III. La chlorophylle a et la phéophytine :
III.1. La chlorophylle a :
L'étude de variation de la chlorophylle a, à
l'échelle saisonnière, permet d'expliquer d'une part le cycle
écologique du développement du phytoplancton et d'autre part, la
variation des sels nutritifs qui représentent les éléments
essentiels à sa croissance.
Tableau XX : variations saisonnières de la
concentration de l'eau en chlorophylle a
au niveau des stations
étudiées.
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chlorophylle a (mg/m3)
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stations
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hiver (06)
|
printemps (06)
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été (06)
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HL12
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5,72
|
1,6
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7,85
|
HL78
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4,45
|
2,67
|
11,56
|
O.Soltanne à 1km
|
6,69
|
4,8
|
21,56
|
emb.Soltane
|
2,22
|
30,97
|
15,69
|
SP
|
1,14
|
1,06
|
2,02
|
S2S3
|
1,5
|
1,6
|
8,56
|
Em.S.Soliman
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3,43
|
46,45
|
12,36
|
En hiver la teneur en chlorophylle a dans l'eau est
relativement basses surtout au niveau de l'alvéole de Solimar plage et
celle de Soliman plage (1,14 et 1,5 mg/m3). La teneur la plus
élevée ne dépasse pas les 6,69 %mol/l au niveau de l'oued
Soltane (Tableau XX).
Au printemps la teneur augmente de façon
considérable est atteint les 46,45 mg/m3 à
l'embouchure de sebkha de Soliman et 30,97 mg/ m3 alors que les
faibles valeurs sont enregistrées aux niveau des alvéoles et
elles sont comprises entre 1,06 et 2,67 mg/m3.
En été, les teneurs les plus
élevées sont enregistrées dans l'oued Soltane (21,56
mg/m3).
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Fig. 31- Fluctuations saisonnières de la
chlorophylle a (en mg/m3) dans les stations
étudiées
Les variations saisonnières dans les alvéoles
HL12, HL78, SP et S2S3 (Fig. 7) sont minimes avec une légère
diminution au printemps et une faible augmentation en été (Fig.
31). Ceci s'expliquerait par la faiblesse des teneurs en nutriments surtout en
nitrates et phosphore minéral dans les alvéoles, ce qui ne
favoriserait pas le bon développement du phytoplancton. Ainsi, les
alvéoles qui se sont formées entre les brise-lames ne
présentent pas de véritables pièges pour les sels
nutritifs, à l'exception de l'alvéole HL78 qui présente
une teneur assez élevée en été suite peut
être à un confinement du milieu et l'apparition de certaines
anomalies des paramètres physico-chimiques (oxygène,
température...). En effet, on a montré que la majeure partie des
sels nutritifs dans les alvéoles proviendrait da la dégradation
et de minéralisation de la matière organique (les laisses de
posidonie et des macroalgues).
Les faibles teneurs du phosphore minéral
constitueraient un facteur limitant du développement du phytoplancton
dans les alvéoles.
Au printemps, au niveau de l'embouchure de l'oued
Méliane et de sebkha de Soliman, la teneur en chlorophylle a est
très élevée ; elle correspond aux faibles teneurs en sels
nutritifs pendant cette période. Ceci s'expliquerait par l'existence de
concentrations élevées en phytoplancton dans ces milieux à
cause des rejets et de la dégradation de la matière organique.
93
D'après Ben Charrada (1997), il y aurait un pic
printanier de phytoplancton qui correspond à l'épuisement du
phosphore minéral nécessaire à sa croissance.
La production primaire dans ces zones est relativement
importante. Cependant, celle-ci reste de loin inférieure aux valeurs
indicatrices de milieux pollués (850 mg/m3 dans l'adriatique,
Marchetti R., 1987 ; Munawar et Stadelman, 1974).
Dans l'oued Soltane, on remarque une augmentation de la teneur
en chlorophylle a en été (21,56 mg/m3) contrairement
aux deux autres saisons où elle reste faible malgré des teneurs
en phosphore minéral faible au printemps (0,8 umol/l). Ceci serait
tributaire des conditions environnementales (sursaturation en O2,
température élevée...) au printemps défavorables
à une éventuelle floraison printanière du phytoplancton.
Ces conditions seraient plus favorables au cours de la saison estivale.
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