Analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en république démocratique du Congo de 2000 à 2013.( Télécharger le fichier original )par Martin Arnold Balabeba Université Pédagogique Nationale/UPN - Licence en économie monétaire 2014 |
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTÉRATURELa revue de littérature est définie comme un dépouillement bibliographique signalétique dans le domaine d'une étude. Ainsi, il s'agit pour cette étude de présenter de manière générale et laconique ce qui a été déjà publié sur la monnaie et l'inflation. SECTION 1 : CIBLAGE MONÉTAIREFriedman7(*), grâce à ses propres analyses de la demande de la monnaie (stabilité) et grâce à ses critiques de la politique budgétaire, établi les limites de la politique économique. La politique budgétaire est simplement inflationniste et inefficace pour promouvoir le plein-emploi dans la courte comme dans la longue période. La politique monétaire est efficace pour promouvoir un accroissement du revenu monétaire dans la courte comme dans la longue période, toutefois si l'on décompose le revenu monétaire en ses deux éléments, le revenu réel et les prix on s'aperçoit que dans la courte période la politique monétaire peut entrainer un accroissement du revenu réel, tandis qu'en longue période, elle n'exerce d'action que sur le taux d'inflation. S. Levens8(*) estime que Keynes est parvenu à réconcilier le secteur réel avec le secteur monétaire. Il démontre que l'offre de monnaie, telle qu'elle résulte des décisions des autorités monétaires, est confrontée à la préférence pour la liquidité et détermine le taux de l'argent, celui-ci confronté à l'efficacité marginale du capital détermine le montant des investissements, et ceux-ci par le jeu du multiplicateur déterminent le volume de l'activité et du revenu national. Par ailleurs, Sidrauski9(*) (1967) a proposé un travail original dans le contexte du modèle des générations dans lequel la monnaie est « Super neutre ». La super neutralité, a lieu quand les variables réelles, incluant le taux de croissance de la production, sont indépendantes du taux de croissance de l'offre de monnaie dans le long terme. Le résultat principal dans le système de Sidrauski est que la hausse du taux d'inflation n'affecte pas l'équilibre stable du stock de capital. En tant que tel, ni la production, ni la croissance économique ne sont affectées. Les Nouveaux classiques10(*) (Thomas Sargent, Robert Barro, Edward Prescott, Neil Wallace, Patrick Minford...) ont construit des modèles avec des prix et salaires parfaitement flexibles. Selon eux, ces modèles montrent que si la politique économique est anticipée par les agents, elle n'a pas d'effet sur le produit global. Ils trouvent qu'un effet réel ne peut venir que d'une politique économique non anticipée. Ils expliquent que si les agents ont anticipé une politique monétaire plus expansionniste que celle effectivement mise en oeuvre, la demande globale augmentera moins que ne le pensent les autorités monétaires, les offreurs ayant anticipé une hausse des prix, l'offre globale se déplace, ce qui peut conduire à un niveau des prix plus élevé avec un niveau de produit global inférieur au niveau initial. Ils concluent en disant que les politiques discrétionnaires sont inefficaces, voire néfastes car elles créent une incertitude, source d'erreur d'anticipation ce qui engendre des fluctuations indésirables de l'activité économique. Ils recommandent donc d'adopter une règle de politique économique pour améliorer sa crédibilité. Tobin11(*) a approfondi le modèle de Mundell en suivant Solow (1956) et Swan(1956) dans leur raisonnement qui stipule que la monnaie est une réserve de valeur dans l'économie. Selon lui, les individus substituent la consommation courante à la consommation future en détenant soit de la monnaie liquide ou en acquérant des actifs. Dans cette situation, les individus maintiennent leurs précautions d'équilibre malgré le fait que le capital offre un taux de rendement plus élevé. Dans ce mécanisme de portefeuille, si le taux d'inflation augmente, le taux de rendement de l'avoir monétaire baisse. Selon Tobin, les agents économiques vont plus tard substituer leurs avoirs monétaires à faible taux de rendement