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La problématique de l'intervention de l'O.N.U. dans le règlement des conflits en Afrique de l'ouest.

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par Arcel Thinard NDZOUBA OKAKINI
Université Cheikh Anta Diop - Master 2 en Relations Internationales 2011
  

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PARAGRAPHE II : La méfiance dans les missions de l'O.N.U

Le conseil de sécurité des Nations Unies, dans ses missions de maintien de paix et de sécurités dans le monde, a apporté son soutien dans des crises qui ont eu lieu en Afrique de l'Ouest. Il s'agit entre autre dans des pays comme le Libéria, la Sierra Léone et la Côte d'Ivoire. Dans beaucoup de cas dans la Région, l'organe « universel »de paix s'est retranché derrière des condamnations verbales. Même dans ces cas cités, il a fallu beaucoup de retard avant qu'il ne prenne des décisions résolues de règlement de la crise. Cela a été le cas en Guinée avec les dérives des rebelles venant du Libéria ou de la Sierra Léone. Pour des raisons parfois diverses, les membres permanents du Conseil de Sécurité (C.S) adoptent des positions différentes.

Pour ce qui était de la crise en Sierra Léone, seul le Royaume-Uni et dans une moindre mesure la France, avait vu de ce conflit un véritable enjeu. En dépit d'un discours volontiers, moralisateur et donneur de leçons, les Etats Unis n'ont, à aucun moment, apporté une aide significative à la résolution du conflit59. Pour des considérations politiques, dans ce conflit, les Etats Unis ont même à plusieurs reprises plutôt compliqué le processus de décision, retardé le déploiement de la mission d'observation des Nations Unies en Sierra Léone (M.O.N.U.S.I.L) 60. Ils avaient même provoqué le retrait des Nations Unies des contingents indiens et jordaniens.

59 JEAN M. Châtaigne, « l'ONU dans la crise en Sierra Léone, 2005.

Des pays comme la Chine et la Russie avaient, elles aussi, adopté des positions prudentes. En plus, même après les résolutions, les missions sur le terrain connaissent des limites latentes. Si nous prenons le cas de la Côte d'Ivoire, nous pouvons faire ressortir un certain nombre de difficultés qui ont constitué des obstacles à la mission du conseil de sécurité.

La réticence des responsables locaux d'agences onusiennes envers le concept même de mission intégrée était de mise. On note également le fait qu'il y avait peu d'esprit d'équipe, un manque de discipline et de confidentialité au sein même de l'O.N.U.C.I, en particulier parmi le personnel local. Le manque de ressources financières, logistiques et humaines, notamment pour permettre à la mission d'assurer sa propre sécurité était aussi à l'ordre du jour. Les intérêts divergents des acteurs extérieurs, tant au sein du Conseil de sécurité que du G.T.I, ont brouillé la réponse de la communauté internationale face à la crise, en particulier en ce qui concerne les sanctions ciblées. Il est vrai qu'on serait bien en peine de présenter un succès majeur enregistré par l'O.N.U.C.I depuis sa création. De report en report, l'organisation des élections, plus de deux ans après la date initialement fixée, en est toujours à ses prémisses et on commence à nouveau à douter de la faisabilité de la dernière échéance promise par le gouvernement (Juin 2008). Le désarmement des anciens combattants reste bloqué tant que la confiance n'est pas revenue entre belligérants. L'intégration des rebelles dans la nouvelle armée ivoirienne se heurte au refus du président de nommer certains officiers supérieurs issus des Forces nouvelles.

La lutte pour le pouvoir était toujours très vive et semblait primé sur toute autre considération de bonne gouvernance, d'État de droit, de meilleure répartition des richesses ou de bien-être des populations. Tant qu'un compromis durable ne sera pas trouvé entre tous les leaders politiques majeurs, il semble peu probable que l'O.N.U.C.I puissent efficacement remplir le mandat que le Conseil de sécurité lui a attribué. C'est pour toutes ces raisons que la mission de l'O.N.U n'a pas très vite abouti au grand bonheur des populations victimes de violences et autres.

60 La Mission de l'ONU en Sierra Leone (UNAMSIL) fut mise en place par la Résolution UN SC 1270, S / RES/ 1270 (1999), 22 octobre, 1999.

Aujourd'hui, en l'an 2012, au Mali une rébellion sans précédente divise le pays en deux. Le conseil de sécurité, face à une telle crise politico-militaire, devait s'investir par une résolution de retour définitif de la paix. Mais, ce qu'on constate, c'est une organisation incapable ou même qui n'est pas soucieuse du problème Malien. Notre inquiétude se situe sous l'angle d'une institution internationale universellement reconnue et qui est investie de défendre les problèmes de sécurité dans le monde et qui, en réalité, se suffit à des déclarations d'indignation. Ceci nous paraît inadmissible en tant que citoyen du monde connaisseur des missions universelles de l'O.N.U.

De touts les façons, nous sommes convaincus que le conseil de sécurité prendra ou influencera une mesure de résolution du conflit Malien. Toutefois, en tant que défenseur des droits de l'homme, on ne peut tolérer une intervention tardive face à cette occupation irrégulière des combattants d'An sardine En Côte d'Ivoire aussi, nous avons fait le même constat avec une guère civile sans merci entre populations du Nord et du Sud, entre forces loyalistes et forces rebelles. Ceci aurait dû être évité si le conseil de sécurité avait pris résolument le problème à bras le corps.

En bref, on se demande même si l'O.N.U n'est pas une organisation des grandes puissances et qui subit le dicta de celles-ci. Dans toutes ses actions dans la région Ouest-africaine et ailleurs, on note une certaine lenteur dans les résolutions et ceci est dû le plus souvent à des intérêts partisans et insoupçonnés que les grandes puissances mettent en avant en ignorant les atrocités commises sur le terrain des affrontements sur la population locale.

C'est donc pour nous, une institution de méfiance, de doute, de prise de positions faites d'intérêts, de combines en puissances et ceci, par le fait que l'organisation « universelle » de la paix se cache toujours derrière un soi-disant véto ou encore d'ingérence dans les affaires internes des Etats pour ne pas prendre, au moment opportun, les résolutions de façon rapide et efficace. Si nous observons de près, dans toutes ses interventions, soit en Côte d'Ivoire, en Sierra Léone ou encore au Libéria, la méfiance des Nations Unies pour adopter une résolution d'intervention avait couté la vie à des centaines voire des milliers de morts. C'est presque toujours, après que la situation devienne chaotique, qu'elle décide d'intervenir. C'est ce que certains qualifient de « médecins après la mort ».

L'institution mondiale de la paix connaît aussi certaines limites du point de vue de la neutralité des missions de l'O.N.U dans la zone Ouest-africaine.

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