Le parti unique et la question de l'unité nationale au Togo de 1961 à 1990.( Télécharger le fichier original )par Balowa KOUMANTIGA Université de Kara - Maîtrise ès Lettre Sciences Humaines 2013 |
3.4.3- La Confédération nationale des travailleurs du Togo (CNTT)La Confédération nationale des travailleurs du Togo vise à mettre un terme à l'éparpillement et à la division qui sévissait en matière syndicale dans le secteur du travail. Elle s'illustra dans la formation et l'encadrement des travailleurs par la mise en place des comités d'entreprise avec pour mission d'enseigner les vertus essentielles de l'homme : l'efficacité dans le travail, la conscience professionnelle, l'honnêteté, l'esprit de camaraderie, la solidarité agissante, le sens de la justice. La CNTT procéda à une réorganisation des syndicats de base et installa des organes régionaux dans toutes les circonscriptions administratives du pays, organisa des séminaires de formation. Elle fut une école de formation idéologique, civique et d'éducation des travailleurs. Elle oeuvra à faire du syndicalisme togolais un organe de soutien et de participation à la politique gouvernementale en répudiant toute intervention étrangère ou idéologique susceptible de nuire aux aspirations des masses laborieuses. La CNTT avait voulu être à l'avant-garde de la révolution économique. Sur le plan politique, une confiance réciproque s'établit entre les responsables politiques et les responsables syndicaux. L'action de la CNTT avait pour but de permettre une information des problèmes de l'heure portés qui devaient être portés à la connaissance des travailleurs par le bureau fédéral. Face à l'administration, accusée de se désintéresser de la politique, la CNTT se devait également de s'engager dans la conquête de celle-ci par la mobilisation pour sa participation aux activités politiques. Sur le plan social on assista à une réduction des foyers de tension, la signature des accords de salaires ainsi que des conventions collectives. 3.4.4- L'Union nationale des chefs traditionnels du Togo (UNCTT)Les chefs traditionnels ont pris une part active dans la vie politique sous le RPT. Ils constituaient les antennes les plus fidèles placées auprès des populations. En effet tout comme les précédents régimes il s'agissait pour le parti de s'attacher la loyauté des chefs traditionnelles. L'UNCTT mettait sa sagesse au service des couches de base dont ils sont plus proches et son action à travers chaque chef fut décisive dans la mobilisation des masses. Ces associations sont à caractère national mais elles avaient des démembrements au niveau de chaque entité territoriale. Voulues du pouvoir, elles révèlent sa volonté de regrouper les différentes classes sociales afin de faire converger les intérêts spécifiques à chacune d'elles et les intérêts catégoriels pour les travailleurs. Ces différents regroupements permettent en même temps un meilleur contrôle par les autorités et un parfait conditionnement des différentes catégories concernées. Les différentes ailes marchantes furent de fidèles associés du pouvoir qui chaque année tout comme le parti même recevaient de l'Etat une subvention au titre de la contribution de l'Etat au budget de fonctionnement68(*). Ces subventions annuelles les aliénaient davantage et faisaient d'elles des obligées du pouvoir. En fait, il s'est révélé qu'avec la création du parti unique, il fallait des organisations de la société civile toutes nouvelles. Toutes ses associations rentrent dans la logique de la volonté d'unir, de maîtrise de la société à travers ses différentes strates, et d'enracinement du parti et de ses idéaux. Elles donnaient des gages au pouvoir établi ainsi ont-elles participé efficacement à l'enracinement des idéaux du parti et à l'expansion de la culture politique qui a pris le pas, comme dans bien d'autres pays africains, sur les autres activités. Celle-ci était nécessaire pour l'édification de la nation togolaise; et la volonté d'y parvenir fut si manifeste pour que l'on ne s'attendît pas à la réalisation de l'unité togolaise, laquelle doit être caractérisée par la reconversion des mentalités, le travail pour et dans la liberté pour la patrie et dans la fraternité synonyme du dépassement des barrières ethniques et régionalistes. * 68 Exemple les décisions n° 184, 186, 189, 206/MEF-FCS du 18 mars 1986, JORT du 1er avril 1986 |
|