II. Présentation du secteur d'étude :
II.1 Cadre général :
Notre secteur d'étude comprend la partie Sud-Est du
petit golfe de Tunis ; il est situé sur la frange littorale allant de
Hammam lif à la Sebkha de Soliman (Fig. 5). L'échantillonnage
s'est fait dans la partie supérieure de l'étage infralittoral
accessible à pied et à la nage.
Vu la faible tranche d'eau, le milieu est soumis à des
variations très importantes des facteurs écologiques et des
paramètres physicochimiques.
Le principal oued de la région est l'oued Soltane qui a
un débit faible (0,3 million T/ an). Cependant, l'influence de l'Oued
Méliane (1,1 million T/ an) se fait sentir dans le secteur à
travers le transit sédimentaire marin (El Arrim, 1996). D'autre part, la
sebkha de Soliman (ou sebkhet el Maleh) est la principale zone humide ; elle
draine les eaux pluviales du bassin versant de l'oued El Bey dont la superficie
est d'environ 460 km2 et est alimentée aussi par les rejets
de la STEP de Soliman. L'eau marine ne peut y pénétrer qu'en
périodes de fortes
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tempêtes accompagnées essentiellement de posidonies,
favorisant la formation de vase noire à odeur fétide (Kouki,
1984).
Fig. 5- carte du secteur d'étude
II.2. Recensement et caractéristiques des
aménagements côtiers de la frange du littoral étudié
:
Comme partout dans le monde, les côtes tunisiennes
s'amenuisent. Un grand nombre de nos belles plages ont fini par voir leur
superficie se réduire, d'autres sont en phase érosive
avancée (Oueslati, 1993).
Les plages du petit golfe de Tunis s'avéraient les plus
vulnérables et les plus touchées par l'érosion marine
(recul moyen de 1,5 m/an, d'après L.C.H.F., 1981). Le programme de
protection et de réhabilitation préconisée a
commencé au lendemain des tempêtes de janvier de 1981. Ainsi entre
1985 et 1989, dix neuf brises lames (type talus) ont été
construits de Radès à Soliman, ainsi que mille sept cent
mètres de protections longitudinales (Zeggaf-Tahri, 1999).
28
On va se contenter d'énumérer les ouvrages de
protection mis en place dans notre secteur d'étude :
- Hammam-lif : construction entre 1985 et
1986 d'une batterie de huit brise-lames (HL1 à
HL8) de longueurs allant de 100 à 185 m. Une côte
de 1500 m se trouve alors protégée (Fig. 6).
Une alimentation des plages a été
effectuée après la mise en place de ces ouvrages pour stimuler
leur fonctionnement.
- Hammam plage : mise en place d'une seule
brise-lame (HP) d'une longueur de 100 m. Cet ouvrage est
associé à une protection longitudinale en enrochement d'environ
520 m de long (Fig. 6). L'accumulation de sables derrière cette
brise-lame est importante ; en effet le tombolo est assez large.
La plage est par contre quasiment inexistante devant les murs
d'enrochement des deux côtés du brise-lame.
- Solimar plage : deux brise-lames
(SP1 et SP2) de longueur 130 m ont
été conçus pour la protection de l'hôtel Solimar
plage (Fig. 6). Ces dernières ont conduit à la formation de deux
tombolos assez larges dus à une accumulation relativement importante de
sable derrière ces ouvrages accompagnés d'une alimentation
artificielle effectuée après la construction.
- Soliman plage : on distingue deux groupes
de brise-lames à l'Ouest de la corniche (S1 à
S3) et à l'Est (S4 et
S5). Ils ont été construits entre 1989 et
1990.
Les brise-lames S1, S2 et
S3 sont implantés trop près de la côte et
ne sont presque pas espacés, par conséquent les alvéoles
qui se sont formés se trouvent complètement fermés (Fig.
6).
Les brise-lames S4 et S5
sont implantés trop loin de la côte. Ainsi l'accumulation
sédimentaire derrière ces brise-lames est faible ou presque
inexistante.
Aucun rechargement n'a été effectué
depuis la réalisation de ce système de protection (Zeggaf-Tahri,
1999).
29
Fig. 6- Carte de localisation des ouvrages de protection
dans la frange littorale comprise entre Hammam lif et Soliman plage
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Fiche I : Données relatives aux ouvrages et leur
impact sur la dynamique sédimentaire au niveau des plages de Hammam lif
et Hammam plage (Zeggaf-Tahri, 1999) :
Ouvrage de protection
|
A Hammam lif présence d'une batterie de brise-lames entre
1985 et 1986.
