RESUME
Dans la commune de Kèrou, la recherche a porté
sur les efficacités technique allocative et économique des
unités de production du gombo. Elle a porté sur un
échantillon de 205 unités de production relativement jeune, et
constitué à plus de 90% de jeunes femmes
maraîchères. A travers les tests statistiques et
économétriques nous avions pu constater, en ce qui concerne la
rentabilité, que la production de gombo est relativement rentable soit
une rentabilité nette annuelle moyenne de 251.446 FCFA. La moyenne des
efficacités techniques (0,573) et celle des efficacités
allocatives (0,613) des unités de production sont élevées,
dépassant le seuil de 50% alors que celle des efficacités
économiques est relativement faible. Il faut comprendre par-là,
qu'il existe encore des gains potentiels considérables à
réaliser sur les coûts de production pour obtenir les niveaux
actuels de production, ou autrement, il existe encore d'énormes marges
de manoeuvre pour accroître la production de gombo sur la base des
ressources actuellement utilisées.
Mots clés : Gombo ; rentabilité ;
efficacité ; allocative ; technique ; économique ; commune de
Kèrou ; Bénin
ABSTRACT
In the commune of KEROU, research has focused on the economic
allocative and technical efficiencies of okra production units. It covered a
sample of 205 relatively young production units, and consists of more than 90%
of young women gardening. Through statistical and econometric tests we could
see, as regards profitability, the production of okra is relatively cost an
average annual net profit of 251,446 FCFA. The average technical efficiencies
(0.573) and the allocative efficiencies (0,613) units of production are high,
exceeding the 50% threshold while the economic efficiencies is relatively low.
Understand and there, there is a still considerable potential gain to be made
on production costs for the current levels of production, or otherwise, there
is still huge scope for increasing the production of okra on the basis of the
currently used resources.
Keywords: Okra; profitability; efficiency; allocative;
technical; economic; Common Kerou; Benign
1
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
GENERALE
2
1.1. Introduction
L'une des insuffisances de l'agriculture béninoise est
qu'elle est encore essentiellement extensive et les performances
économiques du pays sur le plan mondial demeurent toujours très
modestes (Savi, 2009). Rappelons que les années 90 au Bénin ont
été marquées par les Programmes d'Ajustement Structurel
(PAS) et la libéralisation de l'économie qui ont
entraîné le retrait progressif de l'Etat du secteur de
l'agriculture, la réduction des subventions et investissements publics
et une focalisation sur les cultures de rente en vue d'augmenter les
exportations et améliorer la balance commerciale (Mensah, 1999 ; Minot
et al, 2001). Ainsi, on se retrouve aujourd'hui avec le coton comme
principale culture de rente, qui, d'une part, fait l'objet d'une filière
très organisée et qui mobilise toute l'attention des
autorités publiques, malgré sa faible marge financière au
niveau paysan (Midingoyi, 2008) et les nuisances environnementales qu'il cause
(Soclo, 2004). Malheureusement, les performances de cette filière ont
été largement affectées ces dernières années
par l'évolution défavorable du commerce international, des
dysfonctionnements découlant d'une libéralisation non
maitrisée du secteur (DPP/MAEP, 2013).
La contre-performance du secteur cotonnier ces
dernières années a obligé le gouvernement à
accélérer les réformes en cours qui devraient consacrer la
mise en application des recommandations du Plan Stratégique de Relance
du Secteur Agricole (PSRSA). L'un des grands axes de cette réforme est
le choix de la diversification agricole à travers la promotion des
différentes filières agricoles dont l'anacarde, le palmier
à huile, le riz, l'ananas, les cultures maraichères. C'est ainsi
que dans cette politique de diversification agricole, les cultures
maraîchères et d'autres spéculations ont fait l'objet
d'études de la part des institutions de recherches et de
développement agricole pour une meilleure valorisation de ces produits
agricoles.
La région des 2KP (Kèrou, Kouandé,
Péhunco) dans les départements de l'Atacora et de la Donga
détient un important potentiel agricole, une zone par excellence
où se développent depuis des années les cultures
maraîchères locales. Il s'agit d'une production de rente par
excellence et entre dans la politique locale d'autonomisation des femmes, car
pratiquée en quasi-exclusivité par les femmes dans la
région (Onibon et al., 2011). La production
maraîchère, en particulier celle du gombo, occupe la
majorité des femmes. Aujourd'hui, grâce aux efforts énormes
des autorités locales qui ont fait de leur champ de bataille, la
promotion du genre féminin et de l'autonomisation de la femme dans la
région des 2KP, plus
3
précisément à Kèrou, les cultures
maraîchères et plus précisément celle du gombo, ont
pris une dimension qui nécessite que les institutions de recherche et de
développement s'y intéressent.
Les présentes investigations sur le gombo, devront
permettre de faire des analyses de rentabilité et d'efficacité
économique et enfin de formuler des suggestions à l'endroit des
acteurs intéressés par la production. Le mémoire
s'articule, autour de quatre chapitres essentiels à savoir le cadre
théorique et empirique de la recherche, le cadre méthodologique
de cette recherche ; la description du système d'exploitation et du
système de production du gombo ; la rentabilité de la production
du gombo et les efficacités technique, allocative et économique
de cette production.
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