2.2. Le Document de
Stratégie pour la Croissance et l'Emploi
Le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi
(DCSE) a été élaboré dans un contexte
caractérisé par le renchérissement du coût de la vie
au niveau national, la crise financière internationale de la fin de la
première décennie des années 2000, la crise alimentaire et
la crise énergétique au niveau mondial. Il est
présenté comme l'expression empirique d'un cadre
intégré de développement humain durable à moyen
terme pour le Cameroun et propose un cheminement progressif du pays vers les
OMD.
Dans la mise en oeuvre du processus d'émergence au
Cameroun, le DSCE qui décline la vision 2010-2020 du Cameroun est
centré sur l'accélération de la croissance, la
création d'emplois formels et la réduction de la pauvreté.
Il vise entre autre de porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle
dans la période 2010-2020 ; (ii) ramener le sous-emploi de 75,8%
à moins de 50% en 2020 avec la création de dizaines de milliers
d'emplois formels par an dans les dix prochaines années ; et (iii)
ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007 à
28,7% en 2020. Pour la réalisation de ces objectifs, le DSCE se
décline en stratégie de croissance, stratégie d'emploi,
stratégie de gouvernance et de gestion stratégique de l'Etat.
2.2.1. Stratégie de
croissance
La stratégie de croissance définie par le DSCE
se décline en cinq axes stratégiques notamment le
développement des infrastructures, la modernisation de l'appareil de
production, le développement humain, l'intégration
régionale et diversification des échanges et le financement de
l'économie.
Le rôle des infrastructures dans la promotion des
échanges et de la croissance n'est plus à démontrer. Les
infrastructures (les réseaux d'énergie, d'eau, de transport et de
télécommunication) jouent un rôle crucial dans le
fonctionnement de l'économie. Convaincu de ce rôle, il a
été prévu dans le DSCE des investissements massifs sur la
période de mise en oeuvre dans les domaines de l'énergie, des
BTP, des transports et des TIC.
Pour moderniser son appareil de production, le gouvernement a
prévue mettre l'accentsur le développement d'hyper extensions
agricoles et le désenclavement des zones de productiondans les
différentes régions du pays selon leurs
spécificitésagro-écologiquesafinde réaliser des
rendementsd'échelleet d'accroitresubstantiellement la production. Par
ailleurs, un accent est mis sur la recherche,l'exploitation et la
transformation des ressources minérales nécessaires au
développement économique, la création d'un environnement
politique institutionnel,juridique et réglementaire propice au
développement de l'entrepreneuriat collectif et la mise en place d'un
dispositif opérationnel d'incitation et d'accompagnementde
l'investissementprivé.
Le développement humain tel que voulu par la
stratégie de croissance devra contribuer à l'amélioration
des conditionsde vie des populations, mais aussi à la formation d'un
capital humain solide, capable de soutenir la croissanceéconomique. Dans
ce sens, il a été inscrit la réalisation des
investissements en faveur des différentescatégoriessociales,dans
les domaines de la santé, l'éducation et la formation
professionnelleavec une attention particulière pour les jeunes et les
femmes.
Dans la perspective de soutenir une croissance durable et
créatrice d'emplois, la politique de développement et de
diversificationdes échangescommerciaux du Cameroun s'est inscritenon
seulement dans une perspective de renforcement del'intégration sous
régionale et régionale mais aussi de recherche des
débouchés dans les marchés
européens,américains ou asiatiques.
Conscient de ce qu'aucune relance économique durable ne
peut être envisagée sans une réelle politique de
financement des investissements, les autorités camerounaises entendent
renforcer les mesures prises dans le cadre des programmes
précédents, notamment la prise en compte des avantages
consacrés dans le cadre des régimes du Code des investissements
et de la zone franche lors de l'élaboration des textes d'application de
la Charte des investissements, ces dernières constituant la trame de
fond d'une fiscalité à la fois d'attrait de l'épargne et
d'allègement du coût de l'accès au financement.
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