au capital. Ce mécanisme de portefeuille résulte d'un état stable plus élevé du stock de capital. Ainsi selon Tobin, un taux d'inflation élevé permet de croitre le niveau de la production. Cependant, l'effet sur la croissance de la production est momentané et a lieu durant une transition d'un état stationnaire à un nouvel état. C'est pourquoi, selon Tobin l'impact de l'inflation peut être considéré comme ayant un « effet de chien paresseux » (« lazy dog effect ») là où il induit une forte accumulation du capital et une croissance élevée, seulement jusqu'à ce que le rendement du capital baisse. En somme, l'effet Tobin suggère que l'inflation pousse les individus à substituer leur avoir monétaire à des actifs lucratifs d'intérêt, qui conduisent à une plus grande intensité de capital et relance la croissance économique. Par ailleurs, Tobin(1972) a aussi soutenu qu'à cause des rigidités à la baisse des prix (incluant les salaires), l'ajustement des prix relatifs durant la croissance économique pourrait être mieux réalisé par le mouvement de hausse des prix particuliers. Jean Paul Pollin12(*) a fait une analyse sur la refondation de la théorie de la politique monétaire qui conduit aussi à analyser autrement l'intégration de la monnaie dans les théories de l'équilibre. Pour lui, puisqu'il n'est point besoin de maitriser la quantité de monnaie en circulation pour contrôler le niveau général des prix (donc la valeur de l'unité de compte), il n'y a aucune raison de continuer à expliquer la formation des grandeurs nominales par la juxtaposition d'une offre et d'une demande de monnaie. L'évolution des prix est déterminée par les conditions que fixe la banque centrale pour l'échange inter temporel d'unités de compte. L'équation de ce comportement de banque centrale suffit pour modéliser l'équilibre monétaire. On ne voit donc pas l'intérêt qu'il y a de discuter sur l'utilité de la monnaie ou sur les contraintes qu'elle fait peser sur les échanges. La contrainte qui mérite d'être modélisée est celle qui tient à la liquidité limitée. Quant à David Romer13(*), il pense que l'analyse monétaire aujourd'hui se centre sur des questions comme le rôle du canal du crédit, le contrôle de l'inflation prévue (débat sur l'inflation targeting) objectif intermédiaire d'inflation future prévue, la surveillance du prix des actifs, la réduction des risques macroéconomiques, la transparence de la politique mise en oeuvre, la réduction des asymétries d'information, la gestion du cycle économique. Il ajoute que la croissance à long terme des pays n'est pas exogène, elle peut être de manière robuste reliée à un certain nombre de variables explicatives tels que le taux d'investissement, l'investissement en capital humain, le taux d'épargne. Il conclut que la croissance est endogène, et répond aux politiques économiques. Ceci donne bien un rôle aux politiques monétaires non seulement sur l'inflation de long terme mais aussi sur la croissance de long terme. Si les facteurs tels que l'absence d'anticipation d'inflation, la bonne santé des banques, la faible variabilité de l'économie et le maintien du taux d'intérêt réels bas permet de stimuler l'investissement, il en résultera, comme à partir du milieu des années 90, des gains de productivité qui permettent d'élever la croissance soutenable, c'est-à-dire une tendance plus forte sans reprise de tensions inflationnistes. * 7 Friedman cité par Michelle de MOURGUES.,in Macroéconomie monétaire, éd.économica, Paris, 2000, P.498. * 8 S. Levens, essai sur l'instabilité monétaire, cite par le prof MABI MULUMBA, cours de théories monétaires, L1 économie, FASEG, Unikin, 2011-2012, inédit, p.43. * 9 www.linkedin.com, mardi 12/01/2015 à 19h00 * 10 www.toutéconomie.org, mardi 12/01/2015 à 20h33 * 11 www.linkedin.com.loco.cit mardi 12/01/2015 à 20h33 * 12 Pollin J-P., «Théorie de la politique monétaire. Esquisse d'une refondation », Conférence du président au 53e Congrès de l'AFSE, 2004, cité sur www.toutéconomie.org, mardi 12/01/2015 à 20h33. * 13 Romer D., « Keynesian Macroeconomics without LM Curve», Journal of Economic Perspectives, 14, 2000,cité sur www.toutéconomie.org, mardi 12/01/2015 à 20h33. |
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