A Hammam plage présence d'un seul brise-lame HP1
réalisé en 1987.
|
Nature des sédiments aux alentours
des ouvrages
|
Au large on a des sables vaseux de (1 à 15%) à
-6 et -7 m de profondeur.
Sables fins à moyens avec fraction fine de 1 à
2,15%.
|
Diamètre moyen des sables
|
2,3 à 2,78Ô entre Hammam lif et Hammam plage.
|
Engraissement (localisation)
|
* Accumulation excessive des sables à Hammam lif avec
disparition des espaces entre les brise-lames.
* Tombolo et sédimentation satisfaisant s derrière
le brise-lame de Hammam plage
|
Engraissement (quantification)
|
* Accumulation de 20000 à 50000 m3/an de sables
entre 1986 et 1992 à l'arrière des brise-lames de Hammam lif.
* Accumulation de 15000 m3/an entre 1986 et 1992
à l'arrière de HP1
|
Erosion (localisation)
|
Quelques érosions locales devant les brise-lame de
Hammal lif.
Erosion face aux enrochements à Hammam plage, absence de
plages surtout à l'ouest du brise-lame HP1.
|
Erosion (quantification)
|
Erosion antérieure aux aménagements (1950
à 1980) de 100000 à 150000 m3/an.
|
Transit (sens)
|
Est vers l'Ouest
|
Transit (quantification)
|
* 15000 à 20000 m3/an. (H.P.)
* 10000 m3/an (Arrim et Gueddari)
|
Apports terrigènes
|
Apports continentaux de l'oued Méliane, Soltane et
Bézikh.
* 3,8 millions de tonnes (avant construction des barrages)
* 1,46 millions de tonnes (après construction des
barrages)
|
Localisation d'herbiers (au large alentour et au
alentour)
|
A Hammam lif et Hammam plage peu d'herbiers qui commencent
à apparaître vers l'Est
|
Remarques sur le fonctionnement
|
* Hyperfonctionnement à Hammam lif pour ses huit
brise-lames.
* Fonctionnement satisfaisant pour la brise-l lames solitaire
de Hammam plage
|
37
Fiche II : Données relatives aux ouvrages et leurs
impacts sur la dynamique sédimentaire au niveau des plages de Solimar et
Soliman (Zeggaf-Tahri, 1999) :
Ouvrages de protection
|
- face à l'hôtel Solimar, deux brise-lames HS1 et
HS2 ont été réalisés en 1989.
- a Soliman plage une batterie de 5 brise-lames, construit entre
1989 et 1990 dont deux brise-lames à l'Est distants de 150 à 230
m.
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Nature des sédiments au alentours
des ouvrages
|
Présence de sable avec peu de vase (0,02 à 0,04%).
Au large on a présence de sable vaseux (de1 à 15%) à -6 et
-7 m de profondeur.
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Diamètre moyen des sables
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Diamètre moyen compris entre 1,7 et 2,54Ô
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Engraissement (localisation)
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Sédimentation notable derrière les brise-lames
aussi bien à Soliman plage qu'en face de l'Hôtel Solimar.
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Engraissement (quantification)
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- A Solimar 60000 m3 à l'abri du brise-lame HS1
et 17000 pour le brise-lame HS2 (rechargement 15000 m3)
- A Soliman plage entre 20000 et 25000 m3 à l'abri de S4
et S5 (entre 1989 et 1992)
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Erosion (localisation)
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Erosion à l'Est de Soliman plage, mais pas de
démaigrissement signalé à l'arrière des ouvrages de
protection.
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Erosion (quantification)
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Non quantifiée
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Transit (sens)
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Est vers l'Ouest
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Transit (quantification)
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18000 à 20000 m3 /an.
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Apports terrigènes
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Apports continentaux presque négligeables.
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Localisation d'herbiers (au large alentour et au
alentour)
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Présence d'herbiers à des quantités
importantes au large vers -5 m entre Solimar et Soliman
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Remarques sur le fonctionnement
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- Hyperfonctionnement pour les trois brise-lames à l'Ouest
de Soliman.
- Hypofonctionnement pour les deux brises à l'Est de
Soliman.
- Fonctionnement moyen pour les deux brise-lames à
Solimar plage.
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CHAPITRE II
MATERIELS ET METHODES
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39
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