I.2. Fonction des ectomycorhizes dans la nature
Aucun spécialiste ne met plus en doute
l'intérêt considérable des ectomycorhizes et leur valeur
d'authentiques symbioses harmonieuses, c'est - à -dire d'associations
à bénéfices réciproques (Boullard, 1990).
Contrairement aux champignons saprotrophes, les champignons
mycorhiziques ne peuvent en général extraire l'ensemble des
substances qui sont nécessaires à leur métabolisme,
à partir d'un substrat organique privé de vie plus ou moins en
voie de décomposition microbienne ou fongique (Delmas, 1989). Ils
doivent recevoir les molécules essentielles par le canal de la plante
hôte qui les synthétise grâce à sa fonction
chlorophyllienne (Delmas, 1989). De son union avec un champignon
ectomycorhizien, l'hôte retire de substantiels avantages à savoir
:
? Meilleur approvisionnement en nutriments du sol
? Protection contre les polluants
? Réponse physiologique au stress
? Liaison entre les racines de nombreuses espèces d'arbre
hôtes
? Meilleure résistance aux pathogènes
I.2.1. Meilleur approvisionnement en nutriments du sol
La plante hôte bénéficie des
éléments minéraux (phosphore, azote, calcium, eau,...)
absorbés par les champignons (Buyck, 1994). Le réseau d'hyphes
des mycorhizes s'étend à plusieurs centimètres des racines
colonisées et exploitent donc un volume important de sol avec
efficacité accrue (Raven et al., 2000). Il permet la
rétention de l'Azote et du Phosphore. La sécrétion de
l'acide oxalique augmente la capacité à dégrader le
feldspath pour accéder au Potassium (Grevy, 2011).
L'utilisation des champignons ectomycorhiziens dans
l'agriculture et l'horticulture comme fertilisant permet de diminuer les
apports d'engrais chimiques de 15 à 20%, ce qui fait baisser les couts
relatifs à l'entretien et à l'exploitation des sols et ce, pour
de meilleurs rendements (Dechamplain et Gosselin, 2002).
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I.2.2. Protection contre les polluants
Les mycorhizes protègent l'arbre des effets toxiques
des polluants. Ces derniers contiennent entre autre des métaux lourds
qui se déposent aussi en forêts. Si certains de ces
éléments, tels le fer, le zinc ou le cuivre, sont indispensables
à la plante, d'autres sont toxiques, comme le plomb, le cadmium, le
nickel, le mercure ou le chrome (Grevy, 2011). Les métaux lourds
n'étant pas décomposables, ils s'accumulent dans la
biosphère et constituent ainsi un danger croissant pour les organismes
vivants. Mais une partie des champignons mycorhiziens y résistent
particulièrement bien, même lorsque leurs teneurs dans le sol sont
élevées. Chez les plantes mycorhizées, ils sont retenus
dans le manteau fongique déjà et ils ne parviennent à la
racine de la plante qu'en quantités réduites. Ici, la mycorhize
est comparable à un filtre (GREVY, 2011).
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