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La problématique de l'intervention de l'O.N.U. dans le règlement des conflits en Afrique de l'ouest.

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par Arcel Thinard NDZOUBA OKAKINI
Université Cheikh Anta Diop - Master 2 en Relations Internationales 2011
  

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CHAPITRE II : Les faiblesses de l'intervention onusienne

Depuis un certain nombre d'années, l'Organisation des Nation Unies effectue des interventions dans la zone Ouest-africaine. Ces interventions résultent de la récurrence des conflits armés qui minent l'espace. Parmi ses tentatives, nous pouvons faire étalage de quelques unes. Il s'agit en outre55, des actions menées au Libéria, au Congo, en Guinée, Sierra Léone, au Nigéria. Toutefois, son intervention en Côte d'Ivoire reste salutaire.

Si nous faisons le résumé de l'ensemble des actions d'intervention de l'O.N.U dans cette partie de l'Afrique, les défaillances restent énormes. Ainsi, une étude éclairée de ces défaillances nous amènera à voir dans un premier temps ; les défaillances relatives aux prises des Résolutions (SECTION I) et dans un second temps ; celles liées à la neutralité et aux changements inattendus des missions en cours des Nations Unies (SECTION II).

SECTION I : Faiblesses dans l'autorisation des O.M.P

Trop souvent, le débat public se réduit à des caricatures destinées à nourrir des affrontements simplistes, à agiter des peurs et à discréditer des adversaires. C'est ce qu'on observe en ce moment avec les controverses constatées au sein des membres permanents du Conseil de Sécurité de l'O.N.U dans la crise Syrienne par exemple.

Comme nous le savons tous, il n'est pas facile pour le conseil de sécurité des Nations Unies de prendre une résolution permettant de résoudre résolument les crises qui hantent l'Afrique en général et l'Afrique de l'Ouest en particulier. Autrement dit, les résolutions des Nations Unies même prises, restent le plus souvent inefficaces.

55 Charte de la C.E.D.E.A.O (Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest).

Dès lors, l'impossibilité d'agir promptement et efficacement de la part du conseil de sécurité d'une part (PARAGRAPHE II) et la méfiance dans les missions d'autre part méritent d'être notre attention (PARAGRAPHE II).

PARAGRAPHE I : Impossibilité d'agir promptement et efficacement

L'organisation des Nations Unies souffre d'un autre problème : l'incapacité d'agir promptement lorsqu'une crise éclate et de déployer rapidement des forces de maintien de la paix.

Certains organes politiques fonctionnent selon le principe du consensus et sont régis par d'importantes institutions bureaucratiques. Leurs décisions peuvent donc se faire attendre même si des signaux indiquent que des crises menacent. Même lorsqu'il existe en principe la volonté de mettre sur pied une opération onusienne de maintien de la paix, il est extrêmement difficile de mettre en place les accords nécessaires et de mobiliser les forces pour atteindre à temps la zone de conflit. L'O.N.U (ni aucun autre organe multilatéral) ne dispose d'une force permanente d'intervention rapide pouvant être utilisée dans de telles situations.

Le système de maintien de la paix s'organise autour des chapitres VI et VII de la Charte des Nations Unies. L'articulation entre ces chapitres avait été conçue par les auteurs de la Charte de manière à rechercher, selon une certaine harmonie, les meilleures adaptations et réactions possibles aux diverses situations à la fois en ouvrant un éventail gradué allant des modes classiques de règlement des différends jusqu'au système sophistiqué de sécurité collective s'agissant des procédures utilisables56. Il faut noter que les mécanismes n'ont pas fonctionné comme prévu.

Les blocages du conseil de sécurité sont dans une moindre mesure liés au manque de personnel mais aussi au refus de certains bailleurs d'appuyer financièrement les actions de rétablissement de la paix dans les zones de conflits. Un recours à des palliatifs est encore nécessaire et l'obstacle majeur à une action dépassant le simple maintien de la paix est non seulement l'étendue des besoins en hommes et en matériels et donc le coût de l'opération mais surtout la résistance des Etats à engager des vies57.

