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Analyse des déterminants de la demande de travail au Burkina Faso.

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par Moussa SIGUE
Université Ouaga 2 - DEA en économie appliquée 2014
  

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ABSTRACT:

This study aims to analyze the determinants of the labor demand in Burkina Faso. It is focused on a dynamic panel tested from five economic sectors from 2002 to 2012. The model valuation is made from the generalized method of moments (GMM) and empirical results show the production, wage, delayed employment by a period affect significantly and positively job application with respective variations at 0.365; 0.621 and 0.06. The capital has a negative effect on job application with elasticity of -2.46. The adjustment of the actual to the wanted job has been realized at 93.8% per cent over the period of the study. This situation reflects a high rate of unemployment. In this regard, a policy supporting the salary's production is necessary not only to boost job application but also to reduce the unemployment rate.

Keys words: Demand labor, labor supply.

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INTRODUCTION GENERALE

Le Burkina Faso a enregistré une croissance moyenne d'environ 5,5 % depuis les années 1990 selon le Conseil National de Population CONAPO (2000). Cependant, cette croissance ne s'est pas traduite sur le marché du travail par la création en nombre suffisant d'emplois décents. Conscient de la situation, le gouvernement a entrepris des efforts en matière de promotion d'emploi et de réduction du taux de chômage depuis les années 2000. Afin de parvenir à un tel objectif, une politique Nationale de l'Emploi (PNE) a été adoptée en 2008. Ensuite d'autres mesures ont été prises pour faire face à la montée du taux de chômage. C'est ainsi qu'un programme Spécial de Création de l'Emplois (PSCE) a été adopté en 2012. Cette politique s'était inspirée du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) et des Objectifs du millénaire pour le Développement (OMD) qui sont des stratégies de réduction de la pauvreté et cible plus les jeunes dans la mesure où ils sont les plus touchés par le chômage. Le pays s'est lancé depuis 2010 dans une nouvelle stratégie pour stimuler la croissance et réduire la pauvreté. Connu sous le nom de Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (20112015), son objectif principal est de réaliser une croissance économique forte, soutenue, génératrice d'effets multiplicateurs sur le niveau d'amélioration des revenus, la qualité de vie de la population et soucieuse du respect du principe de développement durable. Un tel objectif nécessite une prise en compte de la question de l'emploi car selon Kaldor (1966), il existe la relation entre le marché de l'emploi, la croissance économique et la distribution des revenus. Cela se justifie par le fait que l'emploi permet de créer des revenus, participe à l'amélioration des conditions de vie de la population et protège les individus. En somme, l'emploi participe à la croissance économique soutenue parce qu'une croissance qui n'est pas fondée sur l'emploi n'est pas durable.

Le pays a observé un taux de croissance moyen du PIB de 5, 1% en 2011 contre 6,8% en 2006 (DGEP, 2012) et 7,9% en 2010 (OCDE, 2012). Ce taux est resté solide même s'il a connu une baisse de 2,8 points entre 2010 et 2011. Cette baisse pourrait être expliquée en partie par la crise socioéconomique que le pays a connue en 2011. On note une lente reprise de la croissance qui est de 5,3% en 2012 et 5,5% en 2013 (OCDE, 2012). Cette évolution sinusoïdale se répercute sur le marché de l'emploi. En 2006, la fonction publique a enregistré 297 109 candidatures pour 4 958 postes à pourvoir soit un taux de couverture de 1,7% (MFPRE, 2006). Le secteur privé a enregistré la même année une offre d'emploi de 2 500 agents (MFPRE, 2006). En considérant l'offre publique et privée d'emplois de la même année, on remarque que la

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somme est en deçà de la demande totale d'emplois. Le pays a enregistré en 2010 une demande de travail publique de 7 653 contre une offre de travail de 390 518 (ONEF, 2011).

Selon la DGEP (2012), le pays à enregistré en 2011 et 2012 des niveaux d'offre privée de travail respective de 328 597 et 351 016 soit un taux de progression de 6,82%. Quant à la demande privée de travail, elle était de 161 211 en 2011 contre 256 584 en 2012 soit une progression de 59,16% (DGEP, 2012). Ainsi, la demande de travail au Burkina Faso est essentiellement tirée par le secteur privé formel et informel. Parallèlement, le taux de chômage a connu une progression de 29,7% à 29,8% entre 2012 et 2013 (DGEP, 2012) et la projection donne un taux de chômage de 30% en 2021. Cet état de fait laisse entrevoir une progression disproportionnelle entre l'offre de travail et la demande de travail au Burkina Faso.

Le chômage a pendant longtemps été considéré comme étant lié aux rigidités sur le marché du travail (approche classique du chômage). Cette considération ne semble pas corroborée avec le cas du Burkina vu le déséquilibre structurel qui prévaut sur le marché de travail. Ainsi, l'approche Keynésienne du chômage qui stipule que ce dernier est causé par une faible demande est susceptible d'accorder plus d'explication au niveau du chômage du pays.

Malgré les multiples efforts du gouvernement, 140000 personnes en moyenne arrivent sur le marché de l'emploi alors que la création annuelle d'emplois n'est que de 20000 en moyenne et ce jusqu'en 2015 (MJE, 2008). Il ressort que la demande de travail est sept (07) fois moins que l'offre de travail et cela suscite une interrogation dont le but est de comprendre pourquoi une demande de travail faible dans une économie en croissance marquée par des efforts en matière de production, de formations et en matière d'emploi ?

Le présent mémoire aborde la question du chômage sous l'angle de la demande1 et vise à donner plus de compréhension à la demande de travail à travers un objectif principal qui est l'analyse des déterminants de la demande de travail au Burkina Faso. De façon plus spécifique, il est question dans un premier temps de mesurer l'élasticité de la demande de travail par rapport à

1 Selon Janssen (2005), la croissance de la demande des biens et services conduit à une hausse des ventes qui permet d'investir dans des facteurs de productions supplémentaires. En effet, une hausse du volume de la vente requiert davantage d'emploi, toutes choses égales par ailleurs. Plus précisément, les anticipations des entrepreneurs sur le niveau futur de la demande de biens et services déterminent un certain volume de production et donc un certain niveau pour les facteurs de production comme le travail.

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la production et à l'emploi retardé, dans un second temps, évaluer l'effet du coût du travail sur le niveau de l'emploi, enfin, de déterminer l'effet du coût du capital sur la demande de travail.

L'atteinte de ces objectifs nécessite que le travail soit fondé sur des hypothèses et nous en retiendrons trois :

Hypothèse 1 : Les niveaux de production et de l'emploi de la période précédente influent positivement sur la demande de travail ;

Hypothèse 2 : Un niveau élevé du salaire moyen influence négativement la demande de travail ;

Hypothèse 3 : Le coût du capital influence positivement la demande de travail.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus