Urbanisme (SDU) de la ville de Diéma et environs a été élaboré en 2004 pour un horizon de 20 ans par la Mairie de la commune de Diéma, en collaboration avec sa ville jumelle Française Chilly Mazarin et l'Etat Malien à travers ses services techniques déconcentrés.

2.2.2.1. Le SDU de Diéma et environs :

Le Schéma Directeur d'Urbanisme de la ville de Diéma et environs a été élaboré et approuvé par le Décret N°04-560/P-RM du 01 Décembre 2004 pour une période de 20 ans (20042024). Après une décennie d'exécution du schéma, la version d'origine n'a pas connu de révision alors que les textes d'urbanisme en République du Mali prévoient une révision tous les cinq ans. Cependant, le schéma prévoit l'élaboration du Plan d'Urbanisme Sectoriel (PUS) ; élaboré en 2008 qui divise la ville en deux secteurs : le secteur du PUS I et le PUS II. Brièvement, ce schéma donne des orientations et précise des actions d'aménagement notamment :

- La réhabilitation et la restauration du tissu existant notamment le noyau central ; - L'extension du tissu par de nouvelles zones d'habitation ;

- L'aménagement de nouvelles zones d'activités (bureau, secteur du transport, gare routière, zone d'hydrocarbure, zone industrielle, artisanat, verdure).

Le schéma prévoit l'extension de la ville dans sa partie Nord. C'est pourquoi après son approbation qu'un lotissement a été effectué en 2005 au quartier Koulouba au Nord de la ville. Ce lotissement a été suivi de deux lotissements d'extension situés à l'Est et à l'Ouest de ce dernier.

Aussi, la construction d'équipements collectifs (gare routière, centre de santé de référence, centre d'accueil, marché à bétail moderne, le lycée privé etc.), mais aussi la localisation des zones industrielles et hydrocarbures dans cette partie de la ville confirme le développement de la ville dans sa partie Nord.

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Il prévoit également la construction des aires de stationnement mais localisés au sud de la ville, déconnectés des circuits de transport routier. Cela ne favorise pas leur utilisation car les flux de transport sont localisés au centre de la ville notamment au carrefour.

En outre, tous les équipements prévus par le SDU n'ont pas été réalisés ou soufrent du retard d'exécution de leurs travaux tels que les écoles et le centre de santé de référence, alors que les zones d'habitation affectées à cette partie de la ville sont déjà occupées. Les habitants de ce nouveau quartier soufrent de l'éloignement des infrastructures de base (école, centre de santé).

Enfin, certains espaces ont été détournés de leur occupation initiale telle que la partie réservée à l'espace vert occupée actuellement par la Base vie de la subdivision des routes, construite pendant la réalisation de la route. Cette réalisation est intervenue après l'élaboration du Schéma Directeur d'Urbanisme de la ville.

2.2.2.2. La réalisation des routes nationales :

En 2006, les autorités nationales procèdent à la réalisation des routes nationales (n°1 et 3) afin de relier Bamako la capitale Malienne aux capitales des pays côtiers notamment Dakar (Rép. du Sénégal) et Nouakchott (Rép. de la Mauritanie). Ces différents axes routiers se joignent à Diéma et lui confèrent sa position de carrefour. De ce fait, Diéma est devenu un lieu d'échange, de brassage culturel des populations nombreuses venues d'horizons divers.

Dès lors les fonctions de la ville se renforcent avec l'installation des activités économiques au carrefour. Cela se traduit par l'épanouissement du secteur secondaire dominé par l'artisanat (métiers autour du goudron) et le secteur tertiaire notamment le commerce (formel et informel), le transport urbain et inter-cité, et d'autres services autrefois inexistants dans la ville de Diéma telle que les banques, les assurances et les centres des sociétés de télécommunication.

2.2.2.3. Les logements sociaux du président ATT, quartier chic de Diéma

La ville de Diéma a bénéficié en 2008 du programme national des logements avec la construction de vingt (20) logements sociaux. Ces logements, localisés sur le lotissement du quartier Koulouba, sont construits sur un terrain viabilisé, dotés d'éclairage public, du réseau d'eau potable et du réseau de drainage des eaux de pluies. Malheureusement, la construction de ces logements n'était pas prévue dans le SDU.

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A coté de ces villas se trouve le centre d'accueil, le nouveau Centre de Santé de Référence et plus loin mais toujours au Nord le nouveau marché à Bétail moderne. Tout ceci contribue à l'éloignement des zones d'habitations aux zones d'activités, à l'étalement de la ville.

Photo n°1 : les logements sociaux à Diéma

En définitive, l'analyse des aménagements initiés par l'Etat central d'une part et la collectivité locale d'autre part, ont donné le paysage actuel de la ville de Diéma. La carte ci-dessous récapitule l'ensemble des lotissements et des équipements collectifs cités précédemment.

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Carte n°5 : la ville de Diéma en 2014

Cependant, l'évolution des fonctions de la ville de Diéma et des dynamiques de son paysage font apparaître des problématiques nouvelles inexistantes avant la réalisation de la route.

2.3. Le développement socio-économique facteur d'urbanisation de la ville

La ville de Diéma, classée au plan national dans le rang des petites villes (rapport Direction Nationale de l'Urbanisme, 2008), partage les problématiques de grandes villes Maliennes. Celles-ci font face à des difficultés de gestion des déchets solides et liquides, du problème de logement, des difficultés de stationnement des véhicules, des besoins de mobilité, tout ceci occasionné par l'évolution rapide de la population et l'étalement de la ville.

La ville de Diéma n'échappe pas à ces problématiques d'urbanisation des grandes villes du Mali. En effet, elle fait face au problème d'assainissement et d'hygiène, au problème foncier et de logement, au phénomène d'étalement de la ville et au besoin de la mobilité favorisé par la croissance rapide de la population et le changement des habitudes de consommation.

2.3.1. Le besoin de la mobilité

L'évolution de la population a favorisé l'extension des quartiers existants et la création de nouveaux quartiers (Koulouba et le carrefour) ; ainsi que la réalisation de certains

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équipements cités dans les passages précédents (le centre d'accueil, le centre de santé de référence et le marché à bétail) au Nord de la ville. Ce phénomène d'étalement de la ville a augmenté la superficie de la ville de 240 hectares. Désormais, lieu du travail et de résidence sont séparés, ainsi que le centre d'achat (carrefour).

Les déplacements et mobilités sont surtout basés sur les moyens privés (Moto, voiture personnelle, vélo, charrette etc.). Le transport collectif est représenté à Diéma par des mototaxis. Ces mototaxis assurent le déplacement entre le carrefour et les zones d'habitation.

Photo n°2 : Place des mototaxis au carrefour

Source : A. TRAORE, Juillet 2013

Selon les données de l'Agence de Développement Territorial en Région de Kayes (ADTRK), la ville de Diéma comptait en 2008 quatre mototaxis. En 2010, le nombre des mototaxis a connu une augmentation, il est passé de quatre à onze mototaxis. Au cours de nos enquêtes en juillet 2014, nous avons dénombré dix huit mototaxis dans la ville de Diéma. Cette évolution des mototaxis, moyen essentiel de transport en commun, s'explique par la croissance rapide de la population mais aussi par l'attractivité du carrefour comme centre des affaires.

Les observations sur le terrain montrent que les dix huit mototaxis font en moyenne Deux Cent Quatorze (214) fois par jour l'aller-retour entre la zone d'habitation et le carrefour dont une mototaxi fait en moyenne douze (12) fois par jour l'aller-retour entre les deux zones. Les

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heures de pointes restent 08 heures du matin (l'heure d'aller au travail) et 18 heures du soir (l'heure de descente du travail).

Cependant, le moyen de déplacement le plus utilisé dans la ville reste la moto. Les motocyclistes font 1 300 fois (graphique 3 et 4) par jour l'aller-retour entre la zone d'habitation et le carrefour. Nous pouvons confirmer que chaque concession a sa moto. Alors que les tuyaux d'échappement de ces motos ne sont pas dotés de pot catalytique ce qui cause des dégâts à l'environnement.

Les véhicules de transport en commun observés dans le graphique ci-dessous sont des taxis-brousses qui relient le Marché de Diéma aux villages environnants.

En outre, on observe l'entrée des gros porteurs dans la ville pour acheminer des marchandises dans les magasins. Cela pose d'énormes problèmes de circulation et de stationnement puisque les voies sont trop exiguës et il n'existe pas d'aire de stationnement dans la ville.

Le graphique ci-dessous résume les flux de déplacement des personnes entre les zones d'habitation et le carrefour (centre d'achat).

Graphique n°3 : Déplacement des habitants et des véhicules entre la zone d'habitation et le carrefour

800

700

600

500

400

300

200

Flux vers carrefour

Flux vers zone d'habitation

100

0

Source : enquête ADTRK, juillet 2014

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Le graphique ci-dessus nous renseigne sur les flux de la population des zones d'habitat vers le carrefour et inversement. Il révèle que le nombre de personnes ou d'engins quittant la zone d'habitation pour le carrefour le matin (heure du travail), c'est à peu près le même nombre de personnes qui y retourne le soir. Ce qui prouve que le carrefour est une zone d'activités par excellence parce que près 50% de la population active de Diéma y va pour travailler.

Graphique n°4 : Importance des déplacements et moyens utilisés (moyenne journalière) par la population entre la zone d'habitation et le carrefour

3%

9%

13%

3%

8%

7%

57%

Motocycliste

Voiture personnelle

Vélo

Mototaxi

Piéton

Véhicule de transport en

commun

Charrette

Source : enquête ADTRK, juillet 2014

On observe sur le graphique ci-dessus que 57% de la population de Diéma privilégie la moto comme premier moyen de déplacement. Cela a diverses raisons : d'abord la moto coûte moins chère et elle demande peu d'entretien (économique selon certains) ce qui fait que le Malien moyen peut y accéder facilement ; ensuite elle semble adaptée au contexte de la circulation de Diéma car il n'existe aucune piste bitumée à l'intérieur de la ville. A cet effet le déplacement n'est pas chose aisée à l'intérieur de la ville, et la plupart des voies sont impraticables pendant une certaine période de l'année (la saison des pluies).

2.3.2. Le changement des habitudes de consommation et de comportement :

L'arrivée de la route a facilité le transport des personnes et des biens. Les produits qui étaient introuvables sur le marché sont aujourd'hui disponibles. 95% des personnes enquêtées témoignent cette affirmation. L'utilisation de l'eau du robinet, de l'électricité et la consommation du riz, des légumes (salade, haricot vert etc.) et des fruits (banane, orange,

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papaye etc.) étaient considérés autrefois comme une habitude citadine ou plutôt une civilisation. L'arrivée des citadins a changé les habitudes alimentaires.

Particulièrement, l'arrivée de l'électricité en 2007 a favorisé l'utilisation par les ménages du matériel électronique (téléviseur, réfrigérateur, ordinateur et accessoires) et développé certains métiers liés à l'électricité (soudure, menuiserie métallique etc.).

En plus, autrefois la prostitution n'existait pas ou était très peu dévoilée, mais avec l'arrivée de la route les maisons de passe poussent partout au carrefour. Alors que les maladies sexuellement transmissibles tel que le sida sont tabou.

Ce changement des habitudes de consommation a été accompagné par une production importante de déchets solide et liquide, mais aussi de déchet électronique.

2.3.3. Le problème d'assainissement et d'hygiène :

Le changement des habitudes de consommation et le recours des habitants de Diéma aux produits de luxes ont été accompagnés par une production importante de déchets solides et liquides. A cela s'ajoute les eaux de pluies dans la mesure où le réseau de drainage prévu pour l'évacuation de celles-ci n'a pas été réalisé.

Ces déchets sont constitués en majorité par des ordures ménagères, qui concernent tout déchet résultant de l'activité des ménages. Ainsi, on constate qu'à Diéma ces ordures sont : les déchets-plastiques, les déchets-pneus, les boîtes de conserve (poulet, sardine), les déchets-papiers, les résidus ou excréments d'animaux, les coupons de tissu des couturières, des résidus de vente (tomate, gombo, maïs, pomme de terre etc.) qui sont déposés le long des artères de la ville. On remarque aussi des déchets autrefois inexistants tels que les déchets électroniques (réfrigérateur, téléviseur, ordinateur et accessoires, etc.).

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Carte n°6 : Dépôts anarchiques et autorisés dans la ville de Diéma

On observe sur la carte ci-dessus que Diéma ressemble à un dépotoir. Au cours de nos enquêtes, nous avons recensé plus de vingt dépôts anarchiques et chaque devanture de concession constitue un lieu de dépôt des ordures. Il n'existe pas un système de ramassage des ordures dans la ville. On dénote l'absence de Groupements (association de femmes ou GIE) chargés du ramassage.

Cependant, on constate que chaque ménage est responsable du ramassage de ses ordures (le nettoyage de la cour et la devanture de la concession). Il ressort de nos enquêtes que 25% des ménages enquêtés balayent au moins trois fois par jour leurs concessions, 60% des ménages enquêtés balayent au moins deux fois par jour leurs concessions et 15% balayent au moins une fois par jour leurs concessions. Seulement 2% des ménages enquêtés balayent leur devanture au moins une fois par jour. (Selon l'enquête 80% des ménages pensent qu'il revient à la Mairie de ramasser les ordures dans la rue).

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Photo n°3 : dépôt d'ordure anarchique dans une rue à Diéma

Source : A. TRAORE, Mai 2014

Aussi, à l'absence d'un système de ramassage, les ordures ramassées dans les concessions sont directement déversés dans la rue. Ce qui explique l'expansion des dépôts d'ordure anarchique dans la ville.

En outre, on observe sur la carte qu'il existe dans la ville de Diéma quatre dépôts transitoires et deux dépotoirs finaux autorisés. Ces dépôts autorisés ne sont pas aménagés, par conséquent méconnu du grand public.

Photo n°4 : Une rue de Diéma pendant la saison des pluies

Source : A. TRAORE, Août 2014

Enfin, ces déchets étalés sur le long des voies provoquent des accidents et favorisent la stagnation des eaux de pluies. Ces eaux usées sont le nid des moustiques et des bactéries qui

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sont à la base des maladies dont les plus fréquents restent : le paludisme, la bilharziose, l'onchocercose etc.

2.3.4. Le problème foncier et le logement :

La demande croissante du foncier constructible pousse les autorités communales de concert avec les services techniques déconcentrés de l'Etat à exécuter des travaux de lotissements d'extension. Ces parcelles loties souvent non prévu par le SDU ou des parcelles détournées de leur destination initiale font l'objet d'une spéculation foncière terrible.

Au cours de nos enquêtes, nous avons constaté que malgré les lotissements et leurs extensions successives, la demande du foncier constructible demeure à Diéma. Cette situation nous pousse à en savoir plus.

Le phénomène se déroule dans presque toutes les villes secondaires en expansion au Mali. Il s'agit de l'achat du foncier constructible des villes en émergences par les citadins des grandes villes du pays (Bamako, Kayes etc.). Ces citadins offrent plus de somme d'argent au foncier que la population autochtone. Le cas de Diéma se spécifie par la présence de ses ressortissants nombreux à Bamako, à Kayes et ses émigrés en France, en Espagne et en Afrique central.

L'enquête ménage confirme cette affirmation. Sur les ménages enquêtés dans les lotissements d'extensions et le nouveau quartier, 90% des ménages sont en location et 60% des maisons construites appartiennent aux ressortissants de Diéma et autres citadins installés dans les villes principales du pays. Cette situation a rendu le coût de la location d'une maison très exorbitant (une chambre salon coût 12 500 Fcfa) parce que comparable à celui de Kayes (capitale de région) et Bamako (capitale nationale).

