ABSTRACT:
This study aims to analyze the determinants of the labor
demand in Burkina Faso. It is focused on a dynamic panel tested from five
economic sectors from 2002 to 2012. The model valuation is made from the
generalized method of moments (GMM) and empirical results show the production,
wage, delayed employment by a period affect significantly and positively job
application with respective variations at 0.365; 0.621 and 0.06. The capital
has a negative effect on job application with elasticity of -2.46. The
adjustment of the actual to the wanted job has been realized at 93.8% per cent
over the period of the study. This situation reflects a high rate of
unemployment. In this regard, a policy supporting the salary's production is
necessary not only to boost job application but also to reduce the unemployment
rate.
Keys words: Demand labor, labor supply.
1
INTRODUCTION GENERALE
Le Burkina Faso a enregistré une croissance moyenne
d'environ 5,5 % depuis les années 1990 selon le Conseil National de
Population CONAPO (2000). Cependant, cette croissance ne s'est pas traduite sur
le marché du travail par la création en nombre suffisant
d'emplois décents. Conscient de la situation, le gouvernement a
entrepris des efforts en matière de promotion d'emploi et de
réduction du taux de chômage depuis les années 2000. Afin
de parvenir à un tel objectif, une politique Nationale de l'Emploi (PNE)
a été adoptée en 2008. Ensuite d'autres mesures ont
été prises pour faire face à la montée du taux de
chômage. C'est ainsi qu'un programme Spécial de Création de
l'Emplois (PSCE) a été adopté en 2012. Cette politique
s'était inspirée du Cadre Stratégique de Lutte contre la
Pauvreté (CSLP) et des Objectifs du millénaire pour le
Développement (OMD) qui sont des stratégies de réduction
de la pauvreté et cible plus les jeunes dans la mesure où ils
sont les plus touchés par le chômage. Le pays s'est lancé
depuis 2010 dans une nouvelle stratégie pour stimuler la croissance et
réduire la pauvreté. Connu sous le nom de Stratégie de
Croissance Accélérée et de Développement Durable
(20112015), son objectif principal est de réaliser une croissance
économique forte, soutenue, génératrice d'effets
multiplicateurs sur le niveau d'amélioration des revenus, la
qualité de vie de la population et soucieuse du respect du principe de
développement durable. Un tel objectif nécessite une prise en
compte de la question de l'emploi car selon Kaldor (1966), il existe la
relation entre le marché de l'emploi, la croissance économique et
la distribution des revenus. Cela se justifie par le fait que l'emploi permet
de créer des revenus, participe à l'amélioration des
conditions de vie de la population et protège les individus. En somme,
l'emploi participe à la croissance économique soutenue parce
qu'une croissance qui n'est pas fondée sur l'emploi n'est pas
durable.
Le pays a observé un taux de croissance moyen du PIB de
5, 1% en 2011 contre 6,8% en 2006 (DGEP, 2012) et 7,9% en 2010 (OCDE, 2012). Ce
taux est resté solide même s'il a connu une baisse de 2,8 points
entre 2010 et 2011. Cette baisse pourrait être expliquée en partie
par la crise socioéconomique que le pays a connue en 2011. On note une
lente reprise de la croissance qui est de 5,3% en 2012 et 5,5% en 2013 (OCDE,
2012). Cette évolution sinusoïdale se répercute sur le
marché de l'emploi. En 2006, la fonction publique a enregistré
297 109 candidatures pour 4 958 postes à pourvoir soit un taux de
couverture de 1,7% (MFPRE, 2006). Le secteur privé a enregistré
la même année une offre d'emploi de 2 500 agents (MFPRE, 2006). En
considérant l'offre publique et privée d'emplois de la même
année, on remarque que la
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somme est en deçà de la demande totale
d'emplois. Le pays a enregistré en 2010 une demande de travail publique
de 7 653 contre une offre de travail de 390 518 (ONEF, 2011).
Selon la DGEP (2012), le pays à enregistré en
2011 et 2012 des niveaux d'offre privée de travail respective de 328 597
et 351 016 soit un taux de progression de 6,82%. Quant à la demande
privée de travail, elle était de 161 211 en 2011 contre 256 584
en 2012 soit une progression de 59,16% (DGEP, 2012). Ainsi, la demande de
travail au Burkina Faso est essentiellement tirée par le secteur
privé formel et informel. Parallèlement, le taux de chômage
a connu une progression de 29,7% à 29,8% entre 2012 et 2013 (DGEP, 2012)
et la projection donne un taux de chômage de 30% en 2021. Cet état
de fait laisse entrevoir une progression disproportionnelle entre l'offre de
travail et la demande de travail au Burkina Faso.
Le chômage a pendant longtemps été
considéré comme étant lié aux rigidités sur
le marché du travail (approche classique du chômage). Cette
considération ne semble pas corroborée avec le cas du Burkina vu
le déséquilibre structurel qui prévaut sur le
marché de travail. Ainsi, l'approche Keynésienne du chômage
qui stipule que ce dernier est causé par une faible demande est
susceptible d'accorder plus d'explication au niveau du chômage du
pays.
Malgré les multiples efforts du gouvernement, 140000
personnes en moyenne arrivent sur le marché de l'emploi alors que la
création annuelle d'emplois n'est que de 20000 en moyenne et ce jusqu'en
2015 (MJE, 2008). Il ressort que la demande de travail est sept (07) fois moins
que l'offre de travail et cela suscite une interrogation dont le but est de
comprendre pourquoi une demande de travail faible dans une économie en
croissance marquée par des efforts en matière de production, de
formations et en matière d'emploi ?
Le présent mémoire aborde la question du
chômage sous l'angle de la demande1 et vise à donner
plus de compréhension à la demande de travail à travers un
objectif principal qui est l'analyse des déterminants de la demande de
travail au Burkina Faso. De façon plus spécifique, il est
question dans un premier temps de mesurer l'élasticité de la
demande de travail par rapport à
1 Selon Janssen (2005), la croissance de la
demande des biens et services conduit à une hausse des ventes qui permet
d'investir dans des facteurs de productions supplémentaires. En effet,
une hausse du volume de la vente requiert davantage d'emploi, toutes choses
égales par ailleurs. Plus précisément, les anticipations
des entrepreneurs sur le niveau futur de la demande de biens et services
déterminent un certain volume de production et donc un certain niveau
pour les facteurs de production comme le travail.
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la production et à l'emploi retardé, dans un second
temps, évaluer l'effet du coût du travail sur le niveau de
l'emploi, enfin, de déterminer l'effet du coût du capital sur la
demande de travail.
L'atteinte de ces objectifs nécessite que le travail soit
fondé sur des hypothèses et nous en retiendrons trois :
Hypothèse 1 : Les niveaux de production
et de l'emploi de la période précédente influent
positivement sur la demande de travail ;
Hypothèse 2 : Un niveau
élevé du salaire moyen influence négativement la demande
de travail ;
Hypothèse 3 : Le coût du capital
influence positivement la demande de travail.
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