2. la gouvernance d'entreprise
Pendant des décennies, les économies et le monde
des affaires ont vécu des retournements dans la conjoncture
économique et géopolitique marqué par la mauvaise
performance et l'écroulement financiers qui ont affecté plusieurs
entreprises avec des contractions politiques indéniable. Certes que
cette évolution de la scène économique entraine la mise en
place d'un nouveau mode de gestion et de contrôle au sein des
organisations qui peut être normalisé par la gouvernance
d'entreprise.
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Gouvernance et Investissements directs
étrangers: Cas des Pays MENA
Le début des polémiques sur la gouvernance
d'entreprise, « Corporate governance » ou encore la
gouvernance privée se réfère à l'étude de
Berle et Means. Leur ouvrage publié en
1932, « L'entreprise moderne et la
propriété privée » constitue une «
révolution managériale » qui détermine la
gouvernance par la séparation entre propriété et
décision.
D'autres annonces que les premiers jalons de cette idée
trouve leur origine dans l'analyse, de Ronald H. Coase, retenue en 1937 qui
introduit l'entreprise hiérarchique comme alternatif de coordination
efficace pour économiser les coûts engendrés par le
marché (coût d'information, coût de négociation)
nommé par la suite coût de transaction. Cette doctrine est
développée depuis 1970 dans le cadre d'école
institutionnelle précisément par Williamson(Prix Nobel 2009), qui
définit la gouvernance comme étant l'ensemble des dispositifs
mise en oeuvre par l'entreprise pour achever des coordinations efficaces
c'est-à-dire faire des arrangements institutionnels :contrats de
partenariat , les associations temporaires, sous-traitance (Dignam et Lowry,
2006). Donc le choix d'une configuration institutionnelle conduit à
l'amélioration de la productivité économique (Coase,
1992).
Dans ce courant théorique, l'analyse et la
compréhension des mécanismes de la gouvernance d'entreprise sont
issus par l'étude de Jensen et Meckling (1976) , qui scrutent la
gouvernance comme un ensemble des règles, et des procédures qui
sert à contrôler le comportement d'opportuniste des dirigeants
afin de protéger les intérêts des actionnaires. Elle est
donc un instrument organisationnel qui peut délimiter les pouvoirs et
asservir les dirigeants des entreprises (Charreaux 1997).
La gouvernance d'entreprise traite avec l'ensemble des
mécanismes visant à atténuer le problème d'agence
qui découlent de la séparation de la propriété et
du contrôle dans une entreprise. (Shlelifer et Vishny 1997, La Porta et
al 2000, Lin et al 2009).L'efficience de la firme suppose la maximisation de la
valeur partenariale17. La maximisation de la richesse se fait
à travers des mécanismes susceptibles de résoudre les
conflits entres les différents partenaires (Hart, 1995)18.
17 La valeur partenariale peut se mesurer par la
différence entre la somme des revenus évalués au prix
d'opportunité et celle des coûts d'opportunité pour les
différents facteurs de production (Charreaux, 2002).
18 Hart A., 1995, " Corporate governance, some theory and
implications ", Economic Journal, n°430
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Gouvernance et Investissements directs
étrangers: Cas des Pays MENA
La mise en oeuvre de cette conception au sein d'une entreprise
permet de créer un processus permanent et efficace de création de
valeurs approprié à différentes parties internes et
externes et en respect des lois, des prescriptions intérieurs et des
principes éthiques.
Lorrain (1998) définit la gouvernance d'entreprise
comme étant « ensemble des diapositives mis en oeuvre par les
firmes pour mener des coordinations efficaces qui relèvent deux
registres, de protocole interne ou contrat de partenariats ».
Selon La Saveur et Changyun, (2011) la gouvernance
d'entreprise vise à enlever la différence des profits entre les
actionnaires majoritaires, les directeurs et les actionnaires minoritaires, en
raison de réduire les coûts d'agence. Les entreprises qui adoptent
des méthodes faibles de gouvernance auront d'habitude un niveau
inférieur de divulgation d'information et de transparence
financière et opérationnelle et il se résulte ainsi une
haute asymétrie d'information.
Au sens large, la gouvernance d'entreprise désormais un
instrument organisationnel pour la répartition des pouvoirs entre les
différentes instances d'une firme. Précisément, c'est
l'ensemble des procédures et structures mises en place pour piloter et
administrer les affaires d'une entreprise d'une manière qui convoite
à réaliser plus d'équilibre et de transparence dans la
distribution du pouvoir entre le dirigeant les propriétaires de
l'entreprise et leurs délégués à l'assemblée
générale, et les administrateurs, afin de créer un mode de
gestion plus efficace et une organisation du contrôle basés sur la
négociation et le bon fonctionnement .Dans cet ordre d'idée Fama
(1980), scrute la gouvernance d'entreprise comme des mécanismes de
surveillance managériale, ces mécanismes peuvent être
internes ou externes ;
- Les mécanismes internes formés par le conseil
d'administration (Fama, 1980), l'assemblée générale (Ma et
Tian, 2009), le contrôle par les actionnaires majoritaires (Shleifer et
Vishny, 1986) et enfin la surveillance par les créanciers (Gilson,
1989).
- Les mécanismes externes formés, d'un
coté, par le système réglementaire (La porta et al ,1998)
qui préserve les droits des actionnaires et contrôle les actions
des dirigeants, et d'une autre côte, les différents marchés
qui assujettissent les dirigeants, Nous trouvons notamment le marché de
prise de contrôle (Grossman et Hart, 1980), le
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Gouvernance et Investissements directs
étrangers: Cas des Pays MENA
marché du travail (Fama ,1980) et le marché de
biens et services (Hart, 1983 ; Harris et Raviv 1991).
? Au final, les mécanismes internes et externes de
gouvernance d'entreprise constituent un ensemble de moyens de contrôle et
de discipline des dirigeants pour limiter leurs opportunismes et de s'assurer
qu'ils agissent dans l'intérêt des actionnaires.
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