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Déterminants de la faible qualité de la gestion des déchets biomédicaux au centre hospitalier universitaire Souro Sanou (chuss) dans la commune urbaine de Bobo Dioulasso.

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par Abdou Moumini BELEM
ENSP/Direction de la Formation Supérieure en Sciences de la Santé - Attaché de santé en épidémiologie 2013
  

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INTRODUCTION

Le monde moderne génère de plus en plus de déchets. Parmi les pourvoyeurs de ces déchets on peutciter les hôpitaux. En effet, dans l'offre quotidienne desoins de santé, les hôpitaux et les centres de santé produisent de plus en plus de déchets dont les plus redoutables sont les déchets biomédicaux (DBM). Les déchets biomédicaux sont des déchets issus des soins dispensés aux malades et se composent le plus souvent de matériels médicaux usés notamment des compresses, des seringues, des gants, et de liquides biologiques tels que le pus, le sang, etc. Les déchets biomédicaux, par leur nature et leur constitution, représentent une grande menace pour la santé en milieu intra et extra hospitalier et une source de pollution pour l'environnement. Ces déchets biomédicaux sont caractérisés par une forte charge d'agents pathogènes telles que les bactéries, les virus et peuvent contenir des substances chimiques, toxiques, bactériologiques, et donc présenter un risque sérieux de contamination. Ils peuvent être source d'infections nosocomiales, des maladies professionnelles et de pollution environnementale.

La gestion des DBM constitue désormais une préoccupation de plus en plus pressante et se pose tout naturellement avec plus d'acuité surtout dans les pays en développement. Cette gestion nécessite une attention particulière du fait des pathologies qui peuvent s'y développer à la suite d'une gestion insuffisante ou inadéquate.

Une bonne gestion des déchetsbiomédicaux constitue l'un des éléments les plusimportants dans la promotion de la sécurité des soins de santé et de la prévention des maladies nosocomiales et professionnelles. Cela permet de réduire l'exposition des populations et des professionnels de santé aux risques de contamination des maladies.D'où la nécessité d'accorder une attention particulière à la gestion des DBM au Burkina Faso.C'est pour y contribuer que cette étude intitulée: «Déterminants de la faible qualité de la gestion des déchetsbiomédicaux au CHUSS dans la commune urbaine de Bobo Dioulasso.» a été menée. Notre étude s'articulera sur les points suivants:

Ü la problématique ;

Ü la conceptualisation de l'étude ;

Ü le cadre et champ de l'étude ;

Ü la méthodologie ;

Ü la présentation des résultats ;

Ü la discussion des résultats ;

Ü la synthèse des résultats ;

Ü les recommandations et suggestions.

PROBLEMATIQUE

I.1.1 Enoncé du problème

La plupart des hôpitaux des pays de l'Afrique subsaharienne se sont aussi lancé dans la recherche de la performanceà l'instardes formations sanitaires des pays occidentaux. Pour ce faire, l'amélioration de la qualité des soins a crée une augmentation des activités et de la productivité générant ainsi une forte production des déchets. En effet, les déchets biomédicaux sont au coeur de la problématique de gestion dans toutes les municipalités Ouest Africaines. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que les déchets biomédicaux représentent 10% à 20% de la production totale des déchets issus d'activités de soins, mais sont de loin les plus dangereux2. Ces déchets doivent donc être éliminés avec un grand soin; ce qui n'est toujours pas le cas.

Dans une évaluation réalisée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2002 dans 22 pays en développement, il ressort que 18 à 64% des établissements de santé n'appliquent pas les méthodes appropriées d'élimination des déchets biomédicaux3.

En France, en 2006 un peu plus de 6% des déchets issus d'activités de soin à risque infectieux y compris les déchets piquants n'étaient pas traités de façon appropriée du fait de l'absence de tri, et représentaient de graves menaces sanitaires4.

En Algérie, un constat décevant s'était dégagé en 2009: la filière d'élimination des déchets issus d'activités de soins n'était ni organisée, ni structurée, ni sécurisée dans l'ensemble des établissements de santé. D'énormes quantités de déchets à risque finissaient dans la décharge publique où l'on pouvait voir des seringues, des poches de sang, des poches de sérum, des compresses et autres matériels utilisés dans les structures de santé5.

