2-2-La compétition comme
une ressource sociale qui accentue les conflits
Hormis les relatons de d'influence, derejet,
d'inégalité, d'opposition et de domination diversement
mobilisées par ces acteurs pour entrer en relation avec les autres,
celles de concurrence et de conflit sont similairement mises à
contribution par Dago, Akaffou et Kouassi pour structurer leur espace
social.
En effet, ce mode de structuration des rapports sociaux
traduit une compétition pour le contrôle de la ressource
foncière. Cette compétition entre les acteurs est une ressource
sociale qui sert à alimenter les relations de déconstruction
statutaire de détenteurs de terre entre les communautés locales.
Elle se traduit du côté de Newcrest par des grèves dont
font usage lespopulations locales pour réclamer une amélioration
perpétuelle de leurs conditions de vies sociales et
économiques.
Deux catégories sociales se positionnent d'ailleurs
comme propriétaires terriens. Il s'agit en l'occurrence des groupes
ethniques Dida et Baoulé. Les Dida se basent sur l'ancienneté de
leur installation et l'accueil des Baoulé pour justifier leur
identité autochtone synonyme d'exclusivité des droits fonciers.
Pour le groupe ethnique Baoulé, le nom Hiré a un
référent sociolinguistique propre à leur culture. Cela se
manifeste par la compétition des grèves aux revendications
divergentes entre ces groupes sociaux.
Il en ressort également de cette compétition,la
création de pratiques agricoles et foncières comme des
mécanismes de résiliences par les acteurs locaux. En fait, face
aux mutations de leur environnement, les détenteurs de terres et/ou
exploitants agricoles créent de nouvelles pratiques foncières et
agricoles. Ainsi, l'émiettement des espaces, l'introduction des
cultures de teck, les lotissements d'espaces agricoles et le recours aux titres
fonciers ne sont que le résultat de la restructuration de l'espace
occasionnés par l'avènement des indemnisations.
Au niveau du comité de gestion conflits fonciers, les
membres se saisissent de la configuration des rapports sociaux pour
redéfinir leurs positions dans cette lutte afin de capter une part des
indemnisations. A travers le maintien de l'identité autochtone, le cadre
de gestion des conflits devient un organe de production des rapports de pouvoir
et de reproduction des rapports fonciers.
Quant aux autochtones, les jeunes veulent également
aller au-delà des ressources qu'ils gagnent sur les terres. Ils
cherchent une amélioration perpétuelle de leurs positions
sociales par l'accès à l'emploi dans la société
minière. Ceux-ci estiment que les montants alloués aux terres et
cultures sont insuffisants. Ainsi, espèrent-ils de nouvelles
évaluations des parcelles de terre et cultures détruites.
Du côté de Newcrest, cette compétition
consiste à faire persister les conflits pour réaliser des
profits. C'est une stratégie qui lui permet d'extraire l'or en toute
clandestinité. En ce sens que tout acte que pose une firme s'inscrit
dans la rentabilisation de l'investissement initiale, celle-ci procède
donc par des calculs rationnels en termes de coûts, avantages et
bénéfices.
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