A. Les Oueds :
En période de crues, les oueds drainent les eaux pluviales
chargées de matières solides et
des eaux usées issues des agglomérations
situées dans leurs bassins versants :
a- L'oued Mejerda :
Les eaux de cet Oued sont de bonne qualité mais les
agglomérations riveraines, dépourvues
de station d'épuration, constituent une source de
pollution. Aussi la zone industrielle
d'Utique située dans la basse vallée de la Mejerda,
comprend un certain nombre d'unités
industrielles qui participent à l'altération des
eaux du Golfe (Boussoufa, 2005).
Les principales sources qui menacent la qualité des eaux
de cet oued sont :
- l'utilisation excessive des engrais chimiques par l'agriculture
;
- le déversement des eaux urbaines non traitées
;
- le déversement des eaux industrielles agro-alimentaires
(Ben Charrada, 1997).
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L'oued Méliane :
Cet affluent véhicule des eaux pluviales et
usées d'origine urbaine et industrielle de la zone de Tunis Sud (Ben
Arous, khélidia et Morneg).
A Ben Arous et à 4 km du rejet en mer se trouve la
station d'épuration sud Méliane qui déverse des eaux
épurées directement dans l'oued. Depuis février 2004, les
eaux évacuées de la Sebkha de Séjoumi ont
été également déversées à l'aval du
même Oued.
L'Oued Méliane est régulé par les deux
barrages Bir Mcherga et El lima. Le cours terminal ne comporte que les
écoulements épisodiques générés par les
ruissellements des bassins versants résiduels et les débits de
dévasement. La plupart du temps, le lit est sec et ne reçoit que
les débits des eaux usées épurées des STEP de Sud
Méliane, de Mornag et à termes ceux de la STEP Tunis Ouest. Le
débit total d'eaux usées qui sera reçu sur le cours aval
de l'oued Méliane serait de l'ordre de 4 m3/s. Compte tenu du
fait que les dilutions potentielles sont relativement faibles, la
qualité des eaux usées doit être suffisante pour qu'elle
puisse générer une dynamique biologique sans effets
négatifs sur l'environnement.
c- L'Oued Soltane :
Il passe non loin des agglomérations de Menzel
Bouzalfa, de Grombalia et de Soliman et draine les effluents de trois stations
d'épuration de l'ONAS de ces agglomérations.
d- L'Oued Bezirk :
Il se déverse dans la baie à proximité de
Sidi Errais et draine environ 24 millions de m3 d'eau pluviale par an.
B. Les lagunes et les Sebkhas :
Les lagunes et les sebkhas situées sur la côte
du golfe risquent de constituer aussi des sources de pollution. Elles
alimentent la mer en eau eutrophisée à cause des rejets urbains
qui s'y déversent (Boussoufa, 2005). On distingue : le lac de Ghar El
Melh ; la sebkha de l'Ariana ; la sebkha de Soliman ; le lac nord de Tunis et
le lac sud de Tunis qui ont été aménagés.
C. Les rejets urbains :
On distingue les différents rejets urbains suivants :
Le canal Khlij : Il se déverse à
proximité de Raoued et véhicule les eaux épurées
des stations de Charguia (60000 m3 / jour), de Gammarth (16000
m3 /jour) et de Choutrana (44000 m3 / jour). Ces stations
d'épuration traitent la majorité des eaux usées du grand
Tunis (Tunis ville, Tunis Nord et Tunis ouest).
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L'oued Méliane : Les eaux épurées des
stations de Sud Méliane (8000 m3 / jour) et de l'étang
de Radés (700 m3 /jour), des eaux urbaines brutes (3000
m3 / jour) et des eaux industrielles non traitées transitent
dans cet oued (Ben Charrada, 1997).
L'Oued Soltane : Il déverse les eaux urbaines des
agglomérations riveraines indirectement dans la baie par
l'intermédiaire de la lagune de Soliman.
Le canal périphérique du lac nord de Tunis : ce
canal a été construit pour drainer les eaux pluviales de Tunis
vers le port de Tunis. La quantité totale déversée dans le
port dépend de l'intensité des crues hivernales.
Notons aussi que l'absence de stations d'épuration dans
quelques régions de la côte Est du Golfe de Tunis (El Haouraia,
Korbous, et Sidi Daoud) et le déversement direct des eaux usées
brutes en mer contribuent à la contamination potentielle des eaux
littorales du Golfe.
D. Les rejets industriels :
La majorité des eaux industrielles sont
déversées dans le lac Sud où les arrivées en eau de
mer sont très réduites. La proximité d'une zone
industrielle (Ben Arous, Jbel Jloud), où la pollution est encore mal
contrôlée, constitue une vraie menace pour la lac Sud qui
reçoit des eaux provenant de nombreuses usines rejetant des produits
chimiques, des eaux de lavage de textile, des produits de mines et des
matières toxiques. Une partie de ces rejets est déversée
d'une façon anarchique dans l'oued Méliane puis dans la baie de
Tunis (Ben Charrada, 1997).
E. Les rejets thermiques :
Les rejets thermiques ont des effets néfastes sur la
qualité des eaux du golfe de Tunis ainsi que sur l'équilibre
écologique des écosystèmes côtiers.
Il existe trois sources de rejets d'eaux chaudes à savoir
(Fig. 4) :
- La central électrique de la Goulette : elle
pompe ses eaux de refroidissement dans le canal de navigation et les rejette
dans le lac Nord de Tunis.
- La central électrique de Radès : c'est la plus
importante en Tunisie ; elle pompe ses eaux de refroidissement dans le canal de
navigation et les rejette directement dans la baie de Tunis prés du
débouché du canal de Radès.
Les rejets de la centrale dans la baie est de l'ordre de 1.3
millions m3 /jour.
- Eaux thermales de Korbous : elles sont utilisées soit
pour des fins thérapeutiques puis rejetées dans la mer, soit
directement rejetées en mer.
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Fig. 4- Localisation des différentes sources de
pollution dans le golfe (Ben Charrada, 1997)
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