Aussi, la détention d'une ou de plusieurs parcelles constructibles supposent un acte de notoriété pour la population de Diéma, mais aussi un moyen d'économie d'argent. De ce fait, une personne peut posséder 10 parcelles constructibles.

Ces différents facteurs combinés ont rendu le coût du foncier constructible très élevé. Actuellement, on assiste à une spéculation foncière sans précédent. Cela est favorisé par l'attribution du foncier constructible par plusieurs intervenants (les chefs coutumiers, la Mairie, le préfet, les services déconcentrés de l'Etat (domaine, urbanisme).

Enfin, le phénomène d'extension de la ville occasionne des conflits entre Diéma et les villages environnants. Le cas récent fut celui de Nafadji, un village situé à 04 km de Diéma.

41

Conclusion partielle :

Les contextes d'évolution de la ville de Diéma requièrent une planification rigoureuse. Pour cela, les urbanistes ou les agents territoriaux ont besoin des informations localisées pour suivre les dynamiques spatiales, les flux de la population, faire l'inventaire des dépôts d'ordure etc...., afin d'aider les acteurs du développement à la prise de décision.

Singulièrement, le problème de la révision du schéma soulevé précédemment révèle la question de la disponibilité de l'information géographique et de son utilisation. Celle-ci (révision du schéma) demande la collecte de données dans tous les secteurs de l'économie.

Enfin, ce besoin d'information s'accentue avec l'installation des activités économiques au carrefour et de ses flux énormes.

42

DEUXIEME PARTIE :

LA ROUTE, UN FACTEUR CREATEUR ET ORGANISATEUR DES TERRITOIRES

43

« Non seulement l'amélioration des transports joue un rôle important dans le développement économique général d'un pays, mais encore, ... joue un rôle essentiel dans la localisation des activités » [B.PAUL, 1964]2.

Crée à la suite de la réalisation des axes routiers, le carrefour est devenu depuis un certain temps un centre commercial important pour la ville de Diéma. Son processus de mis en place a commencé dès le démarrage du chantier de la construction des axes routiers en 2002, pour offrir aux ouvriers les services de restauration, de réparation de téléphone et la vente des cartes de recharge téléphonique.

En 2006, avec la mise en usage des nouvelles routes nationales et internationales, on assiste à la prolifération des activités de tout genre qui fait du carrefour un lieu prisé par les opérateurs économiques notamment les commerçants et le secteur informel (vendeurs ambulants). Cette fois-ci pour approvisionner les résidents, les personnes en transit.

Situé au coeur de la ville, c'est-à-dire entre l'ancienne ville et le nouveau quartier au Nord ; il est aujourd'hui considéré comme le centre ville de Diéma.

Cette seconde partie de notre travail est consacré à l'analyse de l'évolution des flux de transport, de la mobilité inter-cité et des activités au carrefour. Elle fait l'état du niveau d'aménagement de celui-ci et de son impact sur le développement socio-économique de la ville de Diéma.

CHAPITRE 3 : LE CARREFOUR, UNE ZONE D'ACTIVITES PAR EXCELLENCE

Le carrefour de par sa position (noeud de trois réseaux routiers) offre des potentialités d'épanouissement du commerce, des services, des métiers autour du goudron. Cela à cause de ses flux importants du transport routier, de la mobilité des personnes et des biens.

2 Bourrières Paul. Science des transports et décision politique. In: Tiers-Monde. 1964, tome 5 n°20. pp. 777-793. doi : 10.3406/tiers.1964.1149

44

Graphique n°5 : Plan du Carrefour de Diéma

3.1. Evolution générale des flux de transport

Signalé précédemment, près de 90% des échanges internationaux du Mali dépendent du mode maritime. Jusqu'en 2002, 80% des importations et exportations du Mali passait par le port

45

d'Abidjan. Cependant, avec la crise Ivoirienne en 2002 et l'ouverture du corridor Bamako-Diéma-Dakar, Bamako-Diéma-Nouakchott, ce taux a chuté de 33% en 2008. Au même moment, le trafic international de marchandises du Mali qui passait par le port de Dakar était de 51% (rapport BAD, 2008) et celui de Nouakchott 0,1 %.

En plus de ces flux de transport marchandise, le transport voyageur occupe une place importante car il constitue le mode de transport le plus utilisé par le Malien moyen.

Diéma étant le noeud de jonction de ces réseaux, tous ces flux de transport transitent ou marque une escale.

3.1.1. Flux de véhicules

Graphique n°6 : Evolution des flux de véhicule (moyenne journalière) au carrefour entre 2011-2014

1200 1000 800 600 400 200

0

 
 
 
 

Flux journalier des véhicules

2011 2012 2013 2014

Source : Subdivision des Routes de Diéma, 2014

Le graphique ci-dessus montre la baisse des trafics au carrefour. Cette baisse est due essentiellement à la réouverture du corridor Ivoirien pour le trafic marchandise et à la crise politico-sécuritaire que le Mali a connu entre 2012-2013. Cette dernière a freiné l'économie nationale, ce qui fait que les trafics marchandises ont baissé sur tous les corridors d'approvisionnement du Mali singulièrement le corridor Dakar-Kayes-Diéma-Bamako.

Cependant en 2014, avec le retour à la normalité au niveau de l'Etat central (organisation des élections présidentielles et législatives ; et la libération des parties du territoire occupé), on

46

observe à la reprise des activités économiques au Mali et des trafics routiers internationaux. Cela nous amène à déduire que les relations entre le local et le national voire sous-régional sont interdépendantes. La vitalité de l'économie nationale impacte fortement sur le développement local et sous-régional.

En Juin 2014, le carrefour de Diéma reçoit en moyenne 861 véhicules par jour dont 498 véhicules de transport marchandises (camions, semi-remorques et citernes) soit 58% du trafic, et 363 véhicules de transport voyageurs (bus, minibus, taxi et voiture personnelle etc.) soit 42%.

3.1.1.1. Les véhicules de transports voyageurs

Tableau n°2 : Les types de véhicules de transports voyageurs au carrefour

Années

Total

Type de véhicules de transports voyageurs

Véhicule personnel

Bus

Minibus

Taxi-brousse

2014

363

78

81

55

149

2013

341

79

77

54

131

2012

390

134

72

81

103

Source : Subdivision des routes de Diéma, 2014

Le tableau ci-dessus nous informe sur les types de véhicules de transports voyageurs qui transitent ou desservent la ville de Diéma par jour.

Ces véhicules sont de tous ordres, pour les besoins de l'étude, nous les avons classé en quatre catégories : bus, minibus, taxi-brousses et véhicules (personnels).

Les proportions sont les suivantes :

- Les véhicules de transport collectif occupent une place importante avec 79% du trafic et 99% des voyageurs en 2014 ;

- les véhicules personnels concernent 21% du trafic et moins de 1% des voyageurs en 2014.

Parmi les véhicules de transport collectif 22% sont des compagnies de transport (bus) qui transportent environ 70% des voyageurs. Toutes ces compagnies (nationales et internationales) ont leur agence (escale) à Diéma. Cela constitue une opportunité d'emploi pour la population locale.

En outre, ces bus marquent un arrêt de 15 à 20mn au carrefour, ce qui augmente les opportunités d'affaire (commerce ambulant et les activités de restauration).

La carte (en Annexe I) récapitule l'état des flux de transport au carrefour de Diéma ainsi que dans la région de Kayes. Selon cette carte l'axe Bamako- Diéma- Kayes- Dakar reste le plus emprunté dans les deux sens. Les proportions sont les suivantes :

47

- 92% pour l'axe Bamako- Diéma- Kayes et 90% sur Kayes- Diéma- Bamako; - 8% Bamako- Diéma- Nioro et 7% Nioro- Diéma- Bamako.

3.1.1.2. Les véhicules de transports marchandises

Tableau n°3 : Situation des véhicules de transports marchandises

Années

Total

Type de véhicules de transports marchandises

Camions

Remorques

citernes

Autres

2014

498

420

29

42

7

2013

473

379

35

52

7

2012

486

391

44

38

13

Source : Subdivision des Routes de Diéma, juin 2014

En 2014 nous dénombrons au carrefour en moyenne 420 camions, 29 remorques, et 42 citernes par jour. Ces véhicules de transport marchandise représentent 58% des trafics au carrefour (carte des flux de transport marchandise en Annexe II). Ils marquent tous un arrêt au carrefour (sauf quelques camions vides) et 10% de ces véhicules y passent la nuit aux abords du goudron. Les arrêts sont effectués pour la réparation des véhicules, certains chauffeurs s'arrêtent pour se reposer. En plus de ces opportunités d'affaire liées à la réparation des véhicules (garage auto, collage de pneus, soudure), la construction de latrine publique, d'auberge ou de centre d'accueil pour le dortoir des chauffeurs constitue des opportunités d'affaires pour la ville de Diéma.

3.1.2. Flux humains

Sur la base des observations et enquêtes répétitives menées au carrefour, nous pouvons confirmer qu'en moyenne 5420 personnes transitent par jour au carrefour. Ce nombre est constitué de :

- Des voyageurs : environs 4920 personnes par jour, qui profitent de l'arrêt des bus ou minibus (pour manger, aller aux toilettes, etc.) ;

- Des gérants ou ouvriers des services offerts au carrefour (station d'essence, commerçants, gargotières, bouchers, mécaniciens, etc.) ;

- Des acheteurs venant des villages environnants s'approvisionner au carrefour (farine, sucre, huile, essence, etc.) ;

- Enfin, les résidents de Diéma qui viennent pour des besoins divers.

Ces flux énormes de voyageurs sont dus essentiellement aux faits que 99% des voyageurs à l'intérieur du Mali empruntent la voie terrestre (principalement la route, et le rail qui concerne uniquement la région de Kayes en reliant Bamako à Dakar en passant par Kayes). La région

48

de Kayes ne fait pas exception à cette réalité nationale bien qu'elle soit dotée d'un aéroport les voyageurs empruntent à 95% les voies terrestres (route, rail) seul les migrants de la région installés (en France, en Espagne etc.) empruntent les voies aériennes lors de leur vacance dans la région. Cette réalité nationale et régionale se répercute sur le niveau local (ville, commune). Enfin, ces flux importants de voyageurs constituent des opportunités du commerce, d'écoulement de produits locaux (lait, viande, céréales etc.).

Le graphique ci-après synthétise le flux de voyageurs au carrefour de Diéma.

Graphique n°7 : Moyenne journalière des flux de voyageurs au carrefour

Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche

6000

5000 4000 3000 2000 1000

0

 

Nombre de voyageurs

 
 
 

Source : enquête ADTRK, Juin 2014

Parmi ces voyageurs :

- 90% empruntent le trajet Bamako-Diéma-Kayes- Dakar dans les deux sens ;

- Et que les jours de voyage les plus prisés restent le Mardi, le Jeudi et le Samedi (sachant qu'en région de Kayes, le Jeudi et le Samedi sont traditionnellement des jours de voyage).

3.1.3. Flux marchandises

Le rapport de la BAD3 cité précédemment informe que 51% du trafic international de marchandise du Mali passe par le port de Dakar et 0,1% pour celui de Nouakchott. Cela place la région de Kayes en tête du transit des marchandises avec 51,1% du trafic international de marchandise du Mali.

En fonction du rapport BAD et des enquêtes menées au carrefour de Diéma, les camions proviennent :

3 Banque Africaine de Développement, rapport

49

- Pour 99% de Dakar avec des produits d'importation dont les plus fréquents sont : ciment 50%, fer de construction 15%, les carburants 10%, le riz, le poisson de mer, etc.

- Pour 1% de Nouakchott avec des produits d'importation dont les plus fréquents restent : la farine, la poudre du lait, l'huile, le sucre etc.

Aussi, il ressort de l'enquête que 95% des véhicules en provenance de Bamako sont vides. Ces véhicules partent vides aux ports d'approvisionnement (Dakar et Nouakchott) pour se charger aux produits d'importation du Mali (carte des flux de transport marchandise en annexe II).

En outre, parmi les camions en provenance de Bamako, seulement 3% de ces véhicules sont chargés en chevron (bois), en fruits (mangue, pastèque), en céréales (mil, etc.) pour la Mauritanie. Le reste des 2% est chargé en balle de coton, ou se charge en cours de route en bétail et en mil pour le Sénégal selon les périodes.

Par ailleurs, les enquêtes nous révèlent que la ville de Diéma, reçoit en moyenne 7 camions de marchandises par semaine pour ses propres consommations. Ils sont généralement chargés de fruits et légumes (en provenance de Sikasso, de Kita), de ciments (pour les grossistes de Diéma) et de carburants pour les stations d'essence. Des camions aussi sont déchargés au carrefour de façon normale, mais très souvent frauduleusement.

Le graphique ci-après récapitule les flux de marchandises à partir du carrefour de Diéma. Graphique n°8 : Les flux de marchandises au carrefour de Diéma

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Echanges en %

ECHANGES COMMERCIAUX

Source : Enquête de terrain, Juin 20014

50

Enfin, nous constatons que la ville de Diéma tire peu de profit aux flux importants de marchandises qui transitent au carrefour. La ville ne dispose ni d'entrepôt, ni de magasin pour le stockage des marchandises en cas de panne d'un camion, elle ne dispose pas de chaîne de froids ou de chambres froides pour la conservation des produits périssables. La construction de magasins ou de chambres froides constitue des opportunités d'affaire pour la ville. Cependant, nous avons constaté lors des enquêtes que les produits importés (ciment, fer de construction, le sucre, la poudre du lait, la farine etc.) coûtent moins chers à Diéma qu'à Bamako.

3.2. Les activités au carrefour

Le carrefour de Diéma offre aux voyageurs, aux résidants et autres visiteurs différents services le plus souvent informels. D'après nos enquêtes, certains résidants de Diéma considèrent le carrefour comme le centre commercial ou quartier commercial. Dans le cadre de cette étude, nous avons pu les classer en trois catégories : les activités du commerce, des services et le transport inter-cités ou inter-villageois.

3.2.1. Le commerce :

Le commerce général occupe une place importante. D'après le tableau ci-dessous le nombre de boutique de commerce général est passé de 89 en 2011 à 112 en 2013, soit une augmentation de 23 boutiques en deux ans. Il concerne les produits de première nécessité comme le riz, le sucre, le lait en poudre, le thé vert, l'huile, les boissons gazeuses, etc. ; en gros des produits tournés vers la satisfaction du voyageur. Aussi, nous avons constatés des boutiques spécialisés en vente de pneus et des pièces de rechange pour les gros porteurs (camions, bus etc.) ainsi que les voitures personnelles.

Tableau n°4 : les activités du commerce général

Activités/ Services

2011

2012

2013

2014

Boutiques (en activité) de

commerce général

89

108

112

115

Pharmacie

1

1

1

1

Point de vente carte de

recharge téléphonique

 
 
 

12

Vendeur essence ambulant

 
 
 

19

Source : Enquête ADTRK, Juin 2014

51

D'après nos enquêtes 90% des propriétaires de boutique sont des étrangers venus de la Mauritanie, seulement 10% sont des Maliens de Diéma et venus d'autres localités : Nioro du Sahel, Kayes, Nara, Kolokani etc.

Au cours des enquêtes, nous avons constaté en moyenne la présence de deux (02) ouvriers ou aides-vendeurs salariés aux côtés des propriétaires de boutique, qui assurent le stockage et la sortie des produits.

3.2.2. Les services autour du goudron :

Après le commerce, les services viennent en seconde position. On entend par service autour du goudron l'ensemble des métiers qui ont été créés à la suite de la réalisation de la route comme le cirage des chaussures, la réparation des véhicules ..., mais aussi des services au sens réel du terme comme les banques, les assurances, les agences des compagnies de transport etc.

Tableau n°5 : les services au carrefour de Diéma

Services

2011

2012

2013

2014

Restaurants modernes

4

5

5

4

Dibiteries (grillades

de viande)

42

44

22

26

Gargote (vendeur de café et du riz) sous des hangars

36

52

52

58

Bar et Maison de

passe

4

6

5

6

Latrines publiques

4

 

32

38

Garage (lavage auto- moto)

 
 

2

2

Banque

1

1

2

2

Assurance

1

1

1

1

Agences des

compagnies de

transports

8 : Gana Transport et
Ganan Express, Sonef,
Benso, Kingui, Bani,
Rimbo, Diéma Transport,
Binké

10

11

6

Places de syndicats de Transports

3 : place Nord (pour
Nioro), Ouest (pour
Diangounté Camara) et
Est (pour Dioumara)

3

3

3

52

Garages auto

(réparation des

véhicules)

3

4

5

6

Garage (réparation

des pneus de
véhicules et de moto)

16

27

35

26

Ateliers de Soudure

8

10

10

10

Stations services

4

4

4

5

Boutiques de vente

des sociétés de
communication (Orange Mali, Canal +)

 

1

4

5

Source : Enquête ADTRK, juin 2014

Lors des enquêtes, nous avons recensé des activités liés à la restauration (vendeurs de café, riz ou de viande grillée), des réparateurs de véhicules et de pneus, des stations d'essence mais aussi de la prostitution (maison close).

En outre, nous avons recensé des services spécialisés comme la banque, l'assurance, les boutiques Orange Mali qui n'étaient pas présents à Diéma avant la réalisation de la route. La présence nombreuse des gargotes et des dibiteries : qui assurent une forme de restauration rapide. Elles sont prisées par le voyageur parce qu'elles s'adaptent mieux aux contraintes temps du voyage. Cependant, elles sont sujettes à des problèmes d'hygiène ;

- une offre de services variée et en évolution : ces services sont créateurs d'emplois, ils concernent les stations services, les garages auto, les ateliers de soudure, banque, assurance, pharmacie, etc. ;

- la présence d'un poste de gendarmerie, de la douane et de la protection civile ;

- par ailleurs, la pratique de la prostitution en évolution et de façon évidente.

3.2.2.1. Le transport inter-cité ou inter-villageois

En plus de ces trajets nationaux et internationaux, il existe, par ailleurs, des trajets locaux que nous nommons inter-cité ou inter-villageois, c'est-à-dire entre Diéma et Nioro et Diéma et les gros villages du cercle (Diangounté, Lakamané, Béma, Madiga-Sacko et Dioumara). Les véhicules alimentant ces trajets sont essentiellement des minibus et des taxis-brousses.

Au cours de l'enquête, nous avons identifié trois trajets permanents dont chacun possède sa place au carrefour. Ces minibus constituent souvent une sorte de correspondance aux compagnies comme Bani Transport ou Gana Transport sur Nioro.

53

Carte n°7 : Flux de transport inter-cité ou inter-villageois

La carte ci-dessus montre que le trajet Diéma- Béma- Nioro représente 59% des trafics inter-cités, celui de Diéma- Diangounté- Lakamané- Sandaré- et Diéma-Dioumara- Didiéni-Kolokani- Bamako représentent 23% et 18%. Cependant, la mobilité reste très faible (à part les jours de foire) entre la ville de Diéma et les villages de Madiga-sacko au Sud et Groumera au Nord de la ville de Diéma, écartés du réseau routier

3.3. Les relations entre le carrefour et ses territoires environnants

Lieu d'échanges et de transits, le carrefour offre aux résidents et aux voyageurs divers services. Ce positionnement géographique stratégique a conféré à Diéma un rayonnement d'envergure régionale, nationale voire internationale.

Au plan régional, grâce à l'introduction des semences améliorées et des techniques nouvelles de production, celles-ci favorisées par l'arrivée de nouveaux producteurs venus d'ailleurs, Diéma est devenue le grenier aux céréales sèches. Elle ravitaille en céréales sèches (mil, sorgho) les cercles de Kayes, Nioro du Sahel et Yelimané (carte des flux de céréaliers en Annexe VI). Quand la production céréalière chute dans le bassin de Diéma, c'est toute la bande du sahel occidental dans la région de Kayes qui en subit les effets.

54

Au plan national et international, quand Diéma est coupé de Bamako les prix des produits augmentent et ralentisse les échanges commerciaux entre Bamako et Dakar. On se rappelle de la rupture du pont en 2012 à Guémou, village situé à 15 km de Diéma sur l'axe Dakar-Kayes-Guémou-Diéma-Bamako qui a provoqué l'arrêt du trafic international de marchandises.

Au-delà du rayonnement régional et national, le carrefour a une zone d'influence propre qui tire profit ou qui subit du carrefour.

Au cours des enquêtes auprès des personnes qui fréquentent le carrefour, nous avons pu classer cette zone en trois catégories :

- Une zone de forte influence : qui se dessine autour d'un rayon de 30 kilomètres entièrement dans le cercle de Diéma. Dans cette zone, on observe des gros villages tels que Dianguirdé, Madiga Sacko, Tinkaré, etc. Nous avons constaté que sur les résidents (populations résidantes) qui fréquentent le carrefour 80% viennent de cette zone. Ils viennent :

o s'approvisionner en produits divers surtout les commerçants de ces localités : carburants, farine, sucre, thé, huile, etc. ;

o pour des travaux de soudure, de réparation de charrettes, de moto, etc. ;

o des services bancaires (western union, transfert d'argent), des achats de médicaments et des accessoires de téléphones mobiles.

- Une zone de moyenne influence : dont le rayon est entre 30 et 45 Km de Diéma. on y trouve des gros villages comme Diangounté Camara, Groumera, Torodo (dans la Commune de Dianguirdé), Guemoukouraba (dans le Cercle de Kita) et Diabidiala (dans le Cercle de Nioro). Cette zone intermédiaire fréquente le carrefour pour des services peu courants ailleurs qu'à Diéma comme la banque, les assurances, les travaux de soudure et de mécanique.

- Enfin, une zone de faible influence : qui se manifeste essentiellement par la fréquentation du Marché de Diéma (les jours de foire) qui exerce une forte attirance sur les forains à cause de son abondance en produits et du fait qu'il se situe dans un circuit entre Grouméra- Diéma- Madiga Sacko dont les jours de foire sont respectivement Mercredi, Jeudi et Samedi. Nous avons constaté que 75% des forains

55

de Groumera préfèrent continuer sur Diéma (50 Km) que d'aller au marché de Béma (25 Km) et pourtant se tenant le même jour.

En résumé, l'influence du carrefour est visible dans tout le Cercle de Diéma et au-delà. Cependant, les territoires environnants ont aussi leur influence sur le carrefour. Les activités menées au carrefour se spécialisent davantage aux produits ou services demandés par les passagers ou acheteurs venus d'ailleurs : la vente des pneus des gros porteurs par exemple. Actuellement au carrefour, il y a une boutique uniquement dédié à la vente des pneus.

Le graphique ci-dessous illustre les trois zones décrites précédemment. Graphique n°9 : Zone d'influence du carrefour et de la ville de Diéma

56

CHAPITRE 4 : LE CARREFOUR UNE ZONE SPONTANEE QUI NECESSITE DES AMENAGEMENTS URBAINS

4.1. Les enjeux d'aménagement au carrefour

Le carrefour, de part sa position stratégique de développement des activités économiques (le transport, le commerce etc.) à cause des flux importants de transport et de son influence sur les territoires voisins, est devenue un lieu prisé pour l'installation des activités. Tous les opérateurs économiques (commerçants, artisans, gargotières etc.) de Diéma veulent avoir une place au carrefour. A l'absence de l'aménagement préalable du site, cela a été traduit par une occupation anarchique de l'espace, par une production importante de déchets solides anarchiques, mais aussi par des difficultés de stationnement des véhicules qui occasionnent des accidents de circulation.

4.1.1. La circulation et le stationnement

L'abondance de véhicules de toutes sortes au carrefour, cause d'énormes difficultés de circulation à l'entrée et à la sortie sur environ deux kilomètres. Ce désordre pose des problèmes de stationnement et provoque de nombreux accidents.

Selon nos enquêtes, nous dénombrons en moyenne 110 camions qui stationnent au carrefour pendant au moins trois heures de temps selon les périodes de la journée. Les causes de ces stationnements sont entre autre (poste de contrôle de la douane, réparation du véhicule, pour se reposer et manger).

Et en absence d'une gare routière (un lieu aménagé pour le départ et l'arrivé des autocars et camions de transport), ces stationnements anarchiques créent des encombrements fatigants pour les chauffeurs qui, du coup préfèrent observer leur temps de repos dans les villages environnants de Diéma comme Diangounté Camara, Dioumara, Torodo, et même Sandaré, etc.).

Par ailleurs, dans le cercle de Diéma, nous avons recensé de nombreux accidents sur les personnes ainsi que sur le bétail. Cette situation peut être dû au fait que le sens de déplacement du bétail est Nord- Sud/ Sud- Nord et celui des routes est d'Est-Ouest, surtout que les axes routiers manquent suffisamment de panneaux de signalisation de passage des animaux.

57

Photo n°5 : Stationnement désordonné des remorques et semi-remorque au carrefour

Source : A. TRAORE, Mai 2014

4.1.2. L'occupation anarchique du site :

Au carrefour, l'évolution des activités a provoqué une occupation anarchique de l'espace parce qu'il n'y a aucune forme d'organisation, aucune anticipation. Il s'apparente à une zone de non droit où chacun se débat comme il peut.

Au cours de nos enquêtes, nous avons observé des vendeurs ambulants d'essence à côté des dibiteries (grillades viandes) ou encore des stations d'essence à côté des ateliers de soudure, cela constitue un danger permanent d'incendie.

Aussi, il ressort de nos enquêtes des spéculations foncières du domaine public de la part des occupants. Certains boutiquiers font installer devant leur boutique des gargotières, des dibitiers (grilleurs de viande) ou d'autres vendeurs ambulants au prix de 1000 Francs CFA par jour soit 30 000 Francs CFA par mois.

D'autres occupants sont installés par la Mairie, mais aucun plan d'occupation d'espace n'existe pour le carrefour car sa mise en place est postérieure à l'élaboration du Schéma Directeur d'Urbanisme de la ville de Diéma et environs.

58

Ces différents facteurs mettent les occupants du carrefour dans des conditions d'insécurité juridique et administrative. Ainsi, le développement des activités s'en trouve fortement entravé.

Photo n°6 : les Grilleurs de viande installés devant des boutiques

Source : A. TRAORE, Mai 2014

4.2. La réalisation de la gare routière de Diéma, un début d'aménagement urbain

Dans le souci de sauvegarder le rond point central et les abords de la route contre l'occupation anarchique des vendeurs et des transporteurs ; et de contenir les flux de transport, la Mairie de Diéma en partenariat avec sa ville jumelle Chilly Mazarin (France) a initié la réalisation d'une gare routière. La réalisation de cette infrastructure a été identifiée lors les diagnostics de la commune après la réalisation de la route.

L'objectif principal du projet est de décongestionner le carrefour qui est devenue aujourd'hui le centre ville de Diéma.

Le projet est bâti sur une superficie de neuf (09) hectares avec un coût de réalisation de 35 Millions de Francs CFA soit 8% pour la commune de Diéma, 29% pour l'Etat Malien et 63% pour la ville de Chilly Mazarin. Il comprend deux volets : un volet construction et un volet organisation et gestion des infrastructures. Le volet construction consiste :

- La clôture en grillage de l'ensemble des neuf hectares avec 36 m de mur pour l'entrée ;

- La construction d'un bloc de trois latrines ;

59

- La construction d'un magasin de stockage des colis et des bagages ; - La construction de trois hangars de 6,5x 12 m ;

- Le terrassement des aires de stationnement.

Le volet organisationnel consiste à la mise en place d'un comité de gestion et son appui à travers des formations en gestion des infrastructures marchandes.

La réalisation d'une gare routière de ce type, nous paraît insuffisante au vu du nombre de véhicules et de personnes qui transitent par jour au carrefour.

D'abord le modèle de construction proposé ne peut pas contenir les flux de transport (en moyenne 861 véhicules par jour). Parmi ces véhicules en moyenne 110 camions marquent un arrêt (au moins trois heures de temps selon les périodes de la journée).

Le projet ne prévoit ni la construction de magasins ou de comptoirs pour les commerçants, ni de dortoirs pour les chauffeurs qui désirent passer la nuit à Diéma. Il ne réserve pas non plus d'espace dans la gare pour les différents métiers recensés au carrefour.

Enfin, il nous paraît difficile de mettre dans une même cour les véhicules de transport voyageurs et les véhicules de transport marchandises. Pour cela, la Mairie devrait revoir son projet de réalisation de gare routière surtout qu'elle a de nouveaux partenaires sur le projet : Agence Française de Développement (AFD) et la région Nord-Pas-de-Calais qui envisage de réaliser des pools logistiques de transport dans la région de Kayes.

CHAPITRE 5 : L'IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE ET DEMOGRAPHIQUE DE LA MISE EN PLACE DU CARREFOUR

« Un réseau routier bien construit et bien entretenu est essentiel à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement » [Rapport Banque Mondiale, 2008].

C'est par ces propos que nous commençons ce chapitre. Le cas du Mali est surtout particulier, sans débouché sur la mer ; l'importance de la route se situe à plusieurs niveaux.

Au plan national, la réalisation des axes routiers a été un facteur de développement des échanges commerciaux (transport des marchandises), et la réduction des coûts de transport.

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Au plan régional, ils ont permis le désenclavement des zones de production en améliorant l'écoulement des produits agricoles dans les villes (Diéma, Kayes, Nioro), réduisant ainsi les coûts de transport.

Enfin, en plus de ces facilités de transport et de son coût, cela s'est traduit localement par le développement des métiers, par la valorisation des produits locaux au travers de la mise en place des petites unités de production et de transformation et l'amélioration des recettes fiscales de la collectivité locale.

5.1. Le développement des métiers source de création d'emploi et de revenus

L'arrivée de la route a favorisé le développement des métiers existants et l'apparition de nouveaux métiers dans la ville. Ces métiers sont la plupart localisés au carrefour le long de la route goudronnée à cause de l'abondance des flux humains, mais aussi à l'intérieur de la ville. Ces métiers le plus souvent nouveaux pour la ville de Diéma sont facteur de création d'emplois et de revenus pour la population.

Au cours de nos enquêtes, nous avons recensé au carrefour 197 pratiquants d'un métier. Ces métiers constituent de l'auto-emploi pour le promoteur de l'atelier ou de l'activité. De plus, nous avons recensé 53 ouvriers ou aide-ménagères salariés.

Lors de l'enquête adressée aux artisans, 70% des artisans enquêtés déclarent gagner 90 000 à 125 000 Fcfa par mois de leur activité et 30% affirment encaisser 150 000 à 180 000 Fcfa par mois. Certains artisans confirment qu'avant la mise en place du carrefour, ils gagnaient moins de 50 000 Fcfa par mois. Ces chiffres témoignent du poids du carrefour dans l'économie de Diéma et de la vitalité des activités.