Au Niger, le rejet direct des déchets biomédicaux dans la nature, à même le sol ou dans des bacs à ordures, très souvent mélangés aux ordures ménagères, constituait la pratique la plus répandue dans les formations sanitaires en 2011. L'élimination des déchets se faisait par : le brûlage fortement pratiqué à l'air libre ou dans des trous; l'enfouissement dans des fosses creusées sans aucune norme6.

Au Burkina Faso, la situation est identique à celle des autres pays africains. En 2005, l'analyse de la situation sur la gestion des déchets biomédicaux dans le pays avait relevé de nombreuses insuffisances entres autres:

ü le tri non systématique et mélange des DBM avec les ordures ménagères ;

ü le manque d'équipements de protection adéquats pour le personnel chargé de la gestion des déchets biomédicaux;

ü le rejet direct des DBM dans la nature, à même le sol, ou dans des bacs à ordures;

ü l'enfouissement sauvage et le brûlage à l'air libre des déchets biomédicaux dans la majorité des centres de santé;

ü l'absence de procédures de gestion interne des déchets biomédicaux7.

Au CHUSS de Bobo Dioulasso la situation n'est guère meilleure. Les conditions d'élimination des déchets au CHUSS, restent confrontées à d'énormes difficultés. Il suffit d'y faire un tour pour voir les déchets éparpillés dans la cour et d'autres trainer dans les couloirs et les salles de soins, certains animaux domestiques ont accès aux restes alimentaires mélangés aux DBM. Les déchets biomédicaux sont jetés dans des gros récipients en plastique, de surcroit sans tri, dans toutes les unités de soins8.

Face à cette situation, le Ministère de la Santé a mis à la disposition de certaines structures du personnel compétent en matière d'hygiène et d'assainissement (les agents techniques d'hygiène et d'assainissement) ; ainsi que des documents et textes législatifs(code sur l'hygiène publique ; code de l'environnement)quiont également été élaborés, adoptés et promulgués:

ü la stratégie nationale de gestion des déchets biomédicaux;

ü le décret portant organisation de la gestion des DBM et assimilés.

Au niveau local, l'hôpital SOURO SANOU en collaboration avec ses partenaires tels le projet ESTHER, le PADS (Programme d'Appui au Développement Sanitaire) et le Centre Hospitalier Universitaire(CHU) de Montpelier ont fourni d'énormes efforts pour pallier les problèmes des DBM provenant de différents services du CHUSS. Parmi ces efforts, relevons quelques actions déployées ces dernières années pour améliorer l'hygiène en milieu hospitalier au nombre desquels on peut citer :

ü l'élaboration d'un plan quinquennal de gestion des DBM;

ü construction d'un local de stockage des DBM par le projet ESTHER ;

ü l'organisation d'un voyage d'étude effectué au CHU de Montpellier portant sur le volet formation des acteurs ;

ü l'organisation des sessions de formation des agents sur la gestion des DBM et l'hygiène hospitalière ;

ü connexion aux réseaux d'égout de la ville de Bobo Dioulasso pour l'évacuation des eaux usées en 2008.

En dépit des efforts consentis par l'Etat et les responsables du CHUSS, la gestion des DBM dans la région sanitaire des Hauts Bassins et plus précisément au CHUSS demeure toujours préoccupante.En effet, une étude menée en 2014 par AfricSanté a révélé des insuffisances dans la gestion des DBM dans la région des Hauts Bassins tellesle manque de dispositif d'évaluation des déchets; l'insuffisance et l'inadaptation des équipements, l'insuffisance de compétences dans leur utilisation,la non-disponibilité de directives, la vétusté et l'insuffisance des équipements, et la faible implication des communes dans la gestion des déchets biomédicaux9.De même les conditions d'élimination des déchets au CHUSS, restent confrontées à d'énormes facteurs qui émoussent ces efforts dont les réalités socio-économiques locales.

En l'absence de mesures efficaces, la situation pourrait encore s'aggraver. Au vu des inondations de plus en plus récurrentes de nos hôpitaux, on pourra assister à une crise sanitaire liée à la faible qualité de la gestion des DBM au CHUSS.

Nous voulons à travers ce travail, contribuer à renforcer la qualité de la gestion des DBM dans la ville de Bobo Dioulasso.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius