CONCLUSION GENERALE
Après ce large tour d'horizon sur
« Entrepreneuriat et lutte contre la pauvreté en RDC,
Cas des entrepreneurs musulmans dans la ville-province de
Kinshasa », il est important de s'arrêter un moment
pour dégager les leçons essentielles qui en découlent.
L'objectif de ce travail était de proposer le
modèle d'entrepreneuriat islamique comme alternative valable dans la
création de richesse préalable à un véritable essor
économique et partant comme pilier majeur du développement auquel
les millions des congolais aspirent depuis toujours.
Pour mener à bon port ce travail, un questionnaire
d'enquête a été conçu et administré à
30 entrepreneurs musulmans vivant à Kinshasa. A l'issue des analyses,
les tendances suivantes se sont dégagées :
a. Dix neuf enquêtés sur Trente soit 63,3% ont
fait des études supérieures contre 11 soit 36,6% qui ont fait des
études secondaires mais la plupart de ces enquêtés
exercent leurs activités soient par habitude ou passion (53,3%), soit
faute de mieux (46,7%) soit juste pour la subsistance de la famille ( 40%), ce
qui corrobore avec la première hypothèse de ce travail selon
laquelle, la plupart des entrepreneurs présentent la faible de l'esprit
d'entreprise et ne sont pas à mesure de monter des projets
solides ;
b. Vingt huit activités sur trente soit 93,3% sont des
affaires personnelles et seulement deux enquêtés sur trente soit
6,7% ont des activités sociétaires. Ce qui veut dire que le
niveau de formalisme est encore faible chez les entrepreneurs congolais,
partant, la différenciation entre le patrimoine privé et le
patrimoine professionnelle n'est pas évidente et les problèmes de
succession sont certains. Ceci cadre avec la deuxième hypothèse
du travail ;
c. Vingt neuf entrepreneurs sur trente, soit 96,7% ont
contracté des crédits professionnels ces trois dernières
années et 23 enquêtés sur trente soit 76,6% ne sont pas
à mesure de faire des investissements étant donné que le
cash-flow (flux net de liquidité) dégagé par
l'activité est faible. Ceci se justifie par le fait que 19 entrepreneurs
soit 63,3% et 14 entrepreneurs soit 46,7% allouent respectivement leurs revenus
aux dépenses de consommation et de scolarisation contre 9
enquêtés soit 30% seulement qui affectent leurs revenus à
l'épargne. Ce qui n'est en phase avec la troisième
hypothèse qui postule le poids des frais financiers comme raison de la
faible rentabilité des activités dans la ville de Kinshasa.
Par ailleurs, 23 enquêtés sur 30 soit 76,6%
affirment réussir dans leurs entreprises par une gestion rigoureuse. Car
Dieu nous dit dans le Saint Coran :
« Qui lors qu'ils dépensent, ne
sont ni gaspilleurs ni avares mais se tiennent au juste
milieu. »
Selon KAMAVWAKO J., il y a de plus en plus d'entrepreneurs
musulmans en RDC. Etant donné les recommandations du saint coran sur la
gestion des affaires tant publiques que privées, ce pan des hommes
d'affaires de plus en plus important doit être pris en compte dans
l'élaboration des stratégies de développement afin de
sortir la RDC du sous-développement. Améliorer le climat des
affaires, encadrer les entrepreneurs et soutenir leur action est l'un de moyens
d'y arriver. C'est ainsi qu'en termes d'alternative, nous
recommandons :
1. A l'Etat congolais
v de favoriser l'entrepreneuriat dans tous les
domaines ;
v de sécuriser les petits entrepreneurs de toute
éventuelle concurrence déloyale ;
v d'encadrer les petits entrepreneurs en leur facilitant
l'accès aux crédits à un coût favorable pour leur
permettre d'émerger ;
v de former les agents afind'éviter la tracasserie.
2. Aux chercheurs : de mener des
études approfondies et complémentaires sur cette
thématique afin de cerner les caractéristiques entrepreneuriales
spécifiques aux musulmans pour compléter cette étude.
|