Aussi, l'enquête révèle que 95% de ces patrons d'atelier ou promoteurs d'activités sont des étrangers. Ils sont venus d'autres villes du Mali (Nioro, Kolokani, Bamako, Ségou), mais aussi des pays voisions (Mauritanie, Burkina Faso, Tchad etc.).

Les activités pratiquées occupent le domaine public, à cet effet ils payent à la Mairie la taxe communale en raison de 1000 Fcfa par mois par activités.

En outre, il ressort des enquêtes la présence des vendeurs ambulants (nous les avons estimés à 200 selon les périodes de la journée) qui n'ont pas de place fixe. Ils ne payent ni impôt ni taxe à la collectivité. Ces vendeurs ambulants le plus souvent des ruraux venus des villages environnants prennent des produits (biscuit, bouteille d'eau, carte de recharge téléphonique

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etc.) aux boutiquiers et les revendent aux voyageurs ou autres acheteurs en augmentant le prix du produit de 5 à 10% selon les produits.

5.2. L'apparition de nouveau mode de transport facteur d'insertion socioprofessionnelle des jeunes en chômage

Signalé précédemment, les déplacements et mobilités sont surtout basés sur les moyens privés (Moto, voiture personnelle, charrette etc.). Le transport collectif est représenté à Diéma par des mototaxis. Ces mototaxis assurent le déplacement entre le carrefour et les zones d'habitation à l'intérieur de la ville et entre le carrefour et les villages environnants.

Selon les données de l'Agence de Développement Territorial en Région de Kayes (ADTRK), la ville de Diéma comptait en 2008 quatre mototaxis. En 2010, le nombre des mototaxis a connu une augmentation, il a passé de quatre à onze mototaxis. Au cours de nos enquêtes en juillet 2014, nous avons dénombré dix huit mototaxis dans la ville de Diéma. Le tableau ci-dessous illustre l'évolution des mototaxis dans la ville.

Tableau n°6 : L'évolution des mototaxis dans la ville de Diéma

Années

Nombre

2008

4

2010

11

2012

16

2014

18

Source : ADTRK, Juillet 2014

Nos observations sur le terrain montrent que les dix huit mototaxis font en moyenne deux cent quatorze (214) fois par jour l'aller-retour entre la zone d'habitation et le carrefour, ce qui fait en moyenne douze (12) fois l'aller-retour par jour et par mototaxi : ce qui correspondrait à 135 000 Fcfa par mois en raison de 800 Fcfa par chargement. En plus des mototaxis entre le carrefour et les zones d'habitation de Diéma, d'autres mototaxis assurent les liaisons entre le carrefour et les villages proches de la Commune de Diéma (Tinkaré 4 Km, Nafadji 3 Km, Fangouné 7 Km, etc.). Dans le cercle de Diéma, nous avons dénombré environ 200 mototaxis.

62

Ces mototaxis sont un véritable facteur de création d'emploi. Elles constituent de l'auto-emploi pour les propriétaires et de l'emploi salarié pour les conducteurs. Ceux-ci sont estimés à 218 conducteurs de mototaxis. L'enquête révèle aussi l'existence des conducteurs qui sont propriétaires de leur moto.

5.3. Les petites unités de production et de transformation, véritable facteur de valorisation des produits locaux

L'ouverture de la ville a favorisé l'intensification de la production par l'introduction des semences améliorées et parfois l'introduction de nouvelles semences telles que la pastèque qui n'était pas cultivée à Diéma.

L'augmentation de la production et l'introduction de nouvelles cultures amènent certains producteurs à s'organiser en coopérative ou association. Ces coopératives le plus souvent féminines transforment ou conservent (système de warrantage) les produits locaux pour les revendre à des prix un peu plus élevé. Dans la ville de Diéma, nous avons recensé 22 unités de production. Celles-ci sont dominées par les boulangeries artisanales qui représentent 50% de ces unités. Le tableau ci-après fait l'état du nombre des unités et des emplois salariés dans la ville de Diéma.

Tableau n°7 : les unités de production et de transformation pour la ville de Diéma

Nombre d'unité de production ou de transformation

22

Nombre de salariés

56

Source : Enquête de terrain, Mai 2014

Parmi ces unités, deux ont attirés notre attention. Il s'agit de la coopérative Mouso-Counda (association des femmes) qui transforme le mil en farine enrichie ; celle-ci entre dans l'alimentation des nourrissons, elles font aussi de la savonnerie. Cette coopérative regroupe 78 femmes. Elles confirment générer une recette mensuelle de 250 000 Fcfa. Les bénéfices de l'activité sont partagés entre les membres de la coopérative.

La seconde unité est le GTE Sahel Nônô qui est une mini-laiterie chargé de la conservation et de la vente du lait. Selon les responsables de l'unité, ils encaissent une recette mensuelle de 800 000Fcfa et emploient 05 ouvriers salariés permanents.

63

Conclusion partielle :

Les installations économiques du carrefour et les flux de transport constituent une opportunité de développement pour la ville et ses territoires environnants.

D'abord au niveau des flux de véhicules, les lois sur la décentralisation autorisent la Mairie à instituer des taxes communales telle que : la taxe sur le traversé des véhicules, la taxe de chargement des véhicules. Malheureusement, la Mairie de Diéma tire peu de profit par manque de connaissance du nombre de véhicule qui transit ou qui se charge par jour au carrefour.

Au niveau des activités, le même problème de connaissance des activités se pose. En outre celles-ci se trouvent confrontées à un problème d'organisation et de gestion.

A travers les deux premières parties de notre rapport, nous constatons que la ville de Diéma fait face à un problème de gestion de son territoire et de méconnaissance des opportunités qui lui sont offertes.

Pour pallier à ces difficultés, nous pensons que la mise en place d'un dispositif de veille permanente permettrait à la ville de Diéma de mieux gérer et de valoriser les activités liées au développement du carrefour.

TROISIEME PARTIE

64

INTERETS, ENJEUX, PERSPECTIVES ET
RECOMMADATIONS POUR LA MISE EN PLACE D'UN
DISPOSITIF D'OBSERVATION DANS LA COMMUNE DE
DIEMA

65

Il s'agit de proposer aux acteurs de développement les méthodes et outils de connaissance des territoires, afin de faciliter la prise de décision et de favoriser le partenariat entre acteurs.

Dans les parties précédentes, nous avons constaté que la ville de Diéma fait face à d'énormes difficultés de gestion et de planification de son territoire. Celles-ci sont dues en partie à la non disponibilité de l'information géographique et à l'absence d'un dispositif commun de partage d'information et de suivi des dynamiques en oeuvre sur son territoire.

Cette dernière partie de notre rapport tentera d'analyser le besoin d'information à Diéma et l'intérêt de disposer d'un outil d'observation permanent. Il s'agit aussi de donner, à partir de l'exemple de Diéma, une démarche cohérente de mise en place d'un dispositif de veille dans d'autres territoires du Mali.

CHAPITRE 6 : QU'EST-CE QUE L'OBSERVATION ET QUELS OUTILS POUR OBSERVER ?

6.1. Aperçu historique

L'observation est une pratique ancienne, elle tire ses origines de la science de l'astronomie. A partir du 20è siècle, les premières expériences de suivi systématique de certaines catégories de population voit le jour, avec des objectifs d'abord démographiques, puis médicaux.

Cependant, le terme d'observatoire appliqué aux sciences sociales ne commence à se répandre dans la langue française qu'à partir des années 1960 et concernant l'économie plutôt dans les années 1970 (J L. Dubois et I. Droy)4 .

Les observatoires sociaux et territoriaux ont connu un fort développement aux cours des dernières décennies du fait de la diffusion des technologies de l'information et de la communication et de la décentralisation ((Marie-H. de Sède-Marceau, A. Moine et S. Thiam, 2009)5. Cela a été favorisé par le développement des moyens informatiques dans les années 1960 jusqu'aux années 1980, la diffusion des outils de cartographie assistée par l'ordinateur, le développement des applications informatiques sur les bases de données et des applications web ont favorisé l'émergence des SIG et des méthodes d'analyse statistique multicritères. La mise en oeuvre d'un projet d'observation se focalise sur des pratiques et des données.

4 Tiré de l'article « L'observatoire : un instrument pour le suivi de la pauvreté ».

5 Tiré de l'article « Développement d'observatoires territoriaux, entre complexité et pragmatisme ».

66

Cependant, la disponibilité et la qualité des données expliquent l'efficience des résultats du projet d'observation. Ainsi qu'est-ce qu'un observatoire ? Quelles sont ses composantes ?

6.2. Définition du concept :

Pour appréhender le terme de l'observatoire territorial, il conviendrait d'avoir une vue sur la notion de l'observation territoriale qui constitue le fondement.

« L'observation peut-être définie comme l'action d'observer, de considérer avec une attention suivie la nature, l'homme, la société, afin de mieux les connaître » (DE SEDE MARGEAU)6.

Autres définitions de l'observation « C'est une surveillance attentive à laquelle on soumet un être vivant, un phénomène, un système » (Dictionnaire le Robert, 1992)7. C'est aussi « l'action de regarder avec attention les êtres, les choses, les évènements, les phénomènes pour les étudier, les surveiller, en tirer des conclusions » (Dictionnaire Larousse, 2014).

A travers ces différentes définitions, nous comprenons que l'observation est un moyen de produire des connaissances sur des phénomènes qui peuvent être physiques, naturels ou sociaux ; donc applicable dans plusieurs domaines. Ces définitions nous montrent également qu'elle permet de caractériser l'état d'une situation donnée et de décrire les phénomènes observés sur le territoire. Cela permet d'établir une référence (à l'instant t0) qui servira de base pour la mesure de l'évolution des phénomènes. Ce qui nous amène à confirmer que l'observation assure les fonctions de description, d'analyse, de suivi des phénomènes sur un territoire donné et dans le temps. De ce fait, elle est le fondement pour bâtir des diagnostics partagés et de définir et d'évaluer des actions de développement.

Cependant, elle est liée à un phénomène, à une thématique sur un territoire donné, support sur lequel elle fonde son objet.

Selon Alexandre MOINE « le territoire est un système complexe évolutif qui associe un ensemble d'acteurs d'une part, l'espace géographique que ces acteurs utilisent, aménagent et gèrent ».

Partant de cette définition et selon toujours le même auteur, ce système est composé de deux sous-systèmes absolument indissociables, qui sont les acteurs d'une part, réunis par leurs jeux mutuels qui conduisent à l'utilisation, à l'aménagement et à la gestion d'un deuxième sous-

6 Tiré du cours de Master II AGPS 2012/2013 « Méthodes et pratiques de l'observation territoriale ».

7 Tiré du cours de Master II AGPS 2012/2013 « Méthodes et pratiques de l'observation territoriale ».

67

système qui est l'espace géographique, composé de lieux et d'objets qui interagissent au gré de leurs localisation et surtout par le biais des aménités et des contraintes que ces derniers offrent aux acteurs ».

A comprendre cette définition du concept du territoire sous l'angle de la complexité et en perpétuel évolution, le territoire doit être observé, décrit et compris par les acteurs qui l'utilisent, l'aménagent et le gèrent pour dégager ses spécificités et mesurer l'ampleur des enjeux.

Enfin, nous retenons que : « L'observation territoriale vise à travers la mutualisation des connaissances à fournir des clés d'interprétation, des systèmes complexes que représentent les territoires » (DE SEDE MARGEAU et al. 2009).

Cette définition nous permet d'appréhender d'autres dimensions de l'observation territoriale, à savoir le partage d'information et le partenariat multi-acteurs sur un territoire donné pour faciliter la compréhension des territoires. A cet effet, elle partage les mêmes principes que l'intelligence territoriale8 : participation, partenariat et approche globale.

Comme le souligne Jean Jacques GIRARDOT « Si, l'intelligence territoriale ne se réduit pas à un dispositif d'observation territoriale, qui constitue seulement son artefact, les observatoires territoriaux coopératifs et participatifs sont les outils des « partenariats de développement » multisectoriels, qui doivent permettre : le partage et la mutualisation des données, la création d'espace d'échange et d'information des citoyens ». De ce fait, l'observation territoriale constitue un puissant catalyseur de l'intelligence territoriale.

Cependant, l'observation et l'intelligence territoriale s'appuient mutuellement pour favoriser une meilleure gouvernance. Elles ont en commun la production de connaissance et la définition des actions de développement fondé sur l'exploitation d'un système informatique de suivi des phénomènes ou de systèmes d'information.

Ce système d'information ou observatoire est un dispositif permettant de suivre un ou divers phénomènes ou indicateurs et leur évolution dans le temps sur un territoire déterminé, avec des acteurs qui ont un objectif commun (développement de leur territoire) et des attentes diverses.

8 « L'intelligence territoriale se décrit donc comme l'organisation de l'ensemble des connaissances utilisées et partagées par un ensemble d'acteurs dans le cadre d'un territoire donné, afin d'observer et d'analyser collectivement pour une meilleure gouvernance » (A.MOINE, Cours M2 AGPS 2012-2013).

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Par ailleurs, les définitions d'un tel outil sont diverses et assez polysémiques, pour les besoins de cette étude et du contexte de développement de Diéma, la définition qui correspond le mieux est la suivante : « Un observatoire est un dispositif d'observation (du territoire pour ce qui nous intéresse) mis en oeuvre par un ou plusieurs organismes, pour suivre l'évolution d'un phénomène, d'un domaine ou d'une portion de territoire dans le temps et dans l'espace. La plupart des Observatoires se présentent sous la forme d'applications informatiques dans lesquelles des données sont agrégées et restituées sous la forme synthétique de tableaux, cartes, et/ou d'indicateurs statistiques » (IT. Pornon, 02).

« Cependant, les observatoires peuvent aussi se présenter sous la forme de dispositifs inter institutionnels de suivi non instrumentés. Dans les faits, leurs modes de fonctionnement s'apparentent alors davantage à ceux de services études en charge de la production régulière d'indicateurs, de tableaux de bords sur une thématique et/ou un territoire donné »9

Ces différentes définitions, nous permettent d'appréhender les contours d'un observatoire territorial. Elles permettent d'assigner cinq objectifs complémentaires aux observatoires territoriaux. Il s'agit de :

- la collecte et la structuration des données dynamiques : un observatoire doit caractériser l'état d'une situation donnée et de décrire les phénomènes sur le territoire. Cette première étape permet d'établir une référence (à l'instant T0) qui servira de base pour la mesure de l'évolution des phénomènes.

Il doit ensuite caractériser l'évolution des phénomènes, pour cela il doit intégrer des mises à jour répétées.

- l'évaluation de l'impact des politiques publiques : un observatoire à souvent comme mission la définition et l'évaluation des politiques publiques ou des actions de développement. Il s'agit de rendre objective une situation et de disposer d'un état des lieux partagé du territoire.

- L'instauration d'un lieu d'échange entre les acteurs : un observatoire constitue un lieu d'échange entre les différents acteurs. Il fédère des acteurs qui ne travaillaient que dans une logique sectorielle. Alors que l'observatoire s'appuie sur une démarche participative globale associant l'ensemble des acteurs du territoire.

- l'aide à la décision : un observatoire est un outil de connaissance du territoire. A ce titre, il facilite la prise de décision pour les élus. Il est aussi présenté comme un outil

9 Tiré du cours de Master II AGPS : Méthodes et pratiques de l'observation territoriale, DE SEDE MARCEAU).

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au service de la réflexion de ses bénéficiaires par la valorisation des données qu'il collecte. Dans ce cas, il joue les fonctions de prospective (prévoir un futur meilleur).

- la communication : un observatoire doit communiquer auprès des élus et de leurs techniciens, des partenaires et du grand public, sur l'évaluation des politiques et financements publics. Cette communication concerne aussi bien la promotion d'une action que son évaluation dans une optique d'orientation des actions politiques.

