WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'ONU et la résolution de la crise du Darfour.

( Télécharger le fichier original )
par Guylain MURHULA MUHIGWA
Université Officielle de Bukavu "UOB" - Licence en Relations Intérnationales 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE IV. L'O NU ET LA RESOLUTION DE LA CRISE
DU DARFOUR

Ce chapitre analyse les différentes interventions des Nations Unies dans la résolution de la crise du Darfour ainsi que le bilan depuis son implication.

IV.1. La position de l'ONU face à la crise du Darfour

Au risque de paraître sévère, nous considérons que, longtemps, les Nations Unies ne se sont pas véritablement intéressées au Soudan. Il est singulier en effet qu'à aucun moment, elles n'interviennent à quelque titre que ce soit dans la résolution d'un des conflits les plus terribles que le monde ait connus.

En fait, l'intérêt que les Nations Unies ont manifesté au Soudan, essentiellement axé sur les aspects humanitaires et l'assistance que la communauté internationale devait lui apporter, a tardé à aborder les questions politiques pourtant au coeur de tous les problèmes auxquels doit faire face ce pays depuis toujours et, surtout, à tenter d'y apporter des solutions.

Au long des années 1980 et 1990, notamment, les Nations Unies ont été singulièrement peu réactives vis-à-vis de la situation au Soudan ; leur action n'a jamais non plus visé à une réelle effectivité, dans la mesure où seule l'Assemblée générale s'est saisie des différentes questions, sans intervention, à une exception près, comme on le verra, du Conseil de sécurité.

63

Jusqu'en 2004, les Nations Unies semblent donc n'avoir pas perçu l'urgence de mettre en oeuvre des moyens plus efficaces que ceux qu'elles se contentaient de mobiliser depuis la fin des années 1980. (127)

IV.1.1. Les préoccupations de l'Assemblée générale de l'ONU pour le

Soudan

L'Assemblée générale des Nations Unies a eu l'occasion à plusieurs reprises d'exprimer sa préoccupation. Dès la fin des années 1980, elle a notamment adopté plusieurs résolutions par lesquelles elle se déclarait alarmée par la situation catastrophique du pays, consécutive aux diverses calamités l'affectant de manière récurrente : présence de plus d'un million de réfugiés étrangers sur son territoire depuis le début des années 1960 ; sécheresse et famine de 1984 ; inondations et infestations acridiennes en 1988 ; sécheresse et pénuries alimentaires en 1990.

Si elle a continué de s'intéresser à l'assistance d'urgence, l'Assemblée générale a en effet commencé à porter un regard parallèle sur la situation des Droits de l'homme dans le pays. Ainsi, tout en réitérant la nécessité de poursuivre la solidarité internationale à l'égard du Soudan, la résolution 47/162 (128) appelait pour la première fois les parties prenantes au conflit armé à mettre un terme aux hostilités et, incidemment, à faciliter le travail humanitaire. Simultanément, la résolution 47/142, adoptée le même jour, prenait note, pour la première fois également, « avec une profonde préoccupation des informations selon lesquelles de graves violations des Droits de l'homme seraient commises au Soudan », ainsi que les rapports de la Commission des Droits de l'homme les relataient alors.

Déjà, l'impossibilité pour les populations civiles d'accéder librement à l'assistance humanitaire, les déplacements forcés, les exodes massifs de populations vers les pays voisins, la torture, les exécutions sommaires et autres détentions sans jugement étaient mentionnés.

Désormais, les résolutions suivantes de l'Assemblée générale continueront la plupart du temps de maintenir ce parallèle entre solidarité humanitaire et vigilance en matière de

127 Rapport d'information sur la situation au soudan et la question du Darfour par la commission des affaires étrangères présenté par serge JACQUIN et Patrick LABAUNE, Assemblée National, KHARTOUM ; 2009 ; p146.

128 Adoptée le 18 décembre 1992

64

Droits de l'homme. Si la tonalité globale des résolutions quant à la situation humanitaire au Soudan est à l'inquiétude, celle des résolutions relatives aux droits de l'homme est à la fois nettement plus grave et plus préoccupée. L'Assemblée générale, reprenant les conclusions de la Commission des droits de l'homme et des rapporteurs spéciaux, ne cesse de dénoncer, au long des années 1990, la gravité des violations des droits de l'homme au Soudan, en soulignant d'ailleurs que les autorités gouvernementales ne sont pas seules en cause et que les parties prenantes au conflit civil doivent trouver une solution qui permette à la population soudanaise de bénéficier des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Nous remarquons que, malgré les prises de positions constantes de l'Assemblée générale, la situation des droits de l'homme, est loin de s'améliorer et s'aggrave au fil des années.

Les résolutions de l'Assemblée générale ne sont ainsi qu'une longue litanie d'inquiétudes, de préoccupations et d'indignations, sans véritable effet concret sur le terrain.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard