3-5.- Méthode d'analyse des données
L'approche utilisée pour analyser les données a
varié selon que les données sont numériques ou non et
aussi en fonction des objectifs poursuivis. Ainsi, l'approche d'analyse de
contenu a servi de cadre d'analyse des données qualitatives. Ces
analyses ont été appuyées de quelques
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statistiques descriptives (moyennes - variance -
médiane, etc...) et de tests non paramétriques afin de
préciser les tendances dans les idées
énumérées et/ou les classements faits d'un village
à un autre lors des discussions.
Quant aux données numériques, des
éléments de statistiques descriptives, les représentations
graphiques, la distribution de fréquence, les tests statistiques et les
relations économétriques entre variables ont constitué les
principaux outils d'analyse.
Pour la vérification des hypothèses, des tests
non paramétriques afin de préciser les tendances dans les
idées énumérées et/ou les classements par rapport
aux contraintes prioritaires, l'évaluation de la rentabilité
financière de production, la détermination des indices
d'efficacité à travers l'estimation des frontières de
production et de coût et l'analyse des déterminants à
l'aide des relations économétriques, ont été
réalisés.
3.5.1.- Analyse de rentabilité financière
L'analyse de la rentabilité financière de la
production du gombo doit être abordée par la méthode
d'analyse de prix de revient. Nous retenons dans la présente recherche
qu'une dépense est rentable lorsqu'elle permet de réaliser un
bénéfice donc un profit net. Ils démontrent que la
différence entre le prix de vente et le prix de revient ou si l'on
préfère entre le total des recettes et celui des dépenses
de l'entreprise, donne un profit brut (PB) (Agbodjan, 2000).
Les données du terrain nous ont permis
d'appréhender au niveau des unités de production de
l'échantillon, le niveau moyen de profit par rapport aux investissements
faits. Ainsi, plusieurs indices ont été calculés pour
faire la comparaison entre les différents arrondissements. Les indices
estimés sont le produit brut, la valeur ajoutée, le
résultat brut d'exploitation, le résultat net d'exploitation et
la productivité du travail. Tous ces indicateurs sont ramenés
à l'hectare.
En désignant par Q la quantité de produit
maraîcher récoltée sur une superficie donnée et PU
le prix de vente, le produit brut (PB) est donnée par :
PB=Q x PU (12)
La valeur ajoutée (VA) correspond à la
différence entre le produit brut et la valeur des consommations
intermédiaires (CI). Les consommations intermédiaires
représentent les consommations en semences, en fumure (organique et
minérale), en pesticide et autres. Sa formule peut s'écrire:
VA=PB-CI (13)
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Le résultat brut d'exploitation (RBE), est donné
par la formule de Fabre (1994) et cité par Savi (2009) :
RBE=VA-(rémunération du travail
salarié + frais financiers +taxe) (14)
Le résultat net d'exploitation (RNE) correspond au solde
du RBE diminué de la valeur de l'amortissement. Sa formule est
donnée par Fabre (1994) cité par Savi (2009) :
RNE=RBE-amortissement (15)
Le RBE exprime le gain (ou la perte) économique de l'agent
une fois acquitté de toutes les charges d'exploitation courantes
(Adégbola et al., 2003). Le RNE exprime le gain (ou la perte)
économique compte tenu des investissements effectués
préalablement.
La rémunération du travail familial (PT) est
donnée par le rapport entre (RNE + Amortissement) et la quantité
de travail familial réellement engagée dans le processus de
production. Elle a pour formule :
PT= (RNE+amortissement)/MOF (16)
Afin de faciliter les calculs, d'autres paramètres ont
été pris en considération tels que :
- Coûts totaux variables = Coût des intrants
+ Coût total de la main-d'oeuvre (17)
- Coût total de production= Coût totaux
variables +Amortissement de l'outillage (18) Il en est de même
des ratios de rémunération du capital investi.
- Rapport VA/CI ou VA = valeur ajoutée et CI =
Consommations intermédiaires (19)
- Rapport RNE/CT ou RNE = résultat net
d'exploitation et CT = Coût total de
production (20)
Il faut reconnaître que cette analyse de
rentabilité prend en compte la valeur ajoutée non incluse dans la
rémunération de la main-d'oeuvre familiale.
Par ailleurs, en vue de bien établir le compte
d'exploitation, nous avons tenu compte de l'amortissement de
l'équipement et de l'outillage. En effet au cours des travaux de
production, ce capital s'use. Il faut donc l'amortir. Selon Müller (1968)
cité par Fagbohoun (1983), Culman (1984) et Savi (2009), il est
nécessaire d'évaluer l'intensité d'utilisation des outils
agricoles et la dépréciation en relation avec leur degré
d'utilisation. Pour la simplicité des calculs,
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l'amortissement linéaire a été
adopté au détriment de l'amortissement régressif qui
reflète un peu plus la réalité. Dans les trois
arrondissements, les paysans font deux saisons de culture par an pour les
cultures comme le maïs, le niébé et le gombo et une
troisième saison de culture pour cette dernière, dite de contre
saison (GIZ, 2013). Par conséquent, nous avons considéré
une durée effective d'utilisation annuelle des outils de 12 mois sur 12
(hypothèse d'amortissement linéaire et d'utilisation permanente
du matériel durant toute l'année).
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