1.2. Problématique
La production maraîchère est aujourd'hui
considérée dans le monde et en Afrique subsaharienne en
particulier, comme une activité économique répondant de
mieux en mieux à la demande alimentaire des populations. Les pays comme
le Burkina Faso et le Nigéria ont fait de la culture maraichère
une activité agricole importante. Au Bénin, cette production
maraîchère est une source importante d'emploi et de revenus dans
les milieux urbains et périurbains et surtout sur les rives des fleuves
et/ou dans les vallées de certaines zones (Tamiyou, 1995). Elle est
considérée comme une source de revenus monétaires de
nombreux producteurs de ces zones où elle se pratique. Dans la ville de
Cotonou, le maraîchage rapporte pour l'ensemble des producteurs plus de
300 millions de marge brute par an, hormis leur propre consommation
évaluée à 30% voire 40% (Hounkpodoté et Tossou,
2001).
De notre revue documentaire, il ressort que les
résultats des études socio-économiques sur les
unités de production du gombo au Bénin et plus
particulièrement dans la commune de Kèrou sont très
limités, voire inexistants. L'étude de la rentabilité et
de l'efficacité des unités de productions des différentes
chaines de valeurs ajoutées sont nombreuses et utilisent pour la plupart
les méthodes exposées ci-dessous. Ce sont les cas d'étude
socio-économiques sur les cultures maraichères qui sont
relativement rares au Bénin et quasiment inexistante dans la commune de
Kèrou. La carence de données socio-économiques pouvant
certifier dans la commune de Kèrou la capacité des producteurs de
gombo à atteindre des degrés d'efficacité
élevés constitue l'essentiel de la problématique de la
présente recherche intitulée « efficacité
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économique des unités de production dans la
commune de Kèrou, Département de l'Atacora (Benin) ».
Rappelons que la production du gombo constitue une
activité qui occupe la majorité des producteurs notamment les
femmes de la commune de Kèrou qui en tirent le revenu nécessaire
à la satisfaction de leurs besoins essentiels. Cependant, dans sa
politique d'autonomisation des femmes, les autorités de la mairie de
Kèrou ont décidé depuis quelques années de
promouvoir le maraîchage qui est pratiqué de façon quasi
exclusive par les femmes. Le Plan d'Action pour le Développement
Communal de Kèrou y met un accent particulier en justifiant cet acte par
le caractère « interessant » de la production
maraîchère à Kèrou. Pourtant, comme
spécifié ci-dessus, cette activité de production
maraîchère, et particulièrement du gombo dans la commune de
Kèrou n'a jusque-là pas fait l'objet d'investigations
socio-économiques sérieuses. Peut-on savoir si l'activité
de production du gombo réalise des performances ou détient un
potentiel qui justifie tout l'espoir que place en elle les autorités de
la commune de Kèrou pour la lutte contre la pauvreté en
général et l'autonomisation de la femme en particulier.
Cette question essentielle est soutenue par trois questions
spécifiques à savoir :
- comment les maraîchers de la commune de Kèrou
allouent-ils les ressources productives dans la production du gombo ?
- quels sont les degrés d'efficacité des
unités de production ?
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