I.5. Question de l'emploi au
Burkina Faso
Le Burkina Faso est un pays sans débouché
maritime, fortement dépendant d'une pluviométrie souvent
capricieuse. Son capital humain estimé à 13 730 258 d'habitants,
selon le Recensement Général de la Population et de
l'Habitat(RGPH) de 2006, est à nette dominante rurale. A l'instar de
nombreux pays, il connaît de multiples problèmes
socio-économiques liés au déficit d'offres d'emplois. Ce
déficit relève de la conjugaison de plusieurs facteurs, aussi
bien internes qu'externes.
Au Burkina Faso, il est pour principe d'une
égalité de chance d'accès à l'emploi à tout
demandeur d'emploi selon les normes internationales du travail si bien que, le
code du travail 2008 interdit toute discrimination en matière d'emploi.
Toutefois, si au niveau de la fonction publique, le concours reste la norme
principale d'accès à l'emploi, au niveau du secteur privé
c'est tout autre. A ce niveau il existe une liberté de modalités
de recrutement professionnel, bien que les entreprises doivent tenir à
jour un registre ou un fichier d'offres et de demandes d'emploi.
Depuis 1991 d'importantes réformes économiques
et structurelles ont été élaborées. Ces reformes
avaient pour objectif essentiel de libéraliser l'économie et de
faire du secteur privé un point clé du progrès
socio-économique. Le développement du secteur privé,
devient alors une source essentielle de création d'emploi à
travers une « lettre de politique de développement du secteur
privé »adoptée en 2002 par l'Etat. En effet, selon
l'annuaire des statistiques (2006), en 2001, le secteur privé formel
était représenté par 13% des actifs dans la ville de
Ouagadougou. L'Observatoire Nationale de l'Emploi et de la Formation (ONEF),
indique que la contribution du secteur privé aura été
multipliée pratiquement par trois, passant de 53 800 en 1995 à
150 000 emplois en 2004.
Malgré tout, le secteur privé est
confronté à certaines contraintes structurelles qui ont
contrarié son expansion, favorisant ainsi le développement des
activités informelles. Il importe de souligner que les
différentes réformes ont été accompagnées
par des restructurations et fermetures d'entreprises avec pour
conséquence des suppressions d'emplois qui n'ont pas pu être
compensés forcément par la nouvelle dynamique économique.
Malgré les contraintes d'ajustement, l'Etat est demeuré le plus
grand pourvoyeur d'emplois. L'élaboration de la Politique Nationale de
l'Emploi procède d'une volonté du gouvernement de trouver des
solutions adéquates au chômage des jeunes, passant de 15,6% en
1994 à 13,8% en 2003 selon l'Institut National de la Statistique et de
la Démographie (INSD).
Dans le cadre juridique de l'emploi, la révision du
code du travail de 2004 a permis l'instauration d'une part, des contrats de
stage et d'apprentissage afin de favoriser l'insertion des jeunes dans la vie
active en leur offrant une formation professionnelle. D'autre part, il y a le
contrat de travail à temps partiel, encore appelé Contrat
à Durée Déterminée (CDD), renouvelé
désormais de façon illimitée. Celui-ci vise à
satisfaire les besoins temporaires en main d'oeuvre des entreprises et à
leur donner les moyens de mettre en oeuvre une gestion souple et
réactive de leurs ressources humaines par rapport aux
règlementations en vigueur (Code du Travail, Loi N° 028 -2008/AN).
Les entreprises ont aussi la possibilité de recourir à des
bureaux, offices privés de placement eu égard au décret
N°2007-548/PRES/PM/MTSS portant réglementation des activités
des bureaux, offices privés de placement et d'entreprise de travail
temporaire. Ce décret considère comme entrepreneur de travail
temporaire, toute personne physique ou morale dont l'activité principale
est de mettre à la disposition d'utilisateurs des travailleurs en
fonction d'une qualification convenue, qu'elle embauche et
rémunère. Cette rémunération est fixée
d'accord parti avec l'entreprise utilisatrice par rapport aux conventions
collectives liés à l'activité. La politique nationale de
l'emploi a donc permis l'évolution du cadre de la promotion de l'emploi,
en passant par la création de structures telle l'ANPE (Agence Nationale
de la Promotion de l'Emploi) aux différentes sociétés de
placement privées.
En nous inspirant des thèses soutenues par nos auteurs
de référence, et l'état des lieux de l'emploi au Burkina
Faso, la question qui sert de fil conducteur à cette étude peut
être formulée comme suit : quels sont les facteurs
qui participent à la construction de la carrière professionnelle
des agents de Télécel Faso à
Ouagadougou ?
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