Le recours à la contraception en contexte VIH a
suscité de nombreux débats ces dernières années,
surtout chez les professionnels en charge des femmes infectées par le
VIH. En effet, des études7 récentes apportent des
résultats contradictoires sur la transmission du VIH sous
contraception.
6 Les valeurs entre parenthèses sont
basées sur 25-49 cas non pondérés.
7 LIBBEY, 2012.
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Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
Les différents résultats sont repris par le
Département Santé et recherche génésiques de l'OMS.
Certains chercheurs estiment que l'utilisation de certaines méthodes
contraceptives (hormonales précisément) augmente le risque de
transmission du VIH chez les femmes, tandis que d'autres affirment le
contraire. Aussi, WILTON J.8 a fait une mise à jour9
sur la problématique du lien entre la contraception et la
transmission du VIH en 2012.
Plusieurs études récemment publiées
10 indiquent que certaines pratiques contraceptives augmentent le
risque d'infection au VIH.
En mars 2012, des chercheurs canadiens ont mené une
étude pour évaluer l'association entre l'usage des contraceptifs
hormonaux et le risque de contraction du VIH par les femmes d'une part et la
transmission du VIH des femmes à leurs partenaires d'autre part. Il
s'agissait d'une étude prospective qui a suivi 3790 couples
hétérosexuels sérodiscordants participants à des
études dans différents pays africains. L'échantillon a
été scindé en deux groupes :
? Les utilisatrices des contraceptifs
hormonaux oraux et injectables ;
? Les non utilisatrices des contraceptifs
hormonaux oraux et injectables.
L'objectif11 principal était de comparer
les taux de contraction et transmission du VIH entre les deux groupes. Au
total, 1314 couples étaient composés de femmes
séronégatives contre 2476 couples composés d'hommes
séronégatifs.
Dans la première strate12, le taux annuel
de transmission du VIH était de 6,61 % chez les utilisatrices des
contraceptifs hormonaux, contre 3,78 % chez les non utilisatrices. Pour ce qui
est de la seconde strate13, le taux annuel de transmission du VIH
était de 2,61 % chez les utilisatrices des contraceptifs hormonaux,
contre 1,51 % chez les non utilisatrices. Ainsi donc, peu importe la strate, le
taux de transmission du virus était à peu près deux fois
plus élevé chez les couples
8 Coordonnateur de projet Sciences
biomédicales de la prévention du VIH, Canada.
9 Les grandes lignes sont présentées
ci-après.
10 Etude publiée dans Act-Up Paris, Protocole
71.
11 Le principal critère de jugement
étant la séroconversion au VIH.
12 Couples formés des femmes
séronégatives.
13 Couples formés d'hommes
séronégatifs.
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Rédigé par: MPELI MPELI Ulrich
Stéphane, Elève Ingénieur d'Application de la Statistique,
4ème année
utilisant des contraceptifs hormonaux que chez des couples
n'en utilisant pas. Face à ces résultats, les chercheurs
canadiens concluent que l'utilisation de la contraception hormonale
(particulièrement injectable) augmente la transmission du VIH.
Par ailleurs, une autre étude menée en Afrique a
révélé que les femmes séronégatives
d'Afrique orientale et australe prenant des injections hormonales14
courent deux fois plus de risques d'être infectées par le VIH que
les femmes n'en prenant pas. En outre, les femmes séropositives
utilisant cette méthode contraceptive sont deux fois plus susceptibles
de transmettre le VIH à leurs partenaires.
D'autres études apportent cependant des
résultats contraires à ceux présentés ci-dessus. En
effet, certaines études suggèrent que les contraceptifs hormonaux
n'augmentent pas le risque de transmission du VIH.