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Les facteurs favorisant l'infection des plaies opératoires à  l'hôpital de district Saint Camille de Nanoro.

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par Anicet Yelemou
ENSP - Attaché de santé 2015
  

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CHAPITRE I :

PROBLEMATIQUE

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1.1. Enoncé du problème

Selon LS Aho Glédé [3], l'hôpital est un lieu de référence, un service noble où des soins de qualité sont administrés aux clients par des professionnels de santé dans le but de les soulager, de les mettre en confiance et en toute sécurité. Mais l'on constate parfois d'énormes problèmes d'infections communément appelées infections nosocomiales liés aux hôpitaux que contractent les malades, le personnel et les visiteurs. En effet, l'un des problèmes cruciaux et angoissants dans les services de chirurgie est l'infection des plaies opératoires. Ces IPO sont liées à de nombreux facteurs de risques aussi bien endogènes qu'exogènes. [4]. Cependant, l'acte chirurgical peut entrainer des complications aux patients car peut être un facteur potentiel d'incidents, d'accidents ou d'infections. L'infection est la complication première et la plus fréquente des interventions chirurgicales dans les services de chirurgie. Selon le Guide technique d'hygiène hospitalière, les infections des plaies opératoires concernent en moyenne 7% des opérés à travers le monde en l'absence d'antibioprophylaxie. Elles représentent 20 à 25% des infections nosocomiales et viennent en deuxième position après les infections urinaires [5].

Aux Etats-Unis en 2005, 5 à 10% de la mortalité hospitalière était incriminable aux infections des plaies opératoires (IPO) [6].

En Europe un rapport fait au cours de l'office parlementaire d'évaluation des politiques de santé (OPEPS) en juin 2006 par VASSELLE A., admettait communément que, en France, 6 à 7% des hospitalisations étaient compliquées par une infection nosocomiale, soit environ 750 000 cas sur les 15 millions d'hospitalisations annuelles. Les études épidémiologiques comparatives du même rapport (OPEPS) plaçaient la France dans la moyenne européenne estimée entre 6 et 9% pour les infections nosocomiales acquises en unité de soins intensifs et après une intervention chirurgicale. Les causes de ces infections étaient liées à des bactéries endogènes, et/ou exogènes, virus, des facteurs liés à une intervention invasive tels que l'intervention chirurgicale, les drains chirurgicaux, les cathéters urinaires etc. Par ailleurs la gravité de ces infections peut être exacerbée par l'utilisation d'antibiotiques qui sélectionnent des bactéries aux traitements [7]. BRUN-Buisson dans leur étude intitulée «les infections nosocomiales : bilan et perspectives", font ressortir que les infections post-opératoires représentent la 2ème cause de mortalité et de morbidité en chirurgie, les interventions étant de plus en

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plus lourdes et pratiquées chez les malades de plus en plus graves et/ou immunodéprimés . C'est la 2è me cause d'infection nosocomiale (11% des infections nosocomiales) ; le taux d'incidence est de 3 à 7% dans la littérature et environ 3% d'après les réseaux de surveillance, mais très variable en fonction de la pathologie, du type de chirurgie et des différents facteurs de risque ; ce taux peut donc être ajusté dont le plus reconnu est le score NNIS du CDC. La mortalité attribuable aux infections post-opératoires est très variable en fonction du terrain et du type d'intervention, pouvant aller jusqu'à 5% ; l'augmentation de la durée d'hospitalisation d'environ 5 à 15 jours ; ce sont les infections les plus couteuses, avec un cout total avoisinant les 3 milliards de franc par an [6].

Dans les pays africains, les études réalisées ont beaucoup plus portés sur la détermination des taux de prévalence et d'incidence, des germes en cause, des facteurs de risque, des mesures de prévention et de lutte contre les IN. Dans le bulletin de l'OMS sur les infections liées aux soins de santé en Afrique [8], la prévalence des IN à l'échelle de l'hôpital variaient entre 2,5% et 14,8% dans les services de chirurgie, l'incidence cumulative variait de 5,7% à 45,8%. Le plus grand nombre d'études se concentrait sur l'infection du site opératoire, dont l'incidence cumulative variait de 2,5% à 30,9%. Une étude préliminaire de facteurs pathogéniques en chirurgie ostéo-articulaire à Kinshasa menée par MUTOMBO D.-P. et coll. a montré que sur 189 patients qui ont subi des interventions chirurgicale, étaient compliquées d'une infection de la plaie soit 19% [9]. Ces IPO étaient liées à des facteurs comme l'insuffisance du matériel, à présence d'un corps étranger dans la plaie (particulièrement à l'ostéosynthèse du fémur) et à l'administration non planifiée de l'antibioprophylaxie. DARA. D a déterminé dans son étude en 2008 portant sur la prévalence de l'infection des plaies opératoires à l'hôpital de Zone de Ouidah que sur un total de 521 opérés, 119 avaient développé une infection de la plaie opératoire soit 22,8%. Cette situation était due entre autres à l'insuffisance d'hygiène hospitalière, au non-respect des règles d'asepsie parle personnel soignant mais aussi au non-respect des délais des pansements des plaies opératoires [10].