56 Cf. La communication de M. Flory, « Mesures, actions et recours à la force dans le chapitre VII de la Charte ».

57 Cf. « actualités des conflits internationaux », colloque des 4 et 5 décembre 1992.

Le conseil de sécurité de l'O.N.U n'étant pas une entité étatique dotée d'une « autonomie » financière et d'une indépendance décisionnelle, reste très souvent cloué en temps de conflits. Il s'agit en fait d'une organisation universelle de paix qui reçoit le concours d'un certain nombre d'Etats et d'institutions internationales pour pouvoir faire face aux conflits qui s'sévissent dans le monde.

Le conseil de sécurité ne dispose pas de forces d'attente ou encore moins de ressources financières suffisantes pour engager promptement les actions de paix dans le monde. Aujourd'hui, le Mali constitue un bel exemple. Le constat est que les rebelles Touaregs joints aux combattants d'an sardine sont entrain d'envahir le pays en occupant d'abord le nord et la communauté internationale à l'instar du conseil de sécurité, de l'U.A et de la C.E.D.E.A.O, se moue dans un silence presque total.

Cette problématique des ressources financières ajoutée à la mobilisation des vies humaines pour engager une guerre, constitue le plus souvent un obstacle majeur à cette quête de paix des Nations Unies dans la zone Ouest-africaine. Ceci nous fait penser à la crise Ivoirienne qui avait éclaté en l'an 2002 faisant état d'une atrocité d'une rare violence entre les forces loyalistes du camp de Laurent Gbagbo, et les forces rebelles du nord. Il a fallu l'intervention musclée de la France pour mettre fin à la guerre. La France, du fait de sa proximité historique avec la Côte d'Ivoire, s'était sentie plus que concernée par les autres Etats et avait décidé de faire la guerre dans cette zone. A notre avis, ceci est inadmissible car le conseil de sécurité doit être là pour toute la communauté internationale et non pour une portion d'Etats dans lesquels les grandes puissances ont intérêt.

Aujourd'hui, on constate de plus en plus que l'Organisation des Nations Unies met en avant la question de la régionalisation du règlement des différends. Pour elle, l'approche régionale du règlement d'un différend quelconque est fréquemment la meilleure58. Le cas du Libéria montre comment parfois les Etats de la région sont trop impliqués pour pouvoir résoudre le problème d'une façon impartiale et froide.

Si l'O.N.U avait été chargée depuis le début de s'occuper de la question du Libéria, ce que les Etats de la région ne voulaient pas, elle aurait peut-être eu une approche différente. Il y a certains principes, ou certaines pratiques pour ainsi dire, conformément auxquels on n'invite presque jamais un Etat voisin d'une région dans laquelle il y a un différend à participer à l'opération de maintien de la paix.

58 Cf. colloque des 4 et 5 décembre 1992, Edition A. PADONE, 13 Rue Soufflot, Paris.

Finalement, devant la gravité de la situation du Libéria et devant l'impasse, les pays de la région ont demandé au conseil de sécurité de l'O.N.U de jouer un certain rôle en ce qui concerne les sanctions, et au Secrétaire Général de jouer un certain rôle plus direct. Le conseil de sécurité a effectivement demandé à ce dernier de nommer un représentant spécial comme facilitateur.

Cette idée de régionalisation est plus que jamais importante, toutefois, il nous faut souligner que les organisations régionales n'ont pas les moyens de l'accomplir. Il ne s'agit seulement pas de l'Organisation de l'Unité Africaine mais aussi de la C.E.D.E.A.O qui est interpelée au premier plan dans les crises Ouest-africaines.

D'aucuns ont avancé que les sociétés privées de services de sécurité et militaires pourraient être mobilisées et déployées beaucoup plus rapidement que les forces multilatérales classiques. Il pourrait être beaucoup moins cher de faire appel à ces sociétés lorsque cela s'avérerait nécessaire plutôt que d'entretenir une force permanente composée de contingents nationaux fournis par les États Membres de l'O.N.U. Les missions du conseil de sécurité sont encore entravées par la méfiance ou réticence des Etats vis-à-vis des Opérations de Maintien de Paix (O.M.P).

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