Bref, il ressort de l'analyse des définitions et des objectifs ci-dessus cités qu'un observatoire est un outil de connaissance des territoires au travers des diagnostics partagés pour une vision partagée du développement ; mais aussi un outil de partage d'information et de renforcement de partenariat entre acteurs au travers de l'organisation des concertations régulières.

6.3. Les composantes d'un observatoire territorial :

Selon les analyses précédentes et des approches développées par le laboratoire ThéMA10 , un observatoire territorial tout comme un système d'information comprend trois composantes principales : la composante organisationnelle, la composante informationnelle et la composante technologique. L'analyse correcte de ces composantes participe à la réussite d'un projet d'observation.

6.3.1. La composante organisationnelle d'un projet d'observation :

Plusieurs acteurs interviennent dans le développement d'une commune. Toutefois, ces acteurs n'ont pas les mêmes perceptions du devenir de leur territoire, ils évoluent tous dans des secteurs précis de développement de leur territoire. Au travers de leur perception et de leur point de vue, ils expriment des besoins d'information qui vont déterminer les phénomènes observés sur une thématique précise. Cette diversité des perceptions et des points de vue des acteurs ont des répercussions sur le modèle de donné devant accueillir les informations et les futurs traitements possibles. Elle permettrait d'élaborer des indicateurs pertinents, de concevoir le Modèle Conceptuel de Données (MCD) et de préparer les futures requêtes. Bref, elle a une répercussion sur l'organisation technique des données.

En outre, la multiplicité des acteurs et de leur point de vue ont des répercussions sur l'organisation administrative de l'observatoire. Dès lors que les partenariats s'établissent, la question de légitimité de l'observatoire se pose. Le statut associatif apparait a priori adapté à l'observatoire. Un comité de pilotage ou conseil d'administration peut être constitué, il

10 Théoriser et Modéliser pour Aménager (ThéMA)

70

pourrait être composé d'élus, représentants de l'Etat, représentants des associations ou syndicats des commerçants, les chambres consulaires. Un comité technique qui est l'instance technique, assure le bon déroulement et valide les étapes de construction de l'observatoire. Il pourra être constitué d'agents techniques issus des services déconcentrés de l'Etat, des collectivités territoriales et autres services techniques producteurs de données (ONG et projets de développement). Un animateur qui serra chargé d'animer l'observatoire. Il devra disposer de moyens techniques d'animation pour mener à bien les différentes phases d'élaboration de l'observatoire.

6.3.2. La composante informationnelle d'un projet d'observation :

La réussite d'un projet d'observation dépend de la capacité de maîtriser l'information, de son acquisition à sa valorisation. Pour valoriser au mieux les données, la création d'une base de données est nécessaire. Celle-ci se définit comme étant « un ensemble structuré d'informations, stocké sur un support informatique, conçu et réalisé pour que sa consultation et sa modification soient aisées, rapides et sûres, même par plusieurs utilisateurs concurrents ».

En ce qui nous concerne, l'information géographique ou la base de données géographique fait référence à l'ensemble des données thématiques ou descriptives qui caractérisent les éléments géographiques. Les phénomènes ou éléments géographiques sont des objets ponctuels, surfaciques ou linéaires.

Ces bases de données qu'elles soient spatiales ou non permettraient de stocker les informations sur un support informatique, pour que son analyse et son accès soient faciles et rapides. Elles garantiraient la fiabilité de l'information fournie et faciliteraient des mises à jour régulières.

Pour mener à bien cette activité, le recours à la modélisation est une étape sine quoi none. Encore appelée abstraction des données, elle consiste à élaborer des modèles de données et de traitement adaptés au problème posé. Cela permettrait à la base de données issues de la modélisation de répondre aux besoins des utilisateurs, de prendre en compte leurs diverses perceptions et les spécificités du territoire concerné et de la thématique abordée.

Cette modélisation n'est pas possible sans faire recours aux matériels informatiques et aux applications.

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6.3.3. La composante Technologique d'un projet d'observation

Dans la mise en oeuvre d'un observatoire territorial, le recours aux technologies de l'information est de plus en plus fort. Que ça soit pour stocker des données dans un tableau, pour élaborer des graphiques ou des cartes ou encore pour diffuser des informations traitées sur des pages web dynamiques ou statiques. De ce fait, il fait recours aux logiciels de gestion de base de données relationnelle notamment Microsoft Office Access et OpenOffice Base pour la conception des bases de données relationnelles et les outils SIG singulièrement Qgis, Arcgis et Mapinfo pour la réalisation des bases de données géographiques.

« Les observatoires territoriaux sont assimilés à de véritables Systèmes d'Information (SI) composés de bases de données et d'applications. Ils constituent une véritable mémoire des territoires à l'instar des SI d'entreprises, considérés comme la mémoire des organisations qu'ils renseignent. La conception d'observatoires territoriaux suit ainsi les mêmes étapes que la conception des systèmes d'informations »11.

Cependant, l'utilisation de ces outils informatiques nécessite des connaissances pluridisciplinaires sur la création des bases de données, sur la cartographie thématique notamment la connaissance de la sémiologie graphique et les analyses statistiques multicritères, enfin le développement d'application informatique ou web.

Enfin, à quoi sert ce dispositif et quelle nécessité pour les bénéficiaires ?

CHAPITRE 7 : LA NECESSITE DE DISPOSER D'UN DISPOSITIF

D'OBSERVATION A DIEMA

Le processus de la décentralisation engagé au Mali en 2000, a élargi les attributions et les compétences des collectivités locales. En effet, celles-ci doivent pouvoir planifier et évaluer les actions de développement de leur territoire. Elles doivent également pouvoir mobiliser les ressources de la commune (humaines, financières et matérielles), afin de mettre en oeuvre leurs programmes de développement.

Dans le cas spécifique de Diéma, la réalisation des axes routiers internationaux a fait de Diéma un carrefour international ouvert à l'économie nationale et sous-régionale. Maintenant,

11 Tiré de l'article « Développement d'observatoires territoriaux, entre complexité et pragmatisme » Marie-H. de Sède-Marceau, Alexandre Moine et Souleymane Thiam.

72

la ville doit faire face aux flux important de transport, à l'évolution rapide de sa population et à l'étalement de son espace.

Pour atteindre le défi de la planification quotidienne et de faire face aux dynamiques engagées à la suite de la réalisation de la route, les acteurs en charge du développement de Diéma se doivent connaître la structure, le fonctionnement, les enjeux et les spécificités de leur territoire. Cela suppose l'élaboration des diagnostics partagés qui permettront aux acteurs d'avoir une vision commune de développement du territoire et de prioriser les actions.

Dans ce contexte, l'utilisation des méthodes d'observation et de mesure spécifiques des dynamiques en oeuvre nous paraît incontournable. Ces outils et méthodes d'observation permettraient de caractériser les dynamiques (démographiques, économiques et spatiales) et de suivre leur évolution dans le temps, afin de rationaliser la gestion du territoire communal.

Dans ce chapitre, nous tenterons d'analyser les besoins d'information à Diéma et les conditions d'obtention de celles-ci. Ensuite, nous étudierons les expériences de suivi des phénomènes sur le territoire de Diéma (les observatoires thématiques de l'ADTRK) afin de les valoriser au mieux.

7.1. Les besoins d'information à Diéma

« L'information est un élément résultant du traitement d'un ensemble de données dans le but d'en dégager des indications synthétiques. Elle peut être qualitative ou quantitative »(Prélaz-Droux, 95)12. Selon le Dictionnaire Larousse c'est donc «Un élément de connaissance susceptible d'être codé pour être conservé, traité, communiqué » (Larousse, 93).

Ces différentes définitions nous permettent de savoir que l'information est le fondement de la connaissance. Elle permet aux acteurs d'un territoire de comprendre la structure, le fonctionnement et les enjeux de leur territoire. Cependant, elle est issue du traitement d'un ensemble de données, elles-même fruit de l'observation.

En ce qui nous concerne, l'information géographique issue de la donnée géographique, qui constitue l'ensemble des données thématiques et descriptives qui caractérisent les éléments géographiques. Les phénomènes géographiques sont des phénomènes ponctuels, linaires et surfaciques ou zonaux.

12 Tiré de l'article « Développement d'observatoires territoriaux, entre complexité et pragmatisme » Marie-H. de Sède-Marceau, Alexandre Moine et Souleymane Thiam.

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Les ponctuels renvoient à la position (le carrefour, les boutiques, les métiers, les dépôts d'ordure etc.) donc facilitent le repérage. La connaissance des faits ponctuels permet de s'imprégner de la réalité localisée et de prendre sa position.

Les phénomènes linéaires concernent les flux, les routes et pistes, les réseaux électriques et téléphoniques. Ils expriment les échanges commerciaux entre deux pays. Actuellement, la ville de Diéma est le lieu de transit de plus de 50% du trafic international des marchandises du Mali. L'interconnexion des phénomènes linéaires donne des réseaux. La connaissance de la dynamique des réseaux permet d'orienter les actions de développement et de faire des projections. Elle est utile dans l'action quotidienne. La circulation des véhicules n'est pas facile au carrefour à cause des stationnements anarchiques. Aussi devient-il nécessaire de réaliser des aires de stationnement de véhicule pour minimiser les embouteillages et les accidents.

Les phénomènes d'extension spatiale s'étendent au champ. Ce sont des phénomènes zonaux. Le zonal exprime l'aire d'un phénomène (l'aire du carrefour, les zones d'influence du carrefour, l'aire de la commune de Diéma, les zones d'intervention de l'ADTRK). Ainsi, on a une large vision de la zone à aménager, qui facilitera la priorisation des actions par secteur ou par quartier. Il permet une connaissance spatiale du milieu (zone d'habitation, zone industrielle, quartier spontanée).

Selon l'analyse des parties précédentes, les besoins d'information exprimés à Diéma sont généraux et spécifiques :

Dans le cadre de la révision du schéma Directeur d'Urbanisme de la ville et de l'évaluation des politiques publiques, les acteurs ont besoins d'analyser des informations dans tous les secteurs de développement du territoire (primaire, secondaire et tertiaire). La constitution d'une base de données sur les secteurs de l'économie faciliterait la révision du schéma prévue par la loi chaque 05 ans.

Dans le cadre des dynamiques en oeuvre sur le territoire de Diéma, les acteurs ont exprimé des besoins d'information géographique pour analyser et suivre l'évolution de l'occupation du sol. Cela permettrait de connaître les modes d'occupation de l'espace et leur évolution, la configuration du site, afin d'anticiper sur les installations anarchiques des activités ou des quartiers spontanés.

Ils ont également exprimé des besoins d'information géographique pour analyser et suivre les flux de transport afin de mesurer leur impact positif en terme de création de richesse (métiers, commerce, recette fiscale communale etc.) et leur impact néfaste en terme d'accident, de maladie sexuellement transmissible (virus Sida, Ebola). Cela permettrait de connaître les

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activités économiques menées sur le territoire, afin d'augmenter substantiellement les recettes fiscales de la commune. Mais aussi, d'élaborer des plans de lutte contre les maladies et les accidents.

Ces besoins d'information en général et d'information géographique en particulier identifiés, de quels moyens les acteurs de Diéma disposent-ils ?

7.2. Les conditions d'obtention de la statistique officielle et de l'information géographique à Diéma

Au Mali, l'Institut National de la Statistique (INSTAT), Etablissement Public à caractère scientifique et technologique est l'organisme de référence en matière de la statistique officielle. Il est chargé de promouvoir la recherche, la formation et le développement dans le domaine de la statistique. Il s'agit plus spécifiquement de coordonner les méthodes, les moyens et les travaux statistiques et produire les données et indicateurs nécessaires à la gestion économique et sociale. De ce fait, il est l'organisme de collecte et de centralisation de l'information statistique officielle ( http://instat.gov.ml/index.aspx).

Tout comme l'INSTAT, l'Institut Géographique du Mali (IGM), Etablissement public à caractère administratif chargé de participer à l'élaboration de la politique nationale de cartographie et de topographie. Il est l'organisme de référence en matière de l'information géographique au Mali.

Si le premier est représenté au niveau régional et local par les Services de la Planification, de la Statistique, de l'Informatique, l'Aménagement du territoire et de la Population (SLPSIAP) ; le second est seulement représenté au niveau de la région. Donc l'IGM n'a pas de représentation au niveau local, cela prouve déjà la difficulté d'accessibilité des fonds topographiques disponibles et la réalisation des cartes de détail. Les informations géographiques produites par l'IGM ne sont pas accessibles sur l'internet.

Cependant, l'INSTAT est représenté au niveau local par le SLPSIAP. Ce service joue un rôle de collecte et de centralisation de l'information statistique au niveau local. Les informations statistiques centralisées au niveau local sont les données du recensement général de la population et de l'habitat, les rapports annuels des services techniques déconcentrés de l'Etat et des collectivités territoriales, et les ONG.

Cependant, nous avons constaté lors de l'enquête qu'un grand nombre d'information existant au niveau de certains services techniques déconcentrés de l'Etat ne sont pas centralisés au

75

niveau du SLPSIAP : les données du comptage routier de la Subdivision des routes, les statistiques de la santé, les quantités de production agricole par commune. Le tableau ci-dessous récapitule les statistiques officielles disponibles à Diéma.

Tableau n°8 : Statistiques officielles et l'information géographique disponibles à Diéma

Type de

statistiques

Fréquences de

production

Format des

données

Niveau de

désagrégation

Sources

Recensement Général de la

Population et

de l'Habitat

(RGPH)

comprend les

données sur :

le sexe, l'âge,

lieu de
naissance, lieu

de résidence,
niveau d'instruction, type d'activité

RGPH2009 RGPH1998 RGPH1987 RGPH1976

Format numérique

de type
PDF

Village, quartier,

commune, cercle,

région

- SLPSIAP

Diéma ;

- Site internet

INSTAT

Recensement

Général de
l'Agriculture et le Cheptel : populations exploitations agricoles, superficies, équipement

RGA 2004/2005

RGA 2014 (en
cours)

Format numérique

de type
PDF

Commune, cercle, région,

- Secteur

d'Agricultur e de Diéma ;

- Site internet

INSTAT

Le comptage

routier

Rapport semestriel

du comptage

Format numérique

Poste de comptage par axe routier et

Service Subdivision des routes de Diéma

76

comprend les

données sur

les flux

Véhicules Personnels, les

taxis, les

minibus, les

autobus, les

camions, les

remorques, les citernes.

routier (Janvier et Juin 2014)

de type

Excel

par

cercle/département

 

Les résultats

des campagnes agricoles :

quantités de
production, superficie exploitée, rendement

Rapport annuel

2013

Format numérique

de type
Excel

Sous-secteurs, cercle

Secteur

d'agriculture de
Diéma

Système d'Alerte Précoce (SAP) :

quantités de
céréales disponibles

dans les

banques de

céréales, le

prix des

denrées

alimentaires,

Rapport trimestriel

Format numérique

de type
Excel

Foires par

communes, cercle

Secteur

d'agriculture de
Diéma

Les données

Rapport annuel

Format

Sous-secteurs,

Secteur de l'élevage

77

sur le secteur

de l'élevage

portent sur : le

nombre du

bétail : bovin,

caprin ; la

quantité de lait

produit, la

quantité de

viande.