A l'instar de ces taux variables, le Burkina Faso n'est pas en reste. Selon l'annuaire statistique 2013 [11], 81.559 interventions ont été réalisées dans les structures de santé (CMA,CHR, cliniques privées, CHU) pour césarienne, appendicectomie, laparotomie, hernie, hydrocèle, GEU et autres. Au CHU-Y.O

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(Centre Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO), Une étude menée du 1er Janvier au 30 juin 2006 par OUATTARA. A et coll. dans le service de Gynécologie et Obstétrique, a révélé que sur 902 patientes qui ont bénéficié d'un acte chirurgical et ont été hospitalisées dans ledit service, 52 cas ont présenté une IPO soit une incidence de 5,8% [12]. Dans son étude menée en 2011 sur les déterminants de l'infection du site opératoire au service de Chirurgie au CHUP-CDG, ILBOUDO. I a révélé que sur 12 enfants hospitalisés après une intervention chirurgicale, 3 enfants ont eu une suppuration du site opératoire, soit 25% d'incidence ; cette situation était liée à la compétence du personnel en PI et à l'organisation du travail [13]. Une étude sur le profil bactériologique des infections du site opératoire au centre hospitalier universitaire Sourou Sanou de Bobo Dioulasso menée par OUEDRAOGO. AS et coll en 2007 sur 6 mois au bloc opératoire a révélé que sur 681 patients opérés et hospitalisés, 159 patients ont contracté une infection du site opératoire soit un taux d'incidence de 23, 35%. Les facteurs liés aux malades tels que le manque d'hygiène, les tares, l'âge, la résistance de l'hôte, l'état de nutrition et le terrain avaient été incriminés [14]. N'DO. J a révélé dans son étude en 2012 portant sur les facteurs de risques d'infection de la plaie opératoire chez les femmes opérées du service de la maternité du CHR de Ouahigouya, douze cas de suppurations. Ces suppurations étaient liées à l'insuffisance des règles de PI, à l'insuffisance du matériel medico-techniques et à l'organisation du service. [15]. Au CHR de Banfora, PALE. W dans son étude en 2011 sur l'étude de la pratique de pansement aseptique des plaies opératoires au CHR de Banfora note que sur un total de 220 patients hospitalisés, 05 cas de suppurations postopératoires ont été notifiés, soit 02,27% ; cette situation était due entre autres aux délais des pansements des plaies opératoires, à la connaissance des bonnes pratiques de pansement et aux mesures de PI. [16]

L'hôpital de district Saint Camille de Nanoro n'est pas aussi à l'abri des IPO. A notre connaissance, aucune étude n'a exploré le problème des infections des plaies opératoires bien qu'elles sont rencontrées. Les registres de consultation de l'année dernière font ressortir 20 cas d'infection post opératoires sur plus de 357 interventions soit 05,60%. Les autorités sanitaires du CMA ont adopté certaines mesures en vue de minimiser la survenue de ces infections, il s'agit entre autres: de la formation du personnel de santé en PI, la dotation de matériel de traitement des instruments et de protection ... Malgré ces mesures, les IPO sont toujours observées

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dans ledit CMA et si rien n'est fait, on assistera à des situations telles que : le prolongement du séjour hospitalier des patients entrainant l'élévation du cout de prise en charge chirurgicale et l'augmentation des taux de morbidité et mortalité intra hospitalière.

Au regard de toutes ces raisons, nous nous proposons de conduire notre étude intitulée «les facteurs favorisant l'infection des plaies opératoires dans le service de chirurgie à l'hôpital de district Saint Camille de Nanoro » ; dans le but de contribuer à la réduction de ces infections post-opératoires et d'améliorer la prise en charge chirurgicale des patients;

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote