Conclusion partielle
Les investigations réalisées dans la commune de
Kèrou affichent des statistiques d'efficacité très
intéressantes. Les efficacités techniques et allocative globales
moyenne dans la commune sont largement supérieures à 50%. Ce qui
démontre une relative bonne pratique en matière de culture du
gombo dans la commune de Kèrou. Toutefois, nous avons pu noter des
marges de manoeuvres existantes au sein des unités de production. En
d'autres termes, les producteurs de gombo peuvent améliorer leurs
rendements en gaspillant moins les ressources productives.
De plus, satisfaire certains besoins exprimés par les
producteurs pourrait aider à cette meilleure efficacité. Il
s'agit de mettre en place des crédits adaptés à
l'activité de maraichage, plus précisément du gombo. Les
outils globaux de financement de l'activité agricole ne permettent pas
vraiment de lever les contraintes existantes. Un meilleur encadrement de ces
producteurs permettrait aussi de mieux optimiser Afin d'atteindre un bon niveau
d'efficacité, les dites unités de production doivent allouer de
façon différentielle et de manière optimale les ressources
productives dans le cadre de la culture de gombo. Cet appui technique devra
prendre en compte les déterminants d'efficacité pour une
organisation des paysans en vue d'une meilleure productivité de ces
exploitations agricoles.
59
CHAPITRE 6 : CONCLUSION GENERALE
60
6.1. Conclusion
La présente recherche s'est intéressée
à l'analyse de rentabilité financière, de
l'efficacité de la production de gombo et ses facteurs
déterminants dans la commune de Kèrou. La recherche s'est
réalisé sur la base des données d'enquête de la
campagne 2013-2014 et de certaines données complémentaires
recueillies en 2015 dans trois arrondissements de la commune. Il s'agit de la
zone de forte production (Arrondissement de Kèrou-Centre), de la zone de
production moyenne (Arrondissement de Kaoubagou) et la zone de faible
production (Arrondissement de Firou). Il en est ressorti globalement une
relative rentabilité de la production, vu le résultat net annuel
obtenu qui est de 251.446 Francs CFA, un ratio VA/CI de 0,37 et un rapport
RNE/CT de 1,91. Cette production génère assez de ressources
financières aux producteurs qui s'y adonnent. Ce qui permet de la
qualifier de culture de rente par excellence. Ce résultat confirme notre
deuxième hypothèse.
D'autre part, il a été question de l'analyse du
niveau d'efficacité technique, allocative et économique des
producteurs de gombo de la commune de Kèrou. A cet effet, les approches
stochastiques de frontière de production et de coût ont
été utilisées pour évaluer les niveaux
d'efficacité. L'approche stochastique frontière de production a
l'avantage de décomposer le terme d'erreur en deux termes dont l'un
exprime l'inefficacité et le second est lié aux erreurs purement
aléatoires. Les résultats indiquent que 80,1% de la variation de
la production de gombo dans la commune est due à l'inefficacité
technique des producteurs et que 19,9% de cette variabilité est alors
attribuée aux facteurs aléatoires. Les résultats montrent
que l'efficacité moyenne sur toute la région est de 57,3% et
varie de 12% à 89% pour toute la zone de recherche. La distribution de
fréquence de l'efficacité technique montre que 53,17% des
unités de production de gombo se situent dans l'intervalle ]0,60;0,80]
et 11,71% dans l'intervalle de]0,80; 1,00] soit un total de 64,88% des
unités. Cela montre vraiment que la majorité des producteurs de
gombo de la commune de Kèrou combine au mieux les facteurs de production
pour obtenir un «output» (Gombo) conséquent et que pour le
producteur moyen, il ya possibilité d'économie de 31,7% sur les
ressources productives pour atteindre le producteur le plus performant.. Ces
résultats montrent vraiment que la majorité des producteurs de
gombo de la commune de Kèrou combine au mieux les facteurs de production
pour obtenir un «output» (Gombo) conséquent. Des actions pour
réduire les coûts en maintenant constant le niveau de production
ou pour augmenter la production de gombo sans augmenter les coûts de
production deviennent nécessaires pour rendre cette activité plus
rentable et permettre l'augmentation des revenus du producteur.
L'approche stochastique frontière de coût permet
également de calculer les niveaux d'efficacité économique
et allocative. La distribution de fréquences indique que plus de 63% des
unités de production enquêtées sont à un seuil
d'efficacité allocative supérieur à 60%. Par contre, au
niveau de l'efficacité économique, à peine 23% des
unités sont à ce seuil. Il ressort de notre analyse, que pour
61
l'ensemble de la commune de Kèrou, les indices
d'efficacité allocative varient de 8% à 100%. L'efficacité
allocative moyenne dans la commune de Kèrou est de 61,3% et montre que
si le producteur moyen devrait obtenir le meilleur niveau d'efficacité
de cette région, il épargnerait 38,7% du coût des inputs
actuellement utilisés dans la production du gombo contre 92,0% pour le
producteur le moins efficace. Ces résultats montrent que pour les
producteurs du gombo de la commune de Kèrou, il existe encore des gains
potentiels considérables à réaliser sur les coûts de
production pour obtenir les niveaux actuels de production, ou autrement, il
existe encore d'énormes marges de manoeuvre pour accroître la
production de gombo sur la base des ressources actuellement utilisées.
Ces résultats infirment notre troisième hypothèse.
Ensuite, il a été question de déterminer
les facteurs explicatifs des différents niveaux de performances. Il en
ressort que les déterminants des efficacités sont essentiellement
la taille du ménage, la superficie totale emblavée en gombo,
l'application de pesticides qui apparaissent tous significativement
négatifs.
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