2013

numérique

de type
Excel

cercle

de Diéma

Les données

socio-

Rapport annuel

Format numérique

Villages,

communes, cercle

Service

Développement

sanitaires

sont : le

nombre des

centres de

santé,

infrastructures hydrauliques,

scolaires, le

nombre des

associations et coopératives

2013

de type

Excel

 

social de Diéma

Les données

Rapport de

Format

Ville de Diéma

Agence de

sur les

synthèse

numérique

 

Développement

dynamiques :

semestrielle

de type

 

Territorial en

flux humains,

flux

commerciaux, les métiers au

carrefour, les
mototaxis

- Janvier

2011, 2012, 2013, 2014)

Excel

 

Région de Kayes

 

- Juin 2011,

 
 
 

78

 

2012,

2013,

2014)

 
 
 

Système d'Information Sanitaire (SIS) : natalités, mortalités,

taux de
fécondité, consultation prénatale etc.

Rapport annuel

2013

Format numérique

de type
Excel

Villages,

communes, cercle

Centre de Santé de Référence de Diéma

Logiciel de

Cartographie

de la
République du Mali

Production de

1999

format numérique

de type
raster

Villages Communes Cercle Région

Mission de la

Décentralisation du
Mali

Données du
recensement général de population 1998

Photographie aérienne de la ville de Diéma

Production de

2012

Format numérique

de type
image raster

Ville de Diéma

ADTRK

Source : Enquête auprès des services techniques de Diéma

Les données décrites ci-dessus représentent la statistique officielle et de l'information géographique au niveau local (commune, cercle) de Diéma. La plupart des données sont au format numérique de type PDF pour les données de l'INSTAT (recensement de la population et du recensement de l'agriculture). Ces données sont accessibles sur le site internet de l'INSTAT. Les autres données décrites ci-dessus à part les données du Secteur d'agriculture

de Diéma sont au format numérique de type Excel et PDF. Cependant, elles ne sont pas accessibles sur l'internet.

Aussi, on observe dans le tableau ci-dessus, l'existence d'un Système d'Information Sanitaire (SIS). Le SIS est un système d'information national chargé de centraliser les informations sanitaires (naissances, mortalités, fécondités, consultations prénatales etc.) par aires de santé et par cercle. Dans le cercle de Diéma il y a 22 aires de santé ou 22 Centres de Santé Communautaire (CSCOM). Les aires de santé ne correspondent pas forcement aux entités communes. Certains villages d'une commune se retrouvent dans l'aire de santé d'autres communes.

On observe également, l'existence d'un système d'information géographique national dénommé « Cartographie de la République du Mali ». Il a été réalisé en 1999 par le Bureau de la Mission de Décentralisation avec l'aide des partenaires financiers. Ce système permet d'afficher des images raster des communes, cercles, régions et la limite de la République du Mali. Il permet d'afficher également la position des villages par commune, les infrastructures (éducatives, sanitaires, hydrauliques etc.) par village. Aussi, il permet l'affichage des routes, pistes, cours d'eau etc. bref toutes les infrastructures à l'échelle (communes, cercles, régions et nationales). Il est le lieu par excellence pour acquérir de l'information géographique (image raster) au Mali. Cependant, les données qui accompagnent ce système d'information sont issues des données du recensement de la population de 1998, alors que le pays a connu un autre recensement de la population en 2009. Avec ce recensement le système devrait être mise à jour mais ce jour cela n'est pas fait. Ce système n'est pas non plus accessible sur l'internet. Pour faire la mise à jour des données, il faut faire recours aux outils SIG (Qgis, Arcgis, Mapinfo).

79

Graphique n°10 : Fenêtre de la cartographie de la République du mali (extrait commune de Diéma à droit)

80

Enfin, on dénote l'existence de la photographie aérienne (format numérique de type raster) de la ville de Diéma datant de 2012. Cette image a été fourni à l'ADTRK par l'Agence d'Urbanisme et d'Aménagement de Saint-Omer dans le cadre de la coopération décentralisée entre la région de Kayes et la région Nord Pas de Calais. Cependant, cette photographie ne montre pas toutes les parties de la ville de Diéma, notamment la partie Nord.

7.2.1. Les difficultés constatées sur les données disponibles :

La première difficulté est l'insuffisance de partage d'information entre les services producteurs de données et l'absence de lieu périodique d'échange d'information au niveau communal. Alors que, les textes sur la décentralisation prévoient la tenue trimestrielle du Comité Communal d'Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement (CCOCSAD). Ce comité n'a jamais été tenu dans la commune de Diéma. Cela se traduit par la non centralisation et la non remontée de certaines données au niveau du SLPSIAP, service chargé de centraliser et de remonter des données au niveau régional et national. Il pose également le problème de coordination des actions car certains services ou ONG de la place mènent les mêmes activités ou collectes les mêmes données sur le même territoire communal.

Aussi, nous avons constaté que les données produites par certains services notamment le Secteur d'Agriculture de Diéma ne sont pas informatisées, pourtant le service est doté d'outil informatique. Cela pose le problème de l'utilisation de l'outil informatique dans ces services et souvent de la disponibilité car certains services ne sont pas dotés de l'outil informatique.

81

Nous avons constaté également que le niveau de désagrégation de la plupart des statistiques disponibles n'atteint pas le niveau quartier ou village et souvent même le niveau commune. Les données du secteur d'Agriculture et de l'Elevage sont diffusées par sous-secteur13 qui est un groupement de plusieurs communes. Quand le service observatoire et cartographie de l'ADTRK a voulu analyser les données sur les résultats de la campagne agricole 2013, afin d'alerter les décideurs du niveau d'insécurité alimentaire. Il a été confronté à un problème de données (quantité de production céréalière) par commune. L'analyse de la production céréalière par sous-secteur ne permet pas de savoir quelles sont les communes déficitaires ou excédentaires. De ce fait, l'analyse par sous-secteur classe les 5 sous-secteurs (donc toutes les communes) du cercle de Diéma en situation du déficit céréalier alors qu'il y a des communes où la production céréalière est supérieure à la consommation.

L'indisponibilité de l'information statistique au niveau village et souvent même au niveau commune pose le problème de la qualité des données et renforce la méconnaissance du territoire.

Enfin, les données statistiques disponibles localement ne sont pas validées publiquement (ateliers de restitution publiques). Alors que les ateliers de restitution des données collectées sont des occasions de validation de ces données et de vérification de leur véracité.

Comme nous venons de le constater, un grand nombre d'information statistique et géographique existe ou est annuellement collecté sur le territoire de Diéma. Cependant, l'accès à ces informations n'est pas toujours aisé car elles ne sont ni centralisées à un seul lieu, ni accessibles sur l'internet. Ainsi, la qualité de l'information disponible n'est pas toujours avérée et les possibilités d'analyse sont limitées. D'où des expériences de centralisation, d'analyse de données et de leur diffusion sous forme de carte, graphique et de tableau synthétique furent amorcées dans les territoires de l'ADTRK.

7. 3. Les avantages et limites des observatoires existants : les observatoires thématiques de l'ADTRK

13 Calqué sur l'ancien découpage administratif du Mali (arrondissement, cercle, région). Le sous-secteur correspond au niveau arrondissement. Avec la mise en oeuvre de la décentralisation les arrondissements ont été éclatés en trois voir quatre communes selon la taille des arrondissements.

82

L'Agence de Développement Territorial en Région de Kayes (ADTRK) dans ses missions d'accompagnement des collectivités territoriales et groupements de collectivités dans la connaissance de leur territoire a initié depuis 2010 la mise en place des observatoires thématiques sur ses territoires d'intervention (Diéma, Bafouabé et Kéniéba) :

- Observatoire Routes, Métiers et Accidents ;

- Observatoire des industries extractives et sites d'orpaillage (en cours) ; - Observatoire de l'emploi (en cours).

L'objectif principal de ces observatoires est de produire des connaissances sur les territoires d'intervention de l'Agence dans les thématiques retenues.

Il s'agit plus spécifiquement de :

- L'aide à la décision : il s'agit d'offrir aux membres de l'agence, un appui à la définition et à l'évaluation des actions dans une logique d' « observation-information-action-évaluation».

- Le partage : il s'agit de créer un espace d'échange au sein duquel les acteurs locaux peuvent construire une vision partagée sur le diagnostic et les actions à conduire sur le territoire.

Pour l'atteinte de ces objectifs, le service chargé de l'animation de l'observatoire au sein de l'ADTRK procède au recueil des données relatives aux routes, métiers et accidents. Ce recueil est en effet organisé conjointement avec le comptage routier (comptage de véhicule par jour) de la subdivision des Routes de Diéma qui a lieu chaque six mois (Janvier et Juin). Les données recueillies sont centralisées dans une base de données sous Excel qui sert également de logiciel de traitement (filtre, trie et graphique etc.). Elles sont souvent exportées sous MAPINFO pour des fins cartographiques (données sur les lieux d'accident).

Cet observatoire a permis à l'ADTRK la définition des indicateurs pertinents de suivi des phénomènes liés à la route depuis 2011. Le tableau ci-dessous récapitule l'ensemble des indicateurs suivi au cours des quatre dernières années.

Tableau n°9 : Les indicateurs de suivi des phénomènes liés à la route

Indicateurs

Fréquences de

Niveau de

Format

Sources des

83

 

suivi

désagrégation

de

données

données

Flux de

véhicules

Rapport Semestriel

- Janvier

2011, 2012,

2013, 2014

- Juin 2011,

2012, 2013, 2014

Poste de

comptage par

communes, cercle

Format numérique

de type
Excel

Subdivision des

routes

Flux humains

Rapport semestriel

- Janvier

2011, 2012,

2013, 2014

- Juin 2011,

2012, 2013, 2014

Poste de

comptage par

communes

Format numérique

de type
Excel

ADTRK

Flux

marchandises

Rapport semestriel

- Janvier

2011, 2012,

2013, 2014

- Juin 2011,

2012, 2013, 2014

Commune de

Diéma

Format numérique

de type
Excel

Agence de

Développement

Territorial en
Région de Kayes (ADTRK)

Flux transport

inter-cités

Rapport semestriel

Commune de

Diéma

Format numérique

de type
Excel

Agence de

Développement

Territorial en
Région de Kayes (ADTRK)

Flux des

mototaxis

Rapport semestriel

Village,

Commune, cercle

Format numérique

de type
Excel

Agence de

Développement

Territorial en
Région de Kayes (ADTRK)

84

Métiers au

carrefour

Rapport semestriel

- Janvier

2011, 2012,

2013, 2014

- Juin 2011,

2012, 2013, 2014

Commune de

Diéma

Format numérique

de type
Excel

Agence de

Développement

Territorial en
Région de Kayes (ADTRK)

Lieux d'accident

Rapport semestriel

Village,

commune, cercle

Format numérique

de type
Excel

Brigade

Territoriale de la

Gendarmerie de
Diéma

Il a permis dès 2011 de constituer une base de données sur les flux de transport (flux de véhicules, humains, commerciaux), et les activités économiques (métiers, commerce) au carrefour de Diéma. Il a aussi permis de constituer une base de données sur les lieux d'accident à l'échelle du cercle de Diéma. Les moyens utilisés pour répondre aux objectifs fixés restent la production semestrielle (diffusion papier) des rapports de synthèse (rapport connaissance du carrefour de Diéma, connaissance des Marchés/Foires et installations économiques de Diéma). Ces rapports sont diffusés lors des sessions ordinaires (ont lieu chaque trois mois et les sessions sont publiques) du conseil communal de Diéma.

Le partage d'information a permis la connaissance assez fine des phénomènes observés et la réalisation d'action :

- Il a permis l'identification des lieux d'accident à l'échelle du cercle (voir en annexe la carte accidentogènes du cercle de Diéma). Cela a permis aux communes concernées de réaliser des ralentisseurs obligatoires (casse dos d'âne) sur ces lieux d'accidents. C'est ainsi que trois ralentisseurs obligatoires ont été réalisés à Torodo (commune de Dianguirdé), trois à Dioumara (commune de Dioumara), trois à Diangounté Camara (commune de Diangounté Camara) sur l'axe Bamako-Diéma-Kayes-Dakar. Cette décision a permis de diminuer substantiellement les accidents sur l'axe routier.

- Il a permis l'évaluation du potentiel fiscal (voir en annexe les résultats de l'évaluation) des équipements marchands (installations économiques au carrefour et le Marché) au travers du recensement des activités économiques.

85

Les résultats de l'évaluation du potentiel fiscal ont montré que la Mairie de Diéma peut gagner 14 679 600 FCFA par an sur ses équipements marchands, alors qu'avant l'évaluation la Mairie ne gagnait que 600 000 FCFA par an. Dès lors le conseil communal a décidé de mettre le Marché et les installations économiques du carrefour en gestion déléguée. Cela a favorisé le partenariat public/privé et augmenté les recettes fiscales de la Mairie.

A partir delà, nous constatons que l'observatoire routes, métiers et accidents a atteint pleinement ces objectifs : à savoir l'aide à la prise de décision et la cohérence d'action par le biais du partage d'information. A notre avis ses modes opératoires correspondent parfaitement à la démarche d'observatoire efficient.

Le graphique ci-dessous illustre le processus de la prise de décision par le biais de l'observation.

Graphique n°11 : De l'observatoire à l'action

Source : Cours de Master II AGPS, Méthodes et pratiques de l'observation, Mme Marie-Hélène de Sède Marceau

Au-delà de la connaissance du territoire, de l'augmentation des recettes fiscales, l'Observatoire routes, métiers et accidents a favorisé un partenariat entre l'ADTRK, la subdivision des routes de Diéma et la Brigade Territoriale de la Gendarmerie de Diéma à travers la mise à disposition des données. L'ADTRK a joué un rôle moteur et un rôle de médiateur entre les différents partenaires

Malgré ces résultats encourageant, l'observatoire routes, métiers et accidents a été confronté à d'énorme difficultés d'ordre technique, organisationnelle. Nous constatons que les données (nombre et lieu d'accident) fournies par la gendarmerie ne sont pas informatisées et certains cas d'accident ne sont pas enregistrés car ces données comparées à celle des cas d'accident pris en charge par les services de la santé ne correspondent pas. Nous avons constaté également que lors de la restitution des rapports de synthèses les élus demandent des informations sur :

- L'état de l'occupation du sol dans la ville ;

- Les quantités de production agricole par village ;

86

- Le nombre d'unité de production et de transformation dans la commune ; - Le nombre d'emploi crées dans la commune ;

- Les secteurs pourvoyeurs d'emploi dans la commune.

Ces différentes thématiques ou indicateurs ne sont pas malheureusement observées dans l'observatoire routes, métiers et accidents. Cela révèle les limites actuelles de l'observatoire dans la mise à disposition des informations, cette insuffisance est due surtout au manque de moyens. Le coût estimatif du budget de mis en oeuvre de l'observatoire routes, métiers et accidents est de Six Million Cinq Cent Cinq Mille Francs (6.505.000 FCFA) dont 90% du budget est financé au travers des fonds issus de la coopération décentralisée.

Tableau n°10 : Budget de mise en oeuvre de l'Observatoire Routes, Métiers et Accidents

87

Activités

 
 

Activités détaillées

Moyens

Quantité

Coûts en Fcfa

Total Fcfa

Source de

financement

Information sensibilisation

et

Atelier de partage

d'information ou de

restitution des

informations traitées

par l'observatoire

Prise en charge des

participants à l'atelier
(hébergement, restauration etc.)

4

250 000

1 000 000

ADTRK à travers

les fonds de la
coopération décentralisée

Logistiques moyens

informatiques

et

Achat de moto

 

1

400 000

400 000

Fonds projet de

coopération décentralisée

Achat Ordinateur

portable

 

1

275 000

275 000

Fonds projet de

coopération décentralisée

Achat GPS

 

1

200 000

200 000

Fonds projet de

coopération décentralisée

Logiciel SIG libre

(Qgis 2.0)

 
 
 
 
 
 
 

Enquête « Comptage routier au carrefour »

09 enquêteurs

2 fois par an

315 000

630 000

Subdivision des

routes à travers le

88

Collecte des données

 
 
 
 
 

font de l'Etat

Recensement des

Données de la
campagne agricole

Prise en charge

fonctionnement des
animateurs du secteur d'agriculture

1 fois par ans

-

-

Secteur

d'agriculture à

travers le

financement de

l'Etat

Recensement des

activités au carrefour

04 enquêteurs

2 fois par ans

10 000

40 000

ADTRK à travers

les fonds de la
coopération décentralisée

Données sur les

accidents

Frais de

fonctionnement de

l'animateur

12 mois de

l'année

50 000

600 000

ADTRK à travers

les fonds de la
coopération décentralisée

Animation de

l'observatoire

Centralisation,

Analyse des données,

Organisation des
rencontres autour de l'observatoire

Salaire d'un animateur

12 mois

280 000

3 360 000

ADTRK à travers

les fonds de la
coopération décentralisée

Total

 
 
 
 

6505000 FCFA

 

89

Au-delà de la contrainte financière, nous déplorons aussi l'absence d'atelier d'échange pour discuter entre acteurs les produits de l'observatoire qui serait dû à un manque d'engagement des partenaires dans le partage d'information. Dès lors que les différents partenariats se sont établis pour alimenter l'observatoire en données, les différents partenaires ne se sont plus rencontrés pour réfléchir et débattre sur les résultats de l'observatoire. Ces différentes contraintes débouchent à des questionnements sur la pertinence des indicateurs observés, sur la prise en compte des attentes d'observation des bénéficières et même de la nécessité de l'observation territoriale.

90

CHAPITRE 8 : PROPOSITIONS TECHNIQUES, ORGANISATIONNELLES ET METHODOLOGIQUES DE LA MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF D'OBSERVATION DANS LA COMMUNE DE DIEMA

Les contextes de développement de la ville de Diéma font que celle-ci est confrontée à d'énormes difficultés de gestion de son territoire dues singulièrement aux dynamiques démographiques, économiques et spatiales ; elles même amorcées à la suite de la réalisation des axes routiers.

Ces dynamiques sont peu ou mal connues par les acteurs de développement par défaut d'un dispositif adéquat d'observation des phénomènes.

Si le dispositif existant a permis de constituer une base de données sur les flux de transport et les métiers autour du goudron (cartes issues de l'analyse de cette BD sont en Annexes I, II et III : carte des flux de transport et des activités économiques), il n'a pas pu assurer un système de diffusion efficace des informations traitées. Celles-ci sont utilisées seulement quand le conseil communal a besoin de prendre une décision. Ce dispositif traite essentiellement les données sur les flux de transport et les activités connexes (métiers, le commerce etc. autour du goudron), les autres dynamiques (spatiales, démographiques, industrielles (petites unités de production)) sont exclues de ce dispositif d'où son insuffisance en matière de disposition et de partage d'information. Ce qui nous amène à proposer un dispositif d'observation pour la commune de Diéma et des communes Maliennes en général. En plus des dynamiques de transport, celui-ci intégrerait les dynamiques spatiales, démographiques et économiques.

Cependant, l'étude de dispositifs existants (observatoires thématiques) a permis de dégager les limites de l'observatoire, mais aussi les bases techniques, organisationnelles et méthodologiques d'un tel outil. Nous constatons également dans cette étude que quatre points devront être considérés dans un projet de création d'observatoire : ses objectifs, son organisation et fonctionnement, les moyens mis en oeuvre, et ses produits.

8.1. Les objectifs de l'observatoire :

8.1.1. L'objectif principal :

L'objectif principal de cet observatoire est de promouvoir le développement économique local à travers la mise à disposition d'informations pertinentes pour les décideurs de la commune de

91

Diéma au travers de la connaissance des activités économiques et des opportunités d'affaire sur le territoire de Diéma.

Il s'est apparu dans les parties précédentes du rapport et des études nationales d'évaluation des collectivités territoriales du Mali que l'une des difficultés des communes Maliennes en général et de la commune de Diéma en particulier est la mobilisation des ressources financières propres (taxes et impôts sur les activités). Nous pensons que cette difficulté est en grande partie due à la méconnaissance des activités économiques et de la mauvaise gestion du secteur économique dans les communes. La mise en oeuvre d'un dispositif local de veille permettrait de mieux cerner ces activités et de créer un lien de partenariat entre les différents acteurs.

Cette connaissance des activités et des opportunités d'affaire permettrait d'aider et d'orienter les porteurs de projet et les élus dans leur prise de décision.

Dans ce cadre la mission fondamentale de cet observatoire consisterait alors à caractériser la situation de l'activité économique et de ses effets sur les dynamiques démographiques et spatiales de la commune. Il s'agit en effet de réaliser une analyse des dynamiques économiques, démographiques et spatiales sur la commune de Diéma.

8.1.2. Les autres objectifs : Il s'agit plus spécifiquement :

- de recueillir les données auprès des acteurs producteurs de données, afin de mieux caractériser l'activité économique, et l'évolution démographique et spatiale ;

- d'instaurer un lieu d'échange trimestriel permettant aux acteurs de réfléchir et de débattre sur les résultats de l'observatoire et du développement de la commune ;

- enfin, il s'agit de permettre aux acteurs au travers du partage d'information, de construire une vision partagée sur le diagnostic et les actions à conduire sur le territoire.

Pour atteindre ces objectifs l'observatoire devrait répondre à plusieurs missions. 8.1.3. Le développement des missions de l'observatoire :

L'Observatoire de la commune de Diéma aurait trois missions principales :

92

- La centralisation des données permettrait de faciliter l'accessibilité afin d'initier des actions cohérentes et avoir une vision globale du territoire ;

- L'alimentation du centre de ressource documentaire de l'ADTRK aux produits de l'observatoire permettrait de mettre à disposition des acteurs du développement l'information susceptible de les intéresser ;

- La coordination entre les acteurs de Diéma pour organiser des méthodes communes à chacun afin d'éviter de faire un travail redondant.

8.2. L'organisation et le fonctionnement de l'observatoire de Diéma

Le développement d'une commune fait intervenir de nombreux acteurs, ce qui suppose que divers partenaires interviendraient dans la mise en place et le fonctionnement de l'observatoire de Diéma dont singulièrement :

- Les décideurs politiques (élus et représentant de l'Etat) pour décider les actions de développement de la commune ;

- Les techniciens ou l'administration encadrant le développement communal (Service Local de la Planification et de la statistique, le Secteur d'Agriculture, les industries animales, la Subdivision des Routes, la Perception, les Impôts, la Douane, la gendarmerie, ANPE et les projets de développement etc.) ;

- Les organisations faitières telles la chambre locale d'agriculture, la chambre des métiers, la chambre du commerce est représenté à Diéma par le Syndicat des commerçants ;

- Les organisations de la société civile.

La mise en oeuvre de l'observatoire nécessite la coordination de ces divers partenaires, afin d'assurer le pilotage des activités de l'observatoire. La définition du rôle et responsabilité de chaque partenaire permettrait de mettre en place un système de gestion efficace de l'information et de connaître les acteurs fournisseurs et utilisateurs de données. Tout ceci serait précisé dans un cahier des charges qui permettra de formaliser la commande.

8.2.1. Proposition de méthodes pour l'organisation de l'observatoire

L'opérationnalisation de l'observatoire de Diéma nécessite la mise en place d'un certain nombre d'instances.

93

94

L'observatoire de la commune de Diéma serait piloté par l'ADTRK à travers son Service Observatoire et Cartographie. L'ADTRK accompagne les collectivités territoriales membre dans la connaissance de leur territoire et dans la définition des politiques publiques de développement. De ce fait, elle bénéficie des financements de la Région Nord-Pas de Calais à travers la coopération décentralisée avec la Région de Kayes et du département du Pas de Calais en coopération décentralisée avec le cercle de Kéniéba pour le développement des dispositifs d'observation dans ses territoires d'intervention. Elle bénéficie également les cotisations de ses membres.

Le service Observatoire et Cartographie de l'ADTRK aurait comme rôle d'informer et de sensibiliser l'ensemble des acteurs du processus de la mise en oeuvre de l'observatoire. Il assurerait la tenue des réunions et l'élaboration des rapports d'étape. Il serait aussi chargé de l'animation de l'observatoire.

Pour assurer la légitimité de l'observatoire les instances suivantes mérites d'être créées :

- un comité de pilotage : qui serait composé des membres du conseil communal (Maire et conseillés), les représentants de l'Etat (Préfet ou sous-préfet), les techniciens, les opérateurs économiques, les leaders communautaires. Ce comité serait l'instance de validation de chacune des étapes de la mise en oeuvre de l'observatoire et sera l'occasion de former les élus et représentants de l'Etat au processus de mise en oeuvre de l'observatoire. Il devrait aussi jouer le rôle de coordination, d'orientation et de suivi des actions de l'observatoire.

- Un groupe de travail inter-service pourrait être crée, composé des représentants ou chargés de la statistique des services partenaires. Le groupe de travail inter-service serait diriger par le service observatoire et cartographie de l'ADTRK. Il serait chargé de définir les indicateurs pertinents du développement de la commune. Il serait aussi chargé d'élaborer un cahier des charges en précisant les objectifs, les fonctionnements et organisations du futur observatoire, et en définissant les rôles et responsabilités de chaque partenaire.

Dès le lancement du projet d'observation, le groupe de travail inter-service pourrait établir un plan d'action annuel avec un budget y afférent.

Pour assurer la coordination entre les instances du projet d'observation, le groupe de travail inter-service se réunirait chaque mois pour évaluer les actions programmées dans le plan

d'action. Cela permettrait de lever les obstacles. Le groupe de travail fournirait un compte rendu de réunion au comité de pilotage. Celui-ci se réunirait chaque mois une semaine après la réunion du groupe de travail inter-service pour examiner et valider les propositions d'orientation faites par le groupe de travail.

Les décisions prises par le comité de pilotage et les résultats produits par l'observatoire seront restitués à l'ensemble des acteurs du projet dans un cadre de concertation trimestriel. Cela permettrait d'alimenter la réflexion sur le développement de la commune en général et de pérenniser les actions de l'observatoire.

8.2.2. Proposition de démarche pour la gestion de l'information

La gestion de l'information comprend plusieurs dimensions : la production ou la collecte des données, la structuration et le traitement des données, la diffusion des données. Cependant, avant toutes collectes ou analyses des données, il faudrait au préalable identifier les indicateurs qui seraient contenus dans l'observatoire. L'identification des indicateurs devrait se faire avec la participation de toutes les parties prenantes.

8.2.2.1. Proposition des indicateurs pour la mise en oeuvre de l'observatoire de Diéma

Dans le cadre de la mise en oeuvre de l'observatoire de la commune de Diéma, la tâche d'identification des indicateurs serait attribué au groupe de travail inter-service qui serait crée lors de l'atelier d'information et de sensibilisation. Ces indicateurs seront validés par le comité de pilotage crée à cet effet. Il s'agirait de définir les indicateurs permettant de caractériser les dynamiques économiques, démographiques et spatiales de la commune de Diéma.

Déjà, à partir de l'étude des contextes de développement de la ville de Diéma (Partie I et II du présent rapport) et des entretiens que nous avons eu avec les élus, les techniciens de l'Etat et des collectivités territoriales et des projets de développement ; nous pouvons nous permettre de proposer des indicateurs pertinents sans pour autant présager quoique ce soit.

95

Tableau n°11 : Proposition des indicateurs suite aux besoins d'information exprimés par les acteurs de Diéma

Indicateurs

Fréquence

s de
productio n

Niveau de

désagrégatio n

Disponibi lité de la donnée

Format de données

Sources

Evolution

démographique

(population totale,
population féminine, population masculine, taux de la population jeune etc.)

RGPH2009 RGPH1998 RGPH1987 RGPH1976

Village, commune, cercle, région

Disponibl e

Format numérique

de type
Access

INSTAT

Des données de

l'état civil :

déclaration de

naissance, décès,

mariage, divorce

Rapport semestriel

Village, commune

Disponibl e

Format numérique

de type
Access

Mairie de

Diéma

Occupation du sol

(évolution du
foncier

constructible, les

lotissements, les

dépôts d'ordure,

etc.)

Rapport semestriel

Ville de

Diéma

disponibl e

Format numérique

de type
image

raster et
vectoriel

ADTRK

Industries :

- unité de
production ;

- unité de
transformati on

Rapport semestriel

Villages, commune

Disponibl e

Format numérique

de type
Access

ADTRK

96

- sites de

carrière.

 
 
 
 
 

Commerce :

- les

boutiques ;

- les métiers ;

- le

commerce informel ; (vendeurs ambulants) ;

- évolution
des prix des denrées alimentaires

Bulletin semestriel

Villages, commune

Disponibl e

Format numérique

de type
Access

ADTRK

Pour les prix

des denrées
alimentaires fournies par le Système d'Alerte

Précoce basé

au secteur

d'agriculture

.

 
 
 
 
 

Transports : (flux

de véhicules ; flux humains ; transport

inter-cité, les

mototaxis ; les

accidents)

Bulletin semestriel

Villages, commune

Disponibl e

Format numérique

de type
Access

pour les flux

de véhicules

les données

sont fournies

par le service

de la

 
 
 
 
 

Subdivision des Routes de

 
 
 
 
 

Diéma ;

pour les flux humais,

transport inter-

cité, les
mototaxis sont

fournies par

 
 
 
 
 

l'ADTRK ;

97

 
 
 
 
 

les données

sur les

accidents sont fournies par la gendarmerie et

le centre de

santé de
référence.

L'agriculture

Rapport

Commune

disponibl

Format

Secteur

(Superficies, rendements et les productions agricoles)

annuel (campagne s agricoles)

 

e

numérique

de type
Acces

d'agriculture

Evolution de

Rapport

Commune

disponibl

Format

Agence

l'emploi

semestriel

 

e

numérique

de type
Access

Nationale pour

la Promotion

de l'Emploi

 
 
 
 
 

(ANPE)

Source : tableau issu de l'enquête des données existantes, Septembre 2014

Le tableau ci-dessus fait l'état de la statistique officielle disponible localement et les indicateurs suivis. A part les données de l'INSTAT accessibles sur l'internet, les autres données sont collectées et utilisées aux besoins du service qui les produisent. Elles ne sont pas accessibles sur internet, mais on les retrouve dans les rapports d'activités des services qui les détiennent. Cependant, ces données ne sont pas directement analysables à cause des problèmes de format de données, problème de granularités spatio-temporelles non adaptées etc. elles nécessitent une structuration nouvelle et de traitement adapté sous un logiciel de base de données relationnelle.

8.2.2.2. Proposition du recueil d'information :

Signalée précédemment, la création d'une base de données couplée à un SIG passe par la collecte et la saisie des données sous les logiciels de base de données et des outils SIG. Ce rôle est dévolu au service Observatoire et cartographie de l'ADTRK. Ce service assure la collecte et la mise à jour des données sur les territoires d'intervention de l'ADTRK. De ce

98

99

fait, il bénéficie d'un frais de fonctionnement mensuel de Cinquante Mille Francs (50 000 Fcfa) pour ses déplacements à l'intérieur de la commune de Diéma.

