Analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en république démocratique du Congo de 2000 à 2013.( Télécharger le fichier original )par Martin Arnold Balabeba Université Pédagogique Nationale/UPN - Licence en économie monétaire 2014 |
SECTION 2 : CIBLAGE INFLATIONLes Nouveaux keynésiens14(*) (Joseph Stigliz, Lawrence Summers, Gregory Mankiw, Olivier Blanchard, David Romer, George Akerlof...), ont accepté l'hypothèse d'anticipations rationnelles mais en rejetant la parfaite flexibilité des prix et des salaires. Ils vont identifier les facteurs de rigidité des prix et des salaires tels que le contrat de travail de longue durée, le coût d'ajustement de prix pour les entreprises. Ils vont montrer, à la différence des nouveaux classiques, que même une politique économique anticipée aura un effet réel sur le produit global. Ils reconnaissent toutefois qu'une politique non anticipée sera plus efficace. Cette efficacité joue à la fois en cas de politique de relance, mais aussi en cas de lutte contre l'inflation. C'est ainsi que les nouveaux keynésiens montrent, comme les nouveaux classiques, qu'une politique de lutte contre l'inflation à un coût minimal en termes d'activité économique quand cette politique est anticipée et crédible. La différence de ces deux écoles réside dans le dosage de la politique monétaire mise en oeuvre, les nouveaux classiques optent pour la douche froide afin de casser les anticipations inflationnistes alors que les nouveaux keynésiens défendent une approche graduelle pour réduire l'inflation sans déprimer l'activité économique. En fait selon ce modèle, les taux d'intérêt nominaux vont augmenter à un rythme inférieur à celui de l'inflation parce qu'en réponse, les individus détiendront une proportion moindre de monnaie et une part plus importante d'autres actifs dans leur portefeuille. Ceci va conduire à une baisse des taux d'intérêt. En d'autres mots, une croissance du taux exogène de la monnaie augmente le taux d'intérêt nominal et la vitesse de la monnaie, mais diminue le taux d'intérêt réel. Les Néo-keynésiens 15(*)ont initialement émergé à partir des idées des keynésiens. L'un des développements majeurs des néo-keynésiens a été le concept de la « Production potentielle », qu'à des moments fait référence à la production naturelle. Elle est le niveau de la production lorsque l'économie est à son niveau de production maximale, étant donné les contraintes naturelles et institutionnelles. Ce niveau de production correspond aussi au taux naturel de chômage ou NAIRU (non-accelerating inflation rate of unemployement). Le NAIRU est le taux de chômage auquel le taux d'inflation n'est ni croissant, ni décroissant. Selon cette théorie, l'inflation dépend du niveau actuel de la production et du niveau naturel de chômage. Dieter Gerdesmeier16(*), pense qu'au moment des négociations salariales ou de la fixation des prix, les entreprises et les employés tiennent compte généralement du niveau que l'inflation pourrait atteindre plus tard. L'inflation anticipée constitue un facteur important lors des conventions collectives, dans la mesure où les hausses des prix futures réduiront la quantité de biens et services qu'un salaire nominal donné permet d'acquérir. Il conclut en disant que la politique monétaire se doit d'être crédible dans son objectif de maintien de la stabilité des prix afin de stabiliser les anticipations d'inflation à long terme à des niveaux bas, compatibles avec la stabilité des prix. Selon Friedman17(*), l'inflation est le produit de la hausse de l'offre et de la vélocité de la monnaie au taux le plus élevé de la croissance dans l'économie. Friedman a aussi remis en cause le concept de la courbe de Philips. Son argumentation était basée sur les prémisses d'une économie où tous les coûts doublent. Ici, les individus doivent payer deux fois plus les biens et les services, mais à court terme, ils n'y prêtent pas attention, parce que leurs salaires ont aussi doublé. Les individus anticipent de manière graduelle le taux futur de l'inflation et incorporent ses effets dans leur comportement. Et de ce fait, l'emploi et la production ne sont pas affectés à long terme : c'est le concept de la neutralité de la monnaie. On parle de neutralité de la monnaie si les valeurs d'équilibre des variables réelles incluant le niveau du PIB sont indépendantes du niveau de l'offre de la monnaie. Finalement, les monétaristes soutiennent que dans le long terme, les prix sont principalement affectés par le taux de croissance de la monnaie tandis que ce dernier n'a aucun effet sur la croissance de l'activité. Selon Friedman18(*), la cause immédiate de l'inflation est très facile à établir ; la difficulté réelle porte sur les raisons de fonds. La cause immédiate de l'inflation est toujours et partout la même : l'accroissement anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de la production. * 14 www.touteconomie.org.Op.cit * 15 www.linkedin.com, Op.cit * 16 Gerdesmeier, D , pourquoi la stabilité des prix est-elle importante pour vous, éd. Francfort-sur-le-Main, janvier 2007, Allemagne, p.46. * 17 Idem * 18 Friedman M., Inflation et systèmes monétaires, éd. Revue et augmentée, USA, 1968, pp.66-67. |
|