Dans le cadre de l'observatoire de Diéma, la collecte concernerait les indicateurs contenus dans le tableau n°12 ci-dessus. Elle s'effectuerait au niveau des services producteurs principalement le Service Local de la Planification, de la Statistique, de l'Informatique, de l'Aménagement du territoire et de la Population (SLPSIAP), le Service de la Subdivision des Routes, le Secteur d'Agriculture, le service des archives de la Mairie, le service local de l'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE). Les données fournies par l'ADTRK sont déjà centralisées car elle serait le siège de l'observatoire. L'objectif étant de valoriser au mieux les données existantes.

8.2.2.3. Proposition de structuration et de traitement des données

Signalé plus haut, les données disponibles posent des difficultés d'analyse car elles ne donnent pas de précisions sur la manière de leur collecte (données agricoles, emplois) et les objectifs de leur collecte. Certaines données n'apportent pas des informations détaillées jusqu'au niveau village donc incomplètes. D'autres contiennent des informations d'autres communes et elles ne sont pas systématiquement collectées. De ce fait, ces données ne permettent pas une analyse globale du territoire et elles sont incompatibles à l'analyse spatio-temporelle.

Pour augmenter la qualité des données, un travail de structuration et de traitement de données devrait être effectué. Pour cela, il faudra l'utilisation des outils de gestion de données tels que les Système de Gestion de Base de Données (SGBD) et le Système d'Information Géographique (SIG). Pour cela, l'expérience de l'ADTRK en matière de traitement et d'analyse de l'information devrait être valorisée. Comme ont l'a vu dans l'étude de dispositif existant, elle consiste à la création d'une base de données couplée à un SIG. Pour le cas de Diéma, une base de données socio-économique serait crée sous le logiciel Access qui permettrait de créer différentes tables et de les relier par le biais des requêtes. Ensuite, les données géographiques pourraient être exportées ou reliées à des données alphanumériques sous Qgis, afin de procéder à des analyses spatio-temporelles (carte des activités économiques autour du goudron dans le cercle Diéma en Annexe III). L'utilisation du logiciel SIG libre (Qgis 2.0) permettrait de diminuer le coût de l'observatoire.

La mise en place d'une base de données socio-économique permettrait de valoriser les données disponibles et d'augmenter la disposition d'information de l'observatoire.

8.2.2.4. La diffusion de l'information

La diffusion de l'information traitée est une phase importante de l'observation. Pour réussir une bonne diffusion de l'information traitée, il convient de :

- définir les acteurs cibles (élus, techniciens, opérateurs économiques, porteurs de projet etc.) de la diffusion, il s'agit de savoir au préalable leurs attentes par rapport aux

informations diffusées (cette partie a été traitée dans les besoins d'information) ;

- déterminer les « média ou moyens » de diffusion en fonction des moyens disponibles (papier, radio, internet, réunion d'information).

Dans le cadre du dispositif d'observation de Diéma, la diffusion de l'information sous forme de Bulletin (donc diffusion papier) trimestriel d'information de l'économie locale destinée aux acteurs de développement (élus, techniciens, opérateurs économiques etc.) et à toutes personnes intéressées par ses informations (organisations de la société civile, les porteurs de projet sur le territoire etc.) semble correspondre au contexte de développement de la commune de Diéma. Nous avons constaté lors des entretiens auprès des acteurs concernés directement (élus, techniciens, opérateurs économiques) par l'observatoire que 80% n'ont pas accès à l'internet. Nous avons constaté également le manque de collaboration entre les services qui détiennent les données.

Nous pensons que la communication « diffusion papier des informations traitées » sous forme de bulletin permettrait de créer des liens de collaboration entre l'ensemble des partenaires et de faire découvrir aux acteurs de développement l'ampleur des dynamiques économiques et spatiales dans la commune de Diéma.

La diffusion du bulletin (sous forme de restitution publique en invitant l'ensemble des acteurs concernés) pourrait être l'occasion de mettre en place un lieu d'échange ou un cadre de concertation trimestriel permettant de mettre en débat les produits de l'observatoire et de renforcer les relations entre les différents partenaires.

100

Graphique n°12 : Schéma d'organisation et du fonctionnement de l'observatoire

8.3. Le partenariat pour assurer la dynamique d'acteurs autour de l'observatoire

L'un des objectifs de l'observatoire de la commune de Diéma est de favoriser le partenariat entre l'ensemble des acteurs du développement de la commune de Diéma.

A ce titre l'implication de tous les acteurs dans toutes les étapes de la mise en oeuvre du projet est primordiale. Ils sont en amont (mise à disposition des données des acteurs producteurs) et en aval (partage d'information traitée) du projet d'observation.

Pour assurer la pérennité de l'observatoire, le partenariat et ses modalités devrait être définis. Cela ne serait possible sans au préalable identifier l'ensemble des acteurs concernés et de leur classification selon leur statut et leur catégorie.

Ces différents acteurs (élus, techniciens, opérateurs économiques, porteurs de projet etc.) pourraient avoir des intérêts communs en termes de mutualisation de données et des compétences et la prise en compte de leurs opinions. Cela permettrait de faciliter leur adhésion dans le projet d'observation et de pérenniser l'alimentation de l'observatoire. Ils pourraient aussi avoir des intérêts divergents, dans ce cas le projet d'observation devrait prendre en compte les attentes des divers acteurs dans le cahier des charges, afin que le projet réponde à leurs aspirations. Pour pérenniser le travail collaboratif et l'alimentation de l'observatoire aux données, les partenariats entre l'observatoire et les services fournisseurs de données devraient être sanctionnés par la signature des conventions.

101

CONCLUSION GENERALE :

Pour gagner le défi de l'urbanisation galopante et du développement économique local, les collectivités Maliennes doivent se doter des dispositifs d'observation afin de connaître leur territoire. Cette connaissance du territoire est une étape préalable à la prise de décision et à l'évaluation de leur politique de développement. Comme nous venons de le constater dans l'étude de cas de la commune de Diéma, la mise en oeuvre d'un dispositif d'observation est bien possible dans les communes du Mali.

Cette étude de la mise en oeuvre d'un dispositif d'observation dans la commune de Diéma, nous a montré qu'un grand nombre d'informations statistiques est collecté au niveau local, mais qu'il faudrait réunir les conditions pour les valoriser au mieux. Ces informations sont éparpillées au sein des services déconcentrés de l'Etat, des collectivités territoriales, des ONG et projet de développement. Elles sont incomplètes, elles ne permettent pas de faire des analyses poussées au niveau quartiers ou villages, souvent même au niveau commune (le cas des données de la production agricole par ex-arrondissement au lieu de par commune). Certaines informations ne sont pas informatisées ce qui pose le problème de la maîtrise des outils informatiques de la part des acteurs et de la non disponibilité des données au format numérique de type base de données. A part les données démographiques et du recensement de l'agriculture de l'INSTAT aucune autre information n'est disponible sur l'internet et ces données ne sont pas directement analysables car elles sont du type de fichier PDF. Aussi, nous avons constaté l'absence de travail collaboratif entre les différents services.

La mise en oeuvre de l'observatoire de la commune de Diéma se ferrait en cinq étapes successives. Il s'agit de l'information et de la sensibilisation des acteurs (élus, techniciens, opérateurs économiques, porteurs de projet etc.) du développement. Cette action serait l'occasion de former les décideurs au processus de la mise en oeuvre d'un observatoire. Elle serait aussi l'occasion de mettre en place un comité de pilotage composé d'élus, représentant de l'Etat (préfet ou sous-préfet), des chefs de services, des représentants des organisations de la société civile. En outre, un groupe de travail inter-service serait mis en place et serait composé par les techniciens chargés de la statistique au niveau des services techniques. Il serait dirigé par le service observatoire et cartographie de l'ADTRK.

La seconde étape consisterait au renforcement des capacités des techniciens des services producteurs de données (chefs de service et agents chargés de la statistique) à l'utilisation des technologies de l'information notamment à la création et à l'exploitation des bases de

102

données. Cette formation permettrait d'augmenter la qualité des données fournies et elle serait assurée par l'ADTRK.

La troisième étape serait consacrée à l'identification des acteurs et à l'élaboration d'un cahier des charges précisant les objectifs d'observation et les besoins d'information des bénéficiaires. Cette action serait assurée par le groupe de travail inter-services.

La quatrième étape serait fondée sur la création d'une base de données socio-économique sur la commune de Diéma. Cette base de données serait crée sous le logiciel Access et les données géographiques seront exportées sous Qgis pour l'analyse spatio-temporelle.

Enfin, la cinquième étape serait la diffusion sous format papier "Bulletin trimestriel d'information" de la commune de Diéma. Ce bulletin serait diffusé auprès d'un large public (élus, techniciens, opérateurs économiques, porteurs de projet et partenaires techniques et financiers etc.). Il permettrait d'informer et de sensibiliser les décideurs de l'évolution des phénomènes (quartier spontané, accidents de la circulation) afin qu'ils puissent engager des actions d'anticipation sur l'évolution du phénomène. Cette connaissance préalable aux actions permettrait aux élus de prendre les bonnes décisions et de coordonner les politiques publiques afin d'éviter les actions similaires sur le territoire communal. Il permettrait aussi à l'ensemble des acteurs du développement de la commune de connaître les Atouts, les Faiblesses, les Opportunités et les Menaces du territoire par le biais d'élaboration des diagnostics partagés. Cela permettrait aux acteurs d'avoir une vision commune du développement de leur territoire et de renforcer le partenariat multi-acteur.

103

BIBLIOGRAPHIE

Documents généraux et spécifiques :

- « Contribution de la délégation malienne à la réunion d'experts sur la coopération régionale sur le transport en transit : solutions pour les pays en développement sans littoral et les pays en développement de transit » L'expérience du Mali Genève (Suisse) du 27 au 28 septembre 2007.

- Groupe de la Banque Africaine de Développement, Mali/Sénégal Programme d'aménagement routier et de facilitation du transport : le corridor routier Bamako-Dakar par le sud.

- Politique globale du transport de fret au Mali, novembre 1993.

- Plan d'Urbanisme Sectoriel de la ville de Diéma, Mairie de Diéma, 2008.

- Plan Stratégique d'Assainissement de la ville de Diéma, 2009

- Transports routiers de marchandises et développement économique : une nécessité incontournable ?

- Schéma Directeur d'Urbanisme de la ville de Diéma et environs, Mairie de Diéma, 2004.

Rapports et cours de Master II AGPS

- De Sède-Marceau MH, « Méthodes et pratiques de l'observation territoriale », cours de Master II AGPS, Année 2012-2013.

- Fréderic LEVRAULT, Nathalie RENOUX, Jean-Marie VINATIER, Observatoire Territorial des Pratiques Agricoles (OTPA) « Guide de recommandations pour l'élaboration d'un observatoire territorial des pratiques agricoles », 2007, P.66.

- MOINE A., « Analyse de réalisations en matière de développement local et d'observation », Cours de Master II AGPS, 2012-2013.

- PONS S, « Mise en place d'un dispositif de veille économique au Mali » Mémoire de Master II AGPS - 2012-2013.

- Plan Bleu : Mobilité urbaine et développement durable en Méditerranée : Diagnostic prospectif régional. Plan Bleu, Valbonne 2010. (Les Cahiers du Plan Bleu 9).

- Sophie THOMAS « Mise en place d'un observatoire touristique sur le territoire de rhône pluriel », Licence Professionnelle Aménagement du territoire et Urbanisme Option Espaces périubains Promotion 2006-2007

- TRAORE. A, rapport « Connaissance du carrefour de Diéma », version 2011, 2014.

104

- TRAORE. A, rapport « Connaissance des Marchés et foires de Diéma », Mars 2012.

- TRAORE. A, rapport « Etat de l'assainissement et d'approvisionnement en eau potable de la ville de Diéma, Mars 2013.

- TRAORE. A, rapport « Connaissance de la situation alimentaire dans le cercle de Diéma », Avril 2014.

- TRAORE. A, rapport « Observation sur les dynamiques économiques induises par la route dans la région de Kayes », Février 2015.

Les articles

- Anne Piponnier, « Observer pour gouverner : information, prescription et médiation dans les observatoires numériques territoriaux », Études de communication [En ligne], 34 | 2010, mis en ligne le 01 juin 2012, consulté le 09 décembre 2014. URL : http://edc.revues.org/1767

- De Sède-Marceau Marie-Hélène, Moine Alexandre, Thiam Souleymane, « Le

développement d'observatoires territoriaux, entre complexité et
pragmatisme », L'Espace géographique 2/2011 (Tome 40) , p. 117-126 URL : www.cairn.info/revue-espace-geographique-2011-2-page-117.htm

- Jean-Jacques Girardot « Intelligence territoriale et participation » 3e Rencontre « TIC et Territoire : quels développements ? » de Lille ISDM N°16- Mai 2004 - Article N°161 - http :// www.isdm.org

- Jean Luc Dubois et Isabelle Droy « Observatoire : un instrument de suivi de la

pauvreté » http://core.kmi.open.ac.uk/download/pdf/7359076.pdf

- PASCAL BERION « Analyser les mobilités et le rayonnement des Villes pour

révéler les effets territoriaux des grandes infrastructures de transport » les Cahiers Scientifiques du Transport N° 33/1998 - Pages 109-127

Les sites internet et observatoires consultés sur l'internet

Institut National de la Statistique du Mali, http://instat.gov.ml/index.aspx

http://www.togoreforme.com/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=239:impor tance-de-la-route-dans-le-developpement-socio-economique-dun-pays&catid=62:actualites&Itemid=120

Observatoire du Marché Agricole (OMA) Mali : http://www.oma.gov.ml/

Observatoire de l'Emploi et de la Formation du Mali : http://www.oef-mali/

Observatoire Régional des Métiers de Provence-Alpes-Côte d'Azur : www.orm-paca.org/

Observatoire Régional de la Santé Réunion : www.ors-réunion.org/

Observatoire Régional du Tourisme de Bretagne : http://pro.tourismebretagne.com/.

105

Observatoire Régional de l'Emploi et de la Formation-Alsace : http://portailweb.region-alsace.eu/sites/oref/

Observatoire Régional de l'intégration et de la ville, Alsace : www.oriv-alsace.org/

Observatoire Socio-économique Régional de Franche-Comté http://www.oserfc.org/

106

ANNEXES

107

Annexe I : Carte des flux de transport routier dans la région de Kayes

Annexe II : Carte des flux de transport marchandise dans la région de Kayes

108

Annexe III : Carte des activités économiques autour du goudron dans les principales localités du cercle de Diéma

109

110

Annexe IV : Carte des lieux d'accidents dans le cercle de Diéma

Annexe V : Extrait d'évaluation du potentiel contributif des équipements Marchands de la ville de Diéma

Identification des types d'équipement

Nombre d'activités

Taux (prix unitaire des espaces occupés par activités)

Quantité (nombre de foire hebdomadaire dans l'année)

Total

a) Jour de foire

Hangars aménagés

235

100

48

1 128 000

Hors Hangars

311

50

48

746 400

Marché à bétail (Garbal)

Bovins

110

150

48

792 000

Ovins/ Caprins

152

50

48

364 800

Véhicules au marché

28

1 000

48

1 344 000

Total Jour de foire

4 375 200

b) Jour Ordinaire

111

Hangars aménagés

 

108

100

312

3 369 600

Hors Hangars

93

50

312

1 450 800

Véhicules

10

1 000

312

3 120 000

Total Jour Ordinaire

7 940 400

c) Activités au carrefour

Activités au

carrefour (gargotes, dibiteries, etc.)

197

1 000 / mois

12

2 364 000

Total activités au carrefour

2 364 000

TOTAL GENERAL (a+b+c)

14 679 600

Annexe VI : carte des flux